[Sicotte, Anne-Marie] Les accoucheuses - Tome 2: La révolte

LES ACCOUCHEUSES (t.2) LA RÉVOLTE



Roman édité chez Pocket en juin 2014

864 pages

Résumé

Flavie a réalisé son rêve : elle est devenue sage-femme. Elle se prépare désormais à relever un nouveau défi, celui du bonheur conjugal.
Mais d'autres obstacles vont réclamer sa force et son courage. Sa mère, Léonie, dirige l'École des sages-femmes de Montréal dans la tourmente d'un XIXe siècle où puritanisme et sexisme s'exacerbent. Aveugle face aux tensions sociales naissantes, la bonne société se scandalise et s'insurge, prête à sacrifier les temps modernes naissants sur l'autel des dévotions.

Mon ressenti

Dans ce second tome, l’accent est mis sur Flavie, jeune femme mariée qui continue d’exercer sa profession de sage-femme. Pas facile de mener les deux de front, puisque le destin d’une femme mariée est tout tracé. Ce jeune couple déroge aux traditions sociales et familiales.

Pourtant même si son mari semble plus ouvert aux désirs de parité et d’autonomie de sa femme, le couple va devoir faire face à des retours bien plus pernicieux :  combien de temps tiendra-t-il pour maintenir son cabinet et protéger sa douce ? De même, s’il peut comprendre son envie d’apprendre, il vit de plus en plus mal l’idée de ne pas devenir père, d’autant que Flavie s’est mise dans la tête de devenir médecin. Comme si une femme pouvait devenir médecin… où va le monde ! Elle n’a pas les nerfs pour faire face…

Tous les personnages de ce tome sont en colère face à un monde en pleine effervescence : la religion et la politique sociale s’opposent, le peuple gronde. La misère, les mises en danger des populations, les épidémies, les conditions salariales, sont autant de sujet qui viennent dresser le portrait historique de cette période charnière dans l’évolution des mœurs entre femme et homme mais aussi dans la famille, dans le couple.

Je m’étonne toujours de cette évolution mais hélas je peux dans mon travail constater qu’il y a encore quelques idées toutes faites qui ont la vie dure. Autour des accouchements, des enquêtes démontrent aujourd’hui que de nombreuses césariennes (« de confort ») sont pratiquées alors qu’il n’y en a pas besoin. Dans le livre, il est montré que les forceps sont utilisés uniquement par les médecins (hommes) pour éviter aux femmes les souffrances liées aux contractions. Les femmes (sage-femme) ne sont pas habilitées à les utiliser puisqu’elles n’ont pas la formation. Les médecins sont rémunérés et donc demandés par des familles aisées. Les sages-femmes ne sont pas payées, parfois dédommagées par la famille. Aujourd’hui, l’utilisation des forceps est rare…. Comme dans tout, il y a des modes et la médecine n’y échappe pas.

Un nouvel opus riche et intense.
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