[Prentiss, Molly] New York, esquisses nocturnes
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[Prentiss, Molly] New York, esquisses nocturnes
Titre : New York, esquisses nocturnes
Auteur : Molly Prentiss
Edition : Calmann-Levy
Nombre de pages : 416 pages.
Présentation de l’éditeur :
Au début des années 80, le downtown de New York est le centre de l’univers, un terrain de jeu revêche, encore hermétique à la menace de l’embourgeoisement. Artistes et écrivains s’y mêlent dans des squats insalubres où leurs rêves de reconnaissance prennent des formes multiples. Parmi eux, Raul Engales, un peintre argentin en exil, fuyant son passé et la « guerre sale » qui a enflammé son pays. S’affamant pour payer son matériel, il peint le jour d’immenses toiles mettant en scène les spectres qu’il croise la nuit. Un soir, il attire l’attention de James Bennett, critique d’art en vogue du New York Times, proche de Basquiat, Warhol et Keith Haring. Tandis que l’ascension fulgurante de l’un entraîne l’autre sous les projecteurs, une double tragédie les frappe. Dans ce chaos, Lucy, l’amante enjouée de Raul, échappée d’une obscure banlieue de l’Idaho, tente de les extraire de leur détresse.
Mon avis :
Je constate que, de plus en plus souvent, les premiers romans ne sont plus simplement « prometteurs », mais sont déjà très réussis. L’auteur nous plonge dans l’univers des jeunes créateurs, à New York, sans jouer la carte de l’anticipation, qui est le plus souvent pesante. Nous découvrons cet univers à travers trois personnages principaux : Raul, un jeune peintre qui, parce qu’il est né par hasard aux Etats-Unis, a un passeport américain, Lucy, qui est « montée » à New York et espère ainsi ne pas avoir la vie qui lui est destinée dans sa petite bourgade, et James, critique d’art surdoué né dans une famille indifférente à l’art.
Ce n’est pas lui qui ouvre le roman pourtant, lui le personnage principal pendant presque tout le premier tiers du roman, mais une jeune pâtissière et ses amis, qui vivent loin, très loin des Etats-Unis, dans un pays bien moins tranquille. Nous saurons plus tard quel est son lien avec les autres protagonistes – mais il serait bon de ne jamais l’oublier en lisant le roman.
Qu’est-ce qui fait d’une création une oeuvre d’art ? La volonté d’en créer une ou la reconnaissance publique ou critique ? Difficile à dire surtout quand l’écriture d’une critique, la constitution d’une collection met en péril le quotidien – si James est un brillant collectionneur, sa femme a dû mettre ses propres ambitions de côté et travaille pour les faire vivre, permettant ainsi à James d’utiliser ses gains pour acheter ses coups de coeur picturaux.
Y a-t-il opposition entre le monde des artistes, qui vivent dans des squats, créer avec les moyens du bord, et un monde plus normé, plus rangé ? L’un n’exclut pas l’autre, du moins c’est ce qu’il semble au début, même si le choc peut être grand, pour ne pas dire tragique. PLusieurs événements dramatiques ponctuent en effet le récit, et si je ne vous les raconterai pas, le lecteur peut se demander, une fois le livre refermé, laquelle sera considéré comme la plus grave, la plus difficile à vivre, pour Raul, notamment, qui n’est pas épargné. Les drames se succèdent, et le temps continue de passer, sans nécessairement panser les plaies.
Si James, Raul, Marge, avec leur personnalité aux facettes multiples, sont tous attachants, j’ai trouvé que Lucy était le personnage le plus faible, pas tant dans la construction de son personnage que dans ses indécisions, le fait qu’elle ne se donne pas vraiment les moyens d’arriver à son but, ne sait même pas à vrai dire quel il est réellement, et se laisse porter par les événements, sans prendre toujours des décisions très réfléchies.
Je n’ai garde d’oublier les descriptions, très réussies, alors qu’elles auraient pu être un point faible dans un tel récit.
New York, esquisse nocturne est un livre hautement recommandable.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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