[Ngozi Adichie, Chimamanda] Americanah

Broché: 528 pages
Editeur : Gallimard (31 décembre 2014)
Collection : Du monde entier
Langue : Français
ISBN-10: 2070142353
ISBN-13: 978-2070142354


" En descendant de l'avion à Lagos, j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire. " Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l'Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu'on change de continent, lorsque soudain la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ? Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux Etats-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria. A la fois drôle et grave, doux mélange de lumière et d'ombre, Americanah est une magnifique histoire d'amour, de soi d'abord mais également des autres, ou d'un autre. De son ton irrévérencieux, Chimamanda Ngozi Adichie fait valser le politiquement correct et les clichés sur la race ou le statut d'immigrant, et parcourt trois continents d'un pas vif et puissant.


Ifemelu décide de partir en Amérique pour poursuivre ses études en laissant son amoureux Obinze au pays. Seulement voilà, une fois arrivée là-bas c'est la douche froide ; elle se rend compte qu'elle est noire et le pire de tout noire africaine. Dans ce livre, l'auteure nous dépeint, via son personnage principal, la différence culturelle, en utilisant comme symbole tous les problèmes capillaires auxquelles Ifemelu se trouvera confrontée pour entrer dans le moule ainsi que l'apprentissage de l'accent américain. Ce qui est assez troublant, c'est aussi le descriptif de tous les différents types de couleurs noirs que l'auteure nous décrit alors que pour nous les blancs un noir eh bien c'est un noir. En fait, ce livre aborde ce racisme sous-jacent en Amérique et à travers le blog d'Ifemelu celui-ci est abordé de façon poétique et humoristique.

Bien entendu, le problème des sans-papiers sera abordé lorsqu'Obinze ira en Angleterre. . On voyage tout au long du récit, pour revenir aux racines d'femelu c'est-à-dire au Nigéria où, après être resté 15 ans aux USA, une réadaptation s'impose. Parce que voilà qu'elle est devenue une Americanah, c'est-à-dire une nigérienne partie tenter sa chance en Amérique et qui retourne au pays pour y faire fortune en passant sous silence toutes les humiliations qu'elle a dùes subir.

Pour être franche, j'ai énormément de mal à faire une critique, j'ai toujours peur de trop en dévoiler, du moins pour celui-ci. Il y a tellement de différents sujets abordés dans ce livre ce qui donne un roman très complet et condensé. Mais, la lecture se fait très facilement du fait du bon travail de traduction.

Je ne peux que le recommander. En le lisant on se retrouve confronté aux rapports que l�on a envers les autres que l'on soit de race, de religion ou de couleur différentes.

J'ai beaucoup apprécié également ce roman (merci Campumpum pour cette découverte).
D'actualité, toujours et encore, le racisme au États-Unis, du moins comme nous le voyons aux actualités.
A travers les yeux d'une noire, non américaine, il est encore plus flagrant, nous faisant même douter des "non-racistes" et de leurs paternalisme, parfois ...
Si tout n'est pas nouveaux, j'ai beaucoup appris sur la difficulté de se coiffer pour une noire ! jamais je n'aurai imaginer que ce fût si difficile, je regarde autrement Mmes Obama et Taubira ! respect Mesdames !

J'ai aimé ce roman, je me suis attachée à Ifemelu, j'ai suivi son long et difficile chemin pour s'adapter à cette Amérique qui fit d'elle une noire… J'ai suivi le parcours Obinze, son amour de jeunesse, devenu immigré clandestin en Angleterre.
Une belle histoire d'amour!
Une approche différente de l'immigration!

Les lectures de Joëlle.

Ce roman fait parti de la liste du "club de lecteurs" dont je suis adhérente.
Après avoir hésité à me lancer dans la lecture ( 521 pages), je me suis vue dévorer les pages une à une avec grand plaisir.

En effet, avec le parcours de ces jeunes expatriés l'auteure aborde maints sujets de civilisation, passionnant.

En début de lecture j'ai été surprise par ce désir de quitter absolument leur pays. où ils ont, certes une vie ordinaire mais la guerre et la pauvreté n'est pas la raison de cet exil.
 Nous sommes face à l'instabilité politique, corruption et chômage. Les jeunes adultes, qui pour la plupart sont aisés, sont persuadés que leur avenir est vers la "Grande Amérique" ou "La Grande Bretagne". Une fois sur place il font face à de grandes difficultés, clandestinité, pauvreté,  trafics de papiers, illégalité de mariages blancs,  prison....

pour vos avis

J'ai beaucoup aimé.
Les personnages sont bien dessinés et attachants, spécialement le personnage principal Ifemelu. J'ai également beaucoup apprécié la classe de la mère d'Obinze, mère dont les apparitions sont malheureusement trop courtes.
Le mot «nègre» est employé sans restriction, spécialement lors d'une discussion en classe. Dans une université canadienne, à Ottawa plus exactement, une prof a été suspendue pour l'avoir utilisé en classe lors d'un cours sur la littérature. Peut-être est-ce plus acceptable si la personne qui le prononce est noire?
Il semble, à cette lecture, que les Noirs font plus que nous preuve de discrimination entre eux. Les métis seraient favorisés par leur couleur plus pâle.
Il en manquait très peu pour que ce roman soit un coup de cœur.
Ma cote: 6,5/10.

Mon avis

Chimamanda Ngozi Adichie est une écrivaine nigérienne qui a vécu aux Etats-Unis. Dans ce roman, elle explique la difficulté pour Ifemelu (venue du Nigéria) de se faire une place à Philadelphie où elle veut étudier. Elle laisse Obinze, son amoureux derrière elle. On découvre ses choix : prendre l’accent américain ou pas, se faire lisser les cheveux pour obtenir un travail, fréquenter des blancs etc… Elle finira par ouvrir un blog pour parler de tout ça. Le lecteur va la suivre ainsi qu’Obinze parti ailleurs. Au gré des rencontres, des soutiens ou pas, ils grandissent, s’inquiètent, ont peur, prennent confiance et essaient au maximum de rester fidèles à ce qu’ils sont au plus profond d’eux-mêmes.

Parfois, il faut se faire oublier, se fondre dans la masse, accepter des compromis qui dérangent, qui rebutent mais c’est le prix à payer pour avancer. Le racisme n’a pas disparu et c’est toujours aussi violent d’y être confronté.

Ifemelu s’applique et lorsqu’elle entend : « Vous parlez comme une américaine », elle finit par s’interroger. « En quoi était-ce un haut fait, une réussite, de parler comme une Américaine ? »

Elle n’est plus elle-même, elle s’est coulée dans un moule… Pourquoi ? Pour plaire, pour se sentir acceptée ?

La jeune femme est tiraillée, comme si sa place n’était pas plus ici que là-bas. Il y a de nombreuses allusions aux cheveux, aux coiffures, comme un fil conducteur. La chevelure c’est une partie du corps. Juge-t-on les gens sur leur physique ? Non, en principe. Alors pourquoi une personne africaine aux cheveux lissés a-t-elle plus de chance d’obtenir un boulot ?

Ce roman est constitué de sept parties. La première m’a semblé un peu longue, j’avais du mal à rentrer dans l’histoire et après, j’ai été captivée. L’écriture est précise, avec parfois des pointes d’humour. Les différents thèmes abordés le sont de façon intéressante et il y a de quoi discuter après cette lecture !