[Lahens, Yanick] Bain de lune
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[Lahens, Yanick] Bain de lune
[Lahens, Yanick] Bain de lune
[Lahens, Yanick]
Bain de lune
Sabine Wespieser septembre 2014
ISBN 978 2 84805 117 8
261 pages
Quatrième de couverture
Après trois jours de tempête, un pêcheur découvre, échouée sur la grève, une jeune fille qui semble avoir réchappé à une grande violence. La voix de la naufragée s’élève, qui en appelle à tous les dieux du vaudou et à ses ancêtres, pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s’est retrouvée là. Cette voix expirante viendra scander l’ample roman familial que déploie Yanick Lahens, convoquant les trois générations qui ont précédé la jeune femme afin d’élucider le double mystère de son agression et de son identité.
Les Lafleur ont toujours vécu à Anse Bleue, un village d’Haïti où la terre et les eaux se confondent. Entre eux et les Mésidor, devenus les seigneurs des lieux, les liens sont anciens, et le ressentiment aussi. Il date du temps où les Mésidor ont fait main basse sur toutes les bonnes terres de la région.
Quand, au marché, Tertulien Mésidor s’arrête comme foudroyé devant l’étal d’Olmène (une Lafleur), l’attirance est réciproque. L’histoire de ces deux-là va s’écrire à rebours des idées reçues sur les femmes soumises et les hommes prédateurs.
Mais, dans cette île également balayée par les ouragans politiques, des rumeurs de terreur et de mort ne tardent pas à s’élever. Un voile sombre s’abat pour longtemps sur Anse Bleue.
Pour dire le monde nouveau, celui des fratries déchirées, des déprédations, de l’opportunisme politique, Yanick Lahens s’en remet au chœur immémorial des paysans" : eux ne sont pas dupes, qui se fient aux seules puissances souterraines.
Leurs mots puissants, magiques, donnent à ce roman magistral une violente beauté.
Mon avis
J’ai lu ce roman comme un conte épique traversant l’histoire de l’île d’un petit Etat caribéen à travers trois générations de paysans. L’auteure nous offre l’histoire des Lafleur vivant aux ordres des vaudous et des Mésidor,cette lignée de mécréants convoitant les terres, les biens, régnant en maître à Anse Bleue, tant sur les hommes qu'ils exploitent que sur les femmes qu'ils troussent. Sur fond de prières et de chants entêtants, la romancière de sa belle plume, dessine des tableaux impressionnants et une magnifique fresque, émaillés de termes créoles, sur les failles sociales et culturelles qui traversent Haïti depuis un siècle. Une histoire contée par une jeune femme rescapée à la colère de la nature et à la folie des hommes. Sur fond de lutte de pouvoir, guerre -fratricide, corruption, désir farouche de vivre et d'aimer, on comprend mieux l’incroyable force du peuple haïtien. En fin de ce livre que j’ai vraiment apprécié, se trouve un glossaire des termes créoles et l’arbre généalogique des familles concernées……
Bain de lune
Sabine Wespieser septembre 2014
ISBN 978 2 84805 117 8
261 pages
Quatrième de couverture
Après trois jours de tempête, un pêcheur découvre, échouée sur la grève, une jeune fille qui semble avoir réchappé à une grande violence. La voix de la naufragée s’élève, qui en appelle à tous les dieux du vaudou et à ses ancêtres, pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s’est retrouvée là. Cette voix expirante viendra scander l’ample roman familial que déploie Yanick Lahens, convoquant les trois générations qui ont précédé la jeune femme afin d’élucider le double mystère de son agression et de son identité.
Les Lafleur ont toujours vécu à Anse Bleue, un village d’Haïti où la terre et les eaux se confondent. Entre eux et les Mésidor, devenus les seigneurs des lieux, les liens sont anciens, et le ressentiment aussi. Il date du temps où les Mésidor ont fait main basse sur toutes les bonnes terres de la région.
Quand, au marché, Tertulien Mésidor s’arrête comme foudroyé devant l’étal d’Olmène (une Lafleur), l’attirance est réciproque. L’histoire de ces deux-là va s’écrire à rebours des idées reçues sur les femmes soumises et les hommes prédateurs.
Mais, dans cette île également balayée par les ouragans politiques, des rumeurs de terreur et de mort ne tardent pas à s’élever. Un voile sombre s’abat pour longtemps sur Anse Bleue.
Pour dire le monde nouveau, celui des fratries déchirées, des déprédations, de l’opportunisme politique, Yanick Lahens s’en remet au chœur immémorial des paysans" : eux ne sont pas dupes, qui se fient aux seules puissances souterraines.
Leurs mots puissants, magiques, donnent à ce roman magistral une violente beauté.
Mon avis
J’ai lu ce roman comme un conte épique traversant l’histoire de l’île d’un petit Etat caribéen à travers trois générations de paysans. L’auteure nous offre l’histoire des Lafleur vivant aux ordres des vaudous et des Mésidor,cette lignée de mécréants convoitant les terres, les biens, régnant en maître à Anse Bleue, tant sur les hommes qu'ils exploitent que sur les femmes qu'ils troussent. Sur fond de prières et de chants entêtants, la romancière de sa belle plume, dessine des tableaux impressionnants et une magnifique fresque, émaillés de termes créoles, sur les failles sociales et culturelles qui traversent Haïti depuis un siècle. Une histoire contée par une jeune femme rescapée à la colère de la nature et à la folie des hommes. Sur fond de lutte de pouvoir, guerre -fratricide, corruption, désir farouche de vivre et d'aimer, on comprend mieux l’incroyable force du peuple haïtien. En fin de ce livre que j’ai vraiment apprécié, se trouve un glossaire des termes créoles et l’arbre généalogique des familles concernées……
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Lahens, Yanick] Bain de lune
Merci Lalyre pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
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Re: [Lahens, Yanick] Bain de lune
Mon avis :
Deux familles sont mises en scène : les Dorival et les Lafleur..Elles s'affrontent sur quatre générations.A travers la violence des querelles qui opposent les deux familles, l'auteur explore les résonances entre une tragédie familiale et l’histoire tourmentée de l’île.
Une inconnue s'échoue sur la plage, bien mal en point, elle se révèle petit à petit au fil des pages.Elle décrit la vie de ses ancêtres.
Les Dieux Vaudou sont partout ainsi que les croyances liées à ce peuple
Bain de lune est un roman poétique, capricieux, qui demande des efforts. Beaucoup de mots haïtiens (un lexique présent à la fin du livre ) et de nombreux personnages (un arbre généalogique, également mis à la fin du livre.).
On sent l'amour de l'auteur pour cette île.
La voix des Haïtiens se fait entendre à travers ce texte : ne jamais baisser les bras et se battre toujours quoiqu’il arrive.
Deux familles sont mises en scène : les Dorival et les Lafleur..Elles s'affrontent sur quatre générations.A travers la violence des querelles qui opposent les deux familles, l'auteur explore les résonances entre une tragédie familiale et l’histoire tourmentée de l’île.
Une inconnue s'échoue sur la plage, bien mal en point, elle se révèle petit à petit au fil des pages.Elle décrit la vie de ses ancêtres.
Les Dieux Vaudou sont partout ainsi que les croyances liées à ce peuple
Bain de lune est un roman poétique, capricieux, qui demande des efforts. Beaucoup de mots haïtiens (un lexique présent à la fin du livre ) et de nombreux personnages (un arbre généalogique, également mis à la fin du livre.).
On sent l'amour de l'auteur pour cette île.
La voix des Haïtiens se fait entendre à travers ce texte : ne jamais baisser les bras et se battre toujours quoiqu’il arrive.
Re: [Lahens, Yanick] Bain de lune
Merci Astazie pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Lahens, Yanick] Bain de lune
Mon avis :
Bain de Lune nous fait pénétrer dans un autre monde que le nôtre. Et pourtant... l'action est contemporaine de ma jeunesse, j'ai eu l'impression que les personnages vivaient dans une époque lointaine. Le poids de l'église, d'abord, ou plutôt des prêtres, qui tentent de lutter contre les religions traditionnelles. Le poids des dirigeants, jamais nommés mais suffisament bien décrit pour qu'on les reconnaisse, là, au loin, qui décident pour tous, qui à détruire et dévaster tout. Le poids des petites puissances locales, qui ont su s'acoquiner avec le pouvoir. La violence, l'insécurité sont omniprésents. Faut-il rester ? Faut-il partir ? Certain(e)s ont fait ce choix, laissant les leurs dans l'incertitude. La plupart sont restés, (sur)vivant de leur mieux, peinant à nourrir et plus encore à soigner leurs enfants.
Puis, il y a ses chapitres en italiques. Ils ne sont pas des retours dans le passé, non, ils nous ancrent dans le présent en nous faisant entendre la voix d'une morte - la voix d'une assassinée, comme on le comprend très vite. D'ailleurs, certains jetteraient bien son corps à la mer, pour ne surtout pas à avoir à savoir, à découvrir qui a tué. Les puissants contre les pauvres, depuis quatre générations ou presque.
C'est avec une langue éminemment poétique que Yannick Laurens nous conte cette histoire. Il faut vraiment se laisser porter par ce texte, même si parfois, ce qui est narré est véritablement dur. Il faut aussi parvenir à se retrouver parmi ces personnages, ces noms, ces prénoms aussi, et l'arbre généalogique placé à la fin du roman n'est vraiment pas superflu.
Bain de Lune, ou une immersion réussie dans la culture haïtienne.
Bain de Lune nous fait pénétrer dans un autre monde que le nôtre. Et pourtant... l'action est contemporaine de ma jeunesse, j'ai eu l'impression que les personnages vivaient dans une époque lointaine. Le poids de l'église, d'abord, ou plutôt des prêtres, qui tentent de lutter contre les religions traditionnelles. Le poids des dirigeants, jamais nommés mais suffisament bien décrit pour qu'on les reconnaisse, là, au loin, qui décident pour tous, qui à détruire et dévaster tout. Le poids des petites puissances locales, qui ont su s'acoquiner avec le pouvoir. La violence, l'insécurité sont omniprésents. Faut-il rester ? Faut-il partir ? Certain(e)s ont fait ce choix, laissant les leurs dans l'incertitude. La plupart sont restés, (sur)vivant de leur mieux, peinant à nourrir et plus encore à soigner leurs enfants.
Puis, il y a ses chapitres en italiques. Ils ne sont pas des retours dans le passé, non, ils nous ancrent dans le présent en nous faisant entendre la voix d'une morte - la voix d'une assassinée, comme on le comprend très vite. D'ailleurs, certains jetteraient bien son corps à la mer, pour ne surtout pas à avoir à savoir, à découvrir qui a tué. Les puissants contre les pauvres, depuis quatre générations ou presque.
C'est avec une langue éminemment poétique que Yannick Laurens nous conte cette histoire. Il faut vraiment se laisser porter par ce texte, même si parfois, ce qui est narré est véritablement dur. Il faut aussi parvenir à se retrouver parmi ces personnages, ces noms, ces prénoms aussi, et l'arbre généalogique placé à la fin du roman n'est vraiment pas superflu.
Bain de Lune, ou une immersion réussie dans la culture haïtienne.
Sharon- Modérateur
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Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Lahens, Yanick] Bain de lune
Une écriture flamboyante sert ce livre. Tout y est, le vaudou, le clairin coule à flots, l’honneur et la haine, la rage et la soumission règnent à Anse Bleue, petit village haïtien perdu dans sa pauvreté. Les Lafleur vivent ici depuis des générations. François Duvalier et ses tontons macoutes, puis le Président Aristide, alias le Prophète mettent le pays à feu et à sang, La violence, la haine sont bien présentes et séparent les familles en pro ou anti. Le clan Lafleur n’y échappe pas.
Tous les ingrédients sont présents pour en faire un livre fort, brûlant comme je les aime, mais, oui il y a un mais : je suis restée à l’entrée du village, je n’ai jamais pu entrer dans ce livre. Pourtant j’ai aimé l’écriture imagée, poétique, réaliste de Yanick Lahens. Alors pourquoi suis-je restée sur le quai ? Pourquoi ai-je eu tant de mal à le lire, le posant, le reprenant ?
C’est le mystère de la lecture, des mots. Ai-je été rejetée par les Esprits de l’île ? J’aurais tant voulu me joindre à toutes vos louanges.
Tous les ingrédients sont présents pour en faire un livre fort, brûlant comme je les aime, mais, oui il y a un mais : je suis restée à l’entrée du village, je n’ai jamais pu entrer dans ce livre. Pourtant j’ai aimé l’écriture imagée, poétique, réaliste de Yanick Lahens. Alors pourquoi suis-je restée sur le quai ? Pourquoi ai-je eu tant de mal à le lire, le posant, le reprenant ?
C’est le mystère de la lecture, des mots. Ai-je été rejetée par les Esprits de l’île ? J’aurais tant voulu me joindre à toutes vos louanges.
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