[Djavadi, Négar] Désorientale
5 participants
Page 1 sur 1
[Djavadi, Négar] Désorientale
[Djavadi, Négar] Désorientale
[Djavadi, Négar]
Désorientale
Editions Liana Lévi 25 août 2016
ISBN 978 2 86746 834 6
352 pages
Quatrième de couverture
Si nous étions en Iran, cette salle d’attente d’hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s’enchaîneraient bavardages, confidences et anecdotes en cascade. Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, Kimiâ a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire défiler l’étourdissant diaporama de l’histoire des Sadr sur trois générations: les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l’adolescence, l’ivresse du rock, le sourire voyou d’une bassiste blonde…
Une fresque flamboyante sur la mémoire et l’identité; un grand roman sur l’Iran d’hier et la France d’aujourd’hui
Mon avis
Une saga familiale ou l’Histoire iranienne mais aussi tous ces noms sur quatre générations s’intégrant dans un chassé-croisé entre l’Occident et l’Orient. Kimia, l’enfant différente d’une fratrie est la narratrice, l’histoire commence dans la salle d’attente d’une gynécologue, pour Kimia qui attend qu’on l’appelle, le temps paraît long, c’est alors que l’histoire de la nombreuse famille dont elle est issue lui revient en mémoire et nous livre l’histoire intime des personnages. De l’Histoire de l’Iran, beaucoup de faits ignorés y sont évoqués, en ce début des années 50, le coup d’Etat fomenté par une Amérique au sommet de sa paranoïa antisoviétique et désireuse d’asseoir sa position stratégique dans la région semblait presque invraisemblable. Alors en quelques jours, des casseurs déguisés en militants communistes plongèrent Téhéran dans un effroyable chaos, des attentats ciblés, des affrontements meurtriers, les américains victorieux prirent le contrôle de la ville, Mossadegh fut arrêté et dans la foulée de leur victoire mirent la main sur le pétrole iranien. Beaucoup de faits historiques sont évoqué, je citerai la mort de Che Guevara, la guerre de six jours Ceausescu prend le pouvoir en Roumanie, la révolte kurde en Iran et bien d’autres. Donc la saga évolue pendant tous ces faits historiques, l’auteure de ce fait a écrit de très belles pages empreinte de densité sur la différence, l’immigration, la sexualité, douleur de l’exil et l’homosexualité. Un premier roman qui vous prend du début jusqu’à la fin, une écriture superbe nous incitant à des réflexions intéressantes sur ce pays que l’on croit connaître. Coup de cœur sans hésitation…..5/5
Désorientale
Editions Liana Lévi 25 août 2016
ISBN 978 2 86746 834 6
352 pages
Quatrième de couverture
Si nous étions en Iran, cette salle d’attente d’hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s’enchaîneraient bavardages, confidences et anecdotes en cascade. Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, Kimiâ a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire défiler l’étourdissant diaporama de l’histoire des Sadr sur trois générations: les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l’adolescence, l’ivresse du rock, le sourire voyou d’une bassiste blonde…
Une fresque flamboyante sur la mémoire et l’identité; un grand roman sur l’Iran d’hier et la France d’aujourd’hui
Mon avis
Une saga familiale ou l’Histoire iranienne mais aussi tous ces noms sur quatre générations s’intégrant dans un chassé-croisé entre l’Occident et l’Orient. Kimia, l’enfant différente d’une fratrie est la narratrice, l’histoire commence dans la salle d’attente d’une gynécologue, pour Kimia qui attend qu’on l’appelle, le temps paraît long, c’est alors que l’histoire de la nombreuse famille dont elle est issue lui revient en mémoire et nous livre l’histoire intime des personnages. De l’Histoire de l’Iran, beaucoup de faits ignorés y sont évoqués, en ce début des années 50, le coup d’Etat fomenté par une Amérique au sommet de sa paranoïa antisoviétique et désireuse d’asseoir sa position stratégique dans la région semblait presque invraisemblable. Alors en quelques jours, des casseurs déguisés en militants communistes plongèrent Téhéran dans un effroyable chaos, des attentats ciblés, des affrontements meurtriers, les américains victorieux prirent le contrôle de la ville, Mossadegh fut arrêté et dans la foulée de leur victoire mirent la main sur le pétrole iranien. Beaucoup de faits historiques sont évoqué, je citerai la mort de Che Guevara, la guerre de six jours Ceausescu prend le pouvoir en Roumanie, la révolte kurde en Iran et bien d’autres. Donc la saga évolue pendant tous ces faits historiques, l’auteure de ce fait a écrit de très belles pages empreinte de densité sur la différence, l’immigration, la sexualité, douleur de l’exil et l’homosexualité. Un premier roman qui vous prend du début jusqu’à la fin, une écriture superbe nous incitant à des réflexions intéressantes sur ce pays que l’on croit connaître. Coup de cœur sans hésitation…..5/5
lalyre- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 9623
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Djavadi, Négar] Désorientale
Dans une salle d'attente, Kimia, une jeune femme, guette l'arrivée de son gynécologue : c'est Le grand jour pour son insémination. Et, alors qu'elle est sur le point de créer une famille, d'avoir une descendance, elle nous livre son histoire, celle de sa famille, celle de l'Iran.
A mi chemin entre la fiction et la réalité, ce roman nous balade, entre présent et passé pour nous faire partager le destin incroyable de cette courageuse famille.
Le personnage de Kimia est très attachant, elle cherche sa place dans la société et au sein même de sa famille, elle est bouleversante de réalisme.
Désorientale est un roman qui nous fait découvrir l'Iran, son histoire, sa culture... mais qui met aussi en évidence les problèmes d'immigration et d'intégration.
C'est un roman très instructif et très émouvant, il m'a beaucoup plu.
A mi chemin entre la fiction et la réalité, ce roman nous balade, entre présent et passé pour nous faire partager le destin incroyable de cette courageuse famille.
Le personnage de Kimia est très attachant, elle cherche sa place dans la société et au sein même de sa famille, elle est bouleversante de réalisme.
Désorientale est un roman qui nous fait découvrir l'Iran, son histoire, sa culture... mais qui met aussi en évidence les problèmes d'immigration et d'intégration.
C'est un roman très instructif et très émouvant, il m'a beaucoup plu.
lili78- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 2660
Age : 52
Localisation : chez moi
Emploi/loisirs : Bibliothécaire / lecture, cuisine, jardinage, balades
Genre littéraire préféré : un peu de tout suivant mes humeurs
Date d'inscription : 14/10/2011
Re: [Djavadi, Négar] Désorientale
Negar Djavadi dit avoir écrit ce roman pour expliquer « ce qui se cache derrière l’image qu’on renvoie aux gens ». Née en Iran et arrivée en France après la révolution islamique comme son personnage, lasse des préjugés associés aux immigrés en général et aux Iraniens en particulier, elle a souhaité que ses lecteurs fassent connaissance avec une exilée, pour comprendre son parcours, sa personnalité, ses contradictions, sa double culture, la douleur d'être loin de sa famille mêlée au soulagement d'être enfin en sécurité loin de son pays natal.
Et pour raconter les Iraniens, il faut raconter l'histoire de l'Iran. Ceux qui sont nés après la révolution de 1979 peuvent avoir du mal à imaginer qu'il n'y a pas si longtemps, le pays était américanisé, qu'on y écoutait du rock en buvant du Coca-Cola, que le foulard était interdit ... Une époque loin d'être paradisiaque pour autant, surtout pour Darius et Sara, les parents de l'héroïne, opposants au régime du Shah puis à celui des mollahs, contraints à l'exil avec leurs trois filles.
Malgré une structure très enchevêtrée (l'auteure affirme que Persans et Français ont des manières très différentes de raconter des histoires, et que les digressions sont très iraniennes), le parallèle entre petites et grande histoires fonctionne, et on a plaisir à voir évoluer la famille Sadr au cours de plusieurs décennies mouvementées. La partie européenne (française et belge) du roman est intéressante aussi, et nous mène à réfléchir sur les notions d'intégration, d'identité, de transmission.
Mon conseil à ceux qui se sentent un peu perdus dans les personnages au début du livre : accrochez-vous, cela en vaut la peine ! Il y a un tableau récapitulatif de qui est qui à la fin, et surtout, une fois les personnages mis en place, tout devient beaucoup plus simple.
Et pour raconter les Iraniens, il faut raconter l'histoire de l'Iran. Ceux qui sont nés après la révolution de 1979 peuvent avoir du mal à imaginer qu'il n'y a pas si longtemps, le pays était américanisé, qu'on y écoutait du rock en buvant du Coca-Cola, que le foulard était interdit ... Une époque loin d'être paradisiaque pour autant, surtout pour Darius et Sara, les parents de l'héroïne, opposants au régime du Shah puis à celui des mollahs, contraints à l'exil avec leurs trois filles.
Malgré une structure très enchevêtrée (l'auteure affirme que Persans et Français ont des manières très différentes de raconter des histoires, et que les digressions sont très iraniennes), le parallèle entre petites et grande histoires fonctionne, et on a plaisir à voir évoluer la famille Sadr au cours de plusieurs décennies mouvementées. La partie européenne (française et belge) du roman est intéressante aussi, et nous mène à réfléchir sur les notions d'intégration, d'identité, de transmission.
Mon conseil à ceux qui se sentent un peu perdus dans les personnages au début du livre : accrochez-vous, cela en vaut la peine ! Il y a un tableau récapitulatif de qui est qui à la fin, et surtout, une fois les personnages mis en place, tout devient beaucoup plus simple.
Re: [Djavadi, Négar] Désorientale
Un coup de cœur pour moi. Ce qui est humain me touche ; et ce livre est d’une humanité transcendante.
Déjà le titre nous indique que le sujet de ce roman prend racine en Orient mais que la suite sera ailleurs. Kimiâ a deux sœurs plus agées, mais, bien qu’elle les aime, celles-ci ne lui ressemblent pas. Kimiâ rêve d’être comme le voisin : demeurer la poitrine nue et fumer tranquillement sa cigarette. Les deux générations qui l’ont précédé ont imprégné histoires et légendes sur sa famille, sur sa peau. Devra-t-elle se conformer à la tradition et subir une vie régie par d’autres ?
Il y a pléthore d’oncles et de grands-pères pour les deux générations précédentes, ce qui devient légèrement ardu, mais le tout se replace dès que l’histoire se concentre sur la dernière génération.
Il y a également une généalogie à la fin du volume (pages 349 et 350), ce qui n’est indiqué nulle part.
À 10 ans, Kimiâ doit clandestinement s’exiler en France. Cette France connue en Iran par ses grands auteurs classiques ressemble de nos jous à un mensonge. Kimiâ se sent trompée et trouve très lourd le prix à payer pour y survivre.
Le passé iranien avec les oncles et les parents s’inclut difficilement dans la quotidienneté française. Son père, héros médiatique des opposants du shah puis de l’Ayatollah, est massacré en France. Il porte le prénom de Darius, un des héros perses de l’antiquité. Pour se trouver, Kimiâ tente de s’évader de toutes conventions, qu’elles soient iraniennes ou françaises. L’adolescence est dissolue. Sa féminité cherche avec grande difficulté à s’exprimer. Sa sexualité est hybride et l’empêchera peut-être d’être mère. Son avenir apparaît sombre, mais l’espoir demeurera-t-il ?
Ce roman mêle l’histoire et la politique. Il me souvient que lorsque j’étais jeune et que j’entendais parler du Shah d’Iran, des images mentales des Contes des Mille et une nuits me revenaient : Ali Baba, Shéhérazade et autres. Aujourd’hui, la sale politique a remplacé ces images et ce roman en décrit de grandes esquisses.
C’est complexe, mais d’un intérêt qui ne se dément pas. Négar Djavadi a remporté le prix de la Porte Dorée 2017. Ce prix récompense chaque année une œuvre de fiction écrite en français et ayant pour thème l’exil, l’immigration, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires.
À lire !
Déjà le titre nous indique que le sujet de ce roman prend racine en Orient mais que la suite sera ailleurs. Kimiâ a deux sœurs plus agées, mais, bien qu’elle les aime, celles-ci ne lui ressemblent pas. Kimiâ rêve d’être comme le voisin : demeurer la poitrine nue et fumer tranquillement sa cigarette. Les deux générations qui l’ont précédé ont imprégné histoires et légendes sur sa famille, sur sa peau. Devra-t-elle se conformer à la tradition et subir une vie régie par d’autres ?
Il y a pléthore d’oncles et de grands-pères pour les deux générations précédentes, ce qui devient légèrement ardu, mais le tout se replace dès que l’histoire se concentre sur la dernière génération.
Il y a également une généalogie à la fin du volume (pages 349 et 350), ce qui n’est indiqué nulle part.
À 10 ans, Kimiâ doit clandestinement s’exiler en France. Cette France connue en Iran par ses grands auteurs classiques ressemble de nos jous à un mensonge. Kimiâ se sent trompée et trouve très lourd le prix à payer pour y survivre.
Le passé iranien avec les oncles et les parents s’inclut difficilement dans la quotidienneté française. Son père, héros médiatique des opposants du shah puis de l’Ayatollah, est massacré en France. Il porte le prénom de Darius, un des héros perses de l’antiquité. Pour se trouver, Kimiâ tente de s’évader de toutes conventions, qu’elles soient iraniennes ou françaises. L’adolescence est dissolue. Sa féminité cherche avec grande difficulté à s’exprimer. Sa sexualité est hybride et l’empêchera peut-être d’être mère. Son avenir apparaît sombre, mais l’espoir demeurera-t-il ?
Ce roman mêle l’histoire et la politique. Il me souvient que lorsque j’étais jeune et que j’entendais parler du Shah d’Iran, des images mentales des Contes des Mille et une nuits me revenaient : Ali Baba, Shéhérazade et autres. Aujourd’hui, la sale politique a remplacé ces images et ce roman en décrit de grandes esquisses.
C’est complexe, mais d’un intérêt qui ne se dément pas. Négar Djavadi a remporté le prix de la Porte Dorée 2017. Ce prix récompense chaque année une œuvre de fiction écrite en français et ayant pour thème l’exil, l’immigration, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires.
À lire !
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 3269
Age : 72
Localisation : Québec
Emploi/loisirs : Retraité
Genre littéraire préféré : Roman historique
Date d'inscription : 07/01/2012
Re: [Djavadi, Négar] Désorientale
Que de bons avis ! C'est le livre que m'a prêté ma collègue aujourd'hui. Je vais le lire bientôt.
elea2020- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 5878
Age : 56
Localisation : 44
Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [Djavadi, Négar] Désorientale
Je l'ai terminé et j'ai voté très apprécié : 4,5/5, presque un coup de coeur.
elea2020- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 5878
Age : 56
Localisation : 44
Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum