[Ilyina-Laylle, Olga & Jan, Michel] Un long printemps d'exil
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[Ilyina-Laylle, Olga - Jan, Michel] Un long printemps d'exil
[Ilyina-Laylle, Olga & Jan, Michel] Un long printemps d'exil
[Ilyina-Laylle, Olga - Jan, Michel]
Un long printemps d’exil
De Petrograd à Saïgon, 1917-1946
Points/Aventure Juin 2015
ISBN 978 2 7578 5264 4
328 pages
Quatrième de couverture
Olga Ilyina est née à Petrograd en 1917, à la veille de la révolution de Février. Appartenant à la noblesse, sa famille doit fuir la Russie ; elle traverse la Sibérie au milieu des combats, jusqu’en Mandchourie. Olga grandit à Harbin dans la nostalgie d’une Russie qui n’existe plus. Tandis que les conflits s’étendent à tous les pays d’Asie, elle part vers d’autres lieux d’exil, à Pékin puis Shanghai. Ayant pu rejoindre l’Indochine, elle croit y trouver le bonheur et un havre de paix : elle rencontrera son destin.
Michel Jan, ancien officier supérieur, sinologue, spécialiste des questions géopolitiques de l’Extrême-Orient, connaît bien les pays traversés par Olga pour y avoir longtemps vécu. Au cours de nombreux entretiens, elle lui a confié ses souvenirs. À travers le parcours d’Olga, nous découvrons l’émigration russe en Asie, la vie des Occidentaux dans la Chine des années 1930, l’Indochine pendant la Seconde Guerre mondiale…
Mon avis
C’est avec beaucoup de détails qu’Olga nous livre ce récit d’une partie de sa vie, née en 1917, la veille de la Révolution, dans une famille de noblesse russe. Elle nous livre la vie et le passé des personnes de sa famille, ses parents poussés par la guerre civile durent s’enfuir pour échapper aux attaques des Rouges et aux exécutions, ils traversèrent la Sibérie pour atteindre Harbin en Mandchourie en 1920. Sa mère très érudite et les poètes lui font hommage du genre littéraire le plus couramment pratiqué, la poésie. C’est à Olga que Michel Jan prête la voix pour narrer son vécu pendant ses vingt-neuf ans d’errance, ses nombreuses années d’épreuves traversées avec un courage extraordinaire, elle fera tout de même des rencontres amicales, des familles solidaires, un moment de pur bonheur lorsqu’après un bal blanc, elle fait du canotage avec des amis sur le fleuve à une heure assez avancée, ou assise sagement, elle entend le bruit des rames entamant à peine le silence, se réjouissant de cette escapade, simplement impressionnée par le reflet de la lune dans un miroitement aquatique. Oui c’est un court moment de bonheur pour elle mais bientôt suivi d’une tristesse proche de l’angoisse. Je terminerai lors par le départ d’Olga de l’Indochine emportant avec elle , le souvenir de paysages et de superbes moments, de brèves périodes de bonheur, mais aussi de deuils et de terribles tragédies, au point qu’elle compte bien ne plus revenir dans ce pays. En bref, je dirai que ce récit m’a paru bien long malgré ce témoignage émouvant, les épreuves surmontées avec beaucoup de volonté et de détermination, c’est un beau portrait de femme et de son incroyable destin. J’ai apprécié parce que j’ai découvert dans ce livre des faits que j’ignorais.
Un tout grand merci à PartageLecture et aux Editions Points pour cette belle lecture
Un long printemps d’exil
De Petrograd à Saïgon, 1917-1946
Points/Aventure Juin 2015
ISBN 978 2 7578 5264 4
328 pages
Quatrième de couverture
Olga Ilyina est née à Petrograd en 1917, à la veille de la révolution de Février. Appartenant à la noblesse, sa famille doit fuir la Russie ; elle traverse la Sibérie au milieu des combats, jusqu’en Mandchourie. Olga grandit à Harbin dans la nostalgie d’une Russie qui n’existe plus. Tandis que les conflits s’étendent à tous les pays d’Asie, elle part vers d’autres lieux d’exil, à Pékin puis Shanghai. Ayant pu rejoindre l’Indochine, elle croit y trouver le bonheur et un havre de paix : elle rencontrera son destin.
Michel Jan, ancien officier supérieur, sinologue, spécialiste des questions géopolitiques de l’Extrême-Orient, connaît bien les pays traversés par Olga pour y avoir longtemps vécu. Au cours de nombreux entretiens, elle lui a confié ses souvenirs. À travers le parcours d’Olga, nous découvrons l’émigration russe en Asie, la vie des Occidentaux dans la Chine des années 1930, l’Indochine pendant la Seconde Guerre mondiale…
Mon avis
C’est avec beaucoup de détails qu’Olga nous livre ce récit d’une partie de sa vie, née en 1917, la veille de la Révolution, dans une famille de noblesse russe. Elle nous livre la vie et le passé des personnes de sa famille, ses parents poussés par la guerre civile durent s’enfuir pour échapper aux attaques des Rouges et aux exécutions, ils traversèrent la Sibérie pour atteindre Harbin en Mandchourie en 1920. Sa mère très érudite et les poètes lui font hommage du genre littéraire le plus couramment pratiqué, la poésie. C’est à Olga que Michel Jan prête la voix pour narrer son vécu pendant ses vingt-neuf ans d’errance, ses nombreuses années d’épreuves traversées avec un courage extraordinaire, elle fera tout de même des rencontres amicales, des familles solidaires, un moment de pur bonheur lorsqu’après un bal blanc, elle fait du canotage avec des amis sur le fleuve à une heure assez avancée, ou assise sagement, elle entend le bruit des rames entamant à peine le silence, se réjouissant de cette escapade, simplement impressionnée par le reflet de la lune dans un miroitement aquatique. Oui c’est un court moment de bonheur pour elle mais bientôt suivi d’une tristesse proche de l’angoisse. Je terminerai lors par le départ d’Olga de l’Indochine emportant avec elle , le souvenir de paysages et de superbes moments, de brèves périodes de bonheur, mais aussi de deuils et de terribles tragédies, au point qu’elle compte bien ne plus revenir dans ce pays. En bref, je dirai que ce récit m’a paru bien long malgré ce témoignage émouvant, les épreuves surmontées avec beaucoup de volonté et de détermination, c’est un beau portrait de femme et de son incroyable destin. J’ai apprécié parce que j’ai découvert dans ce livre des faits que j’ignorais.
Un tout grand merci à PartageLecture et aux Editions Points pour cette belle lecture
lalyre- Grand sage du forum
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Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Ilyina-Laylle, Olga & Jan, Michel] Un long printemps d'exil
Un grand merci à Partage Lecture et aux éditions Points pour m'avoir offert ce livre.
Le premier mot qui me vient à l'esprit après cette lecture est "intéressant". C'est une lecture qui m'a intéressée mais pas vraiment touchée. J'ai lu ce texte davantage comme un documentaire que comme une biographie. Pourtant, et c'est dommage, je n'ai pas appris grand chose. J'ai juste traversé l'Asie d'avant guerre en compagnie d'Olga. Mais j'ai l'impression de ne pas avoir vu et découvert les pays qu'elle a traversés. Je n'ai pas été touchée par les personnages. J'attendais tellement plus de cet ouvrage !
Les personnages, pour commencer, il y en a beaucoup trop. A tel point que certains ne font que passer : un paragraphe leur est dédié et hop, ils disparaissent. Ils sont tellement nombreux que je les ai confondus, et je n'ai pas eu le temps de faire leur connaissance. Même Olga reste lointaine, comme inaccessible. Quelle jeune fille étrange, exilée à la recherche de ses racines, peut-être ; elle part de plus en plus loin sans trouver ce qu'elle recherche. Mais le sait-elle seulement ? J'ai le sentiment qu'elle voudrait être entourée à nouveau des privilégiés, de l'élite culturelle et intellectuelle que fréquentaient ses parents en Russie. C'est un but qui m'est trop étranger et je n'ai pas pu m'attacher à elle.
Pourtant, le tracé de son voyage sur la carte, en fin d'ouvrage m'a réellement impressionnée. Quelle fuite en avant ! En train, en bateau, elle a traversé des continents immenses et sauvages, les guerres et les révolutions, souvent seule. Sans aucun doute, c'est une femme forte, et pour cela, je l'ai admirée.
J'ai regretté par contre de ne pas en savoir plus sur les villes dans lesquelles elle a vécu, les gens qu'elle a rencontrés, le mode de vie des autochtones, l'Histoire de la Chine et de l'Indochine. Elle abandonne la Chine quand la menace japonaise se fait trop forte, mais que se passe-t-il après ? Sa mère et sa soeur y restent, pourtant. Qu'advient-il d'elles ? Idem pour l'Indochine. J'aurais aimé en savoir plus à travers elle sur le contexte historique, les révolutions chinoise et vietnamienne. Qu'a-t-elle pensé de ces évènements, comment les a-t-elle ressentis ? Aucune idée, en fait, ou alors très vague.
J'ai donc été intéressée par cette lecture, mais également frustrée. Peut-être, en fait, ce texte devrait-il être plus long... Lalyre, tu as trouvé ce livre trop long, mais peut-être est-il trop court ? J'aurais vraiment voulu beaucoup plus, je vote donc également "apprécié".
Le premier mot qui me vient à l'esprit après cette lecture est "intéressant". C'est une lecture qui m'a intéressée mais pas vraiment touchée. J'ai lu ce texte davantage comme un documentaire que comme une biographie. Pourtant, et c'est dommage, je n'ai pas appris grand chose. J'ai juste traversé l'Asie d'avant guerre en compagnie d'Olga. Mais j'ai l'impression de ne pas avoir vu et découvert les pays qu'elle a traversés. Je n'ai pas été touchée par les personnages. J'attendais tellement plus de cet ouvrage !
Les personnages, pour commencer, il y en a beaucoup trop. A tel point que certains ne font que passer : un paragraphe leur est dédié et hop, ils disparaissent. Ils sont tellement nombreux que je les ai confondus, et je n'ai pas eu le temps de faire leur connaissance. Même Olga reste lointaine, comme inaccessible. Quelle jeune fille étrange, exilée à la recherche de ses racines, peut-être ; elle part de plus en plus loin sans trouver ce qu'elle recherche. Mais le sait-elle seulement ? J'ai le sentiment qu'elle voudrait être entourée à nouveau des privilégiés, de l'élite culturelle et intellectuelle que fréquentaient ses parents en Russie. C'est un but qui m'est trop étranger et je n'ai pas pu m'attacher à elle.
Pourtant, le tracé de son voyage sur la carte, en fin d'ouvrage m'a réellement impressionnée. Quelle fuite en avant ! En train, en bateau, elle a traversé des continents immenses et sauvages, les guerres et les révolutions, souvent seule. Sans aucun doute, c'est une femme forte, et pour cela, je l'ai admirée.
J'ai regretté par contre de ne pas en savoir plus sur les villes dans lesquelles elle a vécu, les gens qu'elle a rencontrés, le mode de vie des autochtones, l'Histoire de la Chine et de l'Indochine. Elle abandonne la Chine quand la menace japonaise se fait trop forte, mais que se passe-t-il après ? Sa mère et sa soeur y restent, pourtant. Qu'advient-il d'elles ? Idem pour l'Indochine. J'aurais aimé en savoir plus à travers elle sur le contexte historique, les révolutions chinoise et vietnamienne. Qu'a-t-elle pensé de ces évènements, comment les a-t-elle ressentis ? Aucune idée, en fait, ou alors très vague.
J'ai donc été intéressée par cette lecture, mais également frustrée. Peut-être, en fait, ce texte devrait-il être plus long... Lalyre, tu as trouvé ce livre trop long, mais peut-être est-il trop court ? J'aurais vraiment voulu beaucoup plus, je vote donc également "apprécié".
Pistou 117- Grand sage du forum
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Nombre de messages : 4087
Age : 60
Localisation : LILLE
Genre littéraire préféré : De tout, partout...
Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Ilyina-Laylle, Olga & Jan, Michel] Un long printemps d'exil
Née en 1917, Olga nous livre un témoignage émouvant sur son long exil. Après la prise de pouvoir des "bolchevicks", Olga et ses parents sont contraints de fuir la Russie. Commence alors un long périple jusqu'en Mandchourie, c'est à Harbin que la famille trouve refuge.
À la lecture du prologue, j'ai eu quelques difficultés à entrer dans l'histoire, souvent gênée par la présentation de différents personnages fusants de partout... J'ai craint de me noyer dans ce flot de protagonistes à la biographie complexe, pas très utile à mon sens puisque nous ne les croiserons plus ou peu dans le récit. Ceci-dit, je comprends qu'Olga ressente le besoin d'en parler.
Au fil des pages l'histoire s'installe, laisse place à Olga avec ses nombreux départs vers d'autres horizons. C'est ainsi que nous quittons Harbin en direction de Pékin, la jeune fille nous dresse là un magnifique tableau de cette ville aux couleurs multiples "Je fais un tour dans les jardins de l'ambassade, admirant les grands ginkgos et leur merveilleux feuillage, les massifs de fleurs et surtout les chants d'oiseaux...", "Le grenadier aux fleurs rouges orangers constellé de fruits...", le lac, les lotus m'ont transportée dans un monde enchanteur, au point d'en oublier un instant la situation précaire d'Olga qui doit faire face une fois de plus à un nouvel exode.
De Shanghai, je ne retiens que grisaille et froideur.
Hanoï sera une nouvelle étape où elle s'épanouit et retrouve quelques similitudes avec Pékin .
Brefs instants de bonheurs vite rattrapés par la réalité, la colère gronde, les bombes tombent en ce temps de seconde guerre mondiale où s'affrontent l'empire du Japon et l'Indochine française.
Après bien des drames, Olga termine ce long en exil en France.
"Et pourtant! Je n'ai rien perdu des images de mes lieux d'exil et des visages des personnages qui m'ont accompagnée durant les années de ma jeunesse..."
J'ai découvert un pan de l'histoire que je connaissais mal, cette lecture m'a amenée à me documenter sur l'émigration des "Russes blancs", mais aussi sur l'invasion japonaise, sans oublier les us et coutumes des différents lieux où a vécu Olga.
Mis à part le prologue, j'ai apprécié l'écriture, l'auteur a bien su nous transmettre ce témoignage fort en émotion.
C'est avec regret que je referme ce livre, qui pour moi est un coup de cœur.
Un grand merci à Partage lecture et aux Éditions Points pour cette lecture passionnante
À la lecture du prologue, j'ai eu quelques difficultés à entrer dans l'histoire, souvent gênée par la présentation de différents personnages fusants de partout... J'ai craint de me noyer dans ce flot de protagonistes à la biographie complexe, pas très utile à mon sens puisque nous ne les croiserons plus ou peu dans le récit. Ceci-dit, je comprends qu'Olga ressente le besoin d'en parler.
Au fil des pages l'histoire s'installe, laisse place à Olga avec ses nombreux départs vers d'autres horizons. C'est ainsi que nous quittons Harbin en direction de Pékin, la jeune fille nous dresse là un magnifique tableau de cette ville aux couleurs multiples "Je fais un tour dans les jardins de l'ambassade, admirant les grands ginkgos et leur merveilleux feuillage, les massifs de fleurs et surtout les chants d'oiseaux...", "Le grenadier aux fleurs rouges orangers constellé de fruits...", le lac, les lotus m'ont transportée dans un monde enchanteur, au point d'en oublier un instant la situation précaire d'Olga qui doit faire face une fois de plus à un nouvel exode.
De Shanghai, je ne retiens que grisaille et froideur.
Hanoï sera une nouvelle étape où elle s'épanouit et retrouve quelques similitudes avec Pékin .
Brefs instants de bonheurs vite rattrapés par la réalité, la colère gronde, les bombes tombent en ce temps de seconde guerre mondiale où s'affrontent l'empire du Japon et l'Indochine française.
Après bien des drames, Olga termine ce long en exil en France.
"Et pourtant! Je n'ai rien perdu des images de mes lieux d'exil et des visages des personnages qui m'ont accompagnée durant les années de ma jeunesse..."
J'ai découvert un pan de l'histoire que je connaissais mal, cette lecture m'a amenée à me documenter sur l'émigration des "Russes blancs", mais aussi sur l'invasion japonaise, sans oublier les us et coutumes des différents lieux où a vécu Olga.
Mis à part le prologue, j'ai apprécié l'écriture, l'auteur a bien su nous transmettre ce témoignage fort en émotion.
C'est avec regret que je referme ce livre, qui pour moi est un coup de cœur.
Un grand merci à Partage lecture et aux Éditions Points pour cette lecture passionnante
Re: [Ilyina-Laylle, Olga & Jan, Michel] Un long printemps d'exil
Je ne saurai jamais comment remercier le forum et les Editions Points de m'avoir fait faire cette découverte tant j'ai trouvé ce livre précis et captivant.
Ce livre est un subtil mélange d'autobiographie, de récit d'apprentissage, de carnet de voyages et de véracité historique.
Un livre découpé en 10 chapitres reprenant un découpage très précis et daté de ce long exil de ce qu'il convient d'appeler la déchéance de cette classe sociale bourgeoise russe "blanche" que les événements ont jeté à bas d'une relative opulence avec les différentes révolutions des années 1917 et sur les routes d'extrêmes orient dans des cités où évoluaient déjà des membres de cette communauté dans les affaires, le commerce (Chine, Indochine..) entre autres. Indispensable aussi ces annexes (cartes, index des noms propres, arbres généalogiques) pour suivre les tribulations de la famille de la narratrice aux racines familiales culturelles prestigieuses.
Un noyau tout d'abord ; le père, la mère, la sœur de la narratrice puis après l'abandon du père, la débrouillardise des trois femmes restantes pour survivre en conservant un idéal minimal de classe (dans les rencontres, la reconstitution au gré des lieux d'exil de cercle de même classe, la volonté de maintenir les convenances....) et faisant preuve d'une naïveté désarmante face à la multiplicité des conflits et problèmes que ce livre parcourt (1917 - 1946). Conjonction de petits métiers de subsistance (traduction, articles journalistiques, fille au pair), maintien d'une vie sociale avec des parrainages prestigieux, l'abri des légations diplomatiques étrangères.... les liens subsistent entre la narratrice et sa mère même si cette première est soumise à des exils de plus en plus fréquents (Chine, Shanghai, Macao, Corée, Indochine) pour une autonomie croissante et une certaine émancipation;.
De ces diverses pérégrinations, on retiendra des descriptions assez précises et alléchantes de ces cités (impériales à Pékin, en Indochine) dont les guerres de décolonisations et civiles leur ont été dévastatrices, des paysages (Baies, jardins), des cités.... et une fantastique galerie de personnages (aventuriers, commerçants, diplomates, musiciens...)qu'Olga va rencontrer, aimer, apprivoiser et pour certains perdre. On ne peut qu'halluciner devant les réflexes de ces ressortissants exilés, apatrides (survie, sauvegarde des apparences, entraide) et leur totale ou partielle méconnaissance des bouleversements historiques des trente années que survole ce livre.
Témoignage d'une grande précision sur des mœurs révolus, sur le passage de l'enfance à celui de femme mariée, mère et veuve de la narratrice, des errements idéologiques de toute ces émigrants russes et d'une telle conjonction de révoltes et d'exils forcés (révolution Russe, occupation japonaise, péril Viêt-minh) comme de coups du sort, on ne peut que s'attacher à la narratrice.
Malgré quelques longueurs, la nécessité de suivre la grande variété de personnages, ce récit est un très agréable moment d'évasion et de lecture... A recommander aux amateurs des petites histoires de vie dans la grande Histoire Mondiale.
Ce livre est un subtil mélange d'autobiographie, de récit d'apprentissage, de carnet de voyages et de véracité historique.
Un livre découpé en 10 chapitres reprenant un découpage très précis et daté de ce long exil de ce qu'il convient d'appeler la déchéance de cette classe sociale bourgeoise russe "blanche" que les événements ont jeté à bas d'une relative opulence avec les différentes révolutions des années 1917 et sur les routes d'extrêmes orient dans des cités où évoluaient déjà des membres de cette communauté dans les affaires, le commerce (Chine, Indochine..) entre autres. Indispensable aussi ces annexes (cartes, index des noms propres, arbres généalogiques) pour suivre les tribulations de la famille de la narratrice aux racines familiales culturelles prestigieuses.
Un noyau tout d'abord ; le père, la mère, la sœur de la narratrice puis après l'abandon du père, la débrouillardise des trois femmes restantes pour survivre en conservant un idéal minimal de classe (dans les rencontres, la reconstitution au gré des lieux d'exil de cercle de même classe, la volonté de maintenir les convenances....) et faisant preuve d'une naïveté désarmante face à la multiplicité des conflits et problèmes que ce livre parcourt (1917 - 1946). Conjonction de petits métiers de subsistance (traduction, articles journalistiques, fille au pair), maintien d'une vie sociale avec des parrainages prestigieux, l'abri des légations diplomatiques étrangères.... les liens subsistent entre la narratrice et sa mère même si cette première est soumise à des exils de plus en plus fréquents (Chine, Shanghai, Macao, Corée, Indochine) pour une autonomie croissante et une certaine émancipation;.
De ces diverses pérégrinations, on retiendra des descriptions assez précises et alléchantes de ces cités (impériales à Pékin, en Indochine) dont les guerres de décolonisations et civiles leur ont été dévastatrices, des paysages (Baies, jardins), des cités.... et une fantastique galerie de personnages (aventuriers, commerçants, diplomates, musiciens...)qu'Olga va rencontrer, aimer, apprivoiser et pour certains perdre. On ne peut qu'halluciner devant les réflexes de ces ressortissants exilés, apatrides (survie, sauvegarde des apparences, entraide) et leur totale ou partielle méconnaissance des bouleversements historiques des trente années que survole ce livre.
Témoignage d'une grande précision sur des mœurs révolus, sur le passage de l'enfance à celui de femme mariée, mère et veuve de la narratrice, des errements idéologiques de toute ces émigrants russes et d'une telle conjonction de révoltes et d'exils forcés (révolution Russe, occupation japonaise, péril Viêt-minh) comme de coups du sort, on ne peut que s'attacher à la narratrice.
Malgré quelques longueurs, la nécessité de suivre la grande variété de personnages, ce récit est un très agréable moment d'évasion et de lecture... A recommander aux amateurs des petites histoires de vie dans la grande Histoire Mondiale.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Ilyina-Laylle, Olga & Jan, Michel] Un long printemps d'exil
La vie d'Olga méritait vraiment d'être relatée et Michel Jan le fait avec brio. Quel destin extraordinaire que celui de cette femme! Il croise l'Histoire de l'Europe et de l'Asie de la première moitié du XX° siècle mais c'est avant tout l'histoire d'Olga que nous suivons, dans ses orientations essentielles. Bien que (ou peut-être grâce à cela...) ses souvenirs soient déjà anciens à l'heure où elle rédige ses mémoires, elle nous fait partager l'ambiance des villes traversées, les définissant en quelques mots, habiles et savamment choisis, avant de nous y faire pénétrer. Mais ce sont avant tout des relations humaines qu'elle nous dépeint, celles de tout un peuple d'exilés, volontaires ou forcés, nantis ou démunis. Car en Asie, Olga, la réfugiée fuyant la Russie bolchevique va côtoyer, outre des compatriotes, grand nombre d'européens, français, britanniques, quelques américains et quand même, mais bien peu en comparaison, quelques chinois. Elle évolue dans une société très cloisonnée, codifiée et où les connaissances, les recommandations sont la base de la solidarité. Elle rencontre ainsi énormément de gens. Certains ne font que passer mais elle nous en livre malgré tout une trace. J'ai particulièrement apprécié cet aspect, très réel, de son récit, son existence étant comme celle de tout un chacun, émaillée de figures plus ou moins fugaces mais toutes importantes.
La situation économique de la jeune fille est très précaire mais pourtant, du fait de ce réseau constitué parmi les exilés, elle mène la vie sociale de quelqu'un de plus aisé, pratiquant le tennis et la natation, fréquentant les soirées mondaines organisées par les Cercles. Cela lui permet de survivre, de s'assurer un emploi dans ces temps perturbés par l'invasion japonaise et l'omniprésence de la guerre, plus ou moins lointaine. Son cas reste néanmoins très épineux et délicat car elle ajoute le statut d'apatride à celui d'exilée, étant ainsi rejetée au plus bas degré de la société.
J'ai vraiment aimé suivre les pas de cette femme courageuse, indépendante, déterminée. Certes, elle agit parfois par insouciance et naïveté mais la réalité la talonne et l'oblige à faire preuve de beaucoup de maturité, à prendre des initiatives. Elle trace seule son chemin, se libérant très tôt de la chape maternelle tout en conservant la bonne éducation et la sensibilité culturelle et artistique de son milieu d'origine. L'avenir lui confirmera, à travers les destins croisés de ses proches, qu'elle a fait les meilleurs choix pour être heureuse malgré les embûches et les coups du sort. Chapeau Madame.
Un grand merci à Partage Lecture et aux éditions Points, collection Aventure pour cette belle rencontre.
La situation économique de la jeune fille est très précaire mais pourtant, du fait de ce réseau constitué parmi les exilés, elle mène la vie sociale de quelqu'un de plus aisé, pratiquant le tennis et la natation, fréquentant les soirées mondaines organisées par les Cercles. Cela lui permet de survivre, de s'assurer un emploi dans ces temps perturbés par l'invasion japonaise et l'omniprésence de la guerre, plus ou moins lointaine. Son cas reste néanmoins très épineux et délicat car elle ajoute le statut d'apatride à celui d'exilée, étant ainsi rejetée au plus bas degré de la société.
J'ai vraiment aimé suivre les pas de cette femme courageuse, indépendante, déterminée. Certes, elle agit parfois par insouciance et naïveté mais la réalité la talonne et l'oblige à faire preuve de beaucoup de maturité, à prendre des initiatives. Elle trace seule son chemin, se libérant très tôt de la chape maternelle tout en conservant la bonne éducation et la sensibilité culturelle et artistique de son milieu d'origine. L'avenir lui confirmera, à travers les destins croisés de ses proches, qu'elle a fait les meilleurs choix pour être heureuse malgré les embûches et les coups du sort. Chapeau Madame.
Un grand merci à Partage Lecture et aux éditions Points, collection Aventure pour cette belle rencontre.
Véronique M.- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 1701
Age : 55
Localisation : 04
Emploi/loisirs : prof d'écoles/ lecture randonnée jeux de société, puzzles
Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
Date d'inscription : 12/02/2010
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