[Suaudeau, Julien] Dawa
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Votre avis :
[Suaudeau, Julien] Dawa
Auteur: Julien Suaudeau
Titre: Dawa
Editions Robert Laffont 2014
Nombre de pages: 492 pages
ISBN 978-2-221-14072-7
« Où avez-vous l’intention de faire sauter vos bombes?
- Je vous demande pardon ?
- Les cinq bombes. Paris piégé. Dawa al-Islamiya, ajoute l’homme en arabe, avec un parfait accent constantinois qui lui glace le sang.
-Qui êtes-vous ?
-Quelqu’un qui a vécu en Algérie, il y a très longtemps, à l’époque où ton père sévissait dans les Aurès. Quelqu’un qui te protège depuis une semaine, et qui va vous tuer, toi et lui, comme j’ai tué ton chien de frère il y a dix-sept ans. »
Dans une France en guerre contre elle-même, deux hommes sombres poursuivent une vengeance au long cours. La violence de leur idée fixe va renverser d’autres destins , puissants, infortunés, des dalles de la banlieue parisienne jusqu’au coeur de l’Etat.
- Je vous demande pardon ?
- Les cinq bombes. Paris piégé. Dawa al-Islamiya, ajoute l’homme en arabe, avec un parfait accent constantinois qui lui glace le sang.
-Qui êtes-vous ?
-Quelqu’un qui a vécu en Algérie, il y a très longtemps, à l’époque où ton père sévissait dans les Aurès. Quelqu’un qui te protège depuis une semaine, et qui va vous tuer, toi et lui, comme j’ai tué ton chien de frère il y a dix-sept ans. »
Dans une France en guerre contre elle-même, deux hommes sombres poursuivent une vengeance au long cours. La violence de leur idée fixe va renverser d’autres destins , puissants, infortunés, des dalles de la banlieue parisienne jusqu’au coeur de l’Etat.
Mon avis :
Voici un polar socio-politique passionnant où l’intrigue complexe est servie par une écriture sophistiquée et une atmosphère explosive car elle reflète l’actualité d’aujourd’hui avec un réalisme qui fait froid dans le dos. Julien Suaudeau situe son action en 2014, à Paris à la veille des élections municipales. L’auteur dresse un constat sans concession de notre « Société « à partir de points de vue différents . Des réunions des plus hautes sphères politiques aux caves inquiétantes des banlieues « chaudes » tout le monde va y passer et la « République « ne s’en sort pas indemne.
Paris tremble sous le coup d’une vidéo annonçant six attentats dans six gares parisiennes, nom de code de ces attentats « Dawa » .
« « Dawa «,ou plus précisément « da’wa » ….signifie à l’origine « l’appel « - appel à répandre l’islam et invitation à rejoindre les enseignements du prophète. Dans la sourate 30, Allah réveille les morts le jour de la résurrection. Sur la base de son sens coranique, le mot désigne dans les premiers siècle de l’ère musulmane la technique de propagande utilisée par différentes sectes pour étendre leur aire d’influence parmi les populations infidèles. Par extension, il prend ensuite le sens dérivé d’appel à la subversion de l’ordre établi, dans le but ultime d’établir la charia. Dans l’argot d’aujourd’hui,…, pour les jeunes des banlieues comme les petits-bourgeois, la connotation religieuse s’efface derrière un sens, la manifestation d’une énergie spontanée , impossible à canaliser : dawa signifie la bringue, la tête sauvage, à fond les ballons, mais aussi la pagaille, le désordre, le grand bazar. « ( extrait page 139)
Chaque protagoniste suit un objectif précis dans cette tragédie en douze actes.
Paoli, un flic chargé du terrorisme d’origine Corse qui poursuit une vengeance personnelle.
Des politiciens qui acceptent des compromis à la limite de la corruption souvent portés par un besoin de réussite personnelle au détriment des règles républicaines.
Assan, agrégé d’arabe , un algérien en quête d’une reconnaissance aux parfums de revanche envers son pays d’adoption.
Et des jeunes de banlieue preuves d’une génération en quête d’idéaux qui se sont trop facilement happés dans des combats qui ne devraient pas les concerner comme ces jeunes qui partent faire le djihad.
Des personnages écorchés dans une intrigues tellement réaliste .
Passée la présentation des personnages du roman on rentre très vite dans l’intrigue et dans ce compte à rebours inexorable. Treize chapitres pour arriver à ce vendredi 13 date à laquelle doivent exploser les bombes. Le rythme est pesant, l’atmosphère est noire, pesante et on s’étonne du réalisme clairvoyant et cruel dont fait preuve l’auteur, règle-t'il des comptes en assenant certaines vérités que beaucoup pensent out bas? Exprime-t'il une colère intérieure?
Un roman dense qui dresse une peinture sociale sans hypocrisie , un polar qui n’a rien à envier à certaines intrigues des séries américaines à succès sur le thème du terrorisme , un roman qui mériterait d’être porté sur grand écran.
Je ne le vote pas coup de coeur mais il ne manquait pas grand chose .
Voici un polar socio-politique passionnant où l’intrigue complexe est servie par une écriture sophistiquée et une atmosphère explosive car elle reflète l’actualité d’aujourd’hui avec un réalisme qui fait froid dans le dos. Julien Suaudeau situe son action en 2014, à Paris à la veille des élections municipales. L’auteur dresse un constat sans concession de notre « Société « à partir de points de vue différents . Des réunions des plus hautes sphères politiques aux caves inquiétantes des banlieues « chaudes » tout le monde va y passer et la « République « ne s’en sort pas indemne.
Paris tremble sous le coup d’une vidéo annonçant six attentats dans six gares parisiennes, nom de code de ces attentats « Dawa » .
« « Dawa «,ou plus précisément « da’wa » ….signifie à l’origine « l’appel « - appel à répandre l’islam et invitation à rejoindre les enseignements du prophète. Dans la sourate 30, Allah réveille les morts le jour de la résurrection. Sur la base de son sens coranique, le mot désigne dans les premiers siècle de l’ère musulmane la technique de propagande utilisée par différentes sectes pour étendre leur aire d’influence parmi les populations infidèles. Par extension, il prend ensuite le sens dérivé d’appel à la subversion de l’ordre établi, dans le but ultime d’établir la charia. Dans l’argot d’aujourd’hui,…, pour les jeunes des banlieues comme les petits-bourgeois, la connotation religieuse s’efface derrière un sens, la manifestation d’une énergie spontanée , impossible à canaliser : dawa signifie la bringue, la tête sauvage, à fond les ballons, mais aussi la pagaille, le désordre, le grand bazar. « ( extrait page 139)
Chaque protagoniste suit un objectif précis dans cette tragédie en douze actes.
Paoli, un flic chargé du terrorisme d’origine Corse qui poursuit une vengeance personnelle.
Des politiciens qui acceptent des compromis à la limite de la corruption souvent portés par un besoin de réussite personnelle au détriment des règles républicaines.
Assan, agrégé d’arabe , un algérien en quête d’une reconnaissance aux parfums de revanche envers son pays d’adoption.
Et des jeunes de banlieue preuves d’une génération en quête d’idéaux qui se sont trop facilement happés dans des combats qui ne devraient pas les concerner comme ces jeunes qui partent faire le djihad.
Des personnages écorchés dans une intrigues tellement réaliste .
Passée la présentation des personnages du roman on rentre très vite dans l’intrigue et dans ce compte à rebours inexorable. Treize chapitres pour arriver à ce vendredi 13 date à laquelle doivent exploser les bombes. Le rythme est pesant, l’atmosphère est noire, pesante et on s’étonne du réalisme clairvoyant et cruel dont fait preuve l’auteur, règle-t'il des comptes en assenant certaines vérités que beaucoup pensent out bas? Exprime-t'il une colère intérieure?
Un roman dense qui dresse une peinture sociale sans hypocrisie , un polar qui n’a rien à envier à certaines intrigues des séries américaines à succès sur le thème du terrorisme , un roman qui mériterait d’être porté sur grand écran.
Je ne le vote pas coup de coeur mais il ne manquait pas grand chose .
Sara2a- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 3030
Age : 54
Localisation : Porto-Vecchio
Genre littéraire préféré : Thrillers, fantastiques et un peu de tout ce qui peut me tomber sous les yeux .
Date d'inscription : 24/01/2010
Re: [Suaudeau, Julien] Dawa
Merci sara pour cette critique...Effectivement, voilà une lecture qui s'inscrit vraiment dans l'actualité! Je le note
Invité- Invité
Re: [Suaudeau, Julien] Dawa
Je reviens sur ce titre Que j'ai lu un an avant les attentats du Bataclan . Le vendredi 13 novembre dernier la réalité a hélas ré joint la fiction....ce roman a pris une autre dimension pour moi , ça fait froid dans le dos.
Sara2a- Grand sage du forum
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Localisation : Porto-Vecchio
Genre littéraire préféré : Thrillers, fantastiques et un peu de tout ce qui peut me tomber sous les yeux .
Date d'inscription : 24/01/2010
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