[Dachez, Julie & Mademoiselle Caroline] La Différence invisible
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[Dachez, Julie & Mademoiselle Caroline] La Différence invisible
Dachez, Julie & Mademoiselle Caroline - La Différence invisible
Delcourt / Mirages 2016
196 pages
Quatrième de couverture : Marguerite se sent décalée et lutte chaque jour pour préserver les apparences. Ses gestes sont immuables, proches de la manie. Son environnement doit être un cocon. Elle se sent agressée par le bruit et les bavardages incessants de ses collègues. Lassée de cet état, elle va partir à la rencontre d'elle-même et découvrir qu'elle est autiste Asperger. Sa vie va s'en trouver profondément modifiée.
Mon avis : Marguerite mène une vie de routine : un appartement douillet, un toujours identique et ponctuel trajet maison / bureau, avec une pause boulangerie pour acheter toujours le même petit pain… Au bureau, telle une petite souris, elle fuit le bruit, les jacasseries, la foule… Elle aime le quotidien sans surprise, le calme, la solitude. Jusqu’à un moment où confrontée à trop « d’inconnus imprévus » elle cherche à comprendre pourquoi, pour elle, la vie est si difficile.
Julie Dachez et Mademoiselle Caroline nous offre la magnifique histoire d’une adulte : Marguerite alias Julie Dachez, se découvrant Asperger : son parcours, ses difficultés, le regard et le jugement des autres…
Le graphisme est absolument remarquable, un dégradé de noir et blanc parsemé de petites touches de couleurs. Il donne parfaitement vie à un personnage terriblement émouvant.
Cette BD, d’intérêt général, devrait être lu et relu, pour aider les personnes Asperger et les autres à se comprendre, à s’accepter, à s’adapter pour vivre ensemble dans le respect de tous.
La différence invisible est une lecture enrichissante et bouleversante.
J’ai été très touchée par le quotidien qu’affronte Marguerite pour essayer de se fondre dans la société, et admirative du courage et de la détermination dont elle fait preuve pour aller au bout de sa recherche d’identité et de son acceptation par les autres.
C’est un énorme coup de cœur.
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Dachez, Julie & Mademoiselle Caroline] La Différence invisible
"Dans ta bulle !" de Julie Dachez
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Re: [Dachez, Julie & Mademoiselle Caroline] La Différence invisible
Mon avis
Cette bande dessinée, plus épaisse que la moyenne des BD, présente le quotidien de Marguerite, 27 ans, autiste Asperger. Elle a un travail, un appartement, un copain… Présentée comme cela, on peut se dire qu’elle a la vie de toutes les jeunes femmes de son âge. Sauf que ce n’est pas le cas. Ses journées sont faites de rituels, de tout ce qu’elle veut maîtriser. Pas d’imprévus, pas de stress inutile….
Elle aime arriver dans le silence au bureau et prendre possession des lieux tranquillement. Puis les autres arrivent et ….
le bruit l’agresse….
Il lui faut alors fournir beaucoup d’efforts pour rester en lien avec les autres….qui ne comprennent pas toujours ses réactions, ses réponses… Elle est autiste et elle parle donc « sans filtre », si une collègue la questionne sur sa nouvelle tenue et qu’elle lui semble mal habillée, elle le lui dit …..et la collègue fait la tête
C’est très bien construit, on sent que l’illustratrice a compris les difficultés de communication de Marguerite et elle a pu les dessiner avec délicatesse. J’ai trouvé que le jeu des couleurs apporte un éclairage intéressant sur le ressenti de Marguerite. Finalement, pas besoin de beaucoup de mots, les images parlent d’elles-mêmes. Au fil des pages, Marguerite évolue, jusqu’à mieux se comprendre, mieux s’accepter, mieux se connaître… A ce moment là, hautement symbolique, la couleur arrive dans sa vie…
Ce format avec des dessins très parlants, peut permettre une première découverte de l’autisme, une approche plus « facile » pour ceux qui se posent des questions, qui veulent comprendre….
Un support adapté pour une première approche du syndrome Asperger....
Cette bande dessinée, plus épaisse que la moyenne des BD, présente le quotidien de Marguerite, 27 ans, autiste Asperger. Elle a un travail, un appartement, un copain… Présentée comme cela, on peut se dire qu’elle a la vie de toutes les jeunes femmes de son âge. Sauf que ce n’est pas le cas. Ses journées sont faites de rituels, de tout ce qu’elle veut maîtriser. Pas d’imprévus, pas de stress inutile….
Elle aime arriver dans le silence au bureau et prendre possession des lieux tranquillement. Puis les autres arrivent et ….
le bruit l’agresse….
Il lui faut alors fournir beaucoup d’efforts pour rester en lien avec les autres….qui ne comprennent pas toujours ses réactions, ses réponses… Elle est autiste et elle parle donc « sans filtre », si une collègue la questionne sur sa nouvelle tenue et qu’elle lui semble mal habillée, elle le lui dit …..et la collègue fait la tête
C’est très bien construit, on sent que l’illustratrice a compris les difficultés de communication de Marguerite et elle a pu les dessiner avec délicatesse. J’ai trouvé que le jeu des couleurs apporte un éclairage intéressant sur le ressenti de Marguerite. Finalement, pas besoin de beaucoup de mots, les images parlent d’elles-mêmes. Au fil des pages, Marguerite évolue, jusqu’à mieux se comprendre, mieux s’accepter, mieux se connaître… A ce moment là, hautement symbolique, la couleur arrive dans sa vie…
Ce format avec des dessins très parlants, peut permettre une première découverte de l’autisme, une approche plus « facile » pour ceux qui se posent des questions, qui veulent comprendre….
Un support adapté pour une première approche du syndrome Asperger....
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Re: [Dachez, Julie & Mademoiselle Caroline] La Différence invisible
Mon avis :
Je viens de relire cette BD, découverte avant mon diagnostic de TSA, et je me demandais si j'allais en avoir une lecture différente. La réponse est : non, finalement, pas tant que ça.
La BD nous présente le quotidien d'une jeune femme qui travaille, a un appartement, un compagnon, et présente tous les signes d'autonomie d'une personne active. Seulement, la différence invisible tient beaucoup à la fatigue intense, à l'usure quotidienne entraînée par les difficultés sociales inhérentes à l'autisme, mais aussi aux particularités sensorielles, alimentaires, et souvent à ce qu'on appelle les comorbidités un peu inévitables : ne serait-ce que le trouble anxieux (ce n'est pas un hasard si une de ses amies devient par la suite la jeune boulangère qui souffre de TOC), mais aussi la dépression, et assez fréquemment le burn-out au travail. C'est le quotidien de Marguerite dans la BD, qui se heurte à l'incompréhension, aux jugements parce qu'elle ne sociabilise pas assez (manger à la cantine avec les collègues de travail), parce qu'elle est trop franche ou ne comprend pas les sous-entendus...
L'aspect affectif n'est pas facile non plus : Marguerite n'a pas d'ami.e.s, car elle est tellement fatiguée qu'elle a besoin de se ressourcer seule chez elle, avec ses animaux, un chien et deux chats, et de s'adonner à ses intérêts spécifiques, comprenez ses passions - ici le végétarisme, puis l'autisme. Rien ne rend plus heureux un autiste que de s'immerger dans l'acquisition de connaissances, la documentation et lecture compulsive sur ses sujets de prédilection, et... d'en parler, mais ce n'est pas gagné, car les gens ont rarement envie d'écouter un exposé documenté sur quelque sujet que ce soit. Son compagnon, Florian, est sociable quant à lui, et prend mal le fait qu'elle n'ait pas envie de l'accompagner aux divers apéros, ou qu'elle fasse tapisserie et parte le plus tôt possible lorsqu'elle s'y contraint. Pourtant, elle veut bien qu'il y aille, lui, mais il la trouve anormale de ne pas en avoir envie. La situation devient difficile affectivement.
Enfin, Marguerite parvient à mettre le doigt sur ce qu'"elle a", sur une explication qui réunit toutes ses particularités et difficultés. Le parcours ne fait que commencer : il faut trouver un professionnel compétent pour vous autoriser à passer des tests et obtenir (ou non) un diagnostic d'autisme, ou TSA (Troubles du Spectre Autistique). Ensuite, Marguerite entreprendra un travail sur elle pour mieux se connaître, rencontrera d'autres autistes, et devra faire un tri dans ses fréquentations, parce que les réactions au diagnostic... c'est gratiné ! Elle deviendra Julie Dachez, alias Super Pépette sur Youtube.
Que dire de la bande dessinée ? Le dessin est sobre et sans affectation, j'aime bien les choix de couleurs (dans les gris, avec du rouge, avec des couleurs plus variées après le diagnostic, peut-être parce qu'elle va mieux et subit moins le rythme et les représentations des autres). Tout est réaliste, et les deux autrices présentent bien les caractéristiques du TSA, tout en faisant comprendre qu'il existe de nombreuses nuances. Par exemple, on peut être hypersensible (Marguerite est hyperacousique, le bruit l'affecte beaucoup, ce que rend très bien le dessin), ou hyposensible, ce qui n'entraînera pas les mêmes ressentis. Il est fréquent qu'un autiste fuie le contact physique, mais comme certain.e.s aiment être serré.e.s, ils.elles peuvent apprécier les hugs, voire des massages fermes.
Bref, c'est une bonne lecture pour les personnes qui veulent en savoir plus sur l'autisme, et une lecture des plus utiles pour celles qui sont en questionnement, ne serait-ce que pour s'autoriser elles-mêmes à freiner, à adopter leur propre rythme social, et à ne pas se juger selon les standards neurotypiques. Non qu'il y ait une fracture entre neurotypiques et neuroatypiques, mais la société met en exergue des notions de réussite liées à la popularité, à la vie sociale, il peut être difficile de s'en extraire. Il est surtout important de "gagner le droit" à entamer le parcours diagnostic, qui peut être très long (souvent 2 ans minimum), afin d'avoir une RQTH pour envisager la possibilité d'aménagements au travail. 4,5/5
Je viens de relire cette BD, découverte avant mon diagnostic de TSA, et je me demandais si j'allais en avoir une lecture différente. La réponse est : non, finalement, pas tant que ça.
La BD nous présente le quotidien d'une jeune femme qui travaille, a un appartement, un compagnon, et présente tous les signes d'autonomie d'une personne active. Seulement, la différence invisible tient beaucoup à la fatigue intense, à l'usure quotidienne entraînée par les difficultés sociales inhérentes à l'autisme, mais aussi aux particularités sensorielles, alimentaires, et souvent à ce qu'on appelle les comorbidités un peu inévitables : ne serait-ce que le trouble anxieux (ce n'est pas un hasard si une de ses amies devient par la suite la jeune boulangère qui souffre de TOC), mais aussi la dépression, et assez fréquemment le burn-out au travail. C'est le quotidien de Marguerite dans la BD, qui se heurte à l'incompréhension, aux jugements parce qu'elle ne sociabilise pas assez (manger à la cantine avec les collègues de travail), parce qu'elle est trop franche ou ne comprend pas les sous-entendus...
L'aspect affectif n'est pas facile non plus : Marguerite n'a pas d'ami.e.s, car elle est tellement fatiguée qu'elle a besoin de se ressourcer seule chez elle, avec ses animaux, un chien et deux chats, et de s'adonner à ses intérêts spécifiques, comprenez ses passions - ici le végétarisme, puis l'autisme. Rien ne rend plus heureux un autiste que de s'immerger dans l'acquisition de connaissances, la documentation et lecture compulsive sur ses sujets de prédilection, et... d'en parler, mais ce n'est pas gagné, car les gens ont rarement envie d'écouter un exposé documenté sur quelque sujet que ce soit. Son compagnon, Florian, est sociable quant à lui, et prend mal le fait qu'elle n'ait pas envie de l'accompagner aux divers apéros, ou qu'elle fasse tapisserie et parte le plus tôt possible lorsqu'elle s'y contraint. Pourtant, elle veut bien qu'il y aille, lui, mais il la trouve anormale de ne pas en avoir envie. La situation devient difficile affectivement.
Enfin, Marguerite parvient à mettre le doigt sur ce qu'"elle a", sur une explication qui réunit toutes ses particularités et difficultés. Le parcours ne fait que commencer : il faut trouver un professionnel compétent pour vous autoriser à passer des tests et obtenir (ou non) un diagnostic d'autisme, ou TSA (Troubles du Spectre Autistique). Ensuite, Marguerite entreprendra un travail sur elle pour mieux se connaître, rencontrera d'autres autistes, et devra faire un tri dans ses fréquentations, parce que les réactions au diagnostic... c'est gratiné ! Elle deviendra Julie Dachez, alias Super Pépette sur Youtube.
Que dire de la bande dessinée ? Le dessin est sobre et sans affectation, j'aime bien les choix de couleurs (dans les gris, avec du rouge, avec des couleurs plus variées après le diagnostic, peut-être parce qu'elle va mieux et subit moins le rythme et les représentations des autres). Tout est réaliste, et les deux autrices présentent bien les caractéristiques du TSA, tout en faisant comprendre qu'il existe de nombreuses nuances. Par exemple, on peut être hypersensible (Marguerite est hyperacousique, le bruit l'affecte beaucoup, ce que rend très bien le dessin), ou hyposensible, ce qui n'entraînera pas les mêmes ressentis. Il est fréquent qu'un autiste fuie le contact physique, mais comme certain.e.s aiment être serré.e.s, ils.elles peuvent apprécier les hugs, voire des massages fermes.
- Remarque personnelle:
- J'ai été saisie de lire dans les exemples de paroles absurdes chez certains médecins ce que j'ai pu entendre moi-même : "vous n'êtes pas autiste, un autiste bave et se tape la tête contre les murs."
On m'a dit aussi : "Mais vous avez 50 ans, pourquoi vous avez besoin d'un diagnostic d'autisme ?"
Et je passe les "vous regardez dans les yeux (non, pas vraiment, mais étant sourde je lis sur les lèvres, donc il faut bien que je regarde les gens) et autres "mais pourquoi vous voulez une étiquette ?"
J'ai dû aller à Paris chez une spécialiste pour qu'on me prenne au sérieux, et à l'arrivée j'étais autiste de haut niveau. J'ai envisagé un temps de retourner voir chacun de ces médecins, mais j'ai laissé tomber, ça ne valait pas la peine.
Bref, c'est une bonne lecture pour les personnes qui veulent en savoir plus sur l'autisme, et une lecture des plus utiles pour celles qui sont en questionnement, ne serait-ce que pour s'autoriser elles-mêmes à freiner, à adopter leur propre rythme social, et à ne pas se juger selon les standards neurotypiques. Non qu'il y ait une fracture entre neurotypiques et neuroatypiques, mais la société met en exergue des notions de réussite liées à la popularité, à la vie sociale, il peut être difficile de s'en extraire. Il est surtout important de "gagner le droit" à entamer le parcours diagnostic, qui peut être très long (souvent 2 ans minimum), afin d'avoir une RQTH pour envisager la possibilité d'aménagements au travail. 4,5/5
elea2020- Grand sage du forum
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