[Sapienza, Goliarda] L'art de la joie
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Nisa
Algue
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Votre opinion sur L'art de la joie
[Sapienza, Goliarda] L'art de la joie
Éditions le Tripode
640 pages
978-2-37055-044-6
Présentation de l'éditeur
Le livre
« Le vent de ses yeux m’emporte vers lui, et même si mon corps immobile résiste, ma main se retourne pour rencontrer sa paume. Dans le cercle de lumière la vie de ma main se perd dans la sienne et je ferme les yeux. Il me soulève de terre, et dans des gestes connus l’enchantement de mes sens ressuscite, réveillant à la joie mes nerfs et mes veines. Je ne m’étais pas trompée, la Mort me surveille à distance, mais juste pour me mettre à l’épreuve. Il faut que j’accepte le danger, si seul ce danger a le pouvoir de rendre vie à mes sens, mais avec calme, sans tremblements d’enfance. »
Dix ans après sa première parution en France, dans une traduction entièrement revue et conforme à l’édition italienne, la nouvelle édition du chef-d’œuvre de Goliarda Sapienza.
L’auteur
Goliarda Sapienza (1924-1996) est née à Catane dans une famille socialiste anarchiste. Son père, avocat syndicaliste, fut l’animateur du socialisme sicilien jusqu’à l’avènement du fascisme. Sa mère, Maria Giudice, figure historique de la gauche italienne, dirigea un temps le journal Il grido del popolo (Le Cri du peuple).
Tenue à l’écart des écoles, Goliarda reçoit pendant son enfance une éducation originale, qui lui donne très tôt accès aux grands textes philosophiques, littéraires et révolutionnaires, mais aussi à la vie populaire de sa ville natale. Durant la guerre, à seize ans, elle obtient une bourse d’étude et entre à l’Académie d’art dramatique de Rome. C’est le début d’une vie tumultueuse. Elle connaît d’abord le succès au théâtre avant de tout abandonner pour se consacrer à l’écriture. S’ensuivent des décennies de recherches, de doutes, d’amours intenses. Mais son œuvre complexe et flamboyante laisse les éditeurs italiens perplexes et c’est dans l’anonymat que Goliarda Sapienza meurt en 1996. Elle ne trouve la reconnaissance qu’après sa mort, avec le succès en 2005 de la traduction en France du roman L’Art de la joie. Les éditions Le Tripode entreprennent désormais la publication de ses œuvres complètes.
Mon avis
A vrai dire cela fait déjà plus d’une semaine que j’ai refermé L’art de la joie. Si j’ai tant tardé à en écrire la critique, c’est que je la voulais à la mesure de l’impression que m’a laissée cette lecture, et la tâche est ardue.
L’héroïne naît pauvre et paysanne, et ne tarde pas à quitter la maison de son enfance au détour d’une scène atroce, si pénible rien que pour nous, lecteurs, qu’on a du mal à imaginer comment cette petite fille peut y survivre. Surtout ne vous arrêtez pas si le chapitre vous soulève le coeur, il n’est pas représentatif de la suite.
Car il n’y a pas un gramme de misérabilisme dans L’art de la joie, bien au contraire. Toute seule et démunie que soit son personnage principal, ce n’est jamais de sa survie qu’il est question, mais de sa vie, d’une soif de vivre grande à en déplacer les volcans.
Dans l’Italie du début du XX° siècle, la jeune Modesta - quel prénom ! - recueillie par des religieuses découvre assez vite qu’elle ne croit pas en Dieu. Fine observatrice, elle comprend également qu’il n’est pas question de faire étalage de son incrédulité. Tout en cultivant l’apparence d’une jeune fille discrète et irréprochable, elle profite intelligemment de toutes les occasions pour lire - y compris, sacrilège, des ouvrages communistes - et gagner en indépendance. Tous les tabous de la société de l’époque sont passés au crible de son esprit frondeur et rationnel. Modesta rejette l’idée que la femme est inférieure à l’homme, aime passionnément hommes et femmes sans se sentir le moins du monde coupable. Telle une Merteuil moderne, elle excelle à préserver son rang dans une société conservatrice tout en agissant chez elle selon les principes libertaires qui sont les siens. La ressemblance s’arrête là : tandis que la marquise des Liaisons Dangereuses cherche surtout à assouvir des projets amoureux et personnels (même si je me plais toujours à lui prêter des revendications féministes), Modesta a clairement une ambition politique. Elle s’emploie à bâtir, avec l’aide de ses proches, un monde meilleur, en accord avec ses valeurs et sa vision du monde. Elle s’oppose en cela à la religion, mais surtout fait face au fascisme et à la guerre. Au-delà des intrigues familiales, ce livre est également une formidable fresque qui montre la Sicile traversant un XX° siècle riche en espoirs et en désillusions.
Vous l’aurez compris, j’ai été séduite corps et âme par Modesta, dont l’existence est une leçon de liberté et de courage, ainsi que par ses compagnons de fête et de lutte. Incontestablement, ce fut un coup de cœur !
Dernière édition par Nisa le Lun 28 Sep 2015 - 21:11, édité 2 fois (Raison : Mise aux normes du sondage)
Re: [Sapienza, Goliarda] L'art de la joie
J'ai modifié le sondage car il manquait le "apprécié", en même temps, il y a du avoir un vote car j'en vois deux. Comme j'ai décalé les choix, merci à la personne qui a voté "pas du tout apprécié" de vérifier si c'est bien le vote désiré
J'ai activé l'annulation du vote.
J'ai activé l'annulation du vote.
Re: [Sapienza, Goliarda] L'art de la joie
Oups, j'oublie tout le temps le "apprécié", je vais essayer de me concentrer la prochaine fois, pardon !
Et si le vote "pas apprécié du tout" n'est pas une erreur, et bien il va y avoir un peu de débat :-)
Et si le vote "pas apprécié du tout" n'est pas une erreur, et bien il va y avoir un peu de débat :-)
Re: [Sapienza, Goliarda] L'art de la joie
Ce n'est pas grave Algue, tu n'es pas la seule.
N'hésite pas à t'aider de ce sujet, il suffit de faire un copier-coller des options de sondage, c'est ce que je fais à chaque nouvelle critique
N'hésite pas à t'aider de ce sujet, il suffit de faire un copier-coller des options de sondage, c'est ce que je fais à chaque nouvelle critique
Re: [Sapienza, Goliarda] L'art de la joie
merci Algue pour cette présentation
Pinky- Grand sage du forum
-
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Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
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Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
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Re: [Sapienza, Goliarda] L'art de la joie
A regarder aussi: ici
Cassiopée- Admin
-
Nombre de messages : 16858
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Sapienza, Goliarda] L'art de la joie
Cassiopée a écrit:A regarder aussi: ici
En effet Cassiopée, j'ai lu ta critique et je compte bien me mettre en quête de ce témoignage qui a l'air passionnant !
Re: [Sapienza, Goliarda] L'art de la joie
Celui là, ça me plairait bien de le lire !
Hortensia- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 1611
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Localisation : La Lothlórien
Emploi/loisirs : Lecture, voyage et sieste.
Genre littéraire préféré : Tout ! ( sauf la poésie )
Date d'inscription : 08/01/2012
Re: [Sapienza, Goliarda] L'art de la joie
Voilà j'ai revoté. En fait c'était "pas terminé" car je n'ai pas réussi à entrer dans le récit...
Véronique M.- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 1701
Age : 55
Localisation : 04
Emploi/loisirs : prof d'écoles/ lecture randonnée jeux de société, puzzles
Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
Date d'inscription : 12/02/2010
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