[Eudeline, Patrick] Les panthères grises
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Mon avis
[Eudeline, Patrick] Les panthères grises
Titre : Les panthères grises
Auteur : Patrick Eudeline
Edition : La Martinière
Nombre de pages : 176 pages
Présentation de l’éditeur :
Il y a eu les Chaussettes noires,
il y a eu les Blacks Panthers.
Voici désormais venu le temps des Panthères grises.
Ils ont soixante ans et plus beaucoup de scènes underground à électriser. Reformer le groupe le temps du mariage de l’un de leurs petits-fils, c’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un grand rêve. Mais c’est le seul qu’il leur reste.
Mon avis :
Let me introduce les panthères grises ! The show must go on – ou presque. Guy et Didier ont vu le monde changer, et pas vraiment comme ils l’auraient voulu. A l’heure de la retraite, ils reforment leur groupe de rock, remontent sur scène et… et bien, non, ils n’électrisent pas vraiment les foules, ils animent le mariage du petit fils de l’un d’entre eux, Enzo, et l’on ne peut pas vraiment dire que le jeune homme, tout à la construction de sa vie (poursuite des études, travail, mariage, maison, futur enfant) ait véritablement apprécié le talent musical de son aïeul. Nan, il l’enverrait même bien en maison de retraite, et fissa, voir même plus, pour ses velléités musicales, prémices de la démence pour lui. Vous l’aurez compris, les liens familiaux sont un peu distendus. Au milieu, la fille de Guy apparaît comme le symbole de notre époque : infirmière, dépressive dans un milieu hospitalier en déliquescence, elle n’a pas (plus ?) la force de se lancer dans une aventure professionnelle en solo.
Bref, tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes, même Guy se fait l’effet d’être devenu ce qu’il redoutait le plus : un réac. De l’autre côté, nous trouvons Patrick, professeur oui, mais surtout bohème qui s’est laissé porter par les événements et qui aujourd’hui voudrait agir, accomplir quelque chose, voir bouger la société. Nadire, enfin, et madame Mado, sa compagne, tiennent tous les deux un café à Pigalle, un café « comme avant », loin de la gentrification du quartier (j’ai pensé à la chanson de Georges Ulmer en lisant la description du quartier, de leur café). Ancien braqueur, un peu flambeur, Nordine s’ennuie un peu. Alors quand une occasion se présente, presque sur un plateau d’argent,il veut renouer avec son passé. A condition de trouver des personnes prêtes à l’accompagner dans son aventure. Je vous laisse deviner de qui il s’agira.
Oui, le roman s’inscrit dans l’actualité, brocardant au passage les starlettes et leurs admirateurs. Anecdotique ? Pas vraiment, plutôt une radiographie pas très optimiste de notre société frileuse. Le livre se clôt, tout de même, sur une note d’espoir. Reste à faire réellement bouger les choses.
Sharon- Modérateur
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