[Mc Cammon, Robert] L'heure du Loup

Titre: L'heure du Loup

Auteur: Robert McCammon

Editeur: Milady

Genre: Urban Fantasy (limite Uchronie)

Nombre de pages: 793



4ème de couverture:

Michael Gallatin est un as de l’espionnage, un séducteur, mais surtout un loup-garou. Capable de se transformer à la vitesse de l’éclair, de tuer silencieusement et avec une incroyable férocité, il a déjà donné un aperçu de ses talents en Afrique contre Rommel. Il doit maintenant s’acquitter de la plus dangereuse et de la plus délicate des missions : découvrir qui se cache derrière l’opération « Poing d’Acier », le mieux gardé des plans secrets nazis. En renouvelant la figure du loup-garou, Robert McCammon crée un héros fascinant dans une intrigue captivante. « Prodigieux feuilleton foisonnant, bourré jusqu’à la gueule de péripéties, de rebondissements et d’action, qui mêle horreur, espionnage et aventure façon Indiana Jones ou Comte Zaroff. » Le Monde

Mon avis:

Un résumé prometteur, mais un livre fort décevant. On se retrouve en réalité avec un ersatz qui cumule les clichés (et parfois un peu sexiste) d'un James Bond qui se transforme en loup. Et c'est tout. Les différentes aventures et scènes d'action se succèdent en restant toujours aussi peu crédibles, sans vraiment ni suspens, ni moments accrocheurs. Le personnage principal est particulièrement horripilant, et la vision des femmes par l'auteur est lamentable. En gros, les deux ou trois "héroïnes" qui se succèdent sont toutes super belles, avec beaucoup de volonté, mais elles finissent par ne plus vouloir qu'une chose: coucher avec Gallatin, au point qu'après, lorsqu'il repart sans se retourner, elles le laissent faire, "heureuses et satisfaites". Le tout est entrecoupés d'une (longue) séries de flash-back sur la jeunesse de Gallatine, où tout est poussif, clichés et prévisibles. C'est donc, à mon avis, un livre à éviter. D'autant plus que l'on se traine ce truc sur presque 700 pages.

Ma note: 3/10.

Je l'ai lu il n'y a pas très longtemps, et moi non plus je n'ai pas vraiment apprécié. L'histoire est artificielle, comme plaquée. J'ai personnellement eu l'impression qu'il y avait un cahier des charges des scènes d'espionnage à faire figurer dans l'ouvrage. C'est clichés et incohérences à gogo, le personnage est assez horripilant, et son lycanthropisme ne se révèle être qu'un prétexte pour se sortir de situations sans issue avec une pirouette. Les flash back sont tout aussi stéréotypés, et on se demande tout du long où il vont nous mener.

Bref, espionnage, guerre de 39 et loup garou ça aurait pu être super, mais le résultat final est plutôt raté. 700 pages plus tard, c'est avec soulagement qu'on referme l'ouvrage...

Je ne peux qu'agréer entièrement avec toi (bon, vu mon avis plus haut, difficile de dire autre chose). Le livre reste en effet fade, rempli de clichés et de stéréotype gonflants. Et, effectivement, pour ceux qui espèrent une histoire de Loup-garous durant la seconde guerre mondiale, c'est raté, on dirait que c'est juste un ajout dans l'histoire, pour faire vendre (achetez mon jus, il ya plein de vitamines dedans, achetez mon livre, il y a des loups-garou dedans...). C'est est presque pathétique, et en tout cas bien navrant.

L'intérêt global de l'histoire peut donc se résumer en un mot je pense: néant.

Personnellement j'ai adoré le roman! Je pense justement que c'est parce qu'il est bourré de stéréotypes du genre qu'il est très facile de s'imaginer clairement le roman du début à la fin. On peut facilement s'identifer ou identifier chaque personnages et chacun d'eux ont une personnalité intrinsèque. Et c'est justement notre connaissance de toutes ces histoires héroïques à la james bond (que ce soit cinématographiques ou littéraires) qui donne à ce roman des moments palpitants.
De plus je pense que le but du livre fantasy en général n'est pas de toucher à une certaine crédibilité ou objectivité. Tout du contraire, je crois qu'un roman fantastique sort de l'imagination pure de l'écrivain et que la crédibilité de l'œuvre ne doit pas être prise en compte, autrement, il n'y aurait aucune fantasy (ça reste tout de même mon avis personnel... lol)
Les enchainements des flash-backs sont très bien fait et ils nous permettent de ne pas transiter dans la même atmosphère pendant 700 pages. D'un côté c'est un temps de guerre dans les grandes villes européennes, de l'autre c'est la forêt dense russe.
Le héros est très rechercher et le cadre d'action bouge sans arrêt de chapitre en chapitre...
Une des meilleurs romans que j'ai lu cette année (et jusqu'à maintenant)...

De plus je pense que le but du livre fantasy en général n'est pas de toucher à une certaine crédibilité ou objectivité. Tout du contraire, je crois qu'un roman fantastique sort de l'imagination pure de l'écrivain et que la crédibilité de l'œuvre ne doit pas être prise en compte, autrement, il n'y aurait aucune fantasy

Tout dépend du sens que l'on donne à "crédibilité": l'écrivain crée un univers dont les règles se doivent d'êtres cohérentes (même si fantastiques: existence de la magie ou autre, je n'ai aucun problème avec cela, cela fait partie du "contrat"). Cela n'empêche pas d'avoir une crédibilité totale à partir du moment où le lecteur accepte les règles posées par l'écrivain.

Mais celui-ci se doit de respecter celles-ci (ou de trouver un moyen astucieux d'expliquer sa pirouette).

La crédibilité se pose aussi à un autre niveau, n'ayant plus rien à voir avec le coté fantasy ou non du livre: il s'agit de crédibilité dans le sens cohérence. Si les personnages agissent de façon contraire à leur psychologie et à leur caractère, il y a manque de cohérence et donc manque de crédibilité, indépendament de la présence ou non d'une touche de fantasy: c'est quelque chose qui aurait le même impact négatif dans un roman policier ou contemporrain: il faut que les personnages agissent en accord avec eux-mêmes et les évènements qui s'abattent sur eux, sinon ce n'est pas crédible. Peu importe que le récit soit ou non de fantasy. Il faut que l'action se déroule dans une cascade logique, sinon cela manque de crédibilité, peu importe le coté fantasy du récit. A partir du moment où l'on lit un livre de SFFF, il faut accepter que l'univers décrit ne correspond plus que partiellement à celui que nous connaissons, et l'on ne peut critiquer la crédibilité du récit sur ce point là que si l'auteur ne respecte pas les règles qu'il crée lui-même. Mais il n'en reste pas moins qu'il y a des règles que l'auteur doit respecter, et qui relèvent de la logique: le comportement d'un individu est lié à sa personnalité, la résolution d'une action est la conséquence des actions précédentes. Si ce qui se passe n'est pas ce qui pouvait être logiquement déduit en fonction de ce que l'on connaissait, il faut que l'auteur apporte (de manière plus ou moins claire, et parfois à retard) une explication (genre: "Pouquoi John à t'il choisi de manger une salade alors qu'il déteste cela?" une explication pourrait être: "Jane était là, et il voulait lui faire croire qu'il mange végétarien comme elle"). Si il n'y a pas d'explication, alors il y a une faille dans le récit, car le comportement à priori incohérent d'un individu n'est pas justifié à posteriori par l'auteur. Or, dès qu'il y a incohérence, le récit perd en crédibilité.

je comprend maintenant mieux ce que tu voulais dire, tu as très certainement raison, je vois comment tu analyses le roman et sa trame.
Merci d'avoir répondu et de m'avoir éclairé Olorin.