[Pouchairet, Pierre] La filière afghane
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[Pouchairet, Pierre] La filière afghane
La filière afghane
Auteur : Pierre Pouchairet
Éditions : Jigal (Mai 2015)
Collection: Polar
Nombre de pages : 272
ISBN : 979-10-92016-36-9
Quatrième de couverture
Alors que la France est la cible d’actes terroristes, Gabin, Marie et leurs collègues de la PJ enquêtent sur des dealers qui opèrent dans une cité de Nice. Après l’identification d’un réseau structuré et multicarte, les investigations vont remonter jusqu’en Afghanistan. Là-bas, entre le retrait des forces internationales et la succession d’Hamid Karzai, une page est en train de se tourner dans une ambiance délétère. Et c’est dans un climat de suspicion et de corruption généralisée doublé d’une violence aveugle que le flic niçois va découvrir les liens entre trafic de drogue et terrorisme ! De Nice à Kaboul, du Helmand aux Pyrénées s’engage alors, pour Gabin et son équipe, une traque impitoyable pour éviter le pire…
Mon avis
Une fiction ? Si proche de la réalité........
L'adage dit qu'on ne parle bien que de ce qu'on connaît...
Pierre Pouchairet, ne fait pas exception à la règle.
Dans une vie précédente, il était commandant de la police nationale, chef d'un groupe luttant contre le trafic de stupéfiants, il a également passé plus de quatre ans à Kaboul où il a été témoin de nombreux attentats ...
C'est sans doute pour cela que le contenu de son livre sent le vrai. Pas de fioriture, une réalité (pourtant fictive) froidement « clinique », des faits, des actions coups de poing... On en prend plein les yeux mais plein le cœur également et si les premiers peinent à y croire, le second a mal parce qu'il sait au fond que ce qui est décrit est proche d'un vécu que l'on préfère, le plus souvent, occulter...
Les protagonistes collent à la vie quotidienne, pressés par leurs activités, honnêtes ou malhonnêtes, stressés par les résultats qu'ils doivent fournir que ce soit pour la police ou pour les petites ou grosses « frappes » auprès de leur chef de gang. C'est froid, c'est dur mais ça sonne tellement juste.... L' écriture de l'auteur est nette, sans bavure, percutante. On lit, on ferme les yeux un court instant pour reprendre son souffle et puis on repart espérant des jours meilleurs, une petite lueur d'espoir (le monde est-il si noir??)
Mais Pierre Pouchairet n'est pas là pour faire dans la dentelle, il sait de quoi il parle donc il continue et nous, nous nous recroquevillons dans le canapé.... Rien ne nous sera épargné, nous pénétrons au cœur des événements, décrits d'une main de maître : hawala, attentat, infiltration, trafics en tous genres... Nous partons d'une ville à l'autre, d'un pays à l'autre, suivant Gabin, Marie et les autres de la police judiciaire, et traquant aussi les malfrats... On s'apitoie sur ceux qui sont déjà allés trop loin et dont on voudrait qu'ils s'en sortent (Ahmad et sa mère qui croit encore en lui, parce que l'amour d'une mère est comme ça : fort, inconditionnel, indestructible....)
Ce que j'attends d'un roman, c'est qu'il me surprenne, me bouscule, m'apporte un éclairage sur des faits que je crois appréhender et que peut-être, je connais mal... Avec cet opus, j'ai eu une palette d'émotions, de sensations... Je voulais parfois me voiler la face, mais le style percutant me rattrapait avec une insidieuse pression : « Alors, Cassiopée, tu refuses toujours de voir les choses en face ? On n'est pas dans un monde de bisounours.... » J'ai décidé de laisser l'auteur me parler, m’interpeller, et j'ai lu, acceptant d'ouvrir les yeux, de tendre l'oreille, de regarder ce qui dérange et me disant : « Et maintenant, qu'est ce que je fais ? »
Imprégné d’authenticité, ce roman se lit en prenant le temps, l'écriture s'apprivoise, on avance pas à pas en se disant souvent que le mot « documentaire » aurait pu tout aussi bien coller à cet écrit. L'auteur explique dans les premières pages qu'il a été écrit avant les douloureux événements de Janvier 2015 et qu'il a, de ce fait, hésité à maintenir sa publication.
Renoncer et se taire aurait été dommage tant les propos forts tenus dans cet ouvrage vont « parler » au lecteur....
L'adage dit qu'on ne parle bien que de ce qu'on connaît...
Pierre Pouchairet, ne fait pas exception à la règle.
Dans une vie précédente, il était commandant de la police nationale, chef d'un groupe luttant contre le trafic de stupéfiants, il a également passé plus de quatre ans à Kaboul où il a été témoin de nombreux attentats ...
C'est sans doute pour cela que le contenu de son livre sent le vrai. Pas de fioriture, une réalité (pourtant fictive) froidement « clinique », des faits, des actions coups de poing... On en prend plein les yeux mais plein le cœur également et si les premiers peinent à y croire, le second a mal parce qu'il sait au fond que ce qui est décrit est proche d'un vécu que l'on préfère, le plus souvent, occulter...
Les protagonistes collent à la vie quotidienne, pressés par leurs activités, honnêtes ou malhonnêtes, stressés par les résultats qu'ils doivent fournir que ce soit pour la police ou pour les petites ou grosses « frappes » auprès de leur chef de gang. C'est froid, c'est dur mais ça sonne tellement juste.... L' écriture de l'auteur est nette, sans bavure, percutante. On lit, on ferme les yeux un court instant pour reprendre son souffle et puis on repart espérant des jours meilleurs, une petite lueur d'espoir (le monde est-il si noir??)
Mais Pierre Pouchairet n'est pas là pour faire dans la dentelle, il sait de quoi il parle donc il continue et nous, nous nous recroquevillons dans le canapé.... Rien ne nous sera épargné, nous pénétrons au cœur des événements, décrits d'une main de maître : hawala, attentat, infiltration, trafics en tous genres... Nous partons d'une ville à l'autre, d'un pays à l'autre, suivant Gabin, Marie et les autres de la police judiciaire, et traquant aussi les malfrats... On s'apitoie sur ceux qui sont déjà allés trop loin et dont on voudrait qu'ils s'en sortent (Ahmad et sa mère qui croit encore en lui, parce que l'amour d'une mère est comme ça : fort, inconditionnel, indestructible....)
Ce que j'attends d'un roman, c'est qu'il me surprenne, me bouscule, m'apporte un éclairage sur des faits que je crois appréhender et que peut-être, je connais mal... Avec cet opus, j'ai eu une palette d'émotions, de sensations... Je voulais parfois me voiler la face, mais le style percutant me rattrapait avec une insidieuse pression : « Alors, Cassiopée, tu refuses toujours de voir les choses en face ? On n'est pas dans un monde de bisounours.... » J'ai décidé de laisser l'auteur me parler, m’interpeller, et j'ai lu, acceptant d'ouvrir les yeux, de tendre l'oreille, de regarder ce qui dérange et me disant : « Et maintenant, qu'est ce que je fais ? »
Imprégné d’authenticité, ce roman se lit en prenant le temps, l'écriture s'apprivoise, on avance pas à pas en se disant souvent que le mot « documentaire » aurait pu tout aussi bien coller à cet écrit. L'auteur explique dans les premières pages qu'il a été écrit avant les douloureux événements de Janvier 2015 et qu'il a, de ce fait, hésité à maintenir sa publication.
Renoncer et se taire aurait été dommage tant les propos forts tenus dans cet ouvrage vont « parler » au lecteur....
Cassiopée- Admin
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Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Pouchairet, Pierre] La filière afghane
Ta critique me donne envie, pourtant je ne suis pas une fan de ce genre littéraire
Invité- Invité
Re: [Pouchairet, Pierre] La filière afghane
Lu dans le cadre du partenariat.
Merci Cassiopée pour ta chronique qui résume parfaitement mon ressenti à la lecture de ce livre coup de poing.
Le décor est planté dès les premières pages... Nous sommes à l’Élysée en 2012, et le Président transpire en visionnant une vidéo que la DGSE lui a tout particulièrement apportée. L’exécution de plusieurs prisonniers, loin de Paris, loin de la France, là bas en Afghanistan, l'un des prisonniers est Jean Edmond Lemaître, capitaine émérite, six autres prisonniers l'accompagnent.
Tous seront égorgés aux cris de "Allah Akbar" têtes tranchées avec un couteau à dents de scie....
Puis on revient à mi-février 2014 à l'Ariane, quartier excentré de Nice ou un trafic de drogue intense à lieu, c'est un quartier comme il y en a tant en France, avec ses petits dealers, ses guetteurs, ses revendeurs, tout une faune vivant en marge de la société entre les caves, la prison et quelquefois le départ pour le djihad.
La brigade des stups enquête Gabin, Luc, Sylvain, Marie sont sur les dents, toujours à la recherche d'un indic, et d'une belle prise.
Au fil de l'enquête ils vont comprendre le rôle de l’Imam du coin, comment des gosses sans repères se trouvent embrigadés pour servir d'intermédiaires, pour échapper à l'enfer de la violence, croyant se racheter en partant en guerre contre les "croisés'.
Puisque tout part de l’Afghanistan, Gabin va partir aussi, et là on assiste à la violence d'un pays déchiré, entre talibans, occupants américains, français, fournisseurs d’héroïne (92% de l’héroïne mondiale fournit par l'Afghanistan) et ONG pas toujours très honnêtes, pratiques pour véhiculer drogues et djihadistes. Ajoutons la corruption généralisée, la violence permanente et aveugle.
Un bon suspense, et surtout un attentat dont je ne parlerai pas mais qui m'a tenue en haleine, fait de ce livre un récit qu'on ne lâche pas facilement.
C'est du vécu ça, et Pierre Pouchairet, même si les dates et noms ont été changés, sait de quoi il parle, et il parle vrai, c'est malheureusement ce qui ressort de ce qu'on peut entendre ou lire, commenté par les médias.
Ne nous voilons pas la face, le danger est réel, ce n'est pas une fiction c'est un documentaire, enfin c'est ainsi que je l'ai ressenti.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre document, même si j'ai ressenti beaucoup d'émotion.
Je remercie Partage Lecture et les Editions Jigal de m'avoir permis de le lire.
Merci Cassiopée pour ta chronique qui résume parfaitement mon ressenti à la lecture de ce livre coup de poing.
Le décor est planté dès les premières pages... Nous sommes à l’Élysée en 2012, et le Président transpire en visionnant une vidéo que la DGSE lui a tout particulièrement apportée. L’exécution de plusieurs prisonniers, loin de Paris, loin de la France, là bas en Afghanistan, l'un des prisonniers est Jean Edmond Lemaître, capitaine émérite, six autres prisonniers l'accompagnent.
Tous seront égorgés aux cris de "Allah Akbar" têtes tranchées avec un couteau à dents de scie....
Puis on revient à mi-février 2014 à l'Ariane, quartier excentré de Nice ou un trafic de drogue intense à lieu, c'est un quartier comme il y en a tant en France, avec ses petits dealers, ses guetteurs, ses revendeurs, tout une faune vivant en marge de la société entre les caves, la prison et quelquefois le départ pour le djihad.
La brigade des stups enquête Gabin, Luc, Sylvain, Marie sont sur les dents, toujours à la recherche d'un indic, et d'une belle prise.
Au fil de l'enquête ils vont comprendre le rôle de l’Imam du coin, comment des gosses sans repères se trouvent embrigadés pour servir d'intermédiaires, pour échapper à l'enfer de la violence, croyant se racheter en partant en guerre contre les "croisés'.
Puisque tout part de l’Afghanistan, Gabin va partir aussi, et là on assiste à la violence d'un pays déchiré, entre talibans, occupants américains, français, fournisseurs d’héroïne (92% de l’héroïne mondiale fournit par l'Afghanistan) et ONG pas toujours très honnêtes, pratiques pour véhiculer drogues et djihadistes. Ajoutons la corruption généralisée, la violence permanente et aveugle.
Un bon suspense, et surtout un attentat dont je ne parlerai pas mais qui m'a tenue en haleine, fait de ce livre un récit qu'on ne lâche pas facilement.
C'est du vécu ça, et Pierre Pouchairet, même si les dates et noms ont été changés, sait de quoi il parle, et il parle vrai, c'est malheureusement ce qui ressort de ce qu'on peut entendre ou lire, commenté par les médias.
Ne nous voilons pas la face, le danger est réel, ce n'est pas une fiction c'est un documentaire, enfin c'est ainsi que je l'ai ressenti.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre document, même si j'ai ressenti beaucoup d'émotion.
Je remercie Partage Lecture et les Editions Jigal de m'avoir permis de le lire.
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Re: [Pouchairet, Pierre] La filière afghane
Merci pour vos belles chroniques pour ce livre qui me tentent, je prends note
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Pouchairet, Pierre] La filière afghane
Comment un tel livre a-t-il pu arriver dans ma PàL?
Vous ne le savez peut-être pas encore mais je n'aime pas les livres traitant des faits réels et de notre actualité. Je suis une sorte de fille peureuse et angoissée sur l'avenir, alors tout ce qui ramène à notre réalité, à la guerre, au terrorisme, je passe mon tour en général.
J'ai lu deux livres sur la guerre en Irak en novembre 2014 et je dois avouer que j'ai galéré à les lire, tellement le sujet est sensible à mes yeux. Découvrir la réalité du terrain, l'horreur de la guerre, les mentalités de ces terroristes... Bref, c'est le genre de livre qui me plonge dans une angoisse réelle...
Et pourtant, voilà que je lis "La filière afghane". Livre qui traîne dans ma PàL depuis quelques semaines et qui y est arrivé grâce à une copine. C'est un membre de sa famille qui l'a écrit et je m'étais montrée intéressée pour le lire. Et comme je n'ai qu'une seule parole, je me suis plongée dans ce trafic de drogues!
Certes ce livre est un polar mais largement inspiré de faits réels. Et je dois l'avouer... Ca a été une belle surprise
Qu'est-ce qui m'a fait aimé ce livre?
Quand j'ai commencé ce livre, je m'attendais à mettre beaucoup de temps à le lire, à lutter pour avancer et j'avais peur, j'avoue, que cela ne mette un frein à mon élan livresque du début d'année... (Oui d'accord, c'est bête, mais c'est comme ça...).
Et bien toutes ces pensées étaient futiles car j'ai beaucoup apprécié ce livre!!
J'ai trouvé le style d'écriture de l'auteur très fluide, très agréable et de ce fait, rien n'était lourd dans la lecture. Il a quelque chose (que je n'ai pas réussi à définir, pardonnez-moi!!) qui rend ce récit appréciable et déjoue les horreurs décrites. J'ai vraiment apprécié cette plume et cela a beaucoup joué sur mon appréciation de ce livre.
Les personnages suivis sont aussi très attachants finalement et donnent envie de savoir comment ils vont évoluer et où leur enquête va les mener. J'ai surtout apprécié Marie et Gabin, les autres étant de toute façon plus effacés et je n'ai pas retenu les noms (oui j'ai toujours eu un problème avec les noms!).
Gabin, qui est finalement le personnage principal, va faire face à une situation dingue où une enquête sur un trafic de drogues se transforme en enquête sur le terrorisme. C'est un homme avec un sacré caractère, que pas grand chose ne semble effrayer (enfin un peu quand même...) et qui sait de quoi il parle. C'est le genre de flic qu'on aime, un peu bourru mais hyper attachant, très attaché à ses hommes et qui est prêt à se sacrifier pour le bien de la nation. Enfin c'est de cette façon que je l'ai vu.
La plume de l'auteur et les personnages ont fait que j'ai apprécié ce livre... L'histoire, quant à elle, ne m'a pas plus emballée que ça...
Qu'en est-il de l'histoire?
Bon, bien que globalement j'ai apprécié le livre, je dois avouer que l'histoire n'a pas eu ma préférence, notamment parce qu'on touche à tout ce qui m'angoisse...
J'étais une adepte des reportages à la télévision sur les trafics de drogues, les missions de la police, le banditisme, etc... Mais cela m'est passé parce qu'à chaque fois c'est toujours plus... Et puis même sur de simples trafics de drogue, il y a des règlements de compte et des gens meurent... Et ça, ma sensibilité ne parvient plus à s'y faire (plus je vieillis, plus je deviens sensible...).
Du coup, forcément, être plongée dans une enquête sur le trafic de drogues, suivre le point de vue des flics mais également des malfrats (oui ça fait vieillot, mais j'aime bien ce mot!!) et bien, ça a été compliqué!! Suivre l'horreur en direct, assister à des scènes d'une violence rare, qu'elle soit physique ou mentale, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé... Les chefs des organisations du trafic sont vraiment des gens sans coeur... Ca va faire peut être niais ce que je vais dire mais je ne comprends pas comment les gens peuvent être "méchants", comment arrive-t-on dans sa tête a être prêt à tuer et à passer à l'acte? C'est vraiment quelque chose que je ne comprends pas et c'est sûrement pourquoi j'ai du mal avec ce genre de livres, trop réels...
Bref, malgré que je sois une pauvre petite chose facilement impressionnable, l'histoire m'a tout de même intéressée et j'avais hâte d'avoir le dénouement et de comprendre où l'auteur allait nous mener. J'étais surtout intriguée de la fin... Parce qu'y a-t-il vraiment une fin dans ce genre d'histoire?
J'ai bien aimé les passages en Afghanistan, surtout pour les scènes de la vie quotidienne... Même si cela est très dur et qu'il est plus facile de fermer les yeux, prendre conscience de ce qui se passe là-bas reste très intéressant.
Pour conclure?
Finalement, ce livre, comme d'autres dans ce genre là, dérange parce qu'ils parlent de la réalité, de la vraie vie et de tout ce qu'on aimerait pouvoir oublier, ignorer (enfin moi personnellement). Parce que s'y attacher, s'y intéresser, rend tout cela très inquiétant car c'est notre réalité. Nous l'avons bien vu avec les récents évènements en France... Tout le monde peut être touché et ça fait peur.
Alors fermer les yeux et imaginer le monde meilleur, ça permet de garder un peu d'optimisme et d'espoir en l'avenir
Mais je ne regrette pas de l'avoir lu!! Ca fait du bien de temps en temps d'ouvrir les yeux!!!
Ce livre me fait penser à la chanson de Blacko et Soprano "Ferme les yeux et imagine-toi". C'est tout à fait ce qu'ils décrivent: on préfère fermer les yeux et se plaindre, parce que c'est plus simple, alors qu'ailleurs se passent des horreurs...
Vous ne le savez peut-être pas encore mais je n'aime pas les livres traitant des faits réels et de notre actualité. Je suis une sorte de fille peureuse et angoissée sur l'avenir, alors tout ce qui ramène à notre réalité, à la guerre, au terrorisme, je passe mon tour en général.
J'ai lu deux livres sur la guerre en Irak en novembre 2014 et je dois avouer que j'ai galéré à les lire, tellement le sujet est sensible à mes yeux. Découvrir la réalité du terrain, l'horreur de la guerre, les mentalités de ces terroristes... Bref, c'est le genre de livre qui me plonge dans une angoisse réelle...
Et pourtant, voilà que je lis "La filière afghane". Livre qui traîne dans ma PàL depuis quelques semaines et qui y est arrivé grâce à une copine. C'est un membre de sa famille qui l'a écrit et je m'étais montrée intéressée pour le lire. Et comme je n'ai qu'une seule parole, je me suis plongée dans ce trafic de drogues!
Certes ce livre est un polar mais largement inspiré de faits réels. Et je dois l'avouer... Ca a été une belle surprise
Qu'est-ce qui m'a fait aimé ce livre?
Quand j'ai commencé ce livre, je m'attendais à mettre beaucoup de temps à le lire, à lutter pour avancer et j'avais peur, j'avoue, que cela ne mette un frein à mon élan livresque du début d'année... (Oui d'accord, c'est bête, mais c'est comme ça...).
Et bien toutes ces pensées étaient futiles car j'ai beaucoup apprécié ce livre!!
J'ai trouvé le style d'écriture de l'auteur très fluide, très agréable et de ce fait, rien n'était lourd dans la lecture. Il a quelque chose (que je n'ai pas réussi à définir, pardonnez-moi!!) qui rend ce récit appréciable et déjoue les horreurs décrites. J'ai vraiment apprécié cette plume et cela a beaucoup joué sur mon appréciation de ce livre.
Les personnages suivis sont aussi très attachants finalement et donnent envie de savoir comment ils vont évoluer et où leur enquête va les mener. J'ai surtout apprécié Marie et Gabin, les autres étant de toute façon plus effacés et je n'ai pas retenu les noms (oui j'ai toujours eu un problème avec les noms!).
Gabin, qui est finalement le personnage principal, va faire face à une situation dingue où une enquête sur un trafic de drogues se transforme en enquête sur le terrorisme. C'est un homme avec un sacré caractère, que pas grand chose ne semble effrayer (enfin un peu quand même...) et qui sait de quoi il parle. C'est le genre de flic qu'on aime, un peu bourru mais hyper attachant, très attaché à ses hommes et qui est prêt à se sacrifier pour le bien de la nation. Enfin c'est de cette façon que je l'ai vu.
La plume de l'auteur et les personnages ont fait que j'ai apprécié ce livre... L'histoire, quant à elle, ne m'a pas plus emballée que ça...
Qu'en est-il de l'histoire?
Bon, bien que globalement j'ai apprécié le livre, je dois avouer que l'histoire n'a pas eu ma préférence, notamment parce qu'on touche à tout ce qui m'angoisse...
J'étais une adepte des reportages à la télévision sur les trafics de drogues, les missions de la police, le banditisme, etc... Mais cela m'est passé parce qu'à chaque fois c'est toujours plus... Et puis même sur de simples trafics de drogue, il y a des règlements de compte et des gens meurent... Et ça, ma sensibilité ne parvient plus à s'y faire (plus je vieillis, plus je deviens sensible...).
Du coup, forcément, être plongée dans une enquête sur le trafic de drogues, suivre le point de vue des flics mais également des malfrats (oui ça fait vieillot, mais j'aime bien ce mot!!) et bien, ça a été compliqué!! Suivre l'horreur en direct, assister à des scènes d'une violence rare, qu'elle soit physique ou mentale, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé... Les chefs des organisations du trafic sont vraiment des gens sans coeur... Ca va faire peut être niais ce que je vais dire mais je ne comprends pas comment les gens peuvent être "méchants", comment arrive-t-on dans sa tête a être prêt à tuer et à passer à l'acte? C'est vraiment quelque chose que je ne comprends pas et c'est sûrement pourquoi j'ai du mal avec ce genre de livres, trop réels...
Bref, malgré que je sois une pauvre petite chose facilement impressionnable, l'histoire m'a tout de même intéressée et j'avais hâte d'avoir le dénouement et de comprendre où l'auteur allait nous mener. J'étais surtout intriguée de la fin... Parce qu'y a-t-il vraiment une fin dans ce genre d'histoire?
J'ai bien aimé les passages en Afghanistan, surtout pour les scènes de la vie quotidienne... Même si cela est très dur et qu'il est plus facile de fermer les yeux, prendre conscience de ce qui se passe là-bas reste très intéressant.
Pour conclure?
Finalement, ce livre, comme d'autres dans ce genre là, dérange parce qu'ils parlent de la réalité, de la vraie vie et de tout ce qu'on aimerait pouvoir oublier, ignorer (enfin moi personnellement). Parce que s'y attacher, s'y intéresser, rend tout cela très inquiétant car c'est notre réalité. Nous l'avons bien vu avec les récents évènements en France... Tout le monde peut être touché et ça fait peur.
Alors fermer les yeux et imaginer le monde meilleur, ça permet de garder un peu d'optimisme et d'espoir en l'avenir
Mais je ne regrette pas de l'avoir lu!! Ca fait du bien de temps en temps d'ouvrir les yeux!!!
Ce livre me fait penser à la chanson de Blacko et Soprano "Ferme les yeux et imagine-toi". C'est tout à fait ce qu'ils décrivent: on préfère fermer les yeux et se plaindre, parce que c'est plus simple, alors qu'ailleurs se passent des horreurs...
Ca n’arrive qu’aux autres on n’réalise pas tant que ca ne nous touche pas
On sait très bien c’qui s’passe ailleurs mais on ose se plaindre
Relativise ferme les yeux imagine-toi
Tu verras comme ta vie est belle
On sait très bien c’qui s’passe ailleurs mais on ose se plaindre
Relativise ferme les yeux imagine-toi
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