DURAS, Marguerite
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DURAS, Marguerite
Biographie:
De son vrai nom Marguerite Germaine Marie Donnadieu, est une femme écrivain, dramaturge, scénariste et réalisatrice française, née le 4 avril 1914 à Gia Định (près de Saïgon), alors en Indochine française, morte le 3 mars 1996 à Paris.
Ses parents se sont portés volontaires pour travailler dans les colonies de Cochinchine. Son père, Henri Donnadieu, est directeur de l’école de Gia Dinh, sa mère, Marie, institutrice. Ils ont trois enfants. Gravement malade, son père part se faire hospitaliser en métropole, il y meurt le 4 décembre 1921 à l'âge de 49 ans. Bénéficiant d’un congé administratif, son épouse retourne en métropole avec ses trois enfants. Ils habitent pendant deux ans dans la maison familiale du Platier, dans la commune de Pardaillan, près de Duras. En juin 1924, Marie Donnadieu repart avec ses enfants rejoindre sa nouvelle affectation à Phnom-Penh au Cambodge. Elle ne veut pas y rester et est envoyée à Vinh Long, puis à Sadec et à Saïgon. En 1928, lasse de cette vie de nomade, elle achète, poussée par l’administration coloniale, une terre à Sadec, dans le delta du Mékong. Cette terre inculte, perpétuellement inondée, ne donne rien, et Marie, ruinée, doit reprendre l’enseignement. Cette expérience marquera profondément Marguerite et va lui inspirer nombre d'images fortes de son œuvre.
En 1930, elle entre en pension au lycée Chasseloup Laubat de Saïgon, pour suivre ses études secondaires. Son baccalauréat de philosophie acquis, Marguerite quitte l’Indochine en 1931, et poursuit ses études en France, dans une école privée, l’École technique Scientia à Auteuil dirigée alors par Charles-Jérémie Hemardinquer puis retourne en Indochine en 1932. Revenue à Paris, elle s'inscrit à la faculté de droit, rue Saint-Jacques et dit suivre des cours de mathématiques spéciales. En janvier 1936, elle fait la connaissance de Robert Antelme. Après avoir terminé sa licence et obtenu son diplôme de sciences politiques, elle trouve un emploi de secrétaire au ministère des Colonies début juin 1938. Robert Antelme est mobilisé dans l'armée à la fin de l'été. Duras et Antelme se marient le 23 septembre 1939.
Marguerite Donnadieu cosigne, au printemps 1940, avec Philippe Roques, L'Empire français, une commande de propagande du ministre Georges Mandel dans lequel est cité Jules Ferry : « On ne peut pas mêler cette race jaune à notre race blanche », il est du devoir « des races supérieures de civiliser les races inférieures ». Marguerite Duras désavouera ce livre signé Marguerite Donnadieu. Elle démissionne du ministère en novembre 1940.
Dans la capitale occupée, Robert est engagé à la préfecture de police de Paris. Le couple s'installe rue Saint-Benoît, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Marguerite est enceinte. Elle accouche d'un garçon mort-né dont elle ne saura jamais faire le deuil. En 1942, elle est recrutée comme secrétaire générale du Comité d’organisation du livre. Elle y préside un comité de lecteurs chargé d'autoriser, ou non, l'attribution aux éditeurs agréés par Vichy d'un quota de papier, qui est très rationné – travail contrôlé par les Allemands. C'est là qu'elle fait la connaissance de Dominique Aury et de Dionys Mascolo, qui devient son amant. Au mois de décembre, elle apprend la mort de son frère Paul, en Indochine.
En 1943, l’appartement du couple devient un lieu de rencontres informelles où des intellectuels comme Jorge Semprún discutent littérature et politique, le groupe de la rue Saint-Benoît. Marguerite se met à l'écriture et publie son premier roman. Elle le signe du nom de Duras, le village où se trouve la maison paternelle. Robert, Dionys et elle-même, se mettant au service de la Résistance, se lient à François Mitterrand, alias Morland, qui dirige le RNPG, réseau qui fabrique des faux papiers pour les prisonniers de guerre évadés. Vis-à-vis de la Collaboration, Marguerite Duras s'emploie à un jeu entriste. Au COIACL, elle représente Bernard Faÿ, directeur toujours absent et acteur majeur de la persécution des maçons. Elle entretient des relations professionnelles avec le principal assistant de Karl Epting, le professeur de philosophie « francophile » et lieutenant détaché (de) Gerhard Heller (de). Elle s'affiche chez l'écrivain pro-hitlérien Ramon Fernandez, dont la femme, Betty, anime un brillant salon.
Le 1er juin 1944, son groupe tombe dans un guet-apens. Robert Antelme est arrêté par la Gestapo, secourue par Mitterrand, Marguerite Duras s'échappe. Au lendemain du débarquement des alliés, elle apprend que son mari a été emmené à Compiègne d’où partent les trains pour les camps de concentration. Robert est déporté à Dachau. Marguerite entretient une relation ambiguë avec Charles Delval, un agent de la Gestapo qui a fait arrêter son mari et qu'elle aurait séduit pour sauver ce dernier. À la Libération, elle le fera arrêter et condamner à mort. En août, Paris se libère. Début septembre, Betty Fernandez est tondue et internée avec Marie Laurencin à Drancy par les gendarmes français, le 17 septembre, Marguerite les fait libérer.
A cette époque elle écrit les Cahiers de la Guerre. À l’automne, elle s’inscrit au Parti communiste français. Marguerite attend le retour de son époux. Alors que la Libération se poursuit, Dionys, en avril 1945, aidé par Mitterrand, va chercher Robert au camp de Dachau et le trouve moribond. Ces douze mois où elle le soigne, avec le secours d'un médecin, Marguerite Duras les racontera dans La Douleur et Robert Antelme dans L'Espèce humaine. En 1945, elle fonde avec son mari les éphémères éditions de la Cité Universelle, qui publieront trois ouvrages. Le couple divorce le 24 avril 1947. Duras épouse Dionys Mascolo, dont elle se sépare quelques années après. Jean leur fils naît le 30 juin 1947.
En 1950, la guerre d'Indochine contraint la mère de Marguerite à revenir en France. Début mars, un des camarades, qui serait Jorge Semprún, dénonce Marguerite Duras auprès du Comité central du PCF : elle aurait, lors d'une soirée en compagnie d'autres écrivains, formulé de nombreuses critiques à l'égard de Louis Aragon. Le 8 mars, elle reçoit une lettre qui lui signifie son exclusion pour tentative de sabotage du Parti par usage de l'insulte et de la calomnie, fréquentation de trotskistes et fréquentation des boîtes de nuit. Dans une ultime lettre adressée au Parti, elle écrit : « je reste profondément communiste, ai-je besoin de dire dans ces conditions que je ne m'associerai jamais à rien qui puisse nuire au Parti. »
Malgré sa rupture avec le Parti communiste, Marguerite Duras s'engage dans de nombreuses causes, la lutte contre la guerre d'Algérie, la revendication du droit à l'avortement.
En 1954, elle participe au comité des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Algérie.
Dans les années 1950, Marguerite Duras collabore également au magazine Elle, sous le pseudonyme de Marie-Joséphine Legrand.
Elle se sépare de Dionys Mascolo en 1956 et rencontre Gérard Jarlot, journaliste à France-Dimanche, en 1957, année où meurt sa mère. Jarlot travaille avec elle pour diverses adaptations cinématographiques et théâtrales. Pour la première fois, un de ses romans est adapté au cinéma. En 1958, elle travaille pour des cinéastes. La même année, elle participe à la revue "Le 14 juillet", fondée par Dionys Mascolo, en opposition à la prise de pouvoir par de Gaulle.
En automne 1960, elle milite activement contre la guerre d'Algérie, et signe le Manifeste des 121. La même année, elle devient membre du jury du prix Médicis. En 1961, sa relation avec Gérard Jarlot prend fin. En 1963, elle achète un appartement dans l'ancien hôtel « Les Roches noires » à Trouville-sur-Mer. Ses talents multiples la font maintenant reconnaître dans trois domaines : littéraire, cinématographique et théâtral. Elle met en scène des personnages puisés dans la lecture des faits divers. Elle innove sur le déplacement des acteurs, sur la musicalité des mots et des silences. Fatiguée par l'alcool, elle fait une cure et s'arrête de boire. Pendant « les évènements » de mai 1968, elle se trouve en première ligne au côté des étudiants contestataires et participe activement au comités des écrivains-étudiants.
Marguerite Duras aborde la réalisation cinématographique parce qu’elle est insatisfaite des adaptations que l’on fait de ses romans.
Le 5 avril 1971, elle signe, avec notamment Simone de Beauvoir, Delphine Seyrig et Jeanne Moreau, le Manifeste des 343, réclamant l'abolition de la loi contre l'avortement.
Duras vit alors seule dans sa maison de Neauphle-le-Château. Depuis 1975, elle a renoué périodiquement avec l’alcool. Elle rencontre Jean Pierre Ceton au festival de cinéma de Hyères 1979 qui lui parle d'un groupe d'amis de Caen. En 1980, elle est transportée à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye et reste hospitalisée pendant cinq semaines. À son retour, elle écrit à Yann Lemée (dit Yann Andréa), un jeune admirateur rencontré cinq ans plus tôt à Caen — à l’issue d’une projection-débat d’India Song. Après six mois d’abstinence, elle sombre une nouvelle fois dans l’alcool. Serge July, rédacteur en chef de Libération, lui propose d’y tenir une chronique hebdomadaire tout l’été. Un soir, Yann Lemée lui téléphone. Ils se retrouvent à Trouville-sur-Mer. Elle l’héberge, en fait son compagnon et lui donne le nom de Yann Andréa.
En 1981, elle va au Canada pour une série de conférences de presse à Montréal et filme L’Homme atlantique en prenant son compagnon comme acteur. Parce que sa main tremble, Yann écrit sous sa dictée La Maladie de la mort. Elle accepte de faire une cure de désintoxication à l’Hôpital américain de Neuilly en octobre 1982.
En 1984, L’Amant est publié et obtient le prix Goncourt. C'est un succès mondial. Il fait d'elle l'un des écrivains vivants les plus lus. En 1985, elle soulève l’hostilité et déclenche la polémique en prenant position dans une affaire judiciaire qui captive l'opinion publique : l’affaire Grégory. Dans une tribune du quotidien Libération du 17 juillet, elle se montre convaincue que la mère, la « sublime, forcément sublime Christine V. », est coupable du meurtre de son enfant, trouvé noyé dans la Vologne en octobre 1984. De nouveau prisonnière de l’alcool, elle tente en 1987, de donner une explication à son alcoolisme dans son livre, La Vie matérielle.
Après avoir vainement tenté l'expérience chez Gallimard et Minuit, Marguerite Duras devient éditrice aux éditions P.O.L. au sein desquelles elle dirige une collection littéraire nommée « Outside». Après avoir aidé à la publication d'une dizaine d'œuvres dont celles de Catherine de Richaud, Nicole Couderc et Jean Pierre Ceton, l'expérience cesse en raison de désaccords littéraires entre Duras et la maison P.O.L.
En mai 1987, Marguerite Duras citée comme témoin au procès de Klaus Barbie refuse de comparaître.
L'Amant devient un projet de film du producteur Claude Berri. À la demande de ce dernier, elle s'attelle à l'écriture du scénario, bientôt interrompu par une nouvelle hospitalisation, le 17 octobre 1988. Souffrant de crise d'emphysème et subissant une trachéotomie, elle est plongée dans un coma artificiel dont elle ne s'éveille que cinq mois plus tard.
Pendant ce temps, le réalisateur Jean-Jacques Annaud contacté, accepte de réaliser le film et en commence l’adaptation. Marguerite Duras sort de l'hôpital en automne 1989 et reprend le projet en cours en rencontrant le cinéaste. La collaboration tourne court et le film se fait sans elle. Se sentant dépossédée de son histoire, elle s'empresse de la réécrire : L'Amant de la Chine du Nord est publié en 1991, juste avant la sortie du film. Duras a désormais des difficultés physiques pour écrire. Cependant, d’autres livres paraissent ; ils sont dictés ou retranscrits.
Le dimanche 3 mars 1996, à huit heures, Marguerite meurt au troisième étage du 5 rue Saint-Benoît. Elle allait avoir quatre-vingt-deux ans. Les obsèques ont lieu le 7 mars, en l’église Saint-Germain-des-Prés. Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse.
Ses parents se sont portés volontaires pour travailler dans les colonies de Cochinchine. Son père, Henri Donnadieu, est directeur de l’école de Gia Dinh, sa mère, Marie, institutrice. Ils ont trois enfants. Gravement malade, son père part se faire hospitaliser en métropole, il y meurt le 4 décembre 1921 à l'âge de 49 ans. Bénéficiant d’un congé administratif, son épouse retourne en métropole avec ses trois enfants. Ils habitent pendant deux ans dans la maison familiale du Platier, dans la commune de Pardaillan, près de Duras. En juin 1924, Marie Donnadieu repart avec ses enfants rejoindre sa nouvelle affectation à Phnom-Penh au Cambodge. Elle ne veut pas y rester et est envoyée à Vinh Long, puis à Sadec et à Saïgon. En 1928, lasse de cette vie de nomade, elle achète, poussée par l’administration coloniale, une terre à Sadec, dans le delta du Mékong. Cette terre inculte, perpétuellement inondée, ne donne rien, et Marie, ruinée, doit reprendre l’enseignement. Cette expérience marquera profondément Marguerite et va lui inspirer nombre d'images fortes de son œuvre.
En 1930, elle entre en pension au lycée Chasseloup Laubat de Saïgon, pour suivre ses études secondaires. Son baccalauréat de philosophie acquis, Marguerite quitte l’Indochine en 1931, et poursuit ses études en France, dans une école privée, l’École technique Scientia à Auteuil dirigée alors par Charles-Jérémie Hemardinquer puis retourne en Indochine en 1932. Revenue à Paris, elle s'inscrit à la faculté de droit, rue Saint-Jacques et dit suivre des cours de mathématiques spéciales. En janvier 1936, elle fait la connaissance de Robert Antelme. Après avoir terminé sa licence et obtenu son diplôme de sciences politiques, elle trouve un emploi de secrétaire au ministère des Colonies début juin 1938. Robert Antelme est mobilisé dans l'armée à la fin de l'été. Duras et Antelme se marient le 23 septembre 1939.
Marguerite Donnadieu cosigne, au printemps 1940, avec Philippe Roques, L'Empire français, une commande de propagande du ministre Georges Mandel dans lequel est cité Jules Ferry : « On ne peut pas mêler cette race jaune à notre race blanche », il est du devoir « des races supérieures de civiliser les races inférieures ». Marguerite Duras désavouera ce livre signé Marguerite Donnadieu. Elle démissionne du ministère en novembre 1940.
Dans la capitale occupée, Robert est engagé à la préfecture de police de Paris. Le couple s'installe rue Saint-Benoît, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Marguerite est enceinte. Elle accouche d'un garçon mort-né dont elle ne saura jamais faire le deuil. En 1942, elle est recrutée comme secrétaire générale du Comité d’organisation du livre. Elle y préside un comité de lecteurs chargé d'autoriser, ou non, l'attribution aux éditeurs agréés par Vichy d'un quota de papier, qui est très rationné – travail contrôlé par les Allemands. C'est là qu'elle fait la connaissance de Dominique Aury et de Dionys Mascolo, qui devient son amant. Au mois de décembre, elle apprend la mort de son frère Paul, en Indochine.
En 1943, l’appartement du couple devient un lieu de rencontres informelles où des intellectuels comme Jorge Semprún discutent littérature et politique, le groupe de la rue Saint-Benoît. Marguerite se met à l'écriture et publie son premier roman. Elle le signe du nom de Duras, le village où se trouve la maison paternelle. Robert, Dionys et elle-même, se mettant au service de la Résistance, se lient à François Mitterrand, alias Morland, qui dirige le RNPG, réseau qui fabrique des faux papiers pour les prisonniers de guerre évadés. Vis-à-vis de la Collaboration, Marguerite Duras s'emploie à un jeu entriste. Au COIACL, elle représente Bernard Faÿ, directeur toujours absent et acteur majeur de la persécution des maçons. Elle entretient des relations professionnelles avec le principal assistant de Karl Epting, le professeur de philosophie « francophile » et lieutenant détaché (de) Gerhard Heller (de). Elle s'affiche chez l'écrivain pro-hitlérien Ramon Fernandez, dont la femme, Betty, anime un brillant salon.
Le 1er juin 1944, son groupe tombe dans un guet-apens. Robert Antelme est arrêté par la Gestapo, secourue par Mitterrand, Marguerite Duras s'échappe. Au lendemain du débarquement des alliés, elle apprend que son mari a été emmené à Compiègne d’où partent les trains pour les camps de concentration. Robert est déporté à Dachau. Marguerite entretient une relation ambiguë avec Charles Delval, un agent de la Gestapo qui a fait arrêter son mari et qu'elle aurait séduit pour sauver ce dernier. À la Libération, elle le fera arrêter et condamner à mort. En août, Paris se libère. Début septembre, Betty Fernandez est tondue et internée avec Marie Laurencin à Drancy par les gendarmes français, le 17 septembre, Marguerite les fait libérer.
A cette époque elle écrit les Cahiers de la Guerre. À l’automne, elle s’inscrit au Parti communiste français. Marguerite attend le retour de son époux. Alors que la Libération se poursuit, Dionys, en avril 1945, aidé par Mitterrand, va chercher Robert au camp de Dachau et le trouve moribond. Ces douze mois où elle le soigne, avec le secours d'un médecin, Marguerite Duras les racontera dans La Douleur et Robert Antelme dans L'Espèce humaine. En 1945, elle fonde avec son mari les éphémères éditions de la Cité Universelle, qui publieront trois ouvrages. Le couple divorce le 24 avril 1947. Duras épouse Dionys Mascolo, dont elle se sépare quelques années après. Jean leur fils naît le 30 juin 1947.
En 1950, la guerre d'Indochine contraint la mère de Marguerite à revenir en France. Début mars, un des camarades, qui serait Jorge Semprún, dénonce Marguerite Duras auprès du Comité central du PCF : elle aurait, lors d'une soirée en compagnie d'autres écrivains, formulé de nombreuses critiques à l'égard de Louis Aragon. Le 8 mars, elle reçoit une lettre qui lui signifie son exclusion pour tentative de sabotage du Parti par usage de l'insulte et de la calomnie, fréquentation de trotskistes et fréquentation des boîtes de nuit. Dans une ultime lettre adressée au Parti, elle écrit : « je reste profondément communiste, ai-je besoin de dire dans ces conditions que je ne m'associerai jamais à rien qui puisse nuire au Parti. »
Malgré sa rupture avec le Parti communiste, Marguerite Duras s'engage dans de nombreuses causes, la lutte contre la guerre d'Algérie, la revendication du droit à l'avortement.
En 1954, elle participe au comité des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Algérie.
Dans les années 1950, Marguerite Duras collabore également au magazine Elle, sous le pseudonyme de Marie-Joséphine Legrand.
Elle se sépare de Dionys Mascolo en 1956 et rencontre Gérard Jarlot, journaliste à France-Dimanche, en 1957, année où meurt sa mère. Jarlot travaille avec elle pour diverses adaptations cinématographiques et théâtrales. Pour la première fois, un de ses romans est adapté au cinéma. En 1958, elle travaille pour des cinéastes. La même année, elle participe à la revue "Le 14 juillet", fondée par Dionys Mascolo, en opposition à la prise de pouvoir par de Gaulle.
En automne 1960, elle milite activement contre la guerre d'Algérie, et signe le Manifeste des 121. La même année, elle devient membre du jury du prix Médicis. En 1961, sa relation avec Gérard Jarlot prend fin. En 1963, elle achète un appartement dans l'ancien hôtel « Les Roches noires » à Trouville-sur-Mer. Ses talents multiples la font maintenant reconnaître dans trois domaines : littéraire, cinématographique et théâtral. Elle met en scène des personnages puisés dans la lecture des faits divers. Elle innove sur le déplacement des acteurs, sur la musicalité des mots et des silences. Fatiguée par l'alcool, elle fait une cure et s'arrête de boire. Pendant « les évènements » de mai 1968, elle se trouve en première ligne au côté des étudiants contestataires et participe activement au comités des écrivains-étudiants.
Marguerite Duras aborde la réalisation cinématographique parce qu’elle est insatisfaite des adaptations que l’on fait de ses romans.
Le 5 avril 1971, elle signe, avec notamment Simone de Beauvoir, Delphine Seyrig et Jeanne Moreau, le Manifeste des 343, réclamant l'abolition de la loi contre l'avortement.
Duras vit alors seule dans sa maison de Neauphle-le-Château. Depuis 1975, elle a renoué périodiquement avec l’alcool. Elle rencontre Jean Pierre Ceton au festival de cinéma de Hyères 1979 qui lui parle d'un groupe d'amis de Caen. En 1980, elle est transportée à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye et reste hospitalisée pendant cinq semaines. À son retour, elle écrit à Yann Lemée (dit Yann Andréa), un jeune admirateur rencontré cinq ans plus tôt à Caen — à l’issue d’une projection-débat d’India Song. Après six mois d’abstinence, elle sombre une nouvelle fois dans l’alcool. Serge July, rédacteur en chef de Libération, lui propose d’y tenir une chronique hebdomadaire tout l’été. Un soir, Yann Lemée lui téléphone. Ils se retrouvent à Trouville-sur-Mer. Elle l’héberge, en fait son compagnon et lui donne le nom de Yann Andréa.
En 1981, elle va au Canada pour une série de conférences de presse à Montréal et filme L’Homme atlantique en prenant son compagnon comme acteur. Parce que sa main tremble, Yann écrit sous sa dictée La Maladie de la mort. Elle accepte de faire une cure de désintoxication à l’Hôpital américain de Neuilly en octobre 1982.
En 1984, L’Amant est publié et obtient le prix Goncourt. C'est un succès mondial. Il fait d'elle l'un des écrivains vivants les plus lus. En 1985, elle soulève l’hostilité et déclenche la polémique en prenant position dans une affaire judiciaire qui captive l'opinion publique : l’affaire Grégory. Dans une tribune du quotidien Libération du 17 juillet, elle se montre convaincue que la mère, la « sublime, forcément sublime Christine V. », est coupable du meurtre de son enfant, trouvé noyé dans la Vologne en octobre 1984. De nouveau prisonnière de l’alcool, elle tente en 1987, de donner une explication à son alcoolisme dans son livre, La Vie matérielle.
Après avoir vainement tenté l'expérience chez Gallimard et Minuit, Marguerite Duras devient éditrice aux éditions P.O.L. au sein desquelles elle dirige une collection littéraire nommée « Outside». Après avoir aidé à la publication d'une dizaine d'œuvres dont celles de Catherine de Richaud, Nicole Couderc et Jean Pierre Ceton, l'expérience cesse en raison de désaccords littéraires entre Duras et la maison P.O.L.
En mai 1987, Marguerite Duras citée comme témoin au procès de Klaus Barbie refuse de comparaître.
L'Amant devient un projet de film du producteur Claude Berri. À la demande de ce dernier, elle s'attelle à l'écriture du scénario, bientôt interrompu par une nouvelle hospitalisation, le 17 octobre 1988. Souffrant de crise d'emphysème et subissant une trachéotomie, elle est plongée dans un coma artificiel dont elle ne s'éveille que cinq mois plus tard.
Pendant ce temps, le réalisateur Jean-Jacques Annaud contacté, accepte de réaliser le film et en commence l’adaptation. Marguerite Duras sort de l'hôpital en automne 1989 et reprend le projet en cours en rencontrant le cinéaste. La collaboration tourne court et le film se fait sans elle. Se sentant dépossédée de son histoire, elle s'empresse de la réécrire : L'Amant de la Chine du Nord est publié en 1991, juste avant la sortie du film. Duras a désormais des difficultés physiques pour écrire. Cependant, d’autres livres paraissent ; ils sont dictés ou retranscrits.
Le dimanche 3 mars 1996, à huit heures, Marguerite meurt au troisième étage du 5 rue Saint-Benoît. Elle allait avoir quatre-vingt-deux ans. Les obsèques ont lieu le 7 mars, en l’église Saint-Germain-des-Prés. Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse.
Bibliographie:
Romans/récits
1943 - Les Impudents
1944 - La Vie tranquille
1950 - Un barrage contre le Pacifique
1952 - Le Marin de Gibraltar
1953 - Les Petits Chevaux de Tarquinia
1954 - Des journées entières dans les arbres - Le Boa, Madame Dodin, Les Chantiers
1955 - Le Square
1958 - Moderato cantabile -Prix de Mai-
1960 - Dix heures et demie du soir en été
1962 - L'Après-midi de Monsieur Andesmas -Prix de la Tribune de Paris-
1964 - Le Ravissement de Lol V. Stein
1966 - Le Vice-Consul
1967 - L'Amante anglaise
1969 - Détruire, dit-elle
1970 - Abahn Sabana David
1971 - Ah ! Ernesto
1972 - L'Amour
1980 - Vera Baxter ou les Plages de l'Atlantique
1980 - L'Homme assis dans le couloir
1982 - L'Homme atlantique
1982 - La Maladie de la mort
1984 - L'Amant -Prix Goncourt + prix Ritz-Paris-Hemingway-
1985 - La Douleur
1986 - Les Yeux bleus
1986 - La xxx de la côte normande
1987 - Emily L.
1990 - La Pluie d'été
1991 - [/url]L'Amant de la Chine du Nord
1992 - Yann Andréa Steiner
1993 - Écrire
Recueils
1980 - L'Été 80
1981 - Outside - Papiers d'un jour
1987 - La Vie matérielle - Marguerite Duras parle à Jérôme Beaujour
1987 - Les Yeux verts
1993 - Le Monde extérieur - Outside 2
1995 - C'est tout
1996 - La Mer écrite
1999 - La Cuisine de Marguerite
2006 - Cahiers de la guerre et autres textes
2010 - La Beauté des nuits du monde
2014 - Deauville la mort
Théâtre
1959 - Les Viaducs de la Seine-et-Oise
1965 - Théâtre I:
--Les Eaux et Forêts
--Le Square
--La Musica
1968 - L'Amante anglaise
1968 - Théâtre II:
--Suzanna Andler
--Des journées entières dans les arbres.
--Yes, peut-être
--Le Shaga.
--Un homme est venu me voir
1973 - India Song -Prix de l'Association française des cinémas d'art et d'essai-
1977 - L'Éden Cinéma
1981 - Agatha
1982 - Savannah Bay
1984 - Théâtre III:
--La Bête dans la jungle (d'après H. James)
--Les Papiers d'Aspern (d'après H. James)
--La Danse de mort (d'après A. Strindberg)
1985 - La Musica deuxième
1991 - Le Théâtre de l’amante anglaise
1999 - Théâtre IV:
--Vera Baxter
--L'Éden Cinéma
--Le Théâtre de l’amante anglaise
--Home
--La Mouette
1943 - Les Impudents
1944 - La Vie tranquille
1950 - Un barrage contre le Pacifique
1952 - Le Marin de Gibraltar
1953 - Les Petits Chevaux de Tarquinia
1954 - Des journées entières dans les arbres - Le Boa, Madame Dodin, Les Chantiers
1955 - Le Square
1958 - Moderato cantabile -Prix de Mai-
1960 - Dix heures et demie du soir en été
1962 - L'Après-midi de Monsieur Andesmas -Prix de la Tribune de Paris-
1964 - Le Ravissement de Lol V. Stein
1966 - Le Vice-Consul
1967 - L'Amante anglaise
1969 - Détruire, dit-elle
1970 - Abahn Sabana David
1971 - Ah ! Ernesto
1972 - L'Amour
1980 - Vera Baxter ou les Plages de l'Atlantique
1980 - L'Homme assis dans le couloir
1982 - L'Homme atlantique
1982 - La Maladie de la mort
1984 - L'Amant -Prix Goncourt + prix Ritz-Paris-Hemingway-
1985 - La Douleur
1986 - Les Yeux bleus
1986 - La xxx de la côte normande
1987 - Emily L.
1990 - La Pluie d'été
1991 - [/url]L'Amant de la Chine du Nord
1992 - Yann Andréa Steiner
1993 - Écrire
Recueils
1980 - L'Été 80
1981 - Outside - Papiers d'un jour
1987 - La Vie matérielle - Marguerite Duras parle à Jérôme Beaujour
1987 - Les Yeux verts
1993 - Le Monde extérieur - Outside 2
1995 - C'est tout
1996 - La Mer écrite
1999 - La Cuisine de Marguerite
2006 - Cahiers de la guerre et autres textes
2010 - La Beauté des nuits du monde
2014 - Deauville la mort
Théâtre
1959 - Les Viaducs de la Seine-et-Oise
1965 - Théâtre I:
--Les Eaux et Forêts
--Le Square
--La Musica
1968 - L'Amante anglaise
1968 - Théâtre II:
--Suzanna Andler
--Des journées entières dans les arbres.
--Yes, peut-être
--Le Shaga.
--Un homme est venu me voir
1973 - India Song -Prix de l'Association française des cinémas d'art et d'essai-
1977 - L'Éden Cinéma
1981 - Agatha
1982 - Savannah Bay
1984 - Théâtre III:
--La Bête dans la jungle (d'après H. James)
--Les Papiers d'Aspern (d'après H. James)
--La Danse de mort (d'après A. Strindberg)
1985 - La Musica deuxième
1991 - Le Théâtre de l’amante anglaise
1999 - Théâtre IV:
--Vera Baxter
--L'Éden Cinéma
--Le Théâtre de l’amante anglaise
--Home
--La Mouette
Source: Wikipédia
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