[Picard, Hubert] OP3 Road
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[Picard, Hubert] OP3 Road
Résumé :
OP3 ROAD relate l’histoire vraie des GI’s de la compagnie Baker du 3-509th Airborne, qui ont occupé le camp Observation Post 3 de Karmah, en Irak, de janvier à juin 2007, de ces braves qui en ont marre d’être pris pour des maniaco-dépressifs détruits par la guerre, des camés en décrochage, des alcoolos au cerveau lavé par la bière, des affranchis sadiques béatifiés par tonton Bush, des nègres et des chicanos en échec scolaire, illettrés et exclus, ne sachant que faire de leur peau et qu’on imagine sans autre perspective de vie que l’armée sinon une existence aussi terne qu’un parking souterrain.
Non, l’Irak n’est pas le Vietnam. Ici, ni fumette ni souk de fantasmes barbares et d’hallucinations. Ici, les « chiens de guerre » n’ont pas besoin de ça pour jouer les dieux ou les démons, avoir le goût de la victoire dans la bouche et prendre en main leur destin.
Mon avis :
Merci aux éditions Kyklos et Partage lecture pour ce partenariat.
Ce livre ce n’est pas du tout mon genre. Les guerres je les préfère entre Elfes et Nains, sorciers et humains. Enfin le genre qu’on risque peu de voir au journal télé car lorsque je me plonge dans un livre c’est pour me changer les idées, décompresser d’un quotidien parfois difficile. Pourtant j’ai été surprise par ce livre. J’ai tout de suite été immergée dans le quotidien des GI’s posté à OP3 en Irak.
Attention certaines scènes sont extrêmement violentes.
L’auteur journaliste-photographe nous raconte son immersion dans un des endroits les plus dangereux à ce moment là. Il est le seul civil à y avoir été autorisé. Il va partager leur quotidien, leur mission au risque parfois d’y laisser des plumes (enfin un appareil photo pour être précise).
Il prend partie et cela m’a un peu gênée. Surtout cette scission : les bons d’un côté et les méchants de l’autres. Il l’avoue lui-même :
« Il n’est pas sans ignorer ce que je pense de cette guerre comme de toute guerre d’ailleurs : tout est noir ou blanc, le gris n’existe pas »
Mais même si je n’approuve pas, moi, qui suis bien à l’abri dans mon appartement cossu j’ai accepté son point de vue :
« Un champ de batailles sans violences ni souffrances n’en est pas un, qu’on soit d’un côté ou de l’autre, on ne peut y survivre psychiquement qu’en renonçant à certains paliers d’humanité. »
Il serait trop facile de juger alors que je n’y connais rien à cette peur, à « certaines situations extrêmes [qui] seraient sur le point d’ébranler, de faire défaillir les nerfs […] »
Car là-bas la violence, ces hommes l’ont vu, des horreurs que seule une guerre peut provoquer. Et il faut s’accrocher parfois sous les mots d’Hubert Picard car il ne mâche pas ces mots et ne nous cache pas ce à quoi il a assisté :
- attention:
- « Il explique qu’en utilisant la perceuse électrique posée par terre, quatre membres d’Al-Quaïda lui ont vissé les avant-bras au siège. P235 » « Elle trouva les quatre fantassins décapités, les têtes posées à côté des corps. P117 »
Malgré cette violence les mots net et précis de l’auteur m’ont fait entrer dans un monde inconnu et je me suis intéressée à la vie des différents GI’s qui reviennent régulièrement. Doc, Pina, Big Mike , Bell. Lorsque l’auteur en parle pour la première fois j’ai eu l’impression de me retrouver dans une série télé avec des surnoms comme dans « l’Agence tout risque ». Mais très vite ils deviennent réels, avec leur peur, leur passé, les moments partagés et nous rentrons dans leur intimité. Ils sont humains, ne sont pas que des brutes armées :
Alors qu’un serpent est entré dans leur chambre « En une fraction de seconde, cela n’a été que terreur, cris et excitation. Pire que lorsque le courrier arrive de Geronimo. », lorsqu’une cérémonie est organisée suite au décès de l’un des leurs ces hommes pleurent leur frère comme des enfants.
Le major qui envoie l’auteur à OP3 lui dit « Je vais leur dire que je leur [aux GI’s] envoie un type politiquement incorrect qui ne cherche que le baroud » Il y a une part de vraie là dedans mais ce journaliste y aura trouvé une place et des « brothers »
J’ai donc apprécié cette lecture contre toute attente malgré quelques bémols dûs à la dureté de certains passages et un point de vue très arrêté de l’auteur.
Re: [Picard, Hubert] OP3 Road
Ça y est, j'ai enfin fini ce livre !
Voilà pour ma première impression ...
Un résumé du livre : les valeureux GI's face au reste du monde.
Les GI's sont en Irak uniquement pour venir en aide aux autochtones, ces ingrats qui ne comprennent rien !
La rude vie des GI's de la compagnie Baker dans la guerre d'Irak doit-elle obligatoirement se coupler au mépris des "autres" ?
Par "les autres" j'entends tout ceux qui ne font pas partie de cette compagnie, hommes, femmes, enfants, de toutes nationalités, personne n'échappe au mépris de l'auteur.
Sur les "autochtones" :
"Ne sachant pas à quoi un stylo peut bien servir, les gamins chercheront à se le fourrer dans le nez, puis dans les oreilles. Blagueur, un GI's leur montrera que la meilleur utilisation qu'on peut faire de cet objet est de ce le foutre dans le cul."
"Les femmes au marché, un marmot à la mamelle, un autre dans les jambes, un troisième dans le dos et un dernier dans le ventre."
En parlant d'une famille avec deux enfants, "gardés" en attendant que le sniper des GI's fasse son travail :"Ils s'endormiront, collés les uns aux autres, semblables à des sacs de ciment attendant un camion. Leurs nuit ne sera ni longue ni difficile."
"Un chef-d’œuvre des ponts et chaussés locaux... j'enrage : les autochtones sont trop stupides ou paresseux pour aménager un point de passage plus large !"
Entre deux coup de griffes sur les politicards qui ne connaissent rien à rien et la population ignorante et stupide des pays occidentaux : " On serait tenté de croire que .... la guerre de Karmah se reluque avec la même passivité que certains maquis français qui, dès 1943, ne foutaient rien d'autre que d'attendre le débarquement "...
Rien n'échappe à sa diatribe, les policiers irakiens sont tous des pédophiles, homosexuel, jetant leurs dévolus sur toutes sortent d’animaux pour satisfaire leurs insatiables besoins sexuel. Même les Marines américains ne font pas le poids face aux GI's !
Dommage de résumer ce témoignage à ce venin déversé dans toutes ces pages mais j'ai du mal à m'en défaire !
Pour le reste c'est un très bon rendu de la dure vie de ces militaires, on comprend pourquoi le retour à la vie civile est si difficile et pas seulement à cause des atrocités commises d'une part et d'autre en temps de guerre.
Après avoir lu la critique de Bella, je reviendrai juste sur son "Spolier".
Bien qu'ayant de la morphine sur lui, le Doc n'en donnera pas au malheureux prisonnier ...
"Laissons de côté les questions morales. Disons que ça fait partie de la guerre."
Le parti pris de l'auteur m'a fortement gêné, j'ai plus d'une fois voulu arrêter la lecture (et plus !), tant cela me mettait "en rage" mais je ne regrette pas de l'avoir fini (même si ce fut très long !), je vais maintenant m'attaquer aux Marines dans "Un empire et des poussières" d'Emmanuel Flesch. Merci mille fois au éditions Kyklos et à l'équipe de Partage Lecture !
Voilà pour ma première impression ...
Un résumé du livre : les valeureux GI's face au reste du monde.
Les GI's sont en Irak uniquement pour venir en aide aux autochtones, ces ingrats qui ne comprennent rien !
La rude vie des GI's de la compagnie Baker dans la guerre d'Irak doit-elle obligatoirement se coupler au mépris des "autres" ?
Par "les autres" j'entends tout ceux qui ne font pas partie de cette compagnie, hommes, femmes, enfants, de toutes nationalités, personne n'échappe au mépris de l'auteur.
Sur les "autochtones" :
"Ne sachant pas à quoi un stylo peut bien servir, les gamins chercheront à se le fourrer dans le nez, puis dans les oreilles. Blagueur, un GI's leur montrera que la meilleur utilisation qu'on peut faire de cet objet est de ce le foutre dans le cul."
"Les femmes au marché, un marmot à la mamelle, un autre dans les jambes, un troisième dans le dos et un dernier dans le ventre."
En parlant d'une famille avec deux enfants, "gardés" en attendant que le sniper des GI's fasse son travail :"Ils s'endormiront, collés les uns aux autres, semblables à des sacs de ciment attendant un camion. Leurs nuit ne sera ni longue ni difficile."
"Un chef-d’œuvre des ponts et chaussés locaux... j'enrage : les autochtones sont trop stupides ou paresseux pour aménager un point de passage plus large !"
Entre deux coup de griffes sur les politicards qui ne connaissent rien à rien et la population ignorante et stupide des pays occidentaux : " On serait tenté de croire que .... la guerre de Karmah se reluque avec la même passivité que certains maquis français qui, dès 1943, ne foutaient rien d'autre que d'attendre le débarquement "...
Rien n'échappe à sa diatribe, les policiers irakiens sont tous des pédophiles, homosexuel, jetant leurs dévolus sur toutes sortent d’animaux pour satisfaire leurs insatiables besoins sexuel. Même les Marines américains ne font pas le poids face aux GI's !
Dommage de résumer ce témoignage à ce venin déversé dans toutes ces pages mais j'ai du mal à m'en défaire !
Pour le reste c'est un très bon rendu de la dure vie de ces militaires, on comprend pourquoi le retour à la vie civile est si difficile et pas seulement à cause des atrocités commises d'une part et d'autre en temps de guerre.
Après avoir lu la critique de Bella, je reviendrai juste sur son "Spolier".
Bien qu'ayant de la morphine sur lui, le Doc n'en donnera pas au malheureux prisonnier ...
"Laissons de côté les questions morales. Disons que ça fait partie de la guerre."
Le parti pris de l'auteur m'a fortement gêné, j'ai plus d'une fois voulu arrêter la lecture (et plus !), tant cela me mettait "en rage" mais je ne regrette pas de l'avoir fini (même si ce fut très long !), je vais maintenant m'attaquer aux Marines dans "Un empire et des poussières" d'Emmanuel Flesch. Merci mille fois au éditions Kyklos et à l'équipe de Partage Lecture !
marie do- Grand sage du forum
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Localisation : corse
Genre littéraire préféré : Assez varié : thriller, roman historique, contemporain, bd .....
Date d'inscription : 01/03/2012
Re: [Picard, Hubert] OP3 Road
Merci pour ta critique Marie do, cette lecture semble être très dure, sans doute, à cause du parti pris de l'auteur que vous évoquez Bella et toi.
Il me semble que tu n'as pas mis ton appréciation dans le sondage
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Invité- Invité
Re: [Picard, Hubert] OP3 Road
C'est volontaire Kely ! je n'arrive pas à trouver ce qui me correspond le mieux ... j'attends que "ça murisse".kély a écrit: Il me semble que tu n'as pas mis ton appréciation dans le sondage
J'ai fini ce livre cette nuit, je n'ai même pas écrit tout ce que je voulais, j'attends d'autres avis pour en discuter !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Picard, Hubert] OP3 Road
marie do a écrit:C'est volontaire Kely ! je n'arrive pas à trouver ce qui me correspond le mieux ... j'attends que "ça murisse".kély a écrit: Il me semble que tu n'as pas mis ton appréciation dans le sondage
J'ai fini ce livre cette nuit, je n'ai même pas écrit tout ce que je voulais, j'attends d'autres avis pour en discuter !
Ah Ok
Invité- Invité
Re: [Picard, Hubert] OP3 Road
Mon avis
OP3 Road : boulevard du crime….
Le poids des mots, le choc des actes…... peu de photos (on n’est pas dans un magazine quand même …..), quelques unes pour visualiser, si besoin est, le terrain d’action situé vers Karmah en Irak.
Nous voici plongés dans le quotidien des Baker Boys, des GI. On n’est pas dans un roman, mais bien dans la guerre, la vraie ?; celle qu’on ne voit pas forcément, celle qu’on ne nous montre pas toujours, celle qui dérange…
Oui, les soldats sont « blindés » et face aux atrocités, ils leur arrivent de devenir dédaigneux, c’est pour eux une façon de se protéger (et je pense que c’était la même chose pour l’auteur).
Ils sont obligés de rester « détachés ». Ils ne s’habituent pas à l’horreur, à la violence mais sur place, ils évitent les états d’âme et ne disent jamais que c’est difficile. L’exprimer, ce serait déjà se mettre en position de faiblesse.
Ils sont obligés d’être détachés et l’écriture de l’auteur rend bien cet état de faits.
Alors, bien sûr, lorsqu’on lit ce genre de témoignage, on a parfois l’impression d’une représentation manichéenne mais elle est nécessaire pour que les militaires restent concentrés sur leur mission. Cela n’empêche pas de beaux moments d’humanité mais ceux là sont tus la plupart du temps.
« C’est ça la guerre, un geste de mépris envers un type, un geste d’amour envers une autre. »
L’image des GI est assez souvent celle d’hommes un peu tête brûlée, sans scrupule comme s’ils « jouaient » à la guerre et prenaient goût à ces batailles. Mais lorsque l’un manque à l’appel, ils n’en sont pas moins hommes et les larmes sont essentielles ( le plus grave serait de ne pas pleurer) affluent. « Elles consolent et cautérisent, véritable morphine de l’âme. » Dans ce cas, là, le reporter photographe est mal à l’aise et reste en retrait.
« La pitié » n’a pas de camp à la guerre, il faut être fort, toujours, tenir, aller au-delà de ses limites, faire face….Les GI tuent mais ils sauvent des vies aussi en rendant la liberté à un otage par exemple.
Hubert Picard a touché du doigt ce qu’il se passe réellement sur le terrain. Il a partagé les virées nocturnes à visée destructrice, il a vécu dans des conditions matérielles difficiles, il a observé et écouté ces hommes absorbés par leur tâche, épuisés. Et il a « épousé » le jugement des GI, tant il voyait à travers leur regard. Pour les comprendre, il a pris faits et causes pour eux. Il a rencontré les autochtones qui savent mais se taisent, par peur.
Il a entendu l’objectif des soldats : « éviter à tout prix la mort des civils » et leur cauchemar : « rater un combat ». Il y a d’un côté ceux qui « gouvernent » cette guerre de loin : la plupart du temps avec des dérives politiques, et puis ceux qui sont sur le terrain et qui doivent agir. Les premiers manipulent-ils les seconds comme des marionnettes ?
On est dans un milieu d’hommes, un monde de « mecs », de gros bras. Les femmes sont absentes, les hommes peuvent être en manque… Le vocabulaire est rude, brut de décoffrage, cru, limite méprisant de temps à autre. L’homme ne s’embarrasse pas de circonvolutions, il décrit les événements de l’intérieur, comme il les ressent. A-t-il écrit son texte à chaud ? Probablement, ce qui explique une certaine forme de colère ou de rage sous-jacente qui peut choquer.
Certains diront : « Quand on choisit l’armée, on sait. » Effectivement, « ils savent » mais dites-moi : comment faire autrement, sans armées ? Les combats sont-ils nécessaires pour que les hommes soient libres ?
Je connais bien le monde des OPEX, j’ai donc retrouvé certains aspects dont j’avais déjà entendu parler. Le témoignage d’Hubert Picard colle au plus près de la réalité, pas toujours belle à voir, mais malheureusement bien réelle…et on est bien obligé de garder les yeux ouverts …..
C’est un livre qui secoue, qui dérange, mais qui m’a beaucoup intéressée même si je n’ai vu les combats que d’un côté par l’approche qu’en a faite l’auteur.
Le poids des mots, le choc des actes…... peu de photos (on n’est pas dans un magazine quand même …..), quelques unes pour visualiser, si besoin est, le terrain d’action situé vers Karmah en Irak.
Nous voici plongés dans le quotidien des Baker Boys, des GI. On n’est pas dans un roman, mais bien dans la guerre, la vraie ?; celle qu’on ne voit pas forcément, celle qu’on ne nous montre pas toujours, celle qui dérange…
Oui, les soldats sont « blindés » et face aux atrocités, ils leur arrivent de devenir dédaigneux, c’est pour eux une façon de se protéger (et je pense que c’était la même chose pour l’auteur).
Ils sont obligés de rester « détachés ». Ils ne s’habituent pas à l’horreur, à la violence mais sur place, ils évitent les états d’âme et ne disent jamais que c’est difficile. L’exprimer, ce serait déjà se mettre en position de faiblesse.
Ils sont obligés d’être détachés et l’écriture de l’auteur rend bien cet état de faits.
Alors, bien sûr, lorsqu’on lit ce genre de témoignage, on a parfois l’impression d’une représentation manichéenne mais elle est nécessaire pour que les militaires restent concentrés sur leur mission. Cela n’empêche pas de beaux moments d’humanité mais ceux là sont tus la plupart du temps.
« C’est ça la guerre, un geste de mépris envers un type, un geste d’amour envers une autre. »
L’image des GI est assez souvent celle d’hommes un peu tête brûlée, sans scrupule comme s’ils « jouaient » à la guerre et prenaient goût à ces batailles. Mais lorsque l’un manque à l’appel, ils n’en sont pas moins hommes et les larmes sont essentielles ( le plus grave serait de ne pas pleurer) affluent. « Elles consolent et cautérisent, véritable morphine de l’âme. » Dans ce cas, là, le reporter photographe est mal à l’aise et reste en retrait.
« La pitié » n’a pas de camp à la guerre, il faut être fort, toujours, tenir, aller au-delà de ses limites, faire face….Les GI tuent mais ils sauvent des vies aussi en rendant la liberté à un otage par exemple.
Hubert Picard a touché du doigt ce qu’il se passe réellement sur le terrain. Il a partagé les virées nocturnes à visée destructrice, il a vécu dans des conditions matérielles difficiles, il a observé et écouté ces hommes absorbés par leur tâche, épuisés. Et il a « épousé » le jugement des GI, tant il voyait à travers leur regard. Pour les comprendre, il a pris faits et causes pour eux. Il a rencontré les autochtones qui savent mais se taisent, par peur.
Il a entendu l’objectif des soldats : « éviter à tout prix la mort des civils » et leur cauchemar : « rater un combat ». Il y a d’un côté ceux qui « gouvernent » cette guerre de loin : la plupart du temps avec des dérives politiques, et puis ceux qui sont sur le terrain et qui doivent agir. Les premiers manipulent-ils les seconds comme des marionnettes ?
On est dans un milieu d’hommes, un monde de « mecs », de gros bras. Les femmes sont absentes, les hommes peuvent être en manque… Le vocabulaire est rude, brut de décoffrage, cru, limite méprisant de temps à autre. L’homme ne s’embarrasse pas de circonvolutions, il décrit les événements de l’intérieur, comme il les ressent. A-t-il écrit son texte à chaud ? Probablement, ce qui explique une certaine forme de colère ou de rage sous-jacente qui peut choquer.
Certains diront : « Quand on choisit l’armée, on sait. » Effectivement, « ils savent » mais dites-moi : comment faire autrement, sans armées ? Les combats sont-ils nécessaires pour que les hommes soient libres ?
Je connais bien le monde des OPEX, j’ai donc retrouvé certains aspects dont j’avais déjà entendu parler. Le témoignage d’Hubert Picard colle au plus près de la réalité, pas toujours belle à voir, mais malheureusement bien réelle…et on est bien obligé de garder les yeux ouverts …..
C’est un livre qui secoue, qui dérange, mais qui m’a beaucoup intéressée même si je n’ai vu les combats que d’un côté par l’approche qu’en a faite l’auteur.
Cassiopée- Admin
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Picard, Hubert] OP3 Road
Avant toute chose, je remercie les Editions Kyklos et le forum PartageLecture pour ce partenariat.
"OP3 Road", livre sur la guerre, un récit, un témoignage ou plusieurs mêmes.
J'ai eu beaucoup de mal à le lire, je me suis forcée, est fait preuve de volonté pour le terminer et j'ai été soulagé quand la dernière page a été tournée.
Je n'aime pas la guerre (comme tout le monde, certes) parce que je suis hyper sensible et que tout ce que je lis, je vois, j'entends, ça me choque, me peine, me perturbe, ... Bref, ça ne me laisse jamais indifférente et souvent, je préfère fermer les yeux sur une vérité que je devine parce que sinon ça fait trop mal.
J'ai quand même postulé pour ce partenariat et ne le regrette pas.
La guerre est atroce, qu'importe le côté, les méchants ou les gentils, ça reste la guerre et c'est quelque chose de durs. L'auteur a très bien su nous le montrer, nous le partager par ses mots, ses maux et ceux des autres, par ses avis très tranchés, sa colère sourde qui n'est pas que la sienne. Certaines scènes décrites sont violentes, dérangeantes souvent et par moment, j'en voulais à l'auteur de les avoir écrites, d'avoir osé poser des mots sur cette violence que je ne voulais pas connaître.
Mais c'est ça qui fait la réussite d'un livre à mes yeux, c'est d'oser choquer, perturber, ne pas laisser le lecteur dans sa petite zone de confort et lui fait ressentir des choses. Qu'il aime ou qu'il n'aime pas, ce livre ne peut pas laisser indifférent. Il provoque colère et pitié, ressentiment et compassion, mépris et apitoiement, ... Il ne peut pas laisser indifférent. Et il ne laisse pas indifférent...
Moi-même j'ai été attendrie par certains moments, prenant en pitié ces soldats et à d'autres moments les détestant violemment, par le mal qu'ils pouvaient commettre, le mépris dont ils pouvaient faire preuve envers les locaux... Bref, mes sentiments n'ont cessé d'évoluer et de changer au fur et à mesure de la lecture mais demeure sur une note positive avec la fin plutôt touchante.
Il est vrai que cette colère qui se ressent au fur et à mesure des pages peut-être dérangeante, obliger le lecteur à avoir le même avis que l'auteur. Etant quelqu'un de très influençable, j'ai "été d'accord" avec l'auteur, me trouvant par moment en colère contre le gouvernement de cet état qui n'est pas le mien ; j'ai même trouvé stupide la population locale alors que ce n'est pas mon habitude de juger sans connaître... Et c'est en lisant les critiques de mes prédécesseurs que je me rends compte que j'ai juste ingéré les ressentiments de l'auteur ; peut-être est-ce une preuve de la puissance de cet ouvrage?
A côté de cela, j'ai été beaucoup gênée à la lecture par une sensation de brouillon... Les retours en arrière, les anecdotes placées au milieu d'une action, dérangeant le côté chronologique, tout cela m'a perturbée, j'ai trouvé le livre désordonné et c'est ce qui m'a rendu la lecture difficile.
Pour résumer, je ne trouverais pas mieux que la dernière phrase de Cassiopée: "C’est un livre qui secoue, qui dérange, mais qui m’a beaucoup intéressée même si je n’ai vu les combats que d’un côté par l’approche qu’en a faite l’auteur."
"OP3 Road", livre sur la guerre, un récit, un témoignage ou plusieurs mêmes.
J'ai eu beaucoup de mal à le lire, je me suis forcée, est fait preuve de volonté pour le terminer et j'ai été soulagé quand la dernière page a été tournée.
Je n'aime pas la guerre (comme tout le monde, certes) parce que je suis hyper sensible et que tout ce que je lis, je vois, j'entends, ça me choque, me peine, me perturbe, ... Bref, ça ne me laisse jamais indifférente et souvent, je préfère fermer les yeux sur une vérité que je devine parce que sinon ça fait trop mal.
J'ai quand même postulé pour ce partenariat et ne le regrette pas.
La guerre est atroce, qu'importe le côté, les méchants ou les gentils, ça reste la guerre et c'est quelque chose de durs. L'auteur a très bien su nous le montrer, nous le partager par ses mots, ses maux et ceux des autres, par ses avis très tranchés, sa colère sourde qui n'est pas que la sienne. Certaines scènes décrites sont violentes, dérangeantes souvent et par moment, j'en voulais à l'auteur de les avoir écrites, d'avoir osé poser des mots sur cette violence que je ne voulais pas connaître.
Mais c'est ça qui fait la réussite d'un livre à mes yeux, c'est d'oser choquer, perturber, ne pas laisser le lecteur dans sa petite zone de confort et lui fait ressentir des choses. Qu'il aime ou qu'il n'aime pas, ce livre ne peut pas laisser indifférent. Il provoque colère et pitié, ressentiment et compassion, mépris et apitoiement, ... Il ne peut pas laisser indifférent. Et il ne laisse pas indifférent...
Moi-même j'ai été attendrie par certains moments, prenant en pitié ces soldats et à d'autres moments les détestant violemment, par le mal qu'ils pouvaient commettre, le mépris dont ils pouvaient faire preuve envers les locaux... Bref, mes sentiments n'ont cessé d'évoluer et de changer au fur et à mesure de la lecture mais demeure sur une note positive avec la fin plutôt touchante.
Il est vrai que cette colère qui se ressent au fur et à mesure des pages peut-être dérangeante, obliger le lecteur à avoir le même avis que l'auteur. Etant quelqu'un de très influençable, j'ai "été d'accord" avec l'auteur, me trouvant par moment en colère contre le gouvernement de cet état qui n'est pas le mien ; j'ai même trouvé stupide la population locale alors que ce n'est pas mon habitude de juger sans connaître... Et c'est en lisant les critiques de mes prédécesseurs que je me rends compte que j'ai juste ingéré les ressentiments de l'auteur ; peut-être est-ce une preuve de la puissance de cet ouvrage?
A côté de cela, j'ai été beaucoup gênée à la lecture par une sensation de brouillon... Les retours en arrière, les anecdotes placées au milieu d'une action, dérangeant le côté chronologique, tout cela m'a perturbée, j'ai trouvé le livre désordonné et c'est ce qui m'a rendu la lecture difficile.
Pour résumer, je ne trouverais pas mieux que la dernière phrase de Cassiopée: "C’est un livre qui secoue, qui dérange, mais qui m’a beaucoup intéressée même si je n’ai vu les combats que d’un côté par l’approche qu’en a faite l’auteur."
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Arunachala Ramaiya
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Re: [Picard, Hubert] OP3 Road
Merci de m'avoir sélectionné pour ce partenariat ! J'espère avoir respecté le délai pour la critique.
Comme les autres, je pense qu’on ne peut pas lire ce récit sans rester indifférent ! Émotion, violence, dégoût, pitié tout y est. Au début, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire et à retenir les quelques termes militaires que je ne connaissais pas forcément.
Une fois que l’on s’est habitué au style de l’auteur (toujours très « brut » et franc), il est plus facile d’entrer dans l’univers de ces soldats. En lisant, je me suis senti comme si j’avais aussi vécu le combat aux côtés des Gis. Ce qui m’a le plus marqué dans ce récit, c’est qu’il est très humain et très vrai. Picard nous raconte plusieurs anecdotes concernant les GI's, qui nous montrent toutes émotions par lesquelles ceux-ci doivent passer. Peur, révolte, amitié, folie… Un vrai récit, sincère.
Quelques scènes très violentes sont décrites, mais dans un récit comme celui-ci, cela me semblait nécessaire. Je pense que l’auteur a trouvé un juste milieu. Celles-ci restent rares, mais je pense qu’il aurait été aberrant de raconter la guerre sans violence.
J’ai beaucoup aimé lire cet ouvrage, mais j’ai tout de même remarqué quelques longueurs, et j’ai parfois eu l’impression que certains passages n’étaient pas utiles au récit et qu’ils n’apportaient rien de nouveau. Il y aussi autre chose qui m'a légèrement dérangé, c'est que l'on ne s'attache pas du tout au narrateur. Certes, le but était certainement de mettre en avant les GI's, mais pouvoir s'identifier à la personne qui raconte l'histoire me semble essentiel. J'ai même par moments ressenti une certaine rage contre ce journaliste, tranquillement installé au milieu du combat.
La présence de quelques photos est agréable, mais je préfère pouvoir m’imaginer moi-même les personnages quand je lis un livre. (C’est un peu comme quand on voit le film avant de lire le livre…). C’est un détail, et ici comme il s’agit d’un témoignage et non d’un roman, cela ne m’a que très peu dérangé.
Un dernier petit bémol, quelques expressions anglaises sont traduites, mais la plupart ne le sont pas. Cela ne m’a pas gêné, mais il me semble que sans la traduction, il n’est parfois pas possible de comprendre le message de l’auteur si on ne parle pas anglais !
En conclusion, j’ai apprécié cette lecture que j’ai trouvée très sincère. J’ai aimé pouvoir entrer dans l’univers de la guerre et m’attacher aux GI's. J’ai été emporté dans cet univers, mais des longueurs m’ont parfois demandé des pauses dans ma lecture, et m’ont empêché de vivre pleinement l’histoire. Je recommande ce livre, si l'on veut se faire une idée du quotidien dans l'horreur.
Comme les autres, je pense qu’on ne peut pas lire ce récit sans rester indifférent ! Émotion, violence, dégoût, pitié tout y est. Au début, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire et à retenir les quelques termes militaires que je ne connaissais pas forcément.
Une fois que l’on s’est habitué au style de l’auteur (toujours très « brut » et franc), il est plus facile d’entrer dans l’univers de ces soldats. En lisant, je me suis senti comme si j’avais aussi vécu le combat aux côtés des Gis. Ce qui m’a le plus marqué dans ce récit, c’est qu’il est très humain et très vrai. Picard nous raconte plusieurs anecdotes concernant les GI's, qui nous montrent toutes émotions par lesquelles ceux-ci doivent passer. Peur, révolte, amitié, folie… Un vrai récit, sincère.
Quelques scènes très violentes sont décrites, mais dans un récit comme celui-ci, cela me semblait nécessaire. Je pense que l’auteur a trouvé un juste milieu. Celles-ci restent rares, mais je pense qu’il aurait été aberrant de raconter la guerre sans violence.
J’ai beaucoup aimé lire cet ouvrage, mais j’ai tout de même remarqué quelques longueurs, et j’ai parfois eu l’impression que certains passages n’étaient pas utiles au récit et qu’ils n’apportaient rien de nouveau. Il y aussi autre chose qui m'a légèrement dérangé, c'est que l'on ne s'attache pas du tout au narrateur. Certes, le but était certainement de mettre en avant les GI's, mais pouvoir s'identifier à la personne qui raconte l'histoire me semble essentiel. J'ai même par moments ressenti une certaine rage contre ce journaliste, tranquillement installé au milieu du combat.
La présence de quelques photos est agréable, mais je préfère pouvoir m’imaginer moi-même les personnages quand je lis un livre. (C’est un peu comme quand on voit le film avant de lire le livre…). C’est un détail, et ici comme il s’agit d’un témoignage et non d’un roman, cela ne m’a que très peu dérangé.
Un dernier petit bémol, quelques expressions anglaises sont traduites, mais la plupart ne le sont pas. Cela ne m’a pas gêné, mais il me semble que sans la traduction, il n’est parfois pas possible de comprendre le message de l’auteur si on ne parle pas anglais !
En conclusion, j’ai apprécié cette lecture que j’ai trouvée très sincère. J’ai aimé pouvoir entrer dans l’univers de la guerre et m’attacher aux GI's. J’ai été emporté dans cet univers, mais des longueurs m’ont parfois demandé des pauses dans ma lecture, et m’ont empêché de vivre pleinement l’histoire. Je recommande ce livre, si l'on veut se faire une idée du quotidien dans l'horreur.
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