[Soulard, Emmanuelle] Le Dragon de Ténèbres - Tome 1: Les invocateurs
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[Soulard, Emmanuelle] - Le Dragon de Ténèbres, Les invocateurs (T1)
[Soulard, Emmanuelle] Le Dragon de Ténèbres - Tome 1: Les invocateurs
Nombre de pages: 346 pages
Editeur : Éditions Hélène Jacob
Publication : 22 mars 2014
Quatrième de couverture du Dragon de Ténèbres, aux éditions Hélène Jacob
Dans un monde médiéval où les gens se métamorphosent parfois en monstres assoiffés de sang, la vie s’est organisée entre les seigneuries et les sanctuaires, où résident des chevaucheurs de dragons. Les chasseurs, car tel est leur nom, ont pour mission de protéger les hommes des cas de possession et des attaques de carnivores qui les accompagnent. Pour cela, ils apprennent à invoquer leur dragon grâce à des années d’entraînement physique et spirituel.
Sahelle est une fille de seigneur, qui fuit un mariage arrangé par son père avec le plus puissant des seigneurs du territoire, autoproclamé roi. Sauvée de justesse d’une attaque de possédés par le chef du sanctuaire de Ranon, rien ne la disposait à invoquer un dragon au lendemain de son arrivée.
Saura-t-elle le dompter, évitant ainsi qu’il devienne une bête incontrôlable, sans autre destin qu’être mis à mort par les chasseurs ? Pourra-t-elle échapper au roi qui la traque depuis sa fuite ? Et, surtout, réussira-t-elle à vivre l’amour passionnel qu’elle ressent pour le chef du sanctuaire, lui-même incapable de faire le deuil de la mort de sa femme ?
Le synopsis du premier tome de la série des invocateurs d'Emmanuelle Soulard, Le Dragon de Ténèbres, laisse poindre une force violente et mystique. L'ensemble des éléments habituels d'un cadre médiéval assumé semblent être présents : une profonde misogynie, une frénésie brutale, parfois cruelle, et une animosité permanente entre des acteurs antagoniques. Le tout prend vie dans un contexte fantastique au potentiel chaotique incroyable : les dragons, puissance mythique à la docilité difficile, se présentent comme des catalyseurs dans une recherche d'émancipation, dans une quête d'identité. Faut-il se laisser porter par les nombreuses promesses du sanctuaire de Ranon et des aventures de Sahelle ? Le Patelinant vous propose de partir à dos de saurien pour en savoir plus.
L’innocence dans un monde de virulence
Emmanuelle Soulard, en plongeant le lecteur dans la fuite entreprise par Sahelle qui, cherche échapper à un mariage arrangé, effectue une entrée en matière tout à fait saisissante. L'intrigue du scénario est présente dès les premières pages avant de s'étoffer progressivement au contact d'autres lieux et d'autres personnages. Il y a derrière la dérobade de la jeune fille des enjeux plus conséquents qui s'ajoutent à la quête originelle. Rapidement, il n'est plus seulement question d'échapper à un mari et à roi violent, qui ne voit dans la femme qu'une matrice tout juste bonne à engendrer des héritiers. Dans un univers dominé par le pouvoir et la force des hommes, seuls êtres autorisés à donner naissance à un dragon, le fait que la fugitive parvienne à invoquer sa propre créature complexifie habilement la situation initiale de l'ouvrage.
Sahelle a beau incarner l'innocence et la douceur, une incroyable force et une impétueuse volonté d'émancipation grondent en elle. L'histoire du Dragon de Ténèbres est captivante à plusieurs titres. D'abord parce qu'elle ne déroge pas totalement au ténor du genre, ne dépaysant pas son lecteur, mais également parce qu'elle propose un traitement tout féminin de cet ensemble incroyablement mordant. Le lecteur s'inquiète du devenir de la jeune fille, de celui de son dragon, et surtout de la place que tous deux doivent se faire dans un univers qui, a priori, n'est pas fait pour les accepter. De plus, une menace pèsent sur cet équilibre fragile avec la prolifération des Carniciels, ces carnivores assoiffés de sang, dont l'origine énigmatique inquiète.
De Sahelle à Médévas, la force des oppositions
Les personnages qui prennent vie au sein du livre sont un univers d'oppositions. La jeune Sahelle est la principale instigatrice de ces contrastes. Tentant de prendre sa place là où elle est rejetée, accusée voire dénigrée, l'invocatrice développe un caractère combatif qui attire l'attention. Ses difficultés, ses échecs, les humiliations qu'elle subit sont partagés par un lecteur attentif à l'injustice qui règne dans et en dehors du sanctuaire de Renon. C'est précisément parce que l'héroïne se trouve là où on ne l'attend pas que l'on s'attache à ses déboires.
La psychologie des autres personnages n'est pas en reste. C'est d'ailleurs leur profondeur, leurs particularités, qui marquent l'antithèse avec Sahelle, et parfois même entre eux. Chaque protagoniste est animé d'une motivation qui lui est propre et que l'on cerne assez facilement sans en comprendre tous les mécanismes. Médévas, chef du sanctuaire de Renon et bienfaiteur de l'héroïne, possède sa part d’énigmatique et de fêlures. Les dragons, intrinsèquement liés aux ressentis de leurs invocateurs, ne sont pas en reste dans le jeu complexe de relations entre les différents acteurs.
Une écriture douce et fluide
L'écriture d'Emmanuelle Soulard est agréable. La lecture se fait sans difficulté et il est rare de buter sur un mot ou une tournure de phrase au sens nébuleux. L'action, les sentiments et la psychologie des personnages sont adroitement décrits tout en laissant une marge d'interprétation et d'imagination personnelle. La brièveté des chapitres se met au service de l'action et du suspens et ponctue la lecture d'un rythme véritablement plaisant.
En bref, Le Dragon de Ténèbres tiens ses promesses. C'est un agréable voyage à effectuer au côté de Sahelle dans un univers empreint de magie qui attire et qui émerveille. Il y a dans l'écriture, dans l'écoulement de l'histoire, une douceur vraisemblablement féminine qui nous sensibilise au devenir de l'héroïne et des autres protagonistes. L'univers de la série des invocateurs a beau être fort d'une violence manifestée par les dragons, les créatures des Terres Désolés et les hommes, l'aventure reste palpitante et captive tout du long. Ce premier opus laisse présager une épopée plus grande encore, aux enjeux décuplés et à l'avenir incertain.
Dans un monde médiéval où les gens se métamorphosent parfois en monstres assoiffés de sang, la vie s’est organisée entre les seigneuries et les sanctuaires, où résident des chevaucheurs de dragons. Les chasseurs, car tel est leur nom, ont pour mission de protéger les hommes des cas de possession et des attaques de carnivores qui les accompagnent. Pour cela, ils apprennent à invoquer leur dragon grâce à des années d’entraînement physique et spirituel.
Sahelle est une fille de seigneur, qui fuit un mariage arrangé par son père avec le plus puissant des seigneurs du territoire, autoproclamé roi. Sauvée de justesse d’une attaque de possédés par le chef du sanctuaire de Ranon, rien ne la disposait à invoquer un dragon au lendemain de son arrivée.
Saura-t-elle le dompter, évitant ainsi qu’il devienne une bête incontrôlable, sans autre destin qu’être mis à mort par les chasseurs ? Pourra-t-elle échapper au roi qui la traque depuis sa fuite ? Et, surtout, réussira-t-elle à vivre l’amour passionnel qu’elle ressent pour le chef du sanctuaire, lui-même incapable de faire le deuil de la mort de sa femme ?
Le synopsis du premier tome de la série des invocateurs d'Emmanuelle Soulard, Le Dragon de Ténèbres, laisse poindre une force violente et mystique. L'ensemble des éléments habituels d'un cadre médiéval assumé semblent être présents : une profonde misogynie, une frénésie brutale, parfois cruelle, et une animosité permanente entre des acteurs antagoniques. Le tout prend vie dans un contexte fantastique au potentiel chaotique incroyable : les dragons, puissance mythique à la docilité difficile, se présentent comme des catalyseurs dans une recherche d'émancipation, dans une quête d'identité. Faut-il se laisser porter par les nombreuses promesses du sanctuaire de Ranon et des aventures de Sahelle ? Le Patelinant vous propose de partir à dos de saurien pour en savoir plus.
L’innocence dans un monde de virulence
Emmanuelle Soulard, en plongeant le lecteur dans la fuite entreprise par Sahelle qui, cherche échapper à un mariage arrangé, effectue une entrée en matière tout à fait saisissante. L'intrigue du scénario est présente dès les premières pages avant de s'étoffer progressivement au contact d'autres lieux et d'autres personnages. Il y a derrière la dérobade de la jeune fille des enjeux plus conséquents qui s'ajoutent à la quête originelle. Rapidement, il n'est plus seulement question d'échapper à un mari et à roi violent, qui ne voit dans la femme qu'une matrice tout juste bonne à engendrer des héritiers. Dans un univers dominé par le pouvoir et la force des hommes, seuls êtres autorisés à donner naissance à un dragon, le fait que la fugitive parvienne à invoquer sa propre créature complexifie habilement la situation initiale de l'ouvrage.
Sahelle a beau incarner l'innocence et la douceur, une incroyable force et une impétueuse volonté d'émancipation grondent en elle. L'histoire du Dragon de Ténèbres est captivante à plusieurs titres. D'abord parce qu'elle ne déroge pas totalement au ténor du genre, ne dépaysant pas son lecteur, mais également parce qu'elle propose un traitement tout féminin de cet ensemble incroyablement mordant. Le lecteur s'inquiète du devenir de la jeune fille, de celui de son dragon, et surtout de la place que tous deux doivent se faire dans un univers qui, a priori, n'est pas fait pour les accepter. De plus, une menace pèsent sur cet équilibre fragile avec la prolifération des Carniciels, ces carnivores assoiffés de sang, dont l'origine énigmatique inquiète.
De Sahelle à Médévas, la force des oppositions
Les personnages qui prennent vie au sein du livre sont un univers d'oppositions. La jeune Sahelle est la principale instigatrice de ces contrastes. Tentant de prendre sa place là où elle est rejetée, accusée voire dénigrée, l'invocatrice développe un caractère combatif qui attire l'attention. Ses difficultés, ses échecs, les humiliations qu'elle subit sont partagés par un lecteur attentif à l'injustice qui règne dans et en dehors du sanctuaire de Renon. C'est précisément parce que l'héroïne se trouve là où on ne l'attend pas que l'on s'attache à ses déboires.
La psychologie des autres personnages n'est pas en reste. C'est d'ailleurs leur profondeur, leurs particularités, qui marquent l'antithèse avec Sahelle, et parfois même entre eux. Chaque protagoniste est animé d'une motivation qui lui est propre et que l'on cerne assez facilement sans en comprendre tous les mécanismes. Médévas, chef du sanctuaire de Renon et bienfaiteur de l'héroïne, possède sa part d’énigmatique et de fêlures. Les dragons, intrinsèquement liés aux ressentis de leurs invocateurs, ne sont pas en reste dans le jeu complexe de relations entre les différents acteurs.
Une écriture douce et fluide
L'écriture d'Emmanuelle Soulard est agréable. La lecture se fait sans difficulté et il est rare de buter sur un mot ou une tournure de phrase au sens nébuleux. L'action, les sentiments et la psychologie des personnages sont adroitement décrits tout en laissant une marge d'interprétation et d'imagination personnelle. La brièveté des chapitres se met au service de l'action et du suspens et ponctue la lecture d'un rythme véritablement plaisant.
En bref, Le Dragon de Ténèbres tiens ses promesses. C'est un agréable voyage à effectuer au côté de Sahelle dans un univers empreint de magie qui attire et qui émerveille. Il y a dans l'écriture, dans l'écoulement de l'histoire, une douceur vraisemblablement féminine qui nous sensibilise au devenir de l'héroïne et des autres protagonistes. L'univers de la série des invocateurs a beau être fort d'une violence manifestée par les dragons, les créatures des Terres Désolés et les hommes, l'aventure reste palpitante et captive tout du long. Ce premier opus laisse présager une épopée plus grande encore, aux enjeux décuplés et à l'avenir incertain.
Dernière édition par Le Patelinant le Jeu 4 Déc 2014 - 21:43, édité 4 fois (Raison : Suppression lien extérieur + mise aux normes titres)
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