[Bosco, Jacques-Olivier] Loupo
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[Bosco, Jacques-Olivier] Loupo
Titre : Loupo
Auteur : Jacques-Olivier Bosco
Éditions : Jigal (Septembre 2013)
Collection : Polar
Nombre de pages : 200
ISBN : 979-10-92016-06-2
Quatrième de couverture
Loupo, Kangou et Le Chat se sont rencontrés dans l’antichambre de l’enfer, à l’Assistance Publique. Orphelin, fugueur ou petit voyou, leur galère ne faisait alors que commencer… Vingt ans plus tard, la vie, ils ont décidé de la cramer… Ils sont devenus voleurs, braqueurs et délinquants. Les casses, les flingues, le fric, l’adrénaline, la révolte, la nuit… Ils sont comme l’orage, sombres et déchaînés… Sur les tuyaux du Chat, Loupo et Kangou – son ami, son frère – écument les bureaux de poste et les banques de la région parisienne. Pour l’argent, pour le plaisir, pour le frisson glacé… Jusqu’au jour où lors d'un braquage, Loupo tire par erreur sur un môme et le blesse grièvement. Après, c’est comme dans un rêve, plus la fin approche, plus les images s’effilochent… Les flics lancés à leurs trousses, une meute des cités qui leur colle aux basques, ils deviennent des loups… Disparaître, se livrer, tuer ou être tués… L’étau se resserre, mais avant, il leur faut solder les comptes et régler définitivement l’addition…
Mon avis
Âpre, dur, sec, des mots rythmés qui claquent, qui slament et qui font mal. C’est l’histoire de trois jeunes qui n’ont pas eu en mains, les cartes « chance bonheur et tranquillité » dès le début de leur vie. C’était plutôt à la « va comme je te pousse », « avance et bats toi si tu ne veux pas disparaître … » Alors ils ont pris une direction, celle de la délinquance, parce que parfois, ce sont les événements qui vous envoient sur le chemin que vous n’auriez pas forcément choisi.
C’est Loupo qui raconte, ce serait un brave gars si ce n’était pas un truand. Il a un « flingue », plus pour se rassurer que pour s’en servir parce qu’il tire pour faire le fort, le costaud, pour impressionner pas pour faire mal …sauf que…il est nerveux, stressé, pas si sûr de lui qu’on pourrait l’imaginer … et un jour, il tire, trop vite, sans réfléchir mais c’est trop tard, le mal est fait….
Peut-on avoir des remords quand la violence est comme une seconde peau ? Peut-on regretter ce qu’on a fait ? Loupo ne sait plus où il en est ni ce qu’il doit faire…. et puis la grâce d’une rencontre le touche, une de ces rencontres qui peuvent changer le regard à défaut de changer le cours d’une vie….Nora est entrée celle de Loupo. Il le sait qu’il ne faut pas s’attacher quand on est comme lui, toujours sur la brèche, en fuite, loin de « la normalité »…mais si c’était son dernier « casse », s’il se posait ensuite avec une belle, sa belle, sa douce ? Il pourrait essayer… d’oublier ce qu’il a fait « avant »…
Une vie lisse, est-ce ce qui convient à notre personnage ? N’a-t-il pas besoin de sentir les poussées d’adrénaline pour exister ? De celles qui arrivent lorsqu’on prend des risques, lorsqu’on joue avec le feu ?
D’une écriture acérée, cadencée par des phrases courtes au langage oral dominant, Jacques-Olivier Bosco nous entraîne à la suite de Loupo dans le monde du banditisme, où les amitiés et les trahisons sont très fortes. Pas de fioritures inutiles dans le style, pas de femmes pour la tendresse ou si peu… De temps à autre, quelques bribes plus poétiques… Il y a surtout des hommes, durs, bruts de décoffrage, qui ont souffert et qui ont fait le choix d’avancer toujours, quel que soit ce qu’il se passe….
C’est un roman qui se lit vite, tant Loupo nous captive. Pourtant, il est déjà « foutu », il a un passé lourd à porter et on ne peut pas ressentir de pitié pour un homme comme lui.
Malgré tout son cheminement nous intéresse, dans sa relation à la culpabilité, à la femme qui lui offre la tendresse, à ceux qui ont dénoncé ….. Toutes ces interactions, même si elles ne sont qu’effleurées sont intéressantes à observer…
Une lecture qui m’a intéressée malgré la dureté du propos et le langage familier (normal vu le contexte).
C’est Loupo qui raconte, ce serait un brave gars si ce n’était pas un truand. Il a un « flingue », plus pour se rassurer que pour s’en servir parce qu’il tire pour faire le fort, le costaud, pour impressionner pas pour faire mal …sauf que…il est nerveux, stressé, pas si sûr de lui qu’on pourrait l’imaginer … et un jour, il tire, trop vite, sans réfléchir mais c’est trop tard, le mal est fait….
Peut-on avoir des remords quand la violence est comme une seconde peau ? Peut-on regretter ce qu’on a fait ? Loupo ne sait plus où il en est ni ce qu’il doit faire…. et puis la grâce d’une rencontre le touche, une de ces rencontres qui peuvent changer le regard à défaut de changer le cours d’une vie….Nora est entrée celle de Loupo. Il le sait qu’il ne faut pas s’attacher quand on est comme lui, toujours sur la brèche, en fuite, loin de « la normalité »…mais si c’était son dernier « casse », s’il se posait ensuite avec une belle, sa belle, sa douce ? Il pourrait essayer… d’oublier ce qu’il a fait « avant »…
Une vie lisse, est-ce ce qui convient à notre personnage ? N’a-t-il pas besoin de sentir les poussées d’adrénaline pour exister ? De celles qui arrivent lorsqu’on prend des risques, lorsqu’on joue avec le feu ?
D’une écriture acérée, cadencée par des phrases courtes au langage oral dominant, Jacques-Olivier Bosco nous entraîne à la suite de Loupo dans le monde du banditisme, où les amitiés et les trahisons sont très fortes. Pas de fioritures inutiles dans le style, pas de femmes pour la tendresse ou si peu… De temps à autre, quelques bribes plus poétiques… Il y a surtout des hommes, durs, bruts de décoffrage, qui ont souffert et qui ont fait le choix d’avancer toujours, quel que soit ce qu’il se passe….
C’est un roman qui se lit vite, tant Loupo nous captive. Pourtant, il est déjà « foutu », il a un passé lourd à porter et on ne peut pas ressentir de pitié pour un homme comme lui.
Malgré tout son cheminement nous intéresse, dans sa relation à la culpabilité, à la femme qui lui offre la tendresse, à ceux qui ont dénoncé ….. Toutes ces interactions, même si elles ne sont qu’effleurées sont intéressantes à observer…
Une lecture qui m’a intéressée malgré la dureté du propos et le langage familier (normal vu le contexte).
Cassiopée- Admin
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Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Bosco, Jacques-Olivier] Loupo
Merci Cassiopée pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Bosco, Jacques-Olivier] Loupo
Lu dans le cadre d'un partenariat avec Jigal éditions, je remercie la maison d'éditions et Partage-Lecture.
Loupo, on ne peut rester insensible ... mais vous dire quelques mots sur ce roman me pose vraiment un problème...
Ce n'est pas mon genre de lecture, et pourtant dès les premières phrases j'ai été interpellée par le style de l'auteur, c'est du rap...mais je n'aime pas le rap, je préfère les jolies chansons françaises ou les classiques....
Et pourtant ce livre recèle un quelque chose auquel on ne peut résister, cette violence, ces armes, les mots qu'on ne comprend pas toujours dans la bouche de ces bandits, gangsters, assassins...
Loupo est né du mauvais côté et n'a pas pu s'en remettre, tout jeune il abat froidement son premier vigile et les dès sont jetés.
Désormais son nom sera "Le flingueur", entouré de ses frères de galère à l'assistance publique Kangou et le Chat, ils ne vont vivre que pour casser, voler, tuer, c'est leur oxygène, leur survie.
Les mots sont secs, durs et claquent comme leur pistolets, et on assiste à cette suite sans fin de coups non pas pour l'argent mais pour se sentir vivant.
Jusqu'au jour ou Nora apparait, alors là, folle espoir, on se dit qu'il va se ranger pour la belle qui l'a dragué, mais quand on est Lupo il y a ce quelque chose qui ressemble à la culpabilité, et au sens du devoir, homme d'honneur malgré lui, comment vivre heureux quand on a tiré sur un môme pendant un braquage? Il doit payer, il doit solder.
Les descriptions de nos cités semblent être les témoins d'une société en décomposition, on pourra plus tard dire, "voilà les années 2000" et ce n'est pas réjouissant.
J'ai éprouvé quelque fois de la tendresse pour Loupo, espérant qu'il se range dans la normalité, alors que ce sentiment étrange envers un tueur ne m'a pas effleuré pour ses frères Kangou et Le Chat.
Voici un petit extrait du style de Jacques-Olivier Bosco "Mon premier coup, frac pour le fric, fric-frac et braque la banque. Un branque, ouais, à l'époque...
J'ai soif, j'émerge, je me sens malade. Ouvre les yeux, ouvre, ouvre, ouvre grand, j'ai soif dans le regard, cette putain de piaule sous les toits, moi je l'avale du visage, entre dans ma tête et case-toi dans une case, plus je te vois et je te vois plus, ça respire, c'est bon, ça fait du bien, je suis dans le désert il n'y a plus rien, plus rien que moi. Je me drogue pas, je suis pas fou, souffle un coup, ouais, encore un coup. Je prends la bouteille de flotte sur le sol et m'en siffle la moitié."
Un roman très noir, les personnages manquent de densité et Loupo tient tout le roman, mais un roman intéressant.
Loupo, on ne peut rester insensible ... mais vous dire quelques mots sur ce roman me pose vraiment un problème...
Ce n'est pas mon genre de lecture, et pourtant dès les premières phrases j'ai été interpellée par le style de l'auteur, c'est du rap...mais je n'aime pas le rap, je préfère les jolies chansons françaises ou les classiques....
Et pourtant ce livre recèle un quelque chose auquel on ne peut résister, cette violence, ces armes, les mots qu'on ne comprend pas toujours dans la bouche de ces bandits, gangsters, assassins...
Loupo est né du mauvais côté et n'a pas pu s'en remettre, tout jeune il abat froidement son premier vigile et les dès sont jetés.
Désormais son nom sera "Le flingueur", entouré de ses frères de galère à l'assistance publique Kangou et le Chat, ils ne vont vivre que pour casser, voler, tuer, c'est leur oxygène, leur survie.
Les mots sont secs, durs et claquent comme leur pistolets, et on assiste à cette suite sans fin de coups non pas pour l'argent mais pour se sentir vivant.
Jusqu'au jour ou Nora apparait, alors là, folle espoir, on se dit qu'il va se ranger pour la belle qui l'a dragué, mais quand on est Lupo il y a ce quelque chose qui ressemble à la culpabilité, et au sens du devoir, homme d'honneur malgré lui, comment vivre heureux quand on a tiré sur un môme pendant un braquage? Il doit payer, il doit solder.
Les descriptions de nos cités semblent être les témoins d'une société en décomposition, on pourra plus tard dire, "voilà les années 2000" et ce n'est pas réjouissant.
J'ai éprouvé quelque fois de la tendresse pour Loupo, espérant qu'il se range dans la normalité, alors que ce sentiment étrange envers un tueur ne m'a pas effleuré pour ses frères Kangou et Le Chat.
Voici un petit extrait du style de Jacques-Olivier Bosco "Mon premier coup, frac pour le fric, fric-frac et braque la banque. Un branque, ouais, à l'époque...
J'ai soif, j'émerge, je me sens malade. Ouvre les yeux, ouvre, ouvre, ouvre grand, j'ai soif dans le regard, cette putain de piaule sous les toits, moi je l'avale du visage, entre dans ma tête et case-toi dans une case, plus je te vois et je te vois plus, ça respire, c'est bon, ça fait du bien, je suis dans le désert il n'y a plus rien, plus rien que moi. Je me drogue pas, je suis pas fou, souffle un coup, ouais, encore un coup. Je prends la bouteille de flotte sur le sol et m'en siffle la moitié."
Un roman très noir, les personnages manquent de densité et Loupo tient tout le roman, mais un roman intéressant.
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Tenir debout de Mélissa da Costa
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