[Niel, Colin] Seules les bêtes
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[Niel, Colin] Seules les bêtes
Seules les bêtes
Colin Niel
Rouergue Noir
2017
214 pages
ISBN : 2812612029
Synopsis :
Une femme a disparu. Sa voiture est retrouvée au départ d’un sentier de randonnée qui fait l’ascension vers le plateau où survivent quelques fermes habitées par des hommes seuls. Alors que les gendarmes n’ont aucune piste et que l’hiver impose sa loi, plusieurs personnes se savent pourtant liées à cette disparition. Tour à tour, elles prennent la parole et chacune a son secret, presque aussi précieux que sa propre vie. Et si le chemin qui mène à la vérité manque autant d’oxygène que les hauteurs du ciel qui ici écrase les vivants, c’est que cette histoire a commencé loin, bien loin de cette montagne sauvage où l’on est séparé de tout, sur un autre continent où les désirs d’ici battent la chamade.
Avec ce roman choral, Colin Niel orchestre un récit saisissant dans une campagne où le monde n’arrive que par rêves interposés. Sur le causse, cette immense île plate où tiennent quelques naufragés, il y a bien des endroits où dissimuler une femme, vivante ou morte, et plus d’une misère dans le cœur des hommes.
Mon avis :
Un polar aux allures étranges, l’héroïne de ce polar est la solitude. Cette solitude qui sévit dans ce milieu rural des Causses. Ces Causses où souffle le vent, dans cette campagne où un jour une femme disparaît, sa voiture abandonnée à l’entrée d’un chemin. Evelyne Ducat , épouse sans histoire d’un riche homme d’affaires , n’est pas revenue de sa randonnée.
L’auteur met en scène cinq personnages qui vont tour à tour se livrer, faire part de leurs émotions où surgit toujours la solitude. Alice, l’assistante sociale qui visite les agriculteurs, pour leur apporter un peu d’aide. Mais qui elle se désespère, car son couple se meurt. Joseph qui vit au milieu de ses brebis, qui accepte la visite d’Alice, car depuis la mort de sa mère, il vit seul.. Maribé, la petite parisienne qui recherche l’amour. Le mari d’ Alice, Michel qui s’octroie des heures de liberté, seul après son travail à la ferme. Et cet autre inconnu d’Afrique, qui est -il ? vous l’avez bien sûr vu, sur la couverture du livre ?
Mais la solitude les ronge tous, au milieu de ces Causses. L’auteur insiste sur ces petites vies qui survivent malgré tout avec peu de bien.
On ferait n’importe quoi, pour aimer et être aimé.
Un livre poignant à lire qui entraîne de nombreuses réflexions sur l'habitat à la campagne, sur le manque de communication entre les hommes. je peux juste préciser qu'il peut être lu par des personnes qui n'aiment pas trop le polar. Il n'y a pas de violence.
Re: [Niel, Colin] Seules les bêtes
Merci Astazie pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Niel, Colin] Seules les bêtes
Un fantastique récit choral avec la vision des 5 principaux personnages de ce suspense autour de la disparition d'une femme au coeur des Causses, une région essentiellement rurale. Ce monde sombre, âpre, rigoureux et violent jusque dans ses excès.... est rendu de manière incroyable et on ne peut que supposer que Colin Niel n'a pu que se documenter pour rendre une telle ambiance.
Entre Alice l'assistante sociale, fille d'un fermier du cru, ayant laissé à l'homme qu'elle a épousé la direction du domaine, qui , jamais, n'aurait pu imaginer bouleverser à ce point son petit monde... son mari Michel, Evelyne la victime, Joseph le fils de sa maman seul depuis sa mort, Maribé, la jeune femme totalement paumée et Armand, chacun va amener à son lecteur/ auditeur la pièce du puzzle aux éléments liés à la mort d'Evelyne. Pour ma part, je ne me suis à aucun moment, douté du contexte global de ce récit.. et cela avant les derniers mots.
Une claque au global, des personnages décrits au scalpel, une fine description des personnages, de la densité et des doutes de chacun.
Entre Alice l'assistante sociale, fille d'un fermier du cru, ayant laissé à l'homme qu'elle a épousé la direction du domaine, qui , jamais, n'aurait pu imaginer bouleverser à ce point son petit monde... son mari Michel, Evelyne la victime, Joseph le fils de sa maman seul depuis sa mort, Maribé, la jeune femme totalement paumée et Armand, chacun va amener à son lecteur/ auditeur la pièce du puzzle aux éléments liés à la mort d'Evelyne. Pour ma part, je ne me suis à aucun moment, douté du contexte global de ce récit.. et cela avant les derniers mots.
Une claque au global, des personnages décrits au scalpel, une fine description des personnages, de la densité et des doutes de chacun.
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Re: [Niel, Colin] Seules les bêtes
Pour moi ce fut une lecture surprenante. J ai apprécié le début puis me suis perdue au milieu des personnages pour reprendre la fil de l'histoire après des retours en arrière
Invité- Invité
Re: [Niel, Colin] Seules les bêtes
Je l'avais lu, beaucoup apprécié et ... oublié !
une adaptation cinématographique sort ces jours-ci. A suivre !
une adaptation cinématographique sort ces jours-ci. A suivre !
Invité- Invité
Cassiopée- Admin
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Nombre de messages : 16860
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Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
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Re: [Niel, Colin] Seules les bêtes
Une randonneuse disparaît, mystérieusement avalée par le causse, là où ne subsistent plus que quelques fermiers isolés, seuls avec leurs bêtes dans une vie de labeur ingrat qu’ils sont les derniers à n’avoir pas fuie. L’enquête piétine. Pourtant, plusieurs personnes qui se savent liées à l’affaire en sont à tirer discrètement leurs conclusions personnelles, à la lumière de leurs secrets respectifs. Il leur manque toutefois la pièce principale du puzzle, cachée bien loin de leur bout de terre oublié.
Au village, où superstitions et vieilles histoires ne demandent qu’à revivre, les langues vont bon train, mais ceux qui savent, ou croient savoir, se taisent. Ils sont cinq, suffisamment embarrassés pour n’avoir aucune envie de s’épancher auprès des gendarmes, à connaître chacun un aspect de la tragédie sans pouvoir tout s’expliquer. A travers leurs récits, qui, un à un, nous font pénétrer au coeur de leurs propres drames à défaut d’élucider tout de suite celui de la disparition, revient, en lancinant leitmotiv, une effroyable solitude, vécue au sein de couples bancals, ou, le plus souvent, au seul contact de leurs bêtes par ces fermiers veufs ou restés célibataires, accrochés comme les derniers des Mohicans à une terre désormais si peu nourricière qu’elles les usent jusqu’à la corde de la pendaison, s’ils ne finissent pas un jour par partir à leur tour. Alors, avant que cet isolement ne les terrasse tout à fait de désespoir et de folie, tous tentent de faire face à leur façon, cherchant l’amour et l’affection là où ils le peuvent, ou bien là où certains les emmènent…
Habilement construit autour de personnages campés en profondeur, le récit fait aisément oublier une ou deux improbabilités pour nous emporter au bout de la curiosité, vers un dénouement plein de surprises et non dénué d’humour. Si la tension ne faiblit jamais, rendant le texte addictif de bout en bout, ce sont la qualité des portraits et la restitution du désespoir de ces petits agriculteurs, écrasés de travail et de solitude pour survivre à peine, avant la très ironique description de l’exploitation de cette détresse par d’autres plus misérables encore, profitant autant qu’ils peuvent de leur emprise jetée par-dessus les continents, qui sortent définitivement du lot ce roman choral noir, quasi sociologique.
Une histoire que n’aurait sans doute pas reniée Franck Bouysse, ce qui, du coup, m’a volé mon coup de coeur, tant je m’y suis prise de nostalgie pour la plume de cet autre auteur. Pourtant, dans un style très différent, celle de Colin Niel brille agréablement de justesse et de malice. (4/5)
Au village, où superstitions et vieilles histoires ne demandent qu’à revivre, les langues vont bon train, mais ceux qui savent, ou croient savoir, se taisent. Ils sont cinq, suffisamment embarrassés pour n’avoir aucune envie de s’épancher auprès des gendarmes, à connaître chacun un aspect de la tragédie sans pouvoir tout s’expliquer. A travers leurs récits, qui, un à un, nous font pénétrer au coeur de leurs propres drames à défaut d’élucider tout de suite celui de la disparition, revient, en lancinant leitmotiv, une effroyable solitude, vécue au sein de couples bancals, ou, le plus souvent, au seul contact de leurs bêtes par ces fermiers veufs ou restés célibataires, accrochés comme les derniers des Mohicans à une terre désormais si peu nourricière qu’elles les usent jusqu’à la corde de la pendaison, s’ils ne finissent pas un jour par partir à leur tour. Alors, avant que cet isolement ne les terrasse tout à fait de désespoir et de folie, tous tentent de faire face à leur façon, cherchant l’amour et l’affection là où ils le peuvent, ou bien là où certains les emmènent…
Habilement construit autour de personnages campés en profondeur, le récit fait aisément oublier une ou deux improbabilités pour nous emporter au bout de la curiosité, vers un dénouement plein de surprises et non dénué d’humour. Si la tension ne faiblit jamais, rendant le texte addictif de bout en bout, ce sont la qualité des portraits et la restitution du désespoir de ces petits agriculteurs, écrasés de travail et de solitude pour survivre à peine, avant la très ironique description de l’exploitation de cette détresse par d’autres plus misérables encore, profitant autant qu’ils peuvent de leur emprise jetée par-dessus les continents, qui sortent définitivement du lot ce roman choral noir, quasi sociologique.
Une histoire que n’aurait sans doute pas reniée Franck Bouysse, ce qui, du coup, m’a volé mon coup de coeur, tant je m’y suis prise de nostalgie pour la plume de cet autre auteur. Pourtant, dans un style très différent, celle de Colin Niel brille agréablement de justesse et de malice. (4/5)
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