DOLTO, Françoise
Page 1 sur 1
DOLTO, Françoise
Biographie:
Pédiatre et psychanalyste française, née le 6 novembre 1908 et décédée le 25 août 1988 à Paris.
Françoise Dolto, née Marette, est issue d'une famille bourgeoise de conviction catholique et monarchiste du 16e arrondissement de Paris : sa mère Suzanne Demmler est fille de polytechnicien et son père Henri Marette est également ingénieur polytechnicien, devenu industriel. Elle est la quatrième enfant d'un fratrie de sept. Nourrisson, elle est confiée à une nourrice irlandaise qui s'occupe beaucoup d'elle, au point que ses parents doivent lui parler anglais pour obtenir un sourire. Les parents renvoient brutalement la nourrice, et, alors âgée de huit mois, elle attrape une bronchopneumonie, dont elle guérit après que sa mère l'eut tenu contre elle vingt-quatre heures durant au plus fort de la maladie. Françoise Dolto est élevée de manière très traditionnelle et selon Élisabeth Roudinesco « elle a eu une enfance catholique, d'extrême droite», étant élevée selon les valeurs en cours dans une famille maurassienne.
À huit ans, elle parle de devenir « médecin d'éducation » selon ses propres termes : « Un médecin qui sait que quand il y a des histoires dans l'éducation ça fait des maladies aux enfants, qui ne sont pas des vraies maladies, mais qui font vraiment de l'embêtement dans les familles et compliquent la vie des enfants qui pourrait être si tranquille.» La même année, elle perd son oncle et parrain (Pierre Demmler), qui meurt à la guerre.
À douze ans, elle est profondément marquée par la mort de sa sœur aînée, Jacqueline, âgée de dix-huit ans, enfant préférée de sa mère. Cette dernière fait une dépression et accuse Françoise de ne pas avoir prié assez fort pour la guérison de sa sœur. Elle lui avait dit, la veille de sa première communion, que les prières d'un enfant très pur pourraient la sauver. Françoise Dolto rapportera plus tard : « J'ai vu ma mère souffrir au point qu'elle ne pouvait pas tolérer de voir un enfant handicapé dans la rue, j'étais à côté d'elle, comme ça, rétrécie de souffrance pour elle et pour l'enfant qu'elle injuriait (avec la mère de cet enfant qui poussait la voiture) “si c'est pas malheureux de voir ça vivre et des beaux enfants qui meurent, quelle honte !” (…) J'ai éprouvé comme ça des choses tellement douloureuses, avec une telle compassion pour les gens qui souffraient parce que je ne pouvais pas faire autrement. »
Pour sa mère, une fille n'a d'autre horizon que le mariage et, forte de ce principe, elle lui interdira de poursuivre des études. À seize ans, elle doit affronter la volonté de sa mère qui ne veut pas la laisser passer son baccalauréat, car elle ne serait plus mariable. Néanmoins, elle va au lycée (en classe terminale, section « philosophie » de 1924 à 1925 au lycée Molière, à Paris) et passe son Bac. En 1930 elle passe son diplôme d'infirmière. Un an après, elle commence ses études de médecine avec son frère Philippe (« en payant ses études avec l'argent qu'elle gagne »). En 1932, elle rencontre le psychanalyste René Laforgue (qui avait déjà accueilli en cure son frère Philippe un an auparavant) et participe aux débuts du freudisme français en commençant une psychanalyse avec lui, à partir de février 1934. Cette cure dure trois ans. Laforgue trouvant à Françoise Dolto des aptitudes, lui conseille de devenir elle-même psychanalyste, ce qu'elle refuse d'abord, voulant se consacrer à la médecine.
Au cours de sa formation médicale, elle rencontre Sophie Morgenstern, qu'elle assistera plus tard. Sophie Morgenstern fut la première à pratiquer la psychanalyse des jeunes enfants en France : celle-ci lui confie la tâche d'écouter, et seulement écouter, les enfants qu'elle devait soigner. Ses patients seront surtout des enfants et des psychotiques. « À la veille de la guerre, elle jette les bases d'une méthode psychanalytique de thérapie d'enfants centrée sur l'écoute de l'inconscient et débarrassée du regard psychiatrique. » En 1938, elle rencontre le docteur Édouard Pichon à l’hôpital Bretonneau. En 1939, elle soutient sa thèse intitulée "Pédiatrie et psychanalyse", dans laquelle elle expose certaines base de sa méthode de psychanalyse des enfants qu'elle développera au long de sa vie, notamment le fait de parler directement aux enfants de la réalité de leur vécu à l'aide d'un langage qui leur est accessible.
En 1938, elle rencontre également Jacques Lacan, suit son enseignement à Sainte-Anne et resta en lien étroit tout au long de son activité de psychanalyste et en lui reprenant, parfois à sa manière, de nombreux concepts. Lacan et Dolto, firent selon Roudinesco « figure de couple parental pour des générations de psychanalystes français ».
En 1939, sur les conseils de Laforgue et après avoir été en contrôle avec Nacht et Lagache, elle devient membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris.
Françoise Dolto travaille en cabinet avec des adultes et en institution avec les enfants : à la polyclinique Ney à la demande de Jenny Aubry, à l'hôpital Trousseau (où elle assure des consultations gratuites de 1940 à 1978), au Centre médico-psycho-pédagogique Claude-Bernard à partir de 1947, et enfin au centre médico-psycho-pédagogique Étienne-Marcel de 1964 à 1981. En décembre 1942 elle fut embauchée par le Centre de la mère et de l'enfant, une institution dépendant de la Fondation pour l'étude des problèmes humains.
En février 1942, elle épouse Boris Ivanovitch Dolto, fondateur d'une nouvelle méthode de kinésithérapie en France, ainsi que d'une école de podologie. Ils ont trois enfants : Yvan-Chrysostome Dolto (1943–2008), devenu un chanteur populaire connu sous le nom de Carlos, Grégoire Dolto en 1944, devenu ingénieur, et Catherine Dolto en 1946, devenue pédiatre, passionnée d'haptonomie.
Elle commence à publier des textes importants dans les années 1956 - 1957, expose en 1960 au colloque international d'Amsterdam, le rapport commandé par Lacan sur la sexualité féminine et devient au cours de cette période une « figure majeure du mouvement psychanalytique ».
En décembre 1962, Françoise Dolto participe activement à la création du Secrétariat du Père Noël de la Poste aux côtés de son frère Jacques Marette alors ministre des PTT20.
En 1964, à la suite de la deuxième scission du mouvement psychanalytique français, elle participe, avec Jacques Lacan, à la création de l'École freudienne de Paris et développera au cours des années suivantes son enseignement dans ce cadre, notamment son séminaire sur la psychanalyse des enfants.
Les émissions de radio qui donnèrent du retentissement à ses idées eurent lieu de 1976 à 1978, année où elle arrête ses consultations à l'hôpital Trousseau qu'elle tenait depuis 1940 et arrête ses consultations privées l'année d'après mais en continuant d'assurer l'Aide sociale à l'enfance à la pouponnière d'Anthony. En 1979, elle lance la première « Maison Verte ».
En 1980, l'École freudienne est dissoute par Lacan, qui décède en 1981 tout comme le mari de Dolto, Boris. Elle fera ensuite encore paraître quelques ouvrages mais atteinte de fibrose pulmonaire depuis 1984, elle meurt le 25 août 1988.
Françoise Dolto est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine aux côtés de son mari Boris ; cette sépulture est aussi celle de leur fils, le chanteur Carlos, décédé en 2008. Elle a demandé que soit inscrit sur sa pierre tombale : « N'ayez pas peur ! ».
Françoise Dolto, née Marette, est issue d'une famille bourgeoise de conviction catholique et monarchiste du 16e arrondissement de Paris : sa mère Suzanne Demmler est fille de polytechnicien et son père Henri Marette est également ingénieur polytechnicien, devenu industriel. Elle est la quatrième enfant d'un fratrie de sept. Nourrisson, elle est confiée à une nourrice irlandaise qui s'occupe beaucoup d'elle, au point que ses parents doivent lui parler anglais pour obtenir un sourire. Les parents renvoient brutalement la nourrice, et, alors âgée de huit mois, elle attrape une bronchopneumonie, dont elle guérit après que sa mère l'eut tenu contre elle vingt-quatre heures durant au plus fort de la maladie. Françoise Dolto est élevée de manière très traditionnelle et selon Élisabeth Roudinesco « elle a eu une enfance catholique, d'extrême droite», étant élevée selon les valeurs en cours dans une famille maurassienne.
À huit ans, elle parle de devenir « médecin d'éducation » selon ses propres termes : « Un médecin qui sait que quand il y a des histoires dans l'éducation ça fait des maladies aux enfants, qui ne sont pas des vraies maladies, mais qui font vraiment de l'embêtement dans les familles et compliquent la vie des enfants qui pourrait être si tranquille.» La même année, elle perd son oncle et parrain (Pierre Demmler), qui meurt à la guerre.
À douze ans, elle est profondément marquée par la mort de sa sœur aînée, Jacqueline, âgée de dix-huit ans, enfant préférée de sa mère. Cette dernière fait une dépression et accuse Françoise de ne pas avoir prié assez fort pour la guérison de sa sœur. Elle lui avait dit, la veille de sa première communion, que les prières d'un enfant très pur pourraient la sauver. Françoise Dolto rapportera plus tard : « J'ai vu ma mère souffrir au point qu'elle ne pouvait pas tolérer de voir un enfant handicapé dans la rue, j'étais à côté d'elle, comme ça, rétrécie de souffrance pour elle et pour l'enfant qu'elle injuriait (avec la mère de cet enfant qui poussait la voiture) “si c'est pas malheureux de voir ça vivre et des beaux enfants qui meurent, quelle honte !” (…) J'ai éprouvé comme ça des choses tellement douloureuses, avec une telle compassion pour les gens qui souffraient parce que je ne pouvais pas faire autrement. »
Pour sa mère, une fille n'a d'autre horizon que le mariage et, forte de ce principe, elle lui interdira de poursuivre des études. À seize ans, elle doit affronter la volonté de sa mère qui ne veut pas la laisser passer son baccalauréat, car elle ne serait plus mariable. Néanmoins, elle va au lycée (en classe terminale, section « philosophie » de 1924 à 1925 au lycée Molière, à Paris) et passe son Bac. En 1930 elle passe son diplôme d'infirmière. Un an après, elle commence ses études de médecine avec son frère Philippe (« en payant ses études avec l'argent qu'elle gagne »). En 1932, elle rencontre le psychanalyste René Laforgue (qui avait déjà accueilli en cure son frère Philippe un an auparavant) et participe aux débuts du freudisme français en commençant une psychanalyse avec lui, à partir de février 1934. Cette cure dure trois ans. Laforgue trouvant à Françoise Dolto des aptitudes, lui conseille de devenir elle-même psychanalyste, ce qu'elle refuse d'abord, voulant se consacrer à la médecine.
Au cours de sa formation médicale, elle rencontre Sophie Morgenstern, qu'elle assistera plus tard. Sophie Morgenstern fut la première à pratiquer la psychanalyse des jeunes enfants en France : celle-ci lui confie la tâche d'écouter, et seulement écouter, les enfants qu'elle devait soigner. Ses patients seront surtout des enfants et des psychotiques. « À la veille de la guerre, elle jette les bases d'une méthode psychanalytique de thérapie d'enfants centrée sur l'écoute de l'inconscient et débarrassée du regard psychiatrique. » En 1938, elle rencontre le docteur Édouard Pichon à l’hôpital Bretonneau. En 1939, elle soutient sa thèse intitulée "Pédiatrie et psychanalyse", dans laquelle elle expose certaines base de sa méthode de psychanalyse des enfants qu'elle développera au long de sa vie, notamment le fait de parler directement aux enfants de la réalité de leur vécu à l'aide d'un langage qui leur est accessible.
En 1938, elle rencontre également Jacques Lacan, suit son enseignement à Sainte-Anne et resta en lien étroit tout au long de son activité de psychanalyste et en lui reprenant, parfois à sa manière, de nombreux concepts. Lacan et Dolto, firent selon Roudinesco « figure de couple parental pour des générations de psychanalystes français ».
En 1939, sur les conseils de Laforgue et après avoir été en contrôle avec Nacht et Lagache, elle devient membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris.
Françoise Dolto travaille en cabinet avec des adultes et en institution avec les enfants : à la polyclinique Ney à la demande de Jenny Aubry, à l'hôpital Trousseau (où elle assure des consultations gratuites de 1940 à 1978), au Centre médico-psycho-pédagogique Claude-Bernard à partir de 1947, et enfin au centre médico-psycho-pédagogique Étienne-Marcel de 1964 à 1981. En décembre 1942 elle fut embauchée par le Centre de la mère et de l'enfant, une institution dépendant de la Fondation pour l'étude des problèmes humains.
En février 1942, elle épouse Boris Ivanovitch Dolto, fondateur d'une nouvelle méthode de kinésithérapie en France, ainsi que d'une école de podologie. Ils ont trois enfants : Yvan-Chrysostome Dolto (1943–2008), devenu un chanteur populaire connu sous le nom de Carlos, Grégoire Dolto en 1944, devenu ingénieur, et Catherine Dolto en 1946, devenue pédiatre, passionnée d'haptonomie.
Elle commence à publier des textes importants dans les années 1956 - 1957, expose en 1960 au colloque international d'Amsterdam, le rapport commandé par Lacan sur la sexualité féminine et devient au cours de cette période une « figure majeure du mouvement psychanalytique ».
En décembre 1962, Françoise Dolto participe activement à la création du Secrétariat du Père Noël de la Poste aux côtés de son frère Jacques Marette alors ministre des PTT20.
En 1964, à la suite de la deuxième scission du mouvement psychanalytique français, elle participe, avec Jacques Lacan, à la création de l'École freudienne de Paris et développera au cours des années suivantes son enseignement dans ce cadre, notamment son séminaire sur la psychanalyse des enfants.
Les émissions de radio qui donnèrent du retentissement à ses idées eurent lieu de 1976 à 1978, année où elle arrête ses consultations à l'hôpital Trousseau qu'elle tenait depuis 1940 et arrête ses consultations privées l'année d'après mais en continuant d'assurer l'Aide sociale à l'enfance à la pouponnière d'Anthony. En 1979, elle lance la première « Maison Verte ».
En 1980, l'École freudienne est dissoute par Lacan, qui décède en 1981 tout comme le mari de Dolto, Boris. Elle fera ensuite encore paraître quelques ouvrages mais atteinte de fibrose pulmonaire depuis 1984, elle meurt le 25 août 1988.
Françoise Dolto est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine aux côtés de son mari Boris ; cette sépulture est aussi celle de leur fils, le chanteur Carlos, décédé en 2008. Elle a demandé que soit inscrit sur sa pierre tombale : « N'ayez pas peur ! ».
Bibliographie:
1971 - Psychanalyse et pédiatrie
1971 - Le Cas Dominique
1977 - L'Évangile au risque de la psychanalyse
1981 - Au jeu du désir
1982 - Séminaire de psychanalyse d’enfants
1982 - Sexualité féminine
1984 - L'image inconsciente du corps
1985 - Séminaire de psychanalyse d’enfants
1985 - Solitude
1985 - La Cause des enfants
1986 - Enfances
1987 - Libido féminine
1987 - L'Enfant du miroir
1988 - La Cause des adolescents
1988 - Quand les parents se séparent
1989 - L'Échec scolaire
1989 - Autoportrait d'une psychanalyste
1989 - Paroles pour adolescents ou le complexe du homard
1990 - Lorsque l'enfant paraît
1994 - Les Étapes majeures de l'enfance
1994 - Les Chemins de l'éducation
1995 - La Difficulté de vivre
1994 - Tout est langage
1997 - Le sentiment de soi : aux sources de l'image et du corps
1998 - Le Féminin
2003 - La vague et l'océan : séminaire sur les pulsions de mort (1970-1971)
2003 - Lettres de jeunesse : correspondance, 1913-1938
2005 - Une vie de correspondances : 1938-1988
2009 - Une psychanalyste dans la cité. L'aventure de la Maison verte
1971 - Le Cas Dominique
1977 - L'Évangile au risque de la psychanalyse
1981 - Au jeu du désir
1982 - Séminaire de psychanalyse d’enfants
1982 - Sexualité féminine
1984 - L'image inconsciente du corps
1985 - Séminaire de psychanalyse d’enfants
1985 - Solitude
1985 - La Cause des enfants
1986 - Enfances
1987 - Libido féminine
1987 - L'Enfant du miroir
1988 - La Cause des adolescents
1988 - Quand les parents se séparent
1989 - L'Échec scolaire
1989 - Autoportrait d'une psychanalyste
1989 - Paroles pour adolescents ou le complexe du homard
1990 - Lorsque l'enfant paraît
1994 - Les Étapes majeures de l'enfance
1994 - Les Chemins de l'éducation
1995 - La Difficulté de vivre
1994 - Tout est langage
1997 - Le sentiment de soi : aux sources de l'image et du corps
1998 - Le Féminin
2003 - La vague et l'océan : séminaire sur les pulsions de mort (1970-1971)
2003 - Lettres de jeunesse : correspondance, 1913-1938
2005 - Une vie de correspondances : 1938-1988
2009 - Une psychanalyste dans la cité. L'aventure de la Maison verte
Source: Wikipédia
Invité- Invité
Sujets similaires
» [Dolto, Françoise] Tout est langage
» [Dolto, Françoise] Correspondance (tome 1: 1913-1938)
» [Dolto, Françoise & Catherine] Paroles pour adolescents ou le complexe du homard
» BOURDIN, Françoise
» Chandernagor, Françoise
» [Dolto, Françoise] Correspondance (tome 1: 1913-1938)
» [Dolto, Françoise & Catherine] Paroles pour adolescents ou le complexe du homard
» BOURDIN, Françoise
» Chandernagor, Françoise
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum