[Angot, Christine] L'inceste

«Toujours m'appuyer sur des choses annexes, faire des rapprochements, depuis que j'écris, il y a toujours eu d'autres voix, d'autres textes, d'autres choses, un autres angle sous lequel j'essaie de me montrer. Moi et autre chose, toujours. Il faut que je compte sur moi maintenant, le plus proche, le plus réel, pas grand-chose, avec l'inceste je ne peux pas me sentir grand-chose, le corps, la vie, le lieu où je vis, la comédie que je me joue, dans mes angoisses mes crises de larmes, mes coups de fil, mon intelligence, etc., toutes mes limites, être juste sur ma limite, m'appuyer dessus, comme à la rampe qui monte chez l'avocat. Que tout le monde la voie, ma nullité, mon rien, mon minimum d'être humain, le tout petit écrivain que je suis.»

Plusieurs problèmes, dont le plus gros: l'écriture. Comme les sujets traités, l'écriture est agitée, difficilement compréhensible par moments. Cette écriture fébrile, fiévreuse, agitée et hachée n'aide pas à comprendre cette victime des temps présents. Serait-ce une écriture automatique proche du surréalisme d'André Breton?
L'idée principale, incluant l'inceste, l'homosexualité et l'hétérosexualité, semble être le tout et son contraire. Ce que ça veut dire, on s'en contrefout et le diable s'en doute. Je me demande même si l'éditeur Stock se contente d'éditer ou s'il n'exigerait pas que l'auteur y mette de l'outrage tel que sucer son papa dans un confessionnal, ce qui, tout en faisant avancer la littérature contemporaine, augmenterait les ventes et, ainsi, les profits. Pourquoi l'éditeur publie-t-il ces pages? Faire parler et faire vendre, sont-ce des raisons suffisantes? La question est posée.
Pas terrible comme autobiographie, surtout que Christine semble avoir oublié de prendre ses pilules de tranquillité.
Je crois que Christine elle-même nous donne de bons indices dans son écriture. En effet, voici ce qu'il est écrit:
- à la page 43: « ... la folie passionnelle de l'auteur.»;
- à la page 104: Mélanger, c'est ma tendance, dans la première partie vous avez vu. Aucun ordre, tout est mélangé, incestueux d'accord c'est ma structure mentale, j'atteins la limite, je ne plaisante pas, je le sens.;
- à la page 140: J'étais tout simplement: paranoïaque.