[Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
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[Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Danser au bord de l'abîme
Auteur : Grégoire Delacourt
Éditions ; Jean-Claude Lattès (Janvier 2017)
ISBN : 978-2709659567
366 pages
Quatrième de couverture
Emma, quarante ans, mariée, trois enfants, heureuse, croise le regard d’un homme dans une brasserie.
Aussitôt, elle sait.
Mon avis
« Les mots qu’on ne dit pas sont ceux qui font le plus mal. » *
Emma a tout pour être heureuse : un mari, de beaux enfants, une maison alors que demander de plus ? La logique voudrait qu’on réponde « Et bien que ça continue… » Sauf que la vie ne répond à aucune logique et les émotions encore moins…. Et, un jour, sans s’y attendre, sans le chercher, sans le vouloir, Emma se retrouve avec des papillons dans le ventre. Pas ceux que l’on sent, comme ça, au hasard d’une rencontre (tiens, cet homme, j’en aurais bien fait mon quatre heures ;-), et qu’on oublie en rentrant chez soi…Non, pas ceux là…Ce sont les autres, vous savez, ceux, impérieux, qui en plus d’envahir votre ventre, vous mettent le cœur en vrac, vous tourneboulent le cerveau à tel point que vous ne savez plus où vous habitez, que vous êtes prête à faire tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi d’ailleurs). Vous ne vous reconnaissez plus, les autres vous regardent étonnés se demandant ce qu’il vous arrive… Et vous ne dites rien, parce qu’en parler c’est comme « abîmer » ce qui existe sans exister, cette envie absolue de tout envoyer en l’air et de partir pour tenter l’aventure….. Non, pas tenter l’aventure, ce n’est pas si léger, c’est déjà une certitude, cette fois, tout est différent, et vouloir vivre ce balbutiement, c’est vital, nécessaire pour continuer de respirer…. Voici ce qui arrive à Emma, et elle n’avait ni prévu, ni anticipé une situation pareille…. Pourquoi d’ailleurs, puisque son quotidien était bien réglé ?
Ce roman va se décliner en trois parties où nous allons suivre Emma, puisque c’est elle qui s’exprime à la première personne. L’auteur, qui est un homme, a parfaitement su retranscrire les émois, les questions, les angoisses, les doutes, les peurs mais aussi cet élan qui emporte Emma dans un tourbillon, ce compte à rebours qui s’installe avant les décisions qu’il faut prendre…..
Elle va être confrontée aux regards des autres, à celui de son mari, de ses enfants, de sa mère avec qui un contentieux est déjà en place. C’est douloureux, terrifiant… Est-ce qu’elle va lutter, passer outre les commentaires des uns et des autres ? Vivre ce qui se dessine à l’horizon ou pas ?
« Faut-il vivre les choses alors qu’il est aussi beau de seulement les rêver ? »
Faut-il prendre le risque de quitter ceux qu’on aime (et surtout qui nous aiment) et devenir pour eux une inconnue ? Mais laisser passer une espérance ? Qu’est-ce qui est le plus déraisonnable ? Et est-il utile d’analyser, de chercher à comprendre ?
Lorsque Emma s’exprime, s’explique par l’intermédiaire de Grégoire Delacourt, elle le fait avec des termes de femme, qui parlent directement au cœur. En quelques pages, parfois deux ou trois paragraphes ou quelques lignes voire peu de mots , son trouble est palpable, présent.
C’est une lecture que j’ai beaucoup aimée. Il m’a semblé que la deuxième partie avait quelques longueurs mais rien de pénible à lire. J’ai apprécié le ton employé, tout ce que l’on peut lire entre les lignes, tout ce qui habite cette femme face à ses choix, face à l’indicible …. J’ai trouvé que le rapprochement avec la chèvre de Monsieur Seguin était une bonne idée (en plus elle est là sur la couverture…) pour nous rappeler la lutte intérieure d’Emma…. L’auteur a su prendre en lui tout ce qui envahit cette femme pour le faire vivre sous sa plume de fort belle manière…..
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Dernière édition par Cassiopée le Sam 29 Aoû 2020 - 13:40, édité 1 fois
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Cassiopée- Admin
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Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Merci pour cette belle critique, Cassiopée. Je note ce livre qui fait écho à un événement vécu.
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Merci Cassiopée pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
pour cette critique !
Hortensia- Grand sage du forum
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Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Mon avis
Une intrigue amoureuse avec au centre de l’histoire le désir d’une femme pour un homme malgré une vie confortable. Le début du roman m’a fait penser à une histoire rose mais en avançant dans ma lecture, j’ai réalisé que la folie amoureuse d’Emma là faisait pencher vers ce qu’on peut appeler un drame pour ses trois enfants lorsqu’elle quitte tout pour partir avec l’homme qui allait lui donner le plaisir qu’elle n’a pas avec Olivier son mari. Elle ne veut pas vivre comme sa mère qui croit lui avoir enseigné la patience et le renoncement, que le désir ne tient pas toute une vie. Emma sait que le langage de la chair et des yeux lui amène le vertige bien que je me demande si cela ne va pas l’amener au chagrin. Ce roman est construit d’une façon particulière car je me suis interrogée sur la force ou la fragilité de l’amour dans un couple. Mais encore une interrogation surgit ; Comment Grègoire Delacourt a-t-il pu se placer dans l’intimité d’une femme avec ses émotions et sa sensualité pour écrire ce roman ? Au moment du rendez-vous, Emma attend mais pourquoi n’est-il pas là ? Il faut aussi parler d’Olivier atteint d’une maladie grave, que Emma est partagée entre deux amours malgré certaines circonstances tragiques. Je peux aussi ajouter sans rien dévoiler du roman, que partie de sa maison, Emma n’y reviendra jamais (cette dernière phrase n’a rien à voir avec la fin de l’histoire) Le couple, la maladie, la vie, l’amour et la perte habitent ce roman, quoique des passages m’ont paru un peu exagérés, n’empêche que ce roman m’a accrochée par ses thèmes réalistes mais aussi par une belle plume poétique pour exprimer la joie de vivre malgré tout….4,5/5
Une intrigue amoureuse avec au centre de l’histoire le désir d’une femme pour un homme malgré une vie confortable. Le début du roman m’a fait penser à une histoire rose mais en avançant dans ma lecture, j’ai réalisé que la folie amoureuse d’Emma là faisait pencher vers ce qu’on peut appeler un drame pour ses trois enfants lorsqu’elle quitte tout pour partir avec l’homme qui allait lui donner le plaisir qu’elle n’a pas avec Olivier son mari. Elle ne veut pas vivre comme sa mère qui croit lui avoir enseigné la patience et le renoncement, que le désir ne tient pas toute une vie. Emma sait que le langage de la chair et des yeux lui amène le vertige bien que je me demande si cela ne va pas l’amener au chagrin. Ce roman est construit d’une façon particulière car je me suis interrogée sur la force ou la fragilité de l’amour dans un couple. Mais encore une interrogation surgit ; Comment Grègoire Delacourt a-t-il pu se placer dans l’intimité d’une femme avec ses émotions et sa sensualité pour écrire ce roman ? Au moment du rendez-vous, Emma attend mais pourquoi n’est-il pas là ? Il faut aussi parler d’Olivier atteint d’une maladie grave, que Emma est partagée entre deux amours malgré certaines circonstances tragiques. Je peux aussi ajouter sans rien dévoiler du roman, que partie de sa maison, Emma n’y reviendra jamais (cette dernière phrase n’a rien à voir avec la fin de l’histoire) Le couple, la maladie, la vie, l’amour et la perte habitent ce roman, quoique des passages m’ont paru un peu exagérés, n’empêche que ce roman m’a accrochée par ses thèmes réalistes mais aussi par une belle plume poétique pour exprimer la joie de vivre malgré tout….4,5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Emma, la quarantaine, est mariée et mère de trois enfants. Un jour, elle croise juste le regard d’un homme et soudain tout bascule. Elle a envie d’autre chose que sa vie actuelle, pourtant heureuse. Alors, telle la chèvre de M. Seguin, elle va quitter son confortable bonheur pour la possibilité d’autre chose.
Danser au bord de l’abîme c’est se mettre en danger, flirter avec le risque de tout perdre, prendre le pari de l’inconnu. Un hymne à la liberté.
Je n’ai pas trouvé Emma particulièrement attachante, j’ai eu beaucoup plus de bons sentiments pour les personnages secondaires.
Grégoire Delacourt nous réserve de belles surprises dans ce roman, et c’est ce que j’ai le plus apprécié.
Danser au bord de l’abîme c’est se mettre en danger, flirter avec le risque de tout perdre, prendre le pari de l’inconnu. Un hymne à la liberté.
Je n’ai pas trouvé Emma particulièrement attachante, j’ai eu beaucoup plus de bons sentiments pour les personnages secondaires.
Grégoire Delacourt nous réserve de belles surprises dans ce roman, et c’est ce que j’ai le plus apprécié.
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
J'ai vraiment apprécié ce livre, et comme souvent avec Grégoire Delacourt, je me demande comment il fait pour être si crédible lorsque le personnage principal est une femme. Dans les commentaires précédents, lalyre se demande comment l'auteur a pu se placer à ce point dans l'intimité d'une femme : il faut savoir que c'est quelque chose que l'on retrouve très fréquemment chez lui. Et je trouve ça d'autant plus fort que le personnage d'Emma me semble tout à fait réel.
Une bonne partie du roman m'a fait penser à Amélie Poulain, et je me demande jusqu'à quel point ça n'a pas interféré ma lecture tant j'avais l'impression d'être dans le café où se déroule une partie du film.
Enfin, si la dernière partie souffre de quelques longueurs (qui ne ternissent pas la lecture pour autant), j'ai adoré le style "eau de rose" que je fuis habituellement. Ici, c'est extrêmement bien tourné, et je ne me suis pas lassé des passages si bien tournés :
Une bonne partie du roman m'a fait penser à Amélie Poulain, et je me demande jusqu'à quel point ça n'a pas interféré ma lecture tant j'avais l'impression d'être dans le café où se déroule une partie du film.
Enfin, si la dernière partie souffre de quelques longueurs (qui ne ternissent pas la lecture pour autant), j'ai adoré le style "eau de rose" que je fuis habituellement. Ici, c'est extrêmement bien tourné, et je ne me suis pas lassé des passages si bien tournés :
Il pose sa fourchette d’argent, manche lourd, cabossé, il essuie délicatement sa bouche avec la serviette de coton blanc damassé, avant de boire une gorgée d’eau.
Je vois d’abord sa bouche. Ses lèvres. Puis la fossette qui creuse sa joue. Mes yeux longent sa fossette, un sillon qui mène aux siens. Ses yeux sont lumineux et clairs, encadrés de cils noirs, très fournis. Presque un sortilège.
Il se met soudain à rire avec ses amis. Je n’entends pas son rire parce qu’il est éloigné de moi, je vois juste cette joie qui affleure, qui embellit le monde, et une décharge électrique jaillit, imprévisible, dans le bas de mon ventre, me brûle, m’ouvre, et le froid et le vent et les tempêtes s’engouffrent dans mon invisible, mon insoupçonnable faille.
Tout en moi tremble et s’affole.
Je vais vaciller.
Il me semble que mes doigts s’enfoncent dans le bois du bar pour m’éviter la chute.
Mes premières émotions d’adolescente refont surface, suffocantes, décuplées par mon appétit de femme, ma connaissance des vertiges.
Je me sens mal.
Je me sens atteinte – et aujourd’hui encore, alors que tout cela a eu lieu, que mon corps et mon âme, depuis, se sont embrasés pour ne plus jamais s’éteindre, le souvenir de cette irrépressible bouffée de désir reste la chose la plus poignante de ma vie.
Il ne m’avait même pas vue ce jour-là.
Ce premier jour.
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
J'ai apprécié cette lecture pour la forme surtout : l'écriture agréable à lire (j'ai dévoré ce roman en deux jours), la construction originale, avec le décompte au début, et l'histoire de La chèvre de Monsieur Seguin en fil rouge, les trois parties bien distinctes qui sont des passages dans la vie d'Emma, la mise en abime avec le livre écrit par Alexandre.
J'ai moins aimé l'histoire.
La première partie est très bien écrite. On veut bien sûr savoir ce qui va arriver : qui est cet homme qu'Emma découvre peu à peu ? Ressent-il comme elle une attirance magnétique ? Vont-ils se parler, se rapprocher, s'embrasser ?
La suite du récit est moins convaincante. Comme cela a été dit plus haut, il est difficile d'éprouver de l'attachement pour Emma. Elle semble froide, perdue dans ses rêves. Il lui manque une petite flamme intérieure, une envie de transformer sa vie propre aux gens qui plaquent tout à la quarantaine pour construire un autre futur.
Elle déambule, elle fait des rencontres de hasard. Les personnages secondaires sont attachants, même si je regrette que leur façon de parler soit si proche de celle d'Emma et d'Alexandre (je pense à Mimi surtout). Les références culturelles abondent, comme si l'auteur voulait en caser un peu partout. Sans parler des dégustations de vin et d'alcool, qui m'ont fait penser aux personnages d'Agnès Martin-Lugand.
La troisième partie, quant à elle, m'a vraiment déçue. Ça ressemble à un feel-good book et ça ne me semble pas du tout crédible. Je ne détaillerai pas ici pour ne pas dévoiler la fin. Certaines pages sont très longues à lire : ces phrases interminables, juxtaposées, surtout pour les deux scènes où de multiples personnages se côtoient. On imagine bien une scène de film, mais ce n'est pas simple à lire pour le lecteur. L'auteur aurait-il écrit son livre en se disant qu'il deviendrait un film ?
On y trouve quand même de belles phrases.
[...] l'instant est la seule certitude possible [...] c'est en lui que nous devons nous accomplir.
Tu as raison, Alexandre, le présent est immense, et c'est là qu'il faut aller.
Je n'ai pas essayé de te noyer. J'ai pardonné ton absence. [...]
Je me suis souvenue que tu avais perdu le sommeil à cause de moi, et qu'à cause de moi, tu avais froid la nuit.
J'étais le feu avec toi. Et je ne l'ai plus jamais laissé s'éteindre.
Il est arrivé cette souffrance que j'ai fini par aimer. Cette douleur à laquelle je suis restée fidèle.
— On peut continuer à vivre avec un désir inassouvi.
— On peut en mourir aussi.
— J'ai commencé à écrire un roman. [...]
Je suis heureuse – je ne sais pas très bien pourquoi. J'aime l'idée qu'il veuille nous raconter. Définir ce moment où l'on échappe à soi-même.
Où la chute se révèle finalement être un envol.
Il écrirait son roman. Brasserie André. Nous en serions le sujet. Il serait notre vie.
Et le roman ne s'achèverait pas.
Dernière édition par Zia le Mar 27 Mar 2018 - 22:07, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
J'aime les livres qui ont une interessante arcitecture et je pense que Danser au bord de l'abime me plairait.
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Oui, Libellule, l'architecture du livre est originale.
Penses-tu pouvoir le lire ? Est-il disponible chez toi ?
Penses-tu pouvoir le lire ? Est-il disponible chez toi ?
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Pas ce livre-ci, malheureusement, Zia, mais il y a trois autres livres de Delacourt traduits en bulgare (je ne les ai pas encore lus , c'est prevu quand meme. Il se pourrait qu'un jour on traduise Danser au bord de l'abime.
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Pour ma part je suis un peu passé à côté de La chèvre de M. Seguin. Ce sont des passages qui m'ont semblé être en trop.
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Le parallèle avec La chèvre de M. Seguin m'a semblé très intéressant dans la première partie de l'histoire. Comme Blanquette, Emma ne peut résister à l'attrait de la liberté. Elle n'accepte plus sa vie actuelle, même si elle a tout pour être heureuse. Elle sait qu'elle court vers le danger, qu'elle va tout perdre, mais elle y va quand même, car une force puissante la pousse à laquelle elle ne peut résister.
Ensuite, la comparaison est moins riche, moins pertinente.
Mais j'ai aimé relire l'histoire d'Alphonse Daudet à la fin du livre.
Ensuite, la comparaison est moins riche, moins pertinente.
Mais j'ai aimé relire l'histoire d'Alphonse Daudet à la fin du livre.
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Moi j'ai passé la fin du livre, je n'ai pas eu du tout envie de relire l'histoire de Blanquette. Je pense que les extraits m'en ont un peu dégoûté (le mot est un peu fort).
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Si je devais ne donner qu’un seul mot : bouleversant.
La structure du livre est originale : l’idée de décompter les numéros de chapitres ( jusqu'au départ) est intéressante. Ensuite, reviens la numérotation classique. Il y a l avant et Il y a l après … Il y a la vie d'Emma avant, et celle d après.
Dans la première partie de l’histoire, L'auteur nous raconte la rencontre d'Emma et d'Alexandre, de son trouble, de la décision qu’elle prend ( qu’ils prennent), de son désir : désir de l autre, désir d être différente, d être elle … Alors, Emma prend une décision qui changera sa vie et qu elle ne regrettera à aucun moment.
Et puis, il y a l APRES : surprenant ! je ne veux pas spoiler, mais la suite est surprenante, bouleversante …
J’ai aimé la plume, l’architecture du livre, la succession de chapitre parfois très très court, le parallèle régulier avec la chèvre de Monsieur Seguin …
Pour résumé, je conseille ce livre. Les âmes sensibles devraient préparer les mouchoirs. J'ai, en effet, passé la fin du livre à pleurer.
La structure du livre est originale : l’idée de décompter les numéros de chapitres ( jusqu'au départ) est intéressante. Ensuite, reviens la numérotation classique. Il y a l avant et Il y a l après … Il y a la vie d'Emma avant, et celle d après.
Dans la première partie de l’histoire, L'auteur nous raconte la rencontre d'Emma et d'Alexandre, de son trouble, de la décision qu’elle prend ( qu’ils prennent), de son désir : désir de l autre, désir d être différente, d être elle … Alors, Emma prend une décision qui changera sa vie et qu elle ne regrettera à aucun moment.
Et puis, il y a l APRES : surprenant ! je ne veux pas spoiler, mais la suite est surprenante, bouleversante …
- spoiler:
L'idée de tout quitter est audacieux. Il faut un certain courage pour tout quitter, alors qu'elle n est pas malheureuse. Elle aime son mari, ses enfants, mais décide de tout quitter pour se sentir vivante.
La vie est courte, et il est important de vivre aussi pour soi. Et puis l amour ... il n'y en a pas qu'un ... elle aime deux hommes... différemment. Peut etre est elle juste amoureuse de l'idée d'aimer cet inconnu. On ne le saura jamais.
J’ai été chagrinée, par contre, par un détail, qui en tant que maman je n’arrive pas à comprendre : l « abandon » de ses enfants : elle fait le choix de partir et de les laisser. Je comprends qu’on puisse vouloir changer de vie, mais je ne comprends pas qu’elle laisse ses enfants. Elle reviendra... mais quand ? Les enfants ( pourtant grands) ne comprennent pas.
Le passage le plus émouvant, à mon sens, est son retour, ses retrouvailles avec son mari, la maladie grave de ce dernier, leur désir de réaliser un rêve de jeunesse … Ce partage et ces retrouvailles sont très émouvantes. La relation avec les enfants est elle aussi touchante, tout comme avec ses nouveaux amis.
J’ai aimé la plume, l’architecture du livre, la succession de chapitre parfois très très court, le parallèle régulier avec la chèvre de Monsieur Seguin …
Pour résumé, je conseille ce livre. Les âmes sensibles devraient préparer les mouchoirs. J'ai, en effet, passé la fin du livre à pleurer.
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Belle critique, maily7.
Comme toi, je conseille ce livre, même si j'aurais aimé que cela se termine mieux pour Emma.
Comme toi, je conseille ce livre, même si j'aurais aimé que cela se termine mieux pour Emma.
Dernière édition par Zia le Mar 27 Mar 2018 - 22:05, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Zia, tu m'as devancée.
- Spoiler:
- J'ai une collègue qui a tout quitté mari et enfants en bas âge et sa famille la rejette, ne comprenant pas son choix (car son compagnon est connu comme super séducteur qui accumule les histoires d'amour...)
Pour moi, elle reste dans le camping car sans lui, elle n'existe plus... Alors à quoi bon? C'était lui son moteur...
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Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Merci les filles pour vos réponses
- Spoiler:
Je pense, en effet, que l envie d avoir une vie différente peut être un moteur incroyable...
maintenant, moi je ne pourrais pas ... je partirais mais avec les enfants ... un choix très égoïste finalement, car pourquoi ,pour un choix personnel, priver l autre de ses enfants ...
Pourquoi reste elle au camping ? Je pense qu au delà de l amour qu elle ressent pour Alexandre, elle est aussi en quête personnelle.
Être partie était synonyme de liberté et de changement de vie. Il lui manquait quelque chose ... la mort d Alexandre ne change en rien ce manque. Si elle retourne dans sa vie d avant, elle se renfermerait probablement dans les mêmes murs ...
Je pense tout bêtement qu elle est honnête avec elle même.
Dernière édition par maily7 le Jeu 30 Mar 2017 - 23:33, édité 1 fois
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Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Merci pour vos avis que je partage.
Cassiopée, je ne suis pas sûre d'avoir bien compris. Tu parles de son nouveau compagnon ?
Maily,
justement, je n'ai pas ressenti cette quête personnelle en lisant le livre. Il me semble qu'elle ne fait rien de cette liberté nouvelle. Elle n'a pas de projet. Elle erre.
Cassiopée, je ne suis pas sûre d'avoir bien compris. Tu parles de son nouveau compagnon ?
Maily,
justement, je n'ai pas ressenti cette quête personnelle en lisant le livre. Il me semble qu'elle ne fait rien de cette liberté nouvelle. Elle n'a pas de projet. Elle erre.
- Spoiler:
- Et finalement, elle retourne dans sa famille quand elle revient vers son mari.
Dernière édition par Zia le Mar 27 Mar 2018 - 22:06, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
- Spoiler:
Pour répondre à ton post, Zia, moi j ai perçu une femme qui s est posée des questions avant de se décider à tout quitter, qui, quelque part, a fait un point sur sa vie, et qui, du coup, quitte tout.
Apres la mort d Alexandre, elle se dit qu elle ne peut pas revenir chez elle : le fait qu il soit mort ne représente pas une raison suffisante pour revenir. Elle ne reviendrais pas pour de bonnes raisons, et sa vie ne pourrait pas changer.
Alors, c est vrai que sa survie n'est pas "passionnante", mais elle est en deuil, et se laisse vivre. Peut être avait elle besoin de se laisser vivre justement.
Alors, tu as raison : elle revient quand elle apprend la rechute de son mari et je pense que c est bien. Cette relation amour-amitié qui les unis est tres forte. Et je trouve cela beau. Elle est partie, certes, mais elle l aime encore, et elle est la pour lui quand il en a besoin.
Alors, dans la plus part des séparations (divorces), les relations ne restent pas aussi bonnes. Mais on part parce qu on n aime plus, c est assez différent ... Et souvent quand on part, on ne revient pas (être fidèle à sa décision, ne pas revenir en arrière ... ).
Pour l'abandon des enfants : c est difficile à comprendre, mais je crois finalement, que quand on ne vit pas la situation, on ne peut pas comprendre. Et bien souvent, on ne peut qu imaginer, et l imagination est loin de la réalité!
Pour répondre à ta dernière question, pourquoi pas
Cassiopée- Admin
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Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Merci pour vos réponses.
J'aime ton analyse, maily.
J'aime ton analyse, maily.
Dernière édition par Zia le Mar 27 Mar 2018 - 22:06, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Mon avis :
J'ai beaucoup aimé ce roman où tous les personnages sont sur le fil.. Rester ou partir, aimer ou détester, vivre ou mourir. Tout est question de choix ou de circonstances. J'ai aimé lire ces personnages en tension, qui peuvent à tout basculer ; parce que chacun peut -doit ?- se sentir en équilibre à chaque étape de sa vie, à tout âge.
L'auteur met beaucoup de lui dans ce roman comme un exutoire, un aveu pour ses proches. C'est touchant, parfois drôle, jamais difficile. Mais je ne le conseille pas pour se détendre et penser à autre chose (c'est mon erreur).
J'ai beaucoup aimé ce roman où tous les personnages sont sur le fil.. Rester ou partir, aimer ou détester, vivre ou mourir. Tout est question de choix ou de circonstances. J'ai aimé lire ces personnages en tension, qui peuvent à tout basculer ; parce que chacun peut -doit ?- se sentir en équilibre à chaque étape de sa vie, à tout âge.
L'auteur met beaucoup de lui dans ce roman comme un exutoire, un aveu pour ses proches. C'est touchant, parfois drôle, jamais difficile. Mais je ne le conseille pas pour se détendre et penser à autre chose (c'est mon erreur).
Invité- Invité
Re: [Delacourt, Grégoire] Danser au bord de l'abîme
Belle critique, Elo.
Je constate une fois de plus que ce roman ne laisse pas insensible.
Je constate une fois de plus que ce roman ne laisse pas insensible.
Invité- Invité
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