[Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
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Dans la dèche à Paris et à Londres
[Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
Dans la dèche à Paris et à Londres, de George Orwell
Edition 10/18
ISBN 978-2-264-03710-7
291 pages
Quatrième de couverture :
Plus d' un bon esprit, à commencer par Henry Miller, juge que Dans la dèche à Paris et à Londres est, avant même 1984 et Hommage à la Catalogne, le plus grand de tous les livres d' Orwell qui écrivait pour sa part : " C' est un récit bien banal et j' espère qu' on lui reconnaîtra à tout le moins les mérites qu' on reconnaît d' ordinaire à un journal de voyages. Je puis encore ajouter ceci : "Voilà le monde qui vous attend si vous vous trouvez un jour sans le sou." Ce monde, je veux un jour l' explorer plus complètement. J' aimerais connaître des hommes comme Mario, Paddy ou Bill le mendiant non plus au hasard des rencontres, mais intimement. J' aimerais comprendre ce qui se passe réellement dans l' âme des plongeurs, des trimardeurs et des dormeurs de l' Embankement. Car j' ai conscience d' avoir tout au plus soulevé un coin de voile dont se couvre la misère.
Mon avis :
Un chef- d' oeuvre d' Orwell ! Un de plus! Publié en 1933, Dans la dèche à Paris et à Londres est une magnifique illustration des bas- fonds de Paris et de Londres des années 30.
Qu' est-ce qui pu pousser un individu issu d' une classe aisée à partager le quotidien d' indigents, à quasiment s' astreindre à la famine? A battre le pavé à la recherche de quelques maigres ressources de subsistance?
Un accès de folie? Une intelligence et une sensibilité particulières aux questions de société? Au nom de quels idéaux?
Orwell, une fois de plus a su voir juste. Son récit est très poignant. Il nous ouvre l' accès à un monde étrange et foncièrement obscur, un monde que le lecteur méconnait habituellement, parfois refoule même hors de sa conscience. Ce monde c' est celui de la misère. La misère existe certainement de tout temps. Mais l' inégalité sociale est comme une soeur qui l' accompagne et l' alimente. Le cadre d' observation sociologique est tout d' abord Paris. Paris, ville Lumière, ville de luxes, de faste et de contrastes... Un étranger entendant qu' à Paris, des gens meurent de faim, que vous répondrait- il? Il vous rirait sûrement au nez. Pourtant c' est bien à Paris qu' Orwell a commencé son épopée et y a vécu certainement les jours les plus difficiles de son existence. Il nous dépeint la lutte quotidienne pour sa survie, l' envie et la difficulté de trouver un travail. Devenu plongeur dans un hôtel puis dans un restaurant, il comprend que le calvaire ne fait que commencer . Là il rencontre la lie de la société, pataugeant au milieu d' une promiscuité, d'une insalubrité que nul ne soupçonnerait. En effet, derrière le rideau de la richesse et du luxe, se sont des milliers d' individus qui grouillent dans les sous-sols et qui s' agitent machinalement, avec pour seul horizon futur que de finir la journée et rentrer se coucher.
Toutefois, la vie n' est pas seulement difficile parce que les conditions de travail ou de vie sont difficiles. Elle s' accentue à mesure que le pauvre prend conscience de son image,de sa répugnance, du mépris dont il est fait l' objet. Les réfléxions personnelles d' Orwell sur lui- même ainsi que sur ses compagnons d' infortune ne font preuve d' aucun misérabilisme, tout est relaté avec une certaine distance et froideur, à la manière d' un simple spectateur.
La vie à Londres ne se révélera guère mieux. Errer à travers la ville, à la recherche d' un asile de nuit où stationner. Connaître encore et toujours le passage à vide, la famine, la désespérance, la perte d' identité, de repères, d' amour- propre... C' est un livre résolument tourné vers les questions de pauvreté, de précarité... qui laisse entrevoir un fond de solidarité entre les trimardeurs, les chemineaux.... Ce n' est peut- être pas un livre qui rayonne d' espoir, il nous confronte plutôt à notre réalité, celle des différents strates de la société, une société qui se désagrège de plus en plus au profit de l' individualisme...
Un livre on ne peut plus actuel c' est acquis, qui en démoralisera peut- être certains; en tout cas il vaut réellement la peine d' être lu! Pour l' expérience de vie, pour les réfléxions qui se dégagent il vaut le détour!!!
A découvrir!
Edition 10/18
ISBN 978-2-264-03710-7
291 pages
Quatrième de couverture :
Plus d' un bon esprit, à commencer par Henry Miller, juge que Dans la dèche à Paris et à Londres est, avant même 1984 et Hommage à la Catalogne, le plus grand de tous les livres d' Orwell qui écrivait pour sa part : " C' est un récit bien banal et j' espère qu' on lui reconnaîtra à tout le moins les mérites qu' on reconnaît d' ordinaire à un journal de voyages. Je puis encore ajouter ceci : "Voilà le monde qui vous attend si vous vous trouvez un jour sans le sou." Ce monde, je veux un jour l' explorer plus complètement. J' aimerais connaître des hommes comme Mario, Paddy ou Bill le mendiant non plus au hasard des rencontres, mais intimement. J' aimerais comprendre ce qui se passe réellement dans l' âme des plongeurs, des trimardeurs et des dormeurs de l' Embankement. Car j' ai conscience d' avoir tout au plus soulevé un coin de voile dont se couvre la misère.
Mon avis :
Un chef- d' oeuvre d' Orwell ! Un de plus! Publié en 1933, Dans la dèche à Paris et à Londres est une magnifique illustration des bas- fonds de Paris et de Londres des années 30.
Qu' est-ce qui pu pousser un individu issu d' une classe aisée à partager le quotidien d' indigents, à quasiment s' astreindre à la famine? A battre le pavé à la recherche de quelques maigres ressources de subsistance?
Un accès de folie? Une intelligence et une sensibilité particulières aux questions de société? Au nom de quels idéaux?
Orwell, une fois de plus a su voir juste. Son récit est très poignant. Il nous ouvre l' accès à un monde étrange et foncièrement obscur, un monde que le lecteur méconnait habituellement, parfois refoule même hors de sa conscience. Ce monde c' est celui de la misère. La misère existe certainement de tout temps. Mais l' inégalité sociale est comme une soeur qui l' accompagne et l' alimente. Le cadre d' observation sociologique est tout d' abord Paris. Paris, ville Lumière, ville de luxes, de faste et de contrastes... Un étranger entendant qu' à Paris, des gens meurent de faim, que vous répondrait- il? Il vous rirait sûrement au nez. Pourtant c' est bien à Paris qu' Orwell a commencé son épopée et y a vécu certainement les jours les plus difficiles de son existence. Il nous dépeint la lutte quotidienne pour sa survie, l' envie et la difficulté de trouver un travail. Devenu plongeur dans un hôtel puis dans un restaurant, il comprend que le calvaire ne fait que commencer . Là il rencontre la lie de la société, pataugeant au milieu d' une promiscuité, d'une insalubrité que nul ne soupçonnerait. En effet, derrière le rideau de la richesse et du luxe, se sont des milliers d' individus qui grouillent dans les sous-sols et qui s' agitent machinalement, avec pour seul horizon futur que de finir la journée et rentrer se coucher.
Toutefois, la vie n' est pas seulement difficile parce que les conditions de travail ou de vie sont difficiles. Elle s' accentue à mesure que le pauvre prend conscience de son image,de sa répugnance, du mépris dont il est fait l' objet. Les réfléxions personnelles d' Orwell sur lui- même ainsi que sur ses compagnons d' infortune ne font preuve d' aucun misérabilisme, tout est relaté avec une certaine distance et froideur, à la manière d' un simple spectateur.
La vie à Londres ne se révélera guère mieux. Errer à travers la ville, à la recherche d' un asile de nuit où stationner. Connaître encore et toujours le passage à vide, la famine, la désespérance, la perte d' identité, de repères, d' amour- propre... C' est un livre résolument tourné vers les questions de pauvreté, de précarité... qui laisse entrevoir un fond de solidarité entre les trimardeurs, les chemineaux.... Ce n' est peut- être pas un livre qui rayonne d' espoir, il nous confronte plutôt à notre réalité, celle des différents strates de la société, une société qui se désagrège de plus en plus au profit de l' individualisme...
Un livre on ne peut plus actuel c' est acquis, qui en démoralisera peut- être certains; en tout cas il vaut réellement la peine d' être lu! Pour l' expérience de vie, pour les réfléxions qui se dégagent il vaut le détour!!!
A découvrir!
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
Merci pour cette superbe critique... on voit que tu as aimé , quand à moi je ne connaissais absolument pas et si jamais je tombe dessus je m'arrêterais
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
Je le note! merci
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Localisation : Suisse
Genre littéraire préféré : Je lis de tout, mais j'aime moins la science-fiction.
Date d'inscription : 02/06/2008
Re: [Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
Il y a un sous forum spécial "George Orwell" sur le forum mais c'est dans "Science-fiction".
Thot- Admin
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Re: [Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
je le note malgres que je n ai plus de place sur ma liste
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
J' ai oublié de signaler quelque chose qui m' a marqué, ce sont les noms de quartiers londoniens, qui ont été évoqués dans le livre de Patricia Cornwell, brillament décrits; et force est de constater que 30/40 ans plus tard pas grand chose n' avait changé...
J' espère qu' il vous plaira si un jour vous le lisez
J' espère qu' il vous plaira si un jour vous le lisez
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
J'ai trouvé ce livre très intéressant. Ceci pourrait être la vie de n'importe quelle personne qui perd son travail et tout s'enchaîne le manque d'argent, la perte du logement, la faim, la pauvreté, le manque d'hygiène, les petits boulots, l'exploitation, le vagabondage. Même si ce n'est pas la même époque on tend à s'en rapprocher de plus en plus.
"Si la saleté est un fléau commun à tous les hôtels et restaurants, c'est parce qu'on y sacrifie l'hygiène alimentaire à la rapidité et au bel aspect." est une phrase qui vaut bien aujourd'hui !
"Si la saleté est un fléau commun à tous les hôtels et restaurants, c'est parce qu'on y sacrifie l'hygiène alimentaire à la rapidité et au bel aspect." est une phrase qui vaut bien aujourd'hui !
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
C' est vrai que cela peut devenir la vie de n' importe qui... Celà me réconforte un peu de savoir qu' il y a beaucoup d' organismes et d' institutions qui oeuvrent contre l' exclusion et la pauvreté. Même si elles ne peuvent tout faire, c' est toujours un point de liaison entre cette personne en détresse, qui n' arrive parfois pas à se montrer, et demander de l' aide; et des gens bien formés pour l' accueillir de la meilleure manière et lui trouver une solution, lui donner une seconde vie.
C' est une grande avancée par rapport à cette époque, même si beaucoup reste à faire... Il faut vouloir être aidé aussi, parce que parfois des sans- abris refusent obstinément de recevoir une quelconque aide. Difficile de savoir ce qui va dans leur tête, on dit qu' ils refusent la société dans laquelle ils vivent malgré tout. ça me parait très profond commesujet. ça doit être passionnant de "travailler" avec ces gens de près et de pouvoir les aider. De les voir reprendre goût à la vie...
J' admire vraiment le travail des bénévoles!
C' est une grande avancée par rapport à cette époque, même si beaucoup reste à faire... Il faut vouloir être aidé aussi, parce que parfois des sans- abris refusent obstinément de recevoir une quelconque aide. Difficile de savoir ce qui va dans leur tête, on dit qu' ils refusent la société dans laquelle ils vivent malgré tout. ça me parait très profond commesujet. ça doit être passionnant de "travailler" avec ces gens de près et de pouvoir les aider. De les voir reprendre goût à la vie...
J' admire vraiment le travail des bénévoles!
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
Bonsoir, Francine. Orson Wells? Je crois que tu dois faire erreur, il me semble qu' Orson Wells est un réalisateur de cinéma, qui a notamment réalisé l' adaptation de Le procès de Kafka. Je ne m' y connais pas du tout en cinéma peut- être a-t-il adapté ce livre d' Orwell ?
Comme j' ai étudié Le procès pour mon Bac, notre prof nous avait montré ce film de Wells où il jouait un rôle également.
Jolis songes
Comme j' ai étudié Le procès pour mon Bac, notre prof nous avait montré ce film de Wells où il jouait un rôle également.
Jolis songes
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] Dans la dèche à Paris et à Londres
Moi aussi j' en ai Francine (des lapsus). D' ailleurs tu viens de me faire penser à une question que tu m' as posé il y a quelques temps : si j' avais déjà lu des auteurs slaves (cf : Métamorphoses d' un mariage ). KAFKA, mais oui, comment n' y ai-je pas pensé !!!!!!!!!!!!!!
Invité- Invité
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