[Brandon, John] Little Rock
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[Brandon, John] Little Rock
Titre : Little Rock
Auteur : John Brandon
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Dominique Chevalier
Éditions : Le Masque
Collection : Grands Formats
Date de Parution : 11/2013
333 pages
ISBN : 9782702440292
Quatrième de couverture
Little rock, c'est l'histoire grinçante de quatre hommes : Swin, Kyle, Bright et Froggy, et de Johnna, la petite amie de Swin. Swin et Kyle travaillent pour Bright, qui à son tour travaille pour Froggy. Mais la chaîne de commandement est assez confuse. Leur routine est faite de jours et de nuits : le jour, Swin et Kyle sont employés dans un parc régional où ils ramassent les feuilles et vendent les billets d'entrée à des familles en monospace. La nuit, ils transportent de la drogue, rencontrent des individus louches dans des mobil-homes rouillés, et exécutent de vagues ordres d'un chef qu'ils n'ont jamais vu. Avant qu'ils se rendent compte à quel point leur vie quotidienne s'approche du paradis, leur tranquillité est troublée par un coup de feu. Les nuits se mélangent alors aux jours : cadavres, patrons furieux, associés suspicieux... Il va leur falloir apprendre sur le tas, et vite, à sauver leur peau.
Mon avis
« Ça n’est pas vraiment possible de revenir en arrière. Vous pouvez essayer de vous retenir, mais inévitablement vous ressurgirez en haut…. »
Ils n’étaient pas appelés à se rencontrer. Kyle et Swin n’ont rien en commun si ce n’est de ne pas trop savoir de quoi sera fait demain.
Kyle a trainassé de petit boulot en petit boulot, de mini vols en minis vols jusqu’à se retrouver sans rien. Et puis, un jour, une proposition de transport. Il suffit de conduire une voiture d’un lieu à l’autre. Pourquoi pas ? Ce n’est pas fatiguant et ça rapporte….C’est plutôt le « taiseux » du binôme.
Swin a arnaqué ses camarades étudiants et a fini par fuir l’université malgré son côté intello, lui qui aime à lire Aristote. Il est plutôt cérébral, la tête pensante, il ne veut plus entendre parler de sa mère qui s’est remariée mais pense régulièrement à ses sœurs, toutes plus belles les unes que les autres.
Un peu paumés tous les deux, ils finissent par se faire embaucher pour travailler ensemble dans un parc national du Sud de l’Arkansas, activités officielles le jour, moins nettes la nuit puisqu’à la solde d’un chef qui les a recrutés. Ce dernier, ils ne le voient pas, ils ne savent rien sur lui, les ordres venant par des intermédiaires. Nous, nous ne le découvrons par bribes dans des chapitres où un observateur extérieur (ou dialogue-t-il avec lui-même ?) lui dit « tu » et lui parle de différentes périodes de sa vie (toutes datées pour que le lecteur ne se perde pas). Mis bout à bout, ces différents éclairages aideront à comprendre le présent, en donnant une analyse assez complète des tenants et aboutissants. Frog, puisqu’il faut l’appeler ainsi, est devenu chef un peu par hasard, un concours de circonstances, mais il prend soin de mettre des « écrans » entre lui et les hommes de terrain.
C’est un polar d’ambiance plus qu’un polar d’actions. Il n’y a pas beaucoup de cadavres et ils ont la décence de mourir assez simplement, sans descriptions approfondies de leurs douleurs et avec un taux d’hémoglobine respectable. Pas vraiment d’enquête non plus, de recherches de coupables, de situations alambiquées, simplement le quotidien de deux jeunes hommes et de ceux qu’ils fréquentent. C’est la voix de l’Amérique de ceux qu’on pourrait un peu oublier : en marge de la société, pas vraiment intégrés, pas forcément méchants mais entraînés sur le mauvais chemin par la vie et les événements qu’ils ne maîtrisent pas. La faute à qui ? A pas de chance, à eux, à leur famille, la faute à la vie et aux choix qui ne sont pas toujours les bons mais comme annoncé en exergue : on ne peut pas revenir en arrière…. Et puis, c’est quelquefois plus aisé de prendre la route facile de la délinquance plutôt que de lutter surtout lorsqu’on est sans repères.
L’écriture est dosée à la perfection pour nous permettre d’entrer à petits pas dans l’atmosphère de ce coin des Etats-Unis. Ce n’est pas un lieu qui fait bien envie malgré les grands espaces. La drogue est omniprésente du côté des dealers mais également du côté des consommateurs. On a l’impression que c’est un endroit où la sérénité est artificielle comme si tout pouvait basculer d’un moment à l’autre, comme si l’équilibre était fragile. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe pour nos deux protagonistes. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas d’une vie tranquille mais ….
Les personnages secondaires s’intègrent parfaitement dans le « paysage », leur rôle est plus ou moins important dans le parcours de Swin et Kyle, mais ils complètent très bien le portrait ce cet état d’Arkansas dont la capitale est Little Rock…
Cassiopée- Admin
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