[Jauffret, Régis] Cannibales

• Broché: 192 pages
  
• Editeur : Seuil (18 août 2016)
  
• Collection : Cadre rouge
  

Présentation de l'éditeur

Noémie est une artiste-peintre de vingt-quatre ans. Elle vient de rompre avec un architecte de près de trente ans son aîné avec lequel elle a eu une liaison de quelques mois. Le roman débute par une lettre adressée par Noémie à la mère de cet homme : elle s'y excuse d'avoir rompu. Une lettre ? Oui, un courrier postal plutôt qu'un courrier numérique, pour conjurer le risque de piratage et la diffusion sur les réseaux sociaux. Une correspondance s'amorce alors et s'affermit entre les deux femmes, qui finissent par nouer des liens diaboliques et projeter de se débarrasser du fils et ex-amant. Et pourquoi pas décider qu'une fois estourbi, elles le mangeront cuit à la broche au cours d'un infernal banquet ? En réalité, ce roman parle d'amour. Les deux femmes sont des amoureuses passionnées. La vieille dame a appelé son fils du nom du seul homme qu'elle a jamais aimé, et qui est mort accidentellement avant leur mariage. Noémie, elle, est une "collectionneuse d'histoires d'amour", toujours à la recherche de l'idéal. Au fil des lettres que, de son côté, il échange avec les deux protagonistes, le fils et ex-fiancé exprime tout l'amour qu'il éprouve toujours pour Noémie. Un grand roman d'amour, donc. Un Jauffret inédit.

Noémie, une collectionneuse de rupture, accepte mal que son dernier amant prenne la leur avec tant de désinvolture ... Elle écrit des lettres (oui, des LETTRES !) à la mère de celui-ci ...
Ce qui commence comme des lettres d'insultes truculentes, continu sur des recettes de "comment manger Joffrey "!
Voilà la toile de fond, mais c'est surtout, je crois, un roman épistolaire sur le langage. Des mots, des expressions obsolète et imagées, des figures de style oubliées et une écriture féroce, bref, un p'tit coup de cœur !

Ce livre c'est une belle écriture pour faire "sa mauvaise" de façon tellement drôle que nous, lecteur on devient voyeur et donc on pardonne.

Un échange de correspondance sur-réaliste entre une ex et sa belle-mère sur l'homme qu'elles vont se faire en le mangeant.
Bien sur il s'en mêle et ça donne une correspondance hors du commun.

Si je m'étais écoutée, tout le bouquin était surligné.

Je vous mets quelques citations en vrac :

"à force d’expédier les amoureux je finirais par épouser le désert."

"L’amour est exclusivement une affaire de couple mais la haine peut devenir avec profit une activité communautaire."

"Un ménage est par excellence le lieu des concessions et des frustrations nécessaires à la bonne marche de cette petite entreprise dont les deux actionnaires doivent avoir les dividendes pour seule obsession. Une mauvaise gestion et on dépose le bilan comme n’importe quelle crèmerie croulant sous les dettes. "

"La sincérité est cause de drame, d’abandon, de tragédie dont la victime est toujours la personne qui est passée aux aveux."

"Je vous rends la monnaie de vos faux jetons avec tous les louis d’or de mon magot d’amour. Les vieilles en ont à foison dans les doubles fonds des tiroirs secrets de leur cœur qui bat la breloque."