[Colette] Claudine à l'école
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[Colette] Claudine à l'école
Titre: Claudine à l'école
Auteur: Colette
Édition: La Pléiade
Nombre de pages: 211
Date de parution originelle: 1900
4e de couverture de l'édition poche:
"Ces quatre-là et moi, nous formons cette année la pléiade enviée, désormais au-dessus des "grandes", qui aspirons au brevet élémentaire". Avec Claudine, quinze ans, intelligente, séduisante, très avertie, ses camarades, la flamboyante directrice de l'école et sa jolie adjointe, les deux instituteurs des garçons et quelques autres, nous allons vivre une année scolaire peu banale. Rempli de vie et de sensualité, Claudine à l'école, premier roman de Colette, réunit déjà toutes les qualités qui assureront l'immense succès du grand écrivain.
Mon avis:Colette rencontre adolescente Henry Gauthier-Villars, dit "Willy", éditeur et auteur de romans écrits totalement ou partiellement par des "nègres littéraires". Ils se marient en 1893, Colette a vingt ans. Willy lui suggère d'écrire, et d'écrire sur son enfance. Ainsi voit le jour, en 1900, de Claudine à l'école, premier roman de Colette qui sera signé d'abord du seul nom de Willy, puis -après lutte post mariage-, de leurs deux noms.
Je connaissais cette auteur mais n'avais jamais lu une de ses oeuvres. J'ai voulu commencer par le début, et quel début...
J'ai trouvé le personnage de Claudine attachant et agaçant, sa maturité enfantine désarçonne et Montigny palpite dans l'enceinte de cette école! J'ai adoré les descriptions des personnages, le sens du mot de cette auteur qui nous embarque, qui nous fait vivre l'espace et les gens avec une grâce... L'écriture est à la fois moderne et datée, concise et tempétueuse. Colette s'est inspirée de sa propre vie, de ses véritables souvenirs pour construire les personnages -dont les notes exhaustives de la présente édition tendent à recouper la fiction et le réel-. On sent la jeunesse, la fougue et la liberté d'esprit de cette jeune auteur, et je comprends l'emballement, le ravissement et le rejet, autour de ce livre.
En somme il s'agit pour moi d'un vrai coup de cœur, avec une douceur pétillante d'après lecture, et qui me donne envie de poursuivre la série des Claudine (quatre autres tomes seront écrits sur ce personnage par Colette)! Roman culte et superbement écrit, courez à la régression, (re)vivez avec bonheur les souvenirs d'enfance!
Ma note: 10/10Je connaissais cette auteur mais n'avais jamais lu une de ses oeuvres. J'ai voulu commencer par le début, et quel début...
Ainsi commence ce roman, où l'on suit, présenté sous forme de journal "autobiographique", l'année scolaire de Claudine, jeune fille de quinze ans, au caractère affirmé, à la fois fine d'esprit et truculente. Son père, passionnée de malacologie, n'est pas présent. L'école est une occupation qui sort Claudine de la solitude et de l'ennui. Elle la vit avec ses amies, Anaïs, Marie Belhomme, Luce; sa soeur de lait (soeur de première communion) Claire; son institutrice, Mademoiselle Sergent, et son adjointe, Aimée... Gravite ensuite des personnages secondaires tout aussi attachants et dépeints avec un relief sans faille. Ce roman avait fait scandale lors de sa sortie, et il est vrai qu'un vent de liberté fraîche jaillit de ce roman: la gouaille de Colette, le saphisme et la sensualité évoquée dont sont empreints chacune des pages ne laissent pas indifférent!Je m'appelle Claudine, j'habite Montigny; j'y suis née en 1884; probablement je n'y mourrai pas.
J'ai trouvé le personnage de Claudine attachant et agaçant, sa maturité enfantine désarçonne et Montigny palpite dans l'enceinte de cette école! J'ai adoré les descriptions des personnages, le sens du mot de cette auteur qui nous embarque, qui nous fait vivre l'espace et les gens avec une grâce... L'écriture est à la fois moderne et datée, concise et tempétueuse. Colette s'est inspirée de sa propre vie, de ses véritables souvenirs pour construire les personnages -dont les notes exhaustives de la présente édition tendent à recouper la fiction et le réel-. On sent la jeunesse, la fougue et la liberté d'esprit de cette jeune auteur, et je comprends l'emballement, le ravissement et le rejet, autour de ce livre.
En somme il s'agit pour moi d'un vrai coup de cœur, avec une douceur pétillante d'après lecture, et qui me donne envie de poursuivre la série des Claudine (quatre autres tomes seront écrits sur ce personnage par Colette)! Roman culte et superbement écrit, courez à la régression, (re)vivez avec bonheur les souvenirs d'enfance!
Dernière édition par AnaïsP le Dim 19 Juil 2015 - 7:32, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Colette] Claudine à l'école
Merci pour ton avis. Depuis le temps que je veux lire Colette, je commencerai peut-être par celui-ci
Invité- Invité
Re: [Colette] Claudine à l'école
Je pense que suivre la chronologie de son œuvre peut avoir du sens, Colette se basant sur sa vie et cette dernière ayant connu une véritable évolution tant professionnelle que personnelle.
G. Galienne a fait une superbe émission sur Colette, "Ca ne peut pas faire de mal" sur France Inter, à écouter aussi en parallèle!
G. Galienne a fait une superbe émission sur Colette, "Ca ne peut pas faire de mal" sur France Inter, à écouter aussi en parallèle!
Invité- Invité
Re: [Colette] Claudine à l'école
Merci Anaïs pour ta critique perso je ne commencerais pas par celui ci, car, j'aurai l'impression de lire BM à l’école
louloute- Grand sage du forum
-
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Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Colette] Claudine à l'école
Mon avis :
Il est toujours drôle, intéressant, comme vous voulez, de lire à l’âge adulte un livre que l’on a lu, relu, et re-relu étant enfant. J’aimais beaucoup lire les romans de Colette quand j’étais jeune, j’en ai tellement lu que j’ai un peu délaissé cette autrice à l’âge adulte parce qu’elle ne correspondait plus à ce que j’aimais le plus. Développement de l’esprit critique ? Peut-être.
Comment suis-je retournée vers Colette ? Par le biais du challenge solidaire sur Babelio. Alors, autant retourner aux sources, et lire le tout premier roman de Colette, soi-disant co-écrit avec Willy, son mari. En lisant la première page, je me suis rendue compte qu’il s’agissait d’un texte donné lors du brevet voici pas si longtemps que cela, texte donné comme autobiographique, texte, je m’en aperçois maintenant, particulièrement ardu pour les adolescents et les lecteurs d’aujourd’hui.
Claudine, c’est un peu le personnage de l’ado surdouée, même si l’adolescence n’existait pas proprement dit à cette époque. Si je me replace dans le contexte, elle et ses amies ont la chance d’être encore scolarisées, de préparer un diplôme, puis, peut-être après, de devenir institutrice ou « sous-maitresse ».
L’éducation nationale avait-elle déjà des soucis à l’époque ? En tout cas, l’ancienne directrice est remplacée par une femme plus jeune, protégée par un des hommes politiques du coin, qui n’aime rien tant qu’inspecter l’école, surtout la classe des « grandes ». Si l’on écoute les discours d’aujourd’hui (j’ai quelques noms en tête), on expliquera qu’avoir quinze ans à l’époque, ce n’est pas pareil que maintenant. Lapalissade. Eh oui, à l’époque, à quinze ans, on mariait les filles, on ne leur demandait pas leur avis, ou au contraire on attendait pour les marier, parce qu’il n’était pas question de perdre un salaire (voir La place d’Annie Ernaux). Oui, à l’époque aussi, les hommes pouvait avoir des comportements déplacés envers des jeunes filles, mais unir une toute jeune femme avec un quadragénaire ne dérangeait pas tant que cela – voir le propre mariage de Colette.
Ce sont aussi des histoires en filles, entre jeunes filles, entre jeunes femmes et jeunes filles – on dirait que je déroule un catalogue complet. Est-ce que cela choquait, alors que l’homosexualité, tant masculine que féminine, était assez fréquente dans les milieux littéraires français ? Pas tant que cela. Pas suffisamment pour être censuré, suffisamment pour émoustiller. Il est bon de voir des amours véritables. Même si elles n’ont pas forcément de fin heureuse.
Premier tome des Claudine, premier roman aussi, dans cette Bourgogne loin de Paris, cette Bourgogne où l’héroïne est élevée par un père seul, fille unique et heureuse. Je regrette presque, pour me souvenir de la suite, de ne pas avoir retrouvé après l’ensemble des personnages présents dans ce tome, ou du moins les plus marquantes, comme Anaïs et Marie. Enfants, elles ont grandi ensemble, adultes, elles ont pris des voies différentes.
Il est toujours drôle, intéressant, comme vous voulez, de lire à l’âge adulte un livre que l’on a lu, relu, et re-relu étant enfant. J’aimais beaucoup lire les romans de Colette quand j’étais jeune, j’en ai tellement lu que j’ai un peu délaissé cette autrice à l’âge adulte parce qu’elle ne correspondait plus à ce que j’aimais le plus. Développement de l’esprit critique ? Peut-être.
Comment suis-je retournée vers Colette ? Par le biais du challenge solidaire sur Babelio. Alors, autant retourner aux sources, et lire le tout premier roman de Colette, soi-disant co-écrit avec Willy, son mari. En lisant la première page, je me suis rendue compte qu’il s’agissait d’un texte donné lors du brevet voici pas si longtemps que cela, texte donné comme autobiographique, texte, je m’en aperçois maintenant, particulièrement ardu pour les adolescents et les lecteurs d’aujourd’hui.
Claudine, c’est un peu le personnage de l’ado surdouée, même si l’adolescence n’existait pas proprement dit à cette époque. Si je me replace dans le contexte, elle et ses amies ont la chance d’être encore scolarisées, de préparer un diplôme, puis, peut-être après, de devenir institutrice ou « sous-maitresse ».
L’éducation nationale avait-elle déjà des soucis à l’époque ? En tout cas, l’ancienne directrice est remplacée par une femme plus jeune, protégée par un des hommes politiques du coin, qui n’aime rien tant qu’inspecter l’école, surtout la classe des « grandes ». Si l’on écoute les discours d’aujourd’hui (j’ai quelques noms en tête), on expliquera qu’avoir quinze ans à l’époque, ce n’est pas pareil que maintenant. Lapalissade. Eh oui, à l’époque, à quinze ans, on mariait les filles, on ne leur demandait pas leur avis, ou au contraire on attendait pour les marier, parce qu’il n’était pas question de perdre un salaire (voir La place d’Annie Ernaux). Oui, à l’époque aussi, les hommes pouvait avoir des comportements déplacés envers des jeunes filles, mais unir une toute jeune femme avec un quadragénaire ne dérangeait pas tant que cela – voir le propre mariage de Colette.
Ce sont aussi des histoires en filles, entre jeunes filles, entre jeunes femmes et jeunes filles – on dirait que je déroule un catalogue complet. Est-ce que cela choquait, alors que l’homosexualité, tant masculine que féminine, était assez fréquente dans les milieux littéraires français ? Pas tant que cela. Pas suffisamment pour être censuré, suffisamment pour émoustiller. Il est bon de voir des amours véritables. Même si elles n’ont pas forcément de fin heureuse.
Premier tome des Claudine, premier roman aussi, dans cette Bourgogne loin de Paris, cette Bourgogne où l’héroïne est élevée par un père seul, fille unique et heureuse. Je regrette presque, pour me souvenir de la suite, de ne pas avoir retrouvé après l’ensemble des personnages présents dans ce tome, ou du moins les plus marquantes, comme Anaïs et Marie. Enfants, elles ont grandi ensemble, adultes, elles ont pris des voies différentes.
Sharon- Modérateur
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Re: [Colette] Claudine à l'école
Merci Sharon pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Colette] Claudine à l'école
J'ai lu la série des Claudine, et j'étais bien rentrée dans l'histoire, les personnages... J'ai lu énormément de livres de Colette, et ce qui me frappe, c'est le rapport quasi-charnel qu'elle a avec la nature, sa faculté à courir les bois, les champs, et à restituer ensuite avec les mots les parfums de la nature. J'ai même fait quand j'étais prof de lettres une séquence sur le thème du parfum, inspirée par Colette.
elea2020- Grand sage du forum
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