[Sapienza, Goliarda] Rendez-vous à Positano

Éditions Le Tripode
2370551194
280 pages

Présentation de l'éditeur

« Au début de l’été 58, dix ans exactement après notre première rencontre et trois après la fameuse nuit ivre de confessions, de silences et de parfums, je reçus une carte postale géante de New York avec une vue nocturne de Manhattan (entre nous s’était instauré un championnat de ‘‘mauvais goût’’, qui consistait à dénicher ce qu’il y avait de pire, dans l’ancien comme dans le moderne, dans ce moyen de communication), où la petite écriture précise, un peu ostentatoirement démodée, de cette snob d’Erica, annonçait : ‘‘ Je t’attends en juillet à Positano, je suis heureuse ! Et je désire te faire connaître la cause de ce bonheur. Je me sens miraculée. Considère-moi comme une miraculée !’’ »

Rendez-vous à Positano est un roman d’amour, un texte dédié à une femme et un lieu. Dans l’après-guerre, Goliarda Sapienza découvre un modeste village hors du temps, niché tout près de Naples : Positano. Elle y fait la connaissance d’Erica, une jeune femme qui allait devenir pendant près d'une vingtaine d'années une sœur d’âme. Longtemps après la disparition de son amie, en 1985, l’écrivaine décide de revenir sur cette histoire pour sauver de l’oubli ce qui fut balayé par le destin.


Mon avis

Voilà de quoi réconcilier avec la région de Naples les lecteurs d'Elena Ferrante, qui n'en ont exploré que les quartiers sordides. Le village de Positano n'est pas le cadre du roman, il en est l'un des acteurs. Ses falaises forment un écrin pour criques et maisons secrètes, et le village en lui-même, mal desservi par la route, semble un joyau qui scintille au bord de la mer. La société qui le peuple mêle artisans et vieilles dames excentriques, obéit à des règles propres à cet endroit hors du temps. Et l'on dirait que le village tout entier orchestre la rencontre entre Goliarda, la narratrice, et Erica, "la princesse".

Au début du récit, le lecteur est comme Goliarda ébloui de soleil et de beauté, intimidé par Erica, une apparition quasi divine, si évanescente et parfaite qu'on ne parvient même pas à s'attacher à elle. A mesure que la narratrice s'enhardit à la fréquenter, on commence à percevoir son humanité et on se retrouve vite à boire ses paroles avec la même avidité que Goliarda.

J'ai trouvé ce texte beau et émouvant, je vous le recommande !

Rien que pour retrouver la douceur de Positano que j'ai pu visiter il y a 3 ans en longeant la côte amalfitaine je me note cet ouvrage, merci Algue pour ta critique