[Martin, Frédérique] Sauf quand on les aime
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[Martin, Frédérique] Sauf quand on les aime
Titre : Sauf quand on les aime.
Auteur : Frédérique Martin.
Editeur : Edition Belfond -
Nombre de pages : 221 pages.
Présentation de l’éditeur :
Claire, Juliette et Kader ont un peu plus de vingt ans, et la vie les a déjà malmenés. Dans un contexte peu accueillant, ils se sont adoptés et ont fabriqué ensemble une nouvelle famille. L’arrivée de l’indomptable Tisha et les tourments enflammés de monsieur Bréhel vont tout bousculer. De Toulouse à Tunis, pris entre amour et amitié, ils se frôlent et se heurtent, mais tentent à tout prix de préserver leur tendresse et leur solidarité.
Jusqu’au jour où la violence leur impose la mesure du réel.
Mon avis :
Pourquoi ai-je plus de mal à rédiger un avis sur un livre que j’ai sincèrement aimé lire plutôt que sur un livre sur lequel j’ai peiné ? Peut-être parce que, si j’approfondis trop mon analyse, je mettrai trop l’accent sur ce que je n’ai pas aimé, au détriment de ce qui m’a plu.
Restons positive, néanmoins. J’ai beaucoup aimé le style de ce roman, qui épouse à la fois le parler d’aujourd’hui (sans caricatures) et se rapproche du poème en prose. J’ai aimé aussi les monologues intérieurs, qui permettent de connaître l’intimité des personnages, plus que leurs gestes eux-mêmes. Celui qui m’a le plus intéressé est monsieur Bréhel, puisqu’il s’agit de son seul moyen d’expression. Ses voisins lui parlent – un peu, l’écoutent – un tout petit peu, mais, au début du récit du moins, il est juste le voisin âgé dont on n’imagine pas vraiment qu’il ait une vie.
Le quatuor de jeunes colocataires appartient à une autre génération que la mienne, et j’ai vraiment l’impression qu’une grande distance nous sépare. Un exemple ? Aucun n’a la situation professionnelle dont il rêvait. Kader a fait des études qui auraient dû lui permettre de décrocher un bon travail, il est intérimaire sur un chantier, Juliette et Claire, amies d’enfance, peinent à payer leur part du loyer et des courses. Ce n’est pas qu’elles ont baissé les bras, ce sont les personnes qui les ont employés qui semblent résignées : rien ne change, personne n’y peut rien, ne faisons rien. Tisha, qui les rejoint, est barmaid.
Cette difficulté à joindre les deux bouts n’est pas le coeur du roman, non plus que leur souci pour se construire un avenir professionnel qui leur convienne. Juliette, Claire, Kader, Tisha sont quatre solitudes qui partagent un même logement. Quatre amis ? Non. Tisha, qui parle sans fard ni circonvolution inutile, a une relation intime avec Claire. Kader aime Juliette qui en aime un autre qui ne l’aime pas. Ce n’est pas une tragédie racinienne, c’est un drame moderne, de personnes qui se posent bien trop de question, qui n’osent pas, qui n’ont plus la même conception de la vie que leurs parents. Il est bien plus facile de vivre en collocation à quatre que d’envisager de vivre à deux. A ce jeu, personne n’est gagnant, et l’appartement n’est plus un cocon protecteur, mais un lieu de souffrance.
Au moins, il n’est pas un lieu de violence, comme la rue ou les transports en commun. Et pourquoi cette violence ? J’ai envie de la faire rimer indifférence. Indifférence quand elle s’exerce contre d’autres – parce qu’on ne la voit pas, ne veut pas la voir, parce qu’on n’a pas envie d’être celui qui est mort en héros, ce temps-là n’existe plus, on meurt « bêtement » en aidant quelqu’un, on meurt victime de sa générosité, ou de son inconscience. Indifférence parce qu’à moins d’être un tueur en série stéréotypé dans un roman policier qui l’est encore plus, on ne naît pas agresseur, on ne se réveille pas le matin en planifiant sa journée et en rêvant de la terminer dans un bain de sang. Il est, un jour, puis un autre, des événements, des faits, qui ont pour conséquence la violence et le passage à l’acte.
Sauf quand on les aime de Frédérique Martin est un roman qui mérite un coup de projecteur en cette rentrée littéraire 2014. J’ai parfois l’impression que tout le monde parle des mêmes livres (moi la première…).
Auteur : Frédérique Martin.
Editeur : Edition Belfond -
Nombre de pages : 221 pages.
Présentation de l’éditeur :
Claire, Juliette et Kader ont un peu plus de vingt ans, et la vie les a déjà malmenés. Dans un contexte peu accueillant, ils se sont adoptés et ont fabriqué ensemble une nouvelle famille. L’arrivée de l’indomptable Tisha et les tourments enflammés de monsieur Bréhel vont tout bousculer. De Toulouse à Tunis, pris entre amour et amitié, ils se frôlent et se heurtent, mais tentent à tout prix de préserver leur tendresse et leur solidarité.
Jusqu’au jour où la violence leur impose la mesure du réel.
Mon avis :
Pourquoi ai-je plus de mal à rédiger un avis sur un livre que j’ai sincèrement aimé lire plutôt que sur un livre sur lequel j’ai peiné ? Peut-être parce que, si j’approfondis trop mon analyse, je mettrai trop l’accent sur ce que je n’ai pas aimé, au détriment de ce qui m’a plu.
Restons positive, néanmoins. J’ai beaucoup aimé le style de ce roman, qui épouse à la fois le parler d’aujourd’hui (sans caricatures) et se rapproche du poème en prose. J’ai aimé aussi les monologues intérieurs, qui permettent de connaître l’intimité des personnages, plus que leurs gestes eux-mêmes. Celui qui m’a le plus intéressé est monsieur Bréhel, puisqu’il s’agit de son seul moyen d’expression. Ses voisins lui parlent – un peu, l’écoutent – un tout petit peu, mais, au début du récit du moins, il est juste le voisin âgé dont on n’imagine pas vraiment qu’il ait une vie.
Le quatuor de jeunes colocataires appartient à une autre génération que la mienne, et j’ai vraiment l’impression qu’une grande distance nous sépare. Un exemple ? Aucun n’a la situation professionnelle dont il rêvait. Kader a fait des études qui auraient dû lui permettre de décrocher un bon travail, il est intérimaire sur un chantier, Juliette et Claire, amies d’enfance, peinent à payer leur part du loyer et des courses. Ce n’est pas qu’elles ont baissé les bras, ce sont les personnes qui les ont employés qui semblent résignées : rien ne change, personne n’y peut rien, ne faisons rien. Tisha, qui les rejoint, est barmaid.
Cette difficulté à joindre les deux bouts n’est pas le coeur du roman, non plus que leur souci pour se construire un avenir professionnel qui leur convienne. Juliette, Claire, Kader, Tisha sont quatre solitudes qui partagent un même logement. Quatre amis ? Non. Tisha, qui parle sans fard ni circonvolution inutile, a une relation intime avec Claire. Kader aime Juliette qui en aime un autre qui ne l’aime pas. Ce n’est pas une tragédie racinienne, c’est un drame moderne, de personnes qui se posent bien trop de question, qui n’osent pas, qui n’ont plus la même conception de la vie que leurs parents. Il est bien plus facile de vivre en collocation à quatre que d’envisager de vivre à deux. A ce jeu, personne n’est gagnant, et l’appartement n’est plus un cocon protecteur, mais un lieu de souffrance.
Au moins, il n’est pas un lieu de violence, comme la rue ou les transports en commun. Et pourquoi cette violence ? J’ai envie de la faire rimer indifférence. Indifférence quand elle s’exerce contre d’autres – parce qu’on ne la voit pas, ne veut pas la voir, parce qu’on n’a pas envie d’être celui qui est mort en héros, ce temps-là n’existe plus, on meurt « bêtement » en aidant quelqu’un, on meurt victime de sa générosité, ou de son inconscience. Indifférence parce qu’à moins d’être un tueur en série stéréotypé dans un roman policier qui l’est encore plus, on ne naît pas agresseur, on ne se réveille pas le matin en planifiant sa journée et en rêvant de la terminer dans un bain de sang. Il est, un jour, puis un autre, des événements, des faits, qui ont pour conséquence la violence et le passage à l’acte.
Sauf quand on les aime de Frédérique Martin est un roman qui mérite un coup de projecteur en cette rentrée littéraire 2014. J’ai parfois l’impression que tout le monde parle des mêmes livres (moi la première…).
Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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