[Manjotel, Philippe] 2 morts à 0

« Sous titrée » « comédie policière » en première page, ce roman correspond tout à fait à cette représentation. Il pourrait d’ailleurs faire un excellent téléfilm tant il est rythmé et « visuel » avec des dialogues d’un esprit de bon aloi.

C’est à Nancy, dans le milieu du football, que nous allons nous installer aux côtés de Jo Risel, un détective un peu exubérant et Thierry Delmas, un commissaire très sérieux et appliqué dans son travail.
Les deux hommes sont proches, très amis et complices. Ils partagent le même humour, la même boulimie de vie et une approche complémentaire des événements malgré leurs caractères différents.

L’histoire commence avec un entraineur retrouvé mort dans les vestiaires de son équipe. Crise cardiaque, circulez, il n’y a rien à voir, ni à dire…. Oui, mais voilà, le détective Jo Risel a reçu un message lui indiquant que quelqu’un veut tuer Antoine Derhin, le fameux coach… Trop tard, le mal est fait !
Laissez couler ? Ce serait mal connaître Jo Risel qui malgré un côté fantaisiste est opiniâtre et va entrainer son « pote » Thierry dans l’enquête.

Pas de rebondissements à outrance, le suivi des recherches de témoignages et d’indices est plutôt linéaire et simple à suivre. Ce n’est donc pas dans une étude fine et psychologique des personnages et des découvertes surprenantes que vous allez prendre du plaisir (je vous rappelle le sous titre « comédie policière ».) mais dans une écriture agréable, fluide, avec des dialogues truculents. De plus les relations des deux hommes avec les femmes (notamment la veuve) apportent une touche amusante à l’ensemble.

Le point fort du roman va être d’une part l’amitié de nos deux protagonistes (dont ce n’est pas la première histoire ensemble mais je n’ai pas lue la précédente), d’autre part la mise en place de certaines situations un peu décalées pour en savoir plus sur ce qu’ils souhaitent découvrir ainsi qu’un aperçu du milieu footballistique très bien décrit. On y retrouve certains côtés dont on nous parle souvent avec les rivalités, les jalousies, les pots de vin…
Une mention particulière pour l’aspect « addiction au jeu » (un des fléaux de notre société (et le roman date de 2004 !)) et la « rencontre », même brève (c’est peut-être dommage, il y aurait eu matière à approfondir ce sujet) avec les francs-maçons.

Un bon roman à la française qui se lit tout seul.