[Dupont-Monod, Clara] Le roi disait que j’étais diable
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Sharon
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[Dupont-Monod, Clara] Le roi disait que j’étais diable
Edition Grasset
ISBN 978 2 246 85835 5
Edition octobre 2014
236 pages
Photo de la bande JF Paga
Quatrième de couverture
Depuis le XIIe siècle, Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante : « le roi disait que j’étais diable », selon la formule de l’évêque de Tournai…
Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, aux côtés de Louis VII.
Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d’une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d’un amour impossible.
Des noces royales à la seconde croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue.
Mon avis
Alienor n’a que treize ou quinze ans, parce que sa date de naissance est incertaine, lorsqu’elle épouse Louis VII. Il n’a lui que dix-sept ans, ne devient roi que parce que son frère aîné est mort, il se destinait une vie monacale. Leur mariage avait été arrangé.
Il n’ont vraiment rien en commun. Si Alienor est pleine de mépris et de haine pour ce mari, Louis au contraire tombe amoureux.
L’auteur « rempli les blancs laissés par l’histoire » elle a choisi d’intercaler le « témoignage » d’Alienor et celui de Louis.
Alienor n’est pas très sympathique. Elle se veut guerrière et sans merci. Elle semble n’aimer que les conflits, les hommes qui se battent et la violence.
Louis n’est pas tellement plus sympathique, même si sa préférence va à la diplomatie. Pour plaire à Alienor, il se laisse aller à une violence qui ne lui ressemble pas.
Pendant les quinze ans que durera leur union, ils ne réussiront ni à s’accorder, ni à grandir la France.
J’ai trouvé ce roman plutôt bien écrit, l’alternance des récits allège la dureté des propos. Terminer le roman en faisant parler Raymond de Poitier, seigneur d’Antioche est un plus. Il donne un autre ton à l’ouvrage.
joëlle- Modérateur
-
Nombre de messages : 9708
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Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Dupont-Monod, Clara] Le roi disait que j’étais diable
Mon avis :
J’ai tourné longtemps autour de ce livre. J’avais un peu de mal avec le titre, qui montrait déjà une modalisation et un implicite, Aliénor prenant la parole et rapportant des paroles attribués au roi, c’est à dire à Louis VII (cela aurait pu être Henri II, après tout). Puis, ce titre mettait déjà l’accent sur toute la légende noire d’Aliénor, forcément réductrice. Il a fallu que le livre soit présenté en ebook par le réseau de bibliothèque de Rouen pour que je l’emprunte et le lise.
La lecture en e-book influence-t-elle le jugement sur un livre ? En version papier, ce livre mesure 240 pages, en version numérique, 103 ! Le livre « papier » serait-il écrit très gros ? Si vous comptez de plus que les chapitres ne sont pas très nombreux (quatre, de mémoire) et que je tenais à les terminer à chaque session de lecture, vous vous rendez bien compte que cette lecture fut un peu lourde.
Je retiens tout de même un point positif : le style est agréable à lire, très contemporain, tout en restituant « la vie quotidienne au moyen-âge », le contraste entre Paris, et l’Aquitaine, ses parfums, ses puanteurs, ses guerres incessantes. Trois voix s’élèvent dans ce roman, Aliénor et Louis en alternance, puis Raymond d’Antioche, oncle d’Aliénor, pour conclure le roman. Je ne crois pas être la seule lectrice à préférer Louis à Aliénor, Louis le sage, le pieu, qui sera poussé à toutes les extrémités, toutes les violences pour plaire à sa reine, lui qui était destiné à entrer dans les ordres. Aliénor n’est qu’orgueil, violence, colère, mépris aussi pour cet homme, pour cette cour, pour tous ceux qui l’entourent. Elle paraît, de plus, maîtresse de son corps, elle qui choisit quand elle donnera un enfant au roi – elle avait quinze ans à son mariage, dix-huit à la naissance de Marie, sa fille aînée, future protectrice de Chrétien de Troyes et de Gace Brûlé.
Ce qui m’a dérangé est cette volonté de faire de Louis et d’Aliénor un couple moderne, avec des sentiments, des émotions, une psychologie en bref, qui font d’eux nos quasi-contemporains. Bien sûr, c’est une volonté de l’auteur d’avoir écrit son roman en se basant sur les faits historiques et en romançant tout ce que l’on ne savait pas. C’est aussi une volonté de se cantonner aux années pendant lesquelles Aliénor était reine de France – elle n’est pas encore la maman de Richard Coeur de Lion (clin d’oeil personnel). Bien sûr, on ne sait pas exactement ce que pouvaient éprouver roi et reine de France en ces années-là – mais je ne suis pas certaine qu’il fut question de tels tourments amoureux.
Une lecture que je suis heureuse d’avoir terminé, tout comme je suis heureuse d’avoir fini d’écrire cet avis.
J’ai tourné longtemps autour de ce livre. J’avais un peu de mal avec le titre, qui montrait déjà une modalisation et un implicite, Aliénor prenant la parole et rapportant des paroles attribués au roi, c’est à dire à Louis VII (cela aurait pu être Henri II, après tout). Puis, ce titre mettait déjà l’accent sur toute la légende noire d’Aliénor, forcément réductrice. Il a fallu que le livre soit présenté en ebook par le réseau de bibliothèque de Rouen pour que je l’emprunte et le lise.
La lecture en e-book influence-t-elle le jugement sur un livre ? En version papier, ce livre mesure 240 pages, en version numérique, 103 ! Le livre « papier » serait-il écrit très gros ? Si vous comptez de plus que les chapitres ne sont pas très nombreux (quatre, de mémoire) et que je tenais à les terminer à chaque session de lecture, vous vous rendez bien compte que cette lecture fut un peu lourde.
Je retiens tout de même un point positif : le style est agréable à lire, très contemporain, tout en restituant « la vie quotidienne au moyen-âge », le contraste entre Paris, et l’Aquitaine, ses parfums, ses puanteurs, ses guerres incessantes. Trois voix s’élèvent dans ce roman, Aliénor et Louis en alternance, puis Raymond d’Antioche, oncle d’Aliénor, pour conclure le roman. Je ne crois pas être la seule lectrice à préférer Louis à Aliénor, Louis le sage, le pieu, qui sera poussé à toutes les extrémités, toutes les violences pour plaire à sa reine, lui qui était destiné à entrer dans les ordres. Aliénor n’est qu’orgueil, violence, colère, mépris aussi pour cet homme, pour cette cour, pour tous ceux qui l’entourent. Elle paraît, de plus, maîtresse de son corps, elle qui choisit quand elle donnera un enfant au roi – elle avait quinze ans à son mariage, dix-huit à la naissance de Marie, sa fille aînée, future protectrice de Chrétien de Troyes et de Gace Brûlé.
Ce qui m’a dérangé est cette volonté de faire de Louis et d’Aliénor un couple moderne, avec des sentiments, des émotions, une psychologie en bref, qui font d’eux nos quasi-contemporains. Bien sûr, c’est une volonté de l’auteur d’avoir écrit son roman en se basant sur les faits historiques et en romançant tout ce que l’on ne savait pas. C’est aussi une volonté de se cantonner aux années pendant lesquelles Aliénor était reine de France – elle n’est pas encore la maman de Richard Coeur de Lion (clin d’oeil personnel). Bien sûr, on ne sait pas exactement ce que pouvaient éprouver roi et reine de France en ces années-là – mais je ne suis pas certaine qu’il fut question de tels tourments amoureux.
Une lecture que je suis heureuse d’avoir terminé, tout comme je suis heureuse d’avoir fini d’écrire cet avis.
Sharon- Modérateur
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Date d'inscription : 01/11/2008
[Dupont-Monod, Clara] Le roi disait que j'étais diable
Mon avis
Un roman qui par de courts chapitres nous offre le dialogue intime d’Aliénor et de Louis. Vraiment j’ai trouvé cette idée de réunir d’alterner les pensées du couple. On comprend vite qu’Aliénor n’est pas amoureuse de Louis, mais que ce dernier est amoureux fou d’elle, c’est une femme de caractère et de pouvoir, incitant son roi aux luttes et combats. De terribles événements auront un impact sur le couple, car Louis reprend la guerre, il cède à ses troupes regroupées devant la ville de Vitry-en-Perthois, les habitants sont pourchassés, les femmes et les enfants se sont terrés dans l’église en bois, à laquelle il fut facile pour les assaillant d’y mettre le feu et comme disait Clara Dupont-Monod lors de sa conférence, ce fut un Oradour-sur-Glane médiéval. Ce qui fait de ce roman une page d’histoire, bien documentée, même si comme déclarait l’auteure, on sait très peu de choses sur Aliénor, elle a quand même eu deux grossesses donnant deux filles à Louis dépité. J’ai très vite apprécié ce roman ou fiction, histoire et beaux poèmes s’entremêlent en un rythme plaisant qui m’a rapidement accrochée…..4,5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Dupont-Monod, Clara] Le roi disait que j’étais diable
Le sujet existait lalyre, j'ai fusionné, merci de revoter!
Cassiopée- Admin
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Re: [Dupont-Monod, Clara] Le roi disait que j’étais diable
Purée je ressors de cette lecture, le regard pensif et me disant " waouh ". Un livre historique mais romancé certes MAIS qui porte à réflexion sur PLEIN DE CHOSES !
Déjà : l'évolution des personnages. Ici ce sont trois personnages qui comptent vraiment ( je compte volontairement l'oncle d'Aliénor, il a une grande importance pour l'Histoire ) : Aliénor, Louis et Raymond. Bon Raymond n'évolue pas dans le même sens qu'Aliénor et Louis, eux c'est sur divers plans différents.
Et c'est vraiment très très intéressant je trouve. Des personnages qui se cherchent intérieurement, qui essayent d'être en accord avec eux même malgré une situation de base SUBIE clairement. Deux points de vue qui s'alternent. Au départ j'avais de la sympathie pour Louis mais j'ai fini par m'énerver contre lui et comprendre en partie le rejet d'Aliénor.
Quant à notre héroïne haute en couleur : elle envoie du rêve. Ce personnage historique fait rêver, en tout cas c'est mon cas. Pour son époque elle fût d'une grande modernité et le livre dépeint très bien son fort caractère.
L'histoire reste déchirante malgré tout car ces deux êtres si différents ne peuvent se comprendre et se rejoindre. Les préjugés vont finir par avoir raison de l'attachement de Louis, et Aliénor restera campée sur ses positions : " j'ai épousée un moine. "
La fin.... on se doute de ce qui va arriver, en plus de ça j'ai lu aussi la saga de Mireille Calmel ( romancée également ), mais il y a presque quelque chose de glaçant. J'ai eu un frisson à la fin et c'est rare.
La plume de l'auteure m'a encore convaincue. Je prendrais à nouveau plaisir à découvrir ses autres écrits car sa prose est vraiment plaisante. Poétique, juste. Pas un mot de moins, pas un mot de plus.
Je vote : coup de coeur.
Déjà : l'évolution des personnages. Ici ce sont trois personnages qui comptent vraiment ( je compte volontairement l'oncle d'Aliénor, il a une grande importance pour l'Histoire ) : Aliénor, Louis et Raymond. Bon Raymond n'évolue pas dans le même sens qu'Aliénor et Louis, eux c'est sur divers plans différents.
Et c'est vraiment très très intéressant je trouve. Des personnages qui se cherchent intérieurement, qui essayent d'être en accord avec eux même malgré une situation de base SUBIE clairement. Deux points de vue qui s'alternent. Au départ j'avais de la sympathie pour Louis mais j'ai fini par m'énerver contre lui et comprendre en partie le rejet d'Aliénor.
Quant à notre héroïne haute en couleur : elle envoie du rêve. Ce personnage historique fait rêver, en tout cas c'est mon cas. Pour son époque elle fût d'une grande modernité et le livre dépeint très bien son fort caractère.
L'histoire reste déchirante malgré tout car ces deux êtres si différents ne peuvent se comprendre et se rejoindre. Les préjugés vont finir par avoir raison de l'attachement de Louis, et Aliénor restera campée sur ses positions : " j'ai épousée un moine. "
La fin.... on se doute de ce qui va arriver, en plus de ça j'ai lu aussi la saga de Mireille Calmel ( romancée également ), mais il y a presque quelque chose de glaçant. J'ai eu un frisson à la fin et c'est rare.
La plume de l'auteure m'a encore convaincue. Je prendrais à nouveau plaisir à découvrir ses autres écrits car sa prose est vraiment plaisante. Poétique, juste. Pas un mot de moins, pas un mot de plus.
Je vote : coup de coeur.
Hortensia- Grand sage du forum
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Re: [Dupont-Monod, Clara] Le roi disait que j’étais diable
Je suis sortie de ce roman un peu frustée, Aliénor a vécu si vieille pour l'époque que j'en aurais bien voulu un peu plus!!!
Cela pour vous dire que ce roman à deux voix m'a énormément intéressé.
D'une part la guerrière Aliénor ne reculant devant rien pour agrandir son domaine(qui a lui seul est plus grand que le royaume de France) belle femme hautaine et sans pitié et de l'autre le pâle Louis VII, amoureux de sa femme mais surement plus heureux dans la vie monacale qu'en époux et roi de France
Des scènes d'une rare violence sont racontées par le menu comme un village entier incendié pour plaire à Alienor, mais l'époque est infiniment guerrière.
Une troisième voix s'élèvera à la fin apportant une note finale au mariage d'Aliénor et Louis VII
C'est un récit historique romancée qui m'a donné envie de lire une véritable biographie de cette reine mythique qu'à été Aliénor d'Aquitaine.
Je vote apprécié
Cela pour vous dire que ce roman à deux voix m'a énormément intéressé.
D'une part la guerrière Aliénor ne reculant devant rien pour agrandir son domaine(qui a lui seul est plus grand que le royaume de France) belle femme hautaine et sans pitié et de l'autre le pâle Louis VII, amoureux de sa femme mais surement plus heureux dans la vie monacale qu'en époux et roi de France
Des scènes d'une rare violence sont racontées par le menu comme un village entier incendié pour plaire à Alienor, mais l'époque est infiniment guerrière.
Une troisième voix s'élèvera à la fin apportant une note finale au mariage d'Aliénor et Louis VII
C'est un récit historique romancée qui m'a donné envie de lire une véritable biographie de cette reine mythique qu'à été Aliénor d'Aquitaine.
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Re: [Dupont-Monod, Clara] Le roi disait que j’étais diable
Step une suite est parue, c'est La révolte racontée par son fils Richard Coeur de Lion:flower:
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Dupont-Monod, Clara] Le roi disait que j’étais diable
lalyre a écrit:Step une suite est parue, c'est La révolte racontée par son fils Richard Coeur de Lion:flower:
Merci Lalyre, toujours de Clara Dupont-Monod, je vais le noter
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