[Torre, A. R.] La Fille du 6E
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[Torre, A. R.] La Fille du 6E
La fille du 6 E
Auteur : A.R. Torre
Éditions : Jean-Claude Lattès (18 Janvier 2017)
ISBN : 9782709647083
380 pages
Quatrième de couverture
Jessica Reilly, 19 ans, a beaucoup de succès auprès des hommes. Chaque nuit, elle assouvit tous leurs fantasmes. Pour 6,99 $ la minute. Jessica Reilly, c’est le personnage que joue Deanna sur un site de webcams érotiques. Depuis trois ans, elle vit recluse dans son appartement, au sixième étage d’un immeuble délabré de New York. Trois ans sans toucher personne. Trois ans sans laisser personne rentrer chez elle. Trois ans d’échanges virtuels, entre ses clients, ses psys, son ami hacker et le coursier sexy qui, chaque jour, vient déposer des colis devant sa porte. Cette réclusion, pourtant, est indispensable : Deanna est en proie à des pulsions meurtrières qui se déchaîneraient, elle en est certaine, si elle remettait un pied dans le monde réel.
Mon avis
Suite à un drame familial, Jessica vit recluse dans son appartement sans aucun contact humain si ce n’est virtuel, ou à travers sa porte blindée que personne ne franchit. Elle a peur des pulsions meurtrières qui l’habitent. Elle reste persuadée que, si elle met un pied dehors, elle va sombrer, se laisser entraîner et que le Mal reprendra le dessus. Rester enfermée lui paraît un bon compromis et elle a trouvé ainsi un équilibre. Elle ne manque de rien et elle a un compte bancaire très bien rempli.
Est-elle heureuse ? C’est la question que chacun est en droit de se poser, de son livreur attitré à ses psys qu’elle ne « rencontre » que par le biais de son ordinateur. Chacun voit le bonheur d’une façon différente et si la question était posée à cette jeune femme, je pense qu’elle hausserait les épaules sans répondre. Ses journées sont rythmées par ses sessions web cam, elle mange à sa faim et peut s’offrir tout ce qu’elle désire…. Alors ? Qu’est ce qui lui manque ?
Peut-on considérer que l’on «vit » lorsque toutes les relations sont régies par le non contact tactile ? Pas de main serrée, pas de bisous sur la joue, pas de caresses, pas d’autres odeurs que les vôtres ? …. Est-ce que les ressentis sont faussés par cet état de faits ? Le début du roman nous décrit le quotidien de Jessica. On découvre quelques uns de ses clients et les liens qu’elle a établis avec eux. Elle reste malgré tout secrète et on se pose des questions sur ce passé qui a, c’est évident, déterminé son présent. On pourrait se dire que cette partie est un peu longue et qu’elle aurait pu être raccourcie mais après réflexion, elle est nécessaire pour comprendre le « fonctionnement » de Jessica.
Arrive un jour où un nouvel abonné lui fait des demandes qui l’interpellent, d’autant plus qu’il revient souvent avec le même objectif. La jeune femme s’interroge, essaie d’en savoir plus sur cet homme qui semble bizarre et qui a, peut-être de mauvaises intentions. Après avoir creusé l’affaire à l’aide de son « ami » hacker, elle va se retrouver face à un dilemme important : ignorer ce qu’elle pressent et préserver sa tranquillité ou agir et prendre le risque de rompre la fragile stabilité qu’elle a soigneusement établie. Elle va alors se trouver face à des situations difficiles qu’elle essaiera de gérer au mieux, seule comme toujours.
Si certains passages ont un aspect un peu « érotiques », ils ne sont pas choquants pour autant et s’intègrent à l’intrigue car ils sont nécessaires pour mieux comprendre la vie en huis-clos que Jessica a choisie. L’auteur s’est très bien renseignée sur le sujet et ce qu’elle écrit tient la route. Personnellement, je ne savais rien de cet univers (si ce n’est que ça existait) et je l’ai découvert. J’en resterai là, ce que j’ai lu m’a amplement suffi ! A.R. Torre décrit bien les tensions qui habitent l’héroïne, ses peurs, ses angoisses, ses doutes et son besoin constant de tout maîtriser. Peut-être aurait-elle pu détailler un peu plus les hésitations de Jessica face à ce qui devient une furieuse obligation d’agir. Mais ce n’est qu’un bémol, comme sur la toute fin où elle aurait pu nous laisser entrevoir la même issue sans trop en dire.
Globalement c’est une bonne lecture puisque j’avais le souhait de savoir, de comprendre, de tourner les pages au plus vite. Il manque juste un petit quelque chose pour la trouver tout à fait exceptionnelle. Il n’en reste pas moins que le contexte sort de l’ordinaire et c’est une bonne chose !
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Re: [Torre, A. R.] La Fille du 6E
Merci Cassiopée de cette présentation pour un livre qui semble intéressant.
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