[Gailey, Samuel W] Deep Winter
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[Gailey, Samuel W] Deep Winter
Titre : Deep Winter
Auteur : Samuel W. Gailey
Traduit par Laura Derajinski
Éditions : Gallmeister (28 Août 2014)
Collection : Noire
Nombre de pages : 320
ISBN : 9782351780787
Quatrième de couverture
Danny ne sait pas quoi faire du cadavre qu’il vient de découvrir le soir même de son anniversaire. Ce corps, c’est celui de Mindy, sa seule amie dans la petite ville de Wyalusing, en Pennsylvanie. Depuis la tragédie survenue dans son enfance qui l’a laissé orphelin et simple d’esprit, tous les habitants de Wyalusing méprisent Danny, le craignent et l’évitent. Immédiatement, l’adjoint du shérif, un homme violent et corrompu, le désigne comme l’assassin, et tout le monde se plaît à le croire. Mais Danny n’est pas prêt à se soumettre. En quelques heures, l’équilibre précaire qui régnait jusqu’ici chavire.
Mon avis
1984…Wyalusing, quelques centaines d’habitants, Pennsylvanie….
Une bourgade où tout le monde se connaît. Chacun est ce qu’il est par tradition familiale pour certains (une famille de « flics »), par manque d’envie et d’énergie pour aller voir ailleurs (et éventuellement poursuivre des études) pour d’autres ou tout simplement parce que, portés par la vie, le « choix » (qui n’en a pas été un) s’est imposé de lui-même…
Une agglomération aux distractions rares et où l’alcool, la drogue, les filles, servent parfois, souvent même, de dérivatif… Pour la plupart, l’avenir est bouché et ne propose rien de transcendant alors il faut se contenter de la vie ici et maintenant tout en rêvant peut-être d’autres possibles…. Les hommes font les forts, essaient d’avoir le beau rôle et les femmes subissent, se taisent car il peut être dangereux pour elles de s’opposer aux « mâles »….
Microcosme que ce lieu où les relations se nouent, se dénouent avec leur lot de disputes, de réconciliations, de bagarres également au vu et sus de tous bien que quelques uns fassent comme s’ils ne se doutaient de rien. C’est tellement plus facile de faire comme si…
Comme si on ne se moquait pas de celui qui est plus lent, un peu handicapé mental…
Comme si on ne voyait pas que le couple part à vau l’eau parce que le mari boit trop, que la femme se laisse aller et se néglige…
Comme si on ne savait pas que « l’herbe » circule sous le manteau, menace et détruit des vies…
Comme si on ne voyait pas les traces dans la neige…..
Car c’est pendant vingt-quatre heures froides et neigeuses que va se dérouler cette histoire sombre, noire, un rien fataliste quelquefois, mais au combien forte, émouvante, bouleversante…. Portée par une écriture puissante, au cordeau, empreinte d’humanité, d’humilité et qui ne cède jamais au pathos, Samuel W. Gailey réussit le tour de force de nous transmettre des émotions, des sensations sans qu’on se sente « voyeur ». Les températures sont fraîches dans le roman (on est en hiver) et on a froid dans son canapé tellement on est pris, « enveloppé » par ce qui se déroule sous nos yeux, à la manière d’un film dont on ne lâcherait pas une image. Tout se passe, là, devant nous, et on se sent tellement impuissant….
L’auteur brosse un portrait d’un coin d’Amérique désenchantée, loin de la civilisation « plus avancée ». Une contrée où beaucoup de choses vont exploser en peu de temps. Les événements sont durs, les rapports rudes, sans fioritures et puis de temps à autre, une pointe d’espoir (comme une fleur qui sortirait malgré la neige) apportée avec poésie, comme la présence d’une biche blessée mais vigoureuse ou bien ces quelques mots : « Lever la tête vers le ciel et regarder tomber les flocons autour de lui l’aidait à oublier ce qui le troublait. »
Personne ne pourra sortir indemne de cette histoire, ni Danny, ni le shérif, ni les autres …. mais encore moins le lecteur qui n’aura eu qu’une hâte : avancer dans sa lecture puis à la dernière page, retrouver l’auteur, vite, très vite pour un nouvel opus…..
Cassiopée- Admin
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Re: [Gailey, Samuel W] Deep Winter
Merci pour cette très belle critique Cassiopée
nouka2000- Grand expert du forum
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Genre littéraire préféré : de tout !!
Date d'inscription : 24/10/2013
Re: [Gailey, Samuel W] Deep Winter
Ce n'est pas l'Amérique fière et moderne que nous dépeint Samuel W. Gailey, c'est l'Amérique profonde, celle des gens humbles et simples, celle des provinces et des petits villages.
Devenu un être fragile à la suite d'un accident qui fit de lui un orphelin, Danny est élevé par un oncle peu enclin à la tendresse. Moqué, chahuté depuis l'enfance, Danny est un être timide et effacé, sa seule amie semble être Mindy.
Le meurtre de Mindy et la traque de Danny servent de fil rouge à l'auteur pour dépeindre des hommes et des femmes avec leurs défauts et leurs qualités. Les personnages, ayant un rapport plus ou moins proche avec le héros vont se succéder, se croiser et nous allons les découvrir. L'alcoolique, son besoin de boire, d'excuses pour boire…Ces hommes qui traînent dans les bars ou autres gargotes et croient que armes et poings sont la solution pour montrer leur supériorité. Cette ignoble façon de se comporter, et ce talent qu'a l'auteur de passer de la douceur à la violence. La biche qui guide Danny à travers la forêt, Taggart qui observe le coyote, à moins que ce ne soit l'inverse. Il n'y a pas que des gens veules, il y a aussi les couples unis par une tendre affection, des gens sincères qui aident vraiment Danny.
J'ai aimé cette peinture d'une Amérique loin des clichés, ces tableaux qui se succèdent.
Je remercie Partage lecture et les éditions Gallmeister pour ce partenariat.
Devenu un être fragile à la suite d'un accident qui fit de lui un orphelin, Danny est élevé par un oncle peu enclin à la tendresse. Moqué, chahuté depuis l'enfance, Danny est un être timide et effacé, sa seule amie semble être Mindy.
Le meurtre de Mindy et la traque de Danny servent de fil rouge à l'auteur pour dépeindre des hommes et des femmes avec leurs défauts et leurs qualités. Les personnages, ayant un rapport plus ou moins proche avec le héros vont se succéder, se croiser et nous allons les découvrir. L'alcoolique, son besoin de boire, d'excuses pour boire…Ces hommes qui traînent dans les bars ou autres gargotes et croient que armes et poings sont la solution pour montrer leur supériorité. Cette ignoble façon de se comporter, et ce talent qu'a l'auteur de passer de la douceur à la violence. La biche qui guide Danny à travers la forêt, Taggart qui observe le coyote, à moins que ce ne soit l'inverse. Il n'y a pas que des gens veules, il y a aussi les couples unis par une tendre affection, des gens sincères qui aident vraiment Danny.
J'ai aimé cette peinture d'une Amérique loin des clichés, ces tableaux qui se succèdent.
Je remercie Partage lecture et les éditions Gallmeister pour ce partenariat.
joëlle- Modérateur
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Nombre de messages : 9708
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Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Gailey, Samuel W] Deep Winter
Si j'aime les policiers qui font la part belle à la psychologie des personnages, j'ai une tendance à éviter ceux qui dépeignent trop la "crasse" des villes ou des campagnes. Deep Winter évite l'écueil de la vulgarité gratuite. Si certains personnages ne sont pas très polis et que la drogue est un peu présente, c'est toujours dans l’intérêt de l'histoire. Pour dépeindre certains personnages, ces éléments sont indispensables. Et les personnages ne sont pas tous comme ça, heureusement.
Il y a des gentils.
Des méchants avec une conscience.
Des gentils qui sont sur le fil et risquent de basculer de l'autre côté.
Mais surtout, il y a Danny.
Danny l'idiot du village qui est LE personnage fort de ce roman. J'ai adoré la façon dont l'auteur le décrit, j'ai eu le cœur serré pour lui bien souvent. Je me suis inquiétée pour lui, j'ai été révoltée, attendrie. Je garde pour moi mon sentiment final, il vous faudra lire ce livre pour le ressentir aussi.
Vous l'aurez compris, Deep Winter m'a fait passer par plein de sentiments. L'écriture est maîtrisée, addictive, percutante. J'ai eu un mal fou à lâcher ce bouquin jusqu'à la fin. Pourtant, ce policier est différent. Dès les premières pages, nous savons qui a commis le meurtre. L'intérêt n'est pas là.
Nous suivons la police, le suspect et le(s) coupable(s) dans une traque mouvementée.
Dans cette campagne profonde, les hommes sont des durs. Ils ont l'habitude de la chasse et n'ont pas peur de s'aventurer dehors quelque soit le temps (et leur degré d’alcoolémie).
Cerise sur le gâteau, les descriptions sont parfaites. Bien dosées et j'avais l'impression d'être dehors avec eux, dans la neige et le froid. Je me suis recroquevillée sous ma couette pendant la lecture.
Je remercie chaleureusement Partage Lecture et les éditions Gallmeister pour cette belle découverte.
Il y a des gentils.
Des méchants avec une conscience.
Des gentils qui sont sur le fil et risquent de basculer de l'autre côté.
Mais surtout, il y a Danny.
Danny l'idiot du village qui est LE personnage fort de ce roman. J'ai adoré la façon dont l'auteur le décrit, j'ai eu le cœur serré pour lui bien souvent. Je me suis inquiétée pour lui, j'ai été révoltée, attendrie. Je garde pour moi mon sentiment final, il vous faudra lire ce livre pour le ressentir aussi.
Vous l'aurez compris, Deep Winter m'a fait passer par plein de sentiments. L'écriture est maîtrisée, addictive, percutante. J'ai eu un mal fou à lâcher ce bouquin jusqu'à la fin. Pourtant, ce policier est différent. Dès les premières pages, nous savons qui a commis le meurtre. L'intérêt n'est pas là.
Nous suivons la police, le suspect et le(s) coupable(s) dans une traque mouvementée.
Dans cette campagne profonde, les hommes sont des durs. Ils ont l'habitude de la chasse et n'ont pas peur de s'aventurer dehors quelque soit le temps (et leur degré d’alcoolémie).
Cerise sur le gâteau, les descriptions sont parfaites. Bien dosées et j'avais l'impression d'être dehors avec eux, dans la neige et le froid. Je me suis recroquevillée sous ma couette pendant la lecture.
Je remercie chaleureusement Partage Lecture et les éditions Gallmeister pour cette belle découverte.
Re: [Gailey, Samuel W] Deep Winter
Mon avis :
Un très bon roman à suspense qui tient au fait de savoir si Danny, souffrant d’un handicap mental depuis un accident survenu dans son enfance, va s’en sortir et si le véritable coupable va enfin être démasqué par Lester, le shérif et Taggart, policier d’Etat appelé en renfort suite à la découverte du corps sans vie de Mindy, la seule à avoir jamais montré un tant soit peu de compassion, d’intérêt et de gentillesse envers Danny. En effet, le lecteur, lui, sait quasiment dès les premières lignes qui est le véritable auteur de ce meurtre odieux. Il ne s’agit donc pas de trouver son identité mais la lecture se fait tout de même sous haute tension. On remonte d’abord le temps, après cette première découverte, afin de savoir comment on en est arrivé là. J’ai eu envie de suspendre le temps, de pouvoir intervenir et modifier les événements que l’on voit arriver sans pouvoir rien changer, de mettre en garde Danny et Mindy que l’on voit avancer vers leur destin, inexorable et sans pitié pour ces deux êtres que l’on prend immédiatement sous son aile, preuve de réussite de l’écriture de l’auteur, vivante, qui rend ses personnages bien réels, leur donnant une vraie consistance, ayant retracé un parfait tableau psychologique de chacun d’eux, en leur consacrant un chapitre chacun, en alternance, notamment et en montrant leurs failles et leurs forces, leurs nuances et leurs contradictions sous le masque de façade qui se craquelle progressivement. Personne n’est tout blanc ou tout noir, à part peut-être Sokowski, que j’ai d’emblée détesté : il n’y a rien à sauver chez lui, aucune circonstance atténuante, il est tout simplement mauvais et l’a toujours été, contrairement à Carl, son complice, que l’on arrive à comprendre, dont on aperçoit une autre facette au fur et à mesure de la lecture, dont on mesure les remords, les doutes, les regrets et la culpabilité.
C’est aussi le portrait d’un petit village du fin fond des Etats-Unis où il n’existe aucune perspective d’avenir que celle de finir serveuse ou travailler à l’usine pour une bouchée de pain, où les hommes sont alcooliques, brutaux, méprisants avec les femmes. Pas tous bien sûr. Lester et son amour pour Bonny viennent contraster ce tableau de même que M. et Mme Bennett qui vont apporter leur aide bienveillante à Danny, chahuté par les enfants du village et leurs parents, mis de côté, au mieux ignoré, au pire humilié et méprisé à cause de sa différence. Bref, un très bon roman dont on tourne les pages avec avidité, angoisse, espoir aussi et qui joue avec nos nerfs, nous mettant à l’épreuve, accumulant embûches et aides devant Danny, le héros, dont on suit les pas, priant pour qu’il s’en sorte indemne (ou pas trop amoché du moins), craignant le pire, reprenant notre souffle quand il arrive à échapper à ses poursuivants, retenant notre respiration quand ils se rapprochent. Beaucoup de suspense donc pour ce premier roman très addictif : il est dur de le reposer une fois commencé.
Un grand merci aux éditions Gallmeister et au forum pour ce partenariat !
Un très bon roman à suspense qui tient au fait de savoir si Danny, souffrant d’un handicap mental depuis un accident survenu dans son enfance, va s’en sortir et si le véritable coupable va enfin être démasqué par Lester, le shérif et Taggart, policier d’Etat appelé en renfort suite à la découverte du corps sans vie de Mindy, la seule à avoir jamais montré un tant soit peu de compassion, d’intérêt et de gentillesse envers Danny. En effet, le lecteur, lui, sait quasiment dès les premières lignes qui est le véritable auteur de ce meurtre odieux. Il ne s’agit donc pas de trouver son identité mais la lecture se fait tout de même sous haute tension. On remonte d’abord le temps, après cette première découverte, afin de savoir comment on en est arrivé là. J’ai eu envie de suspendre le temps, de pouvoir intervenir et modifier les événements que l’on voit arriver sans pouvoir rien changer, de mettre en garde Danny et Mindy que l’on voit avancer vers leur destin, inexorable et sans pitié pour ces deux êtres que l’on prend immédiatement sous son aile, preuve de réussite de l’écriture de l’auteur, vivante, qui rend ses personnages bien réels, leur donnant une vraie consistance, ayant retracé un parfait tableau psychologique de chacun d’eux, en leur consacrant un chapitre chacun, en alternance, notamment et en montrant leurs failles et leurs forces, leurs nuances et leurs contradictions sous le masque de façade qui se craquelle progressivement. Personne n’est tout blanc ou tout noir, à part peut-être Sokowski, que j’ai d’emblée détesté : il n’y a rien à sauver chez lui, aucune circonstance atténuante, il est tout simplement mauvais et l’a toujours été, contrairement à Carl, son complice, que l’on arrive à comprendre, dont on aperçoit une autre facette au fur et à mesure de la lecture, dont on mesure les remords, les doutes, les regrets et la culpabilité.
C’est aussi le portrait d’un petit village du fin fond des Etats-Unis où il n’existe aucune perspective d’avenir que celle de finir serveuse ou travailler à l’usine pour une bouchée de pain, où les hommes sont alcooliques, brutaux, méprisants avec les femmes. Pas tous bien sûr. Lester et son amour pour Bonny viennent contraster ce tableau de même que M. et Mme Bennett qui vont apporter leur aide bienveillante à Danny, chahuté par les enfants du village et leurs parents, mis de côté, au mieux ignoré, au pire humilié et méprisé à cause de sa différence. Bref, un très bon roman dont on tourne les pages avec avidité, angoisse, espoir aussi et qui joue avec nos nerfs, nous mettant à l’épreuve, accumulant embûches et aides devant Danny, le héros, dont on suit les pas, priant pour qu’il s’en sorte indemne (ou pas trop amoché du moins), craignant le pire, reprenant notre souffle quand il arrive à échapper à ses poursuivants, retenant notre respiration quand ils se rapprochent. Beaucoup de suspense donc pour ce premier roman très addictif : il est dur de le reposer une fois commencé.
Un grand merci aux éditions Gallmeister et au forum pour ce partenariat !
Invité- Invité
Re: [Gailey, Samuel W] Deep Winter
Quand Danny est surpris auprès du corps sans vie de Mindy, son amie, le verdict est sans appel : coupable ! Mais Danny, l’innocent, à plus d’un titre, prend la fuite, et s’ouvre alors une chasse à l’homme dans un petit coin d’Amérique rude, violent, et sombre, où le quotidien n’est que misère, alcool, et armes à feux.
Par un temps glacial et enneigé, les protagonistes vont alors jouer leur carte « destin » et personne n’en sortira indemne.
Au début, j’ai été offusqué par cette obscure et brutale Amérique, puis j’ai été embarqué dans ce récit et cette course poursuite avec des bons, des brutes et des méchants.
Je suis sortie de cette lecture ravie.
Par un temps glacial et enneigé, les protagonistes vont alors jouer leur carte « destin » et personne n’en sortira indemne.
Au début, j’ai été offusqué par cette obscure et brutale Amérique, puis j’ai été embarqué dans ce récit et cette course poursuite avec des bons, des brutes et des méchants.
Je suis sortie de cette lecture ravie.
lili78- Grand sage du forum
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