[Saucier, Jocelyne] Il pleuvait des oiseaux
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[Saucier, Jocelyne] Il pleuvait des oiseaux
[Saucier, Jocelyne] Il pleuvait des oiseaux
Auteure: Saucier Jocelyne
Titre: Il pleuvait des oiseaux
Roman historique
Période concernée: début du XXe siècle à nos jours
Éditeur: XYZ éditeur, collection Romanichels
ISBN 978-2-89261-604-0
Quatrième de couverture
Vers quelle forêt secrète se dirige la photographe partie à la recherche d’un certain Boychuck, témoin et brûlé des Grands Feux qui ont ravagé le nord de l’Ontario au début du XXe siècle? On ne le saura pas. Boychuck, Tom et Charlie, dorénavant vieux, ont choisi de se retirer du monde. Ils vivent relativement heureux et ont même préparé leur mort. De fait, Boychuck n’est plus de ce monde au moment où s’amène la photographe.
Tom et Charlie ignorent que la venue de la photographe boulversera leur vie. Les deux survivants feront la rencontre d’un personnage aérien, Marie-Desneige. Elle a 82 ans, tous ses esprits, même si elle est internée depuis soixante-six ans. Elle arrivera sur les lieux comme une brise espérée alors que la photographe découvrira que Boychuck était un peintre et que son œuvre était tout entière marquée par le Grand Feu de Matheson.
C’est dans ce décor que s’élabore Il pleuvait des oiseaux. Nous voici en plein cœur d’un drame historique, mais aussi pris par l’histoire d’hommes qui ont choisi la forêt. Trois êtres épris de liberté et qui ont fait un pacte avec la mort. Un superbe récit à la mesure du grand talent de Jocelyne Saucier.
Tom et Charlie ignorent que la venue de la photographe boulversera leur vie. Les deux survivants feront la rencontre d’un personnage aérien, Marie-Desneige. Elle a 82 ans, tous ses esprits, même si elle est internée depuis soixante-six ans. Elle arrivera sur les lieux comme une brise espérée alors que la photographe découvrira que Boychuck était un peintre et que son œuvre était tout entière marquée par le Grand Feu de Matheson.
C’est dans ce décor que s’élabore Il pleuvait des oiseaux. Nous voici en plein cœur d’un drame historique, mais aussi pris par l’histoire d’hommes qui ont choisi la forêt. Trois êtres épris de liberté et qui ont fait un pacte avec la mort. Un superbe récit à la mesure du grand talent de Jocelyne Saucier.
Mon appréciation
Un sapré bon roman sur un drame historique. Si la conclusion, bien que non mauvaise, eut été autre, c'eut été probablement un coup de cœur pour moi. Ce n'est pas que la fin est mauvaise, mais j'aurais apprécié autre chose. Les personnages sont fascinants, spécialement les trois plus agés. Un goût de liberté incroyable se transmet aux personnes qui les côtoient... et aux lecteurs. Leur isolement fait grandement penser au mythe de Ma Cabane au Canada qui devient Mes Cabanes au Canada. Que c'est agréable à lire! Ma cote: 7/10.
Citations
"... C'est dans la forêt qu'il prenait la mesure de son être, qu'il respirait l'air du monde, qu'il sentait son appartenance à la puissance de l'univers.
Au fur et à mesure qu'il avançait en âge, il avait développé l'espoir de pouvoir y mourir un jour, comme une bête, sans lamentos ni visages éplorés, rien que le silence de la forêt venu saluer une de ses créatures qui s'en va rejoindre les mânes du castor, de la belette, du vison, du renard, du lynx, ses véritables compagnons.
"... des images d'une beauté apocalyptique..."
"-Regarder passer les automobiles, c'est très plaisant, ça bouge tout le temps, ça n'arrête jamais, ça vide la tête et sans qu'on s'en aperçoive, on se retrouve ailleurs. C'est très plaisant."
Au fur et à mesure qu'il avançait en âge, il avait développé l'espoir de pouvoir y mourir un jour, comme une bête, sans lamentos ni visages éplorés, rien que le silence de la forêt venu saluer une de ses créatures qui s'en va rejoindre les mânes du castor, de la belette, du vison, du renard, du lynx, ses véritables compagnons.
"... des images d'une beauté apocalyptique..."
"-Regarder passer les automobiles, c'est très plaisant, ça bouge tout le temps, ça n'arrête jamais, ça vide la tête et sans qu'on s'en aperçoive, on se retrouve ailleurs. C'est très plaisant."
(Jocelyne Saucier, "Il pleuvait des oiseaux")
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Saucier, Jocelyne] Il pleuvait des oiseaux
Je ne connais pas ce drame, je n'ai rien trouvé sur le net si ce n'est les références de ce roman. Mais la Corse a été tellement ravagé par le feu (même si ce n'est pas du tout à la même échelle, heureusement), que ce sujet m’intéresse, le titre fait froid dans le dos (ou chaud, c'est selon ...) !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Saucier, Jocelyne] Il pleuvait des oiseaux
Marie do, tu m'ébahis encore une fois: tu sais pourquoi il "pleuvait" des oiseaux. Je te trouve FORMIDABLE et le mot me semble faible.
En effet, je crois me souvenir que la Corse était sujette aux feux. Le maquis?
Ce roman s'intéresse surtout à des personnages et non aux feux eux-mêmes, mais c'est partie du sujet et c'est absolument démentiel.
Salutations.
En effet, je crois me souvenir que la Corse était sujette aux feux. Le maquis?
Ce roman s'intéresse surtout à des personnages et non aux feux eux-mêmes, mais c'est partie du sujet et c'est absolument démentiel.
Salutations.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Saucier, Jocelyne] Il pleuvait des oiseaux
Tss, tss, tss ... flatteur va ! En tout les cas je le note, malgré ton avis mitigé, ne serai-ce que pour découvrir la faune et la flore de ce beau pays !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Saucier, Jocelyne] Il pleuvait des oiseaux
Merci Moulin-à-vent pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Saucier, Jocelyne] Il pleuvait des oiseaux
marie do a écrit:...malgré ton avis mitigé...
Non non marie, mon avis: c'est un très bon roman et il s'en fallut de très peu que ce ne soit un coup de cœur. J'ai beaucoup apprécié.
Merci louloute.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Saucier, Jocelyne] Il pleuvait des oiseaux
Charmant, émouvant, passionnant ... superbe !!!
Comme prévu la description des incendies fait froid dans le dos mais quelles histoires (oui, au pluriel) !!!!
Un petit air de Barbara Kingsolver , un beau coup de cœur et des milliers de merci à Moulin à Vent !
Comme prévu la description des incendies fait froid dans le dos mais quelles histoires (oui, au pluriel) !!!!
Un petit air de Barbara Kingsolver , un beau coup de cœur et des milliers de merci à Moulin à Vent !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Saucier, Jocelyne] Il pleuvait des oiseaux
Presque cent ans après les Grands Feux qui ont dévasté le nord de l’Ontario au début du XXe siècle, une photographe entreprend de rassembler les portraits des survivants. Elle est à la recherche de l’un d’eux, Boychuck, qui, à quatorze ans, a perdu toute sa famille dans la catastrophe et vit maintenant retiré dans les bois. Lorsqu’elle le localise, il vient de mourir, ne laissant que la collection d’inexplicables tableaux qu’il a peints, et les deux amis, également retirés du monde, qui vivent à proximité de sa cabane. Une vieille femme, Marie-Desneiges, sera la seule à savoir décoder les peintures de Boychuck, hanté toute sa vie par l’horreur vécue dans sa jeunesse.
L’auteur a choisi d’imaginer, chez des personnages fictifs désormais au soir de leur vie, les traces et les souvenirs laissés par les événements historiques. C’est donc indirectement et par bribes, par le prisme de la mémoire et du traumatisme mais aussi par le filtre d’une douloureuse pudeur, qu’elle nous fait revivre cette tragédie méconnue, au fil des rencontres d’une photographe qui nous sert en quelque sorte d’alter ego. Peu à peu, derrière l’intrigue contemporaine inventée en premier plan, se dessine en filigrane une trame historique totalement fidèle à la réalité.
C’est à vrai dire cette reconstitution historique, particulièrement impressionnante, qui m’a le plus intéressée. Parmi ces incendies partis de feux d’abattis, le plus meurtrier fit en 1916 deux cent vingt trois victimes et détruisit deux cent mille hectares de forêt. Les survivants évoquèrent des scènes d’apocalypse, où « il pleuvait des oiseaux », tués par une « atmosphère irrespirable de chaleur et de fumée ». Des familles entières périrent, d’autres échappèrent à la mort par miracle : « en creusant la terre de leurs mains entre les rangs de leur champ de pommes de terre et, chacun dans son sillon, ils étaient restés face contre terre pendant que les vagues de flammes déferlaient au-dessus d'eux. »
La partie contemporaine de l’histoire m’a en revanche beaucoup moins séduite. Malgré la tendresse manifeste de l’auteur pour ses personnages fragilisés par l’âge et par l’invisible fardeau de leurs souvenirs, l’émotion s’est chez moi dissoute dans le maelström de thématiques qui caractérise le versant fictif du roman. Vieillesse et fin de vie, suicide et euthanasie, amours impossibles et quête de liberté : à la longue, tout m'a semblé s’entremêler et brouiller le fil narratif, dans une surenchère de bons sentiments parsemée d’invraisemblances. Ce qui commençait comme une réaliste tragédie aux touchants personnages s’est finalement mué en une décevante et peu crédible friandise trop sucrée.
C'est donc globalement désappointée que je referme ce livre, certes bien écrit et agréable sur un sujet historique étonnamment méconnu, mais dont j'attendais plus de profondeur au vu de ses nombreuses récompenses littéraires. (3/5)
L’auteur a choisi d’imaginer, chez des personnages fictifs désormais au soir de leur vie, les traces et les souvenirs laissés par les événements historiques. C’est donc indirectement et par bribes, par le prisme de la mémoire et du traumatisme mais aussi par le filtre d’une douloureuse pudeur, qu’elle nous fait revivre cette tragédie méconnue, au fil des rencontres d’une photographe qui nous sert en quelque sorte d’alter ego. Peu à peu, derrière l’intrigue contemporaine inventée en premier plan, se dessine en filigrane une trame historique totalement fidèle à la réalité.
C’est à vrai dire cette reconstitution historique, particulièrement impressionnante, qui m’a le plus intéressée. Parmi ces incendies partis de feux d’abattis, le plus meurtrier fit en 1916 deux cent vingt trois victimes et détruisit deux cent mille hectares de forêt. Les survivants évoquèrent des scènes d’apocalypse, où « il pleuvait des oiseaux », tués par une « atmosphère irrespirable de chaleur et de fumée ». Des familles entières périrent, d’autres échappèrent à la mort par miracle : « en creusant la terre de leurs mains entre les rangs de leur champ de pommes de terre et, chacun dans son sillon, ils étaient restés face contre terre pendant que les vagues de flammes déferlaient au-dessus d'eux. »
La partie contemporaine de l’histoire m’a en revanche beaucoup moins séduite. Malgré la tendresse manifeste de l’auteur pour ses personnages fragilisés par l’âge et par l’invisible fardeau de leurs souvenirs, l’émotion s’est chez moi dissoute dans le maelström de thématiques qui caractérise le versant fictif du roman. Vieillesse et fin de vie, suicide et euthanasie, amours impossibles et quête de liberté : à la longue, tout m'a semblé s’entremêler et brouiller le fil narratif, dans une surenchère de bons sentiments parsemée d’invraisemblances. Ce qui commençait comme une réaliste tragédie aux touchants personnages s’est finalement mué en une décevante et peu crédible friandise trop sucrée.
C'est donc globalement désappointée que je referme ce livre, certes bien écrit et agréable sur un sujet historique étonnamment méconnu, mais dont j'attendais plus de profondeur au vu de ses nombreuses récompenses littéraires. (3/5)
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