[Alcoba, Laura] Le bleu des abeilles
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[Alcoba, Laura] Le bleu des abeilles
[Alcoba, Laura] Le bleu des abeilles
Le bleu des abeilles
Laura Alcoba
Editions Gallimard
128 pages
Août 2013
ISBN : 9782070142149
4ème de couverture :
La narratrice a une dizaine d’années lorsqu’elle parvient à quitter l’Argentine pour rejoindre sa mère, opposante à la dictature réfugiée en France. Son père est en prison à La Plata. Elle s’attend à découvrir Paris, la tour Eiffel et les quais de Seine qui égayaient ses cours de français. Mais Le Blanc-Mesnil, où elle atterrit, ressemble assez peu à l’image qu’elle s’était faite de son pays d’accueil.
Comme dans son premier livre, Manèges, Laura Alcoba décrit une réalité très dure avec le regard et la voix d’une enfant éblouie. La vie d’écolière, la découverte de la neige, la correspondance avec le père emprisonné, l’existence quotidienne dans la banlieue, l’apprentissage émerveillé de la langue française forment une chronique acidulée, joyeuse, profondément touchante.
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J’ai eu le plaisir de rencontrer Laura Alcoba au « Salon des dames » de Nevers. J’ai trouvé une personne charmante, souriante qui m’a gentiment dédicacé « Manèges » que j’ai voulu lire avant celui-ci pour suivre l’ordre chronologique.
Dans cet opus, la narratrice arrive en France, retrouver sa mère. En vue de cet exil, la petite fille a suivi des cours de français. Elle rêvait Paris et se retrouve en banlieue. Elle rêvait d’un tête-à-tête avec sa mère et la voici avec une colocataire en plus. Elle pensait maîtriser peu près le français, la voici en face de difficultés.
La voici mise dans le bain. Inscrite à l’école de la république, elle découvre la vie d’immigrée, qui n’est pas une sinécure ; accent, langage, cohabitation, la crainte de la différence, la peur d’être montrée du doigt. Par ailleurs, c’est une plongée dans les années 70 avec ce fameux papier peint « pop’art » qui tapisse les murs de l’appartement, les débats télévisés avec Georges Marchais, les meubles et bibelots suédois…
J’ai beaucoup aimé le passage concernant le e muet. Chose évidente pour nous, mais qui, pour Laura relève du mystère « une voyelle qui est là et qui se tait, ça alors ! ». Il y a « Magnolia for ever » et la tristesse de Nadine lorsqu’elle a compris que Laura est arrivée après la mort de son idole «Ses yeux semblaient une nouvelle fois humides, mais ce qui a rendait triste désormais, c’est que j’aie pu rater cette époque-là, le temps où Claude François était de ce monde. Que je sois venue après, trop tard. »
L’intégration prend des chemins de traverse ou, ici, de montagne. Imaginez Laura goûtant pour la première fois du Reblochon. Un très bon moment que je visualisais en souriant.
Avec une écriture très légère, pleine de pudeur, de délicatesse et d’humour Laura Alcoba parle de l’exil et de ses difficultés, et tout est dit. Ne nous y trompons pas, il y a toujours, en arrière-fond, l’absence du père, le lien qui les unit grâce aux lettres qu’ils s’écrivent, la prison, la difficulté de lui envoyer cette 5ème photo, qu’il voudrait punaiser sur le mur de sa cellule. La construction du livre permet une lecture ludique. Chaque chapitre est comme une saynète, un épisode du film de la vie de Laura.
Un livre aussi délicat que son auteur
Dernière édition par Nisa le Jeu 5 Nov 2015 - 23:48, édité 2 fois (Raison : Correction sondage, suppression image non hébergée (Cassiopée) + ajout image hébergée (Nisa))
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