[Norek , Olivier] Entre deux mondes

Auteur : NOREK Olivier
Titre : Entre deux mondes
Edition : Michel LAFON
Date de parution : 5 octobre 2017
Nombre de pages : 413

RESUME :
Fuyant un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l'attendre en sécurité. Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir.
Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu'il découvre, en revanche, c'est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre entre deux vies. Dans cet univers sans loi, aucune police n'ose mettre les pieds.
Un assassin va profiter de cette situation.
Dès le premier crime, Adam décide d'intervenir. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il est flic, et que face à l'espoir qui s'amenuise de revoir un jour Nora et Maya, cette enquête est le seul moyen pour lui de ne pas devenir fou.
Bastien est un policier français. Il connaît cette zone de non-droit et les terreurs qu'elle engendre. Mais lorsque Adam, ce flic étranger, lui demande son aide, le temps est venu pour lui d'ouvrir les yeux sur la réalité et de faire un choix, quitte à se mettre en danger.


Mon avis :
Que dire sur ce livre énorme coup de coeur pour moi! Premier livre de cet auteur pour moi et waouhhhhhhhh!
Quel roman, quel sujet!
Dans ce livre, l'auteur explore les frontières, les migrants, les difficultés rencontrées pour chaque cas de population. Les personnages de ce livre sont tellement attachants! On a envie de rentrer dedans, de nous aussi aider!
Ca faisait tellement longtemps qu'un livre ne m'avait pas autant bouleversée! Emue jusqu'aux larmes! Chamboulée un livre que l'on ne pourra jamais oublier.
Il nous met devant la réalité, il maitrise le sujet tellement bien! Jusqu'au bout du livre vous êtes happés par l'histoire.
Ce roman perturbe notre regard, nos convictions, nos valeurs!

Je lui mets 10/10 et vous le recommande vivement!

Sondage ajouté, merci de voter!

Mince j'avais oublié merci Joëlle

C'est une de mes prochaines lectures

Un excellent thriller, romancé sûrement mais aussi sûrement pas si loin de la réalité.... La jungle de Calais, les migrants.... Un livre qui fait réfléchir sur le sort de ces hommes, ces femmes, ces enfants....
Un vrai gros coup de cœur...

Un nouveau roman policier d’Olivier Norek, il a quitté la banlieue parisienne , pour Calais. Il nous propose là un documentaire bien réel et non pas une fiction. Il nous parle de migrants qui vivent, ou plutôt qui survivent dans la Jungle de Calais, juste avant son démantèlement.
Adam est arrivé à Calais, il vient d’un pays en guerre . Il cherche sa femme et sa fille qui auraient dû se trouver là avant lui . Il assiste à un crime et son instinct de flic revient. Il défend pour ne pas sombrer. Il demande de l’aide à Bastien, flic français lui qui connaît cette zone de non-droit et les terreurs qu’elle engendre.
Oliver Norek nous décrit l’impensable, l’inimaginable dans notre monde. capable de tout , du pire comme du meilleur. . L’auteur a concocté une intrigue effrayante, mais aussi passionnante.Le lecteur est malmené, des scènes terribles sont dévoilées. On ne sort pas indemne d’une telle lecture.
J’ai aimé les personnages de Bastien et d’Adam, qui sont deux flics ayant des émotions vives, qui se complètent et se respectent dans leurs faits.

J'ai adoré ce livre, tellement humain et si loin des clichés et de l'image que je pouvais me faire de cette situation.

Lorsqu'on voyait des images de la jungle de Calais, elles étaient forcément orientées selon leur auteur et ce qu'il voulait nous montrer.

Comme tout le monde, j'avais entendu parler de ces migrants qui tentaient à tout prix de monter dans des camions pour passer la frontière, au péril de leur vie et parfois de celle des camionneur, mais j'étais loin d'avoir analysée la situation clairement et d'avoir conscience de ce que tout ça voulait dire.

La force de ce roman, à mon sens, et de ne pas montrer d'un côté des méchants et de l'autre des gentils, mais des humains avec tout ce que ce mot comporte. Dans la jungle, il y avait de tout, comme partout.

Et j'ai appris tellement de choses que je n'imaginais même pas, ça a été une révélation pour moi qui n'avait vu tout cela que de très loin. Ce livre ouvre les yeux et le cœur, je n'ai pas fini de repenser à tout ce que j'y ai trouvé.

Un gros coup de cœur pour moi aussi, et je n'en ai pas souvent!

Très tentant! Je le lirai certainement dans un avenir rapproché. Merci!

Un livre qui nous amène à réfléchir, sur soi, sa vie, ce que l'on ignore autour de nous.
Très belle lecture qui engendre la réflexion.
Merci Alinette de m'avoir orientée vers cette lecture !

Lu dans le cadre du Challenge Partage Lecture 2019/2020.

2016. Adam, policier de son état, fuit la Syrie pour des raisons politiques : il a d’abord dû faire partir sa femme et sa fille en catastrophe, après leur avoir donné rendez-vous à Calais, où elles doivent l’attendre dans le quartier des femmes de la «jungle». Mais lorsqu’il y arrive à son tour, aucune trace de Nora et de Maya. Au bord du désespoir, confronté à la violence quotidienne de cette zone de non-droit qu’est le camp, il survit tant bien que mal en prenant sous son aile un petit garçon soudanais, seul et livré au pire, et en établissant un lien mi-amical, mi-professionnel avec Bastien, qui vient d’intégrer les forces de police de la ville. Pour le Français, la découverte de la situation de blocage à Calais et de son rôle impossible de maintien de l’ordre, est un choc déstabilisant qui va le pousser à prendre des décisions difficiles et dangereuses, dictées par sa conscience.

Aux atrocités vécues par Adam en Syrie et par Kilani au Soudan, au sort souvent tragique imposé aux migrants par des passeurs sans foi ni loi, répondent les terribles et dangereuses conditions de vie au sein de la jungle de Calais où la police ne pénètre jamais, l’impasse dans laquelle se retrouvent les migrants prêts à tout pour franchir la Manche, le désarroi des Calaisiens qui voient leur ville péricliter et son activité économique menacée, l’action sisyphéenne des associations humanitaires, le malaise des forces de l’ordre locales qui, impuissantes, ne peuvent que, jour après jour, tenter de protéger le trafic roulier pris d’assaut par des hordes aux abois.

Le titre est éminemment bien choisi. Il traduit à lui seul le dramatique surréalisme de ces vies de migrants, indéfiniment coincées dans un infernal entre-deux, comme suspendues dans des limbes sans issue régies par la seule loi meurtrière du plus fort, et où ne subsistent que misère, violence, désespoir et folie. Derrière l’intrigue policière se profile un véritable roman de société, où apparaissent tour à tour les points de vue de tous les protagonistes, sans parti-pris ni stigmatisme, dans un récit documenté, étayé par un an d’enquête, et où rien n’est inventé.

Chacun se retrouvera dans la honte et l’impuissance des personnages décrits sans complaisance ni sentimentalisme, dans toutes leurs ambiguïtés, leurs doutes et leurs failles. Comment ne pas frémir ni s’horrifier, et en même temps se sentir dépassé, par ce récit d’une actualité toujours brûlante, car, si la jungle de Calais a été démantelée, le problème des migrants est resté entier, simplement morcelé en une foule de petites jungles moins visibles.

Ce roman coup de poing à la lecture hallucinante et perturbante est avant tout un état des lieux, une photographie objective d’un problème de société resté sans solution, mais qui ne peut que peser sur nos consciences. Coup de coeur. (5/5)

Merci Cannetille pour ta critique  

Lu das le challenge Partage Lecture 2019/2020
Mon avis
Présentation des personnages – Adam, ancien policier sous Bachar, après avoir mis sa femme et sa fille en sécurité, fuit la Syrie, arrivé à Calais, prend sous son aile Kilani, un petit garçon tiré des griffes des ses tortionnaires, on croise aussi un jeune flic français, Bastien ainsi que le les humanitaires et les migrants de la Jungle et les policiers de la Bac. En premier lieu nous allons suivre la fuite de Nora et Maya, nous vivrons des moments très fort en leur compagnie (là je n’en dis pas plus). C’est avec une description très réaliste qu’à travers les deux policiers qui sont dégoûtés de leur travail face à ce qu’ils voient, nous allons aussi connaître la vie des migrants et l’esprit qui règne dans ce camp. Un livre incroyable et pourtant c’est dans une atmosphère difficile à vivre ou la violence physique et morale face à l’impuissance des autorités qu’un assassin va sévir. Ce roman c’est l’histoire du monde actuel, j’ai ressenti beaucoup d’émotion, de l’empathie, de la tristesse et de l’espoir, bien que des thèmes comme la violence, la pédophilie, l’abandon et l’horreur tiennent une grand place dans ce livre superbe et bien écrit qui fait prendre conscience de ce que vivent les migrants ;..5/5

Lu dans le cadre du Challenge Partage Lecture 2019/2020.

Coup de coeur pour moi également.
Tout le monde devrait lire ce livre. Il faudrait d'ailleurs en faire un film pour permettre une plus large diffusion.

Lu dans le cadre du challenge partage lecture 2019-2020 :

J'ai beaucoup apprécié ce livre. Chaque personnage est attachant malgré son parcours différent.

J'ai beaucoup aimé. Les lieux deviennent également un personnage incontournable et ils sont bien décrits. Bienvenue en Enfer!
Il est également facile, malheureusement pour nous, de nous attacher à ces personnages dont le destin est loin d'être ensoleillé.
J'ai de beaucoup préféré ce roman à celui de Sandrine Collette "Les larmes noires sur la terre".
Ma cote: 6,5/10.


Citations

" ... la minuscule courette intérieure faisait office de parking, et il fallait un niveau expert à Tétris pour s'y garer. "

(Page 124)

" Difficiles années, mais de toute façon, on se retrouve tous de l'autre côté.
C'est juste une histoire de timing ... "

(Page 414)

(Olivier Norek, " Entre deux mondes ")

Mon avis:

En lisant ce roman, j'ai pensé à "La peau" de Malaparte, tant j'ai eu l'impression d'un reportage.
Mais est-ce un roman?
À la recherche de sa femme et de sa fille Adam ne veut pas faire de vague, ne pas se faire remarquer…
Mais il a été flic, il reste flic…Et puis difficile de ne pas intervenir  lorsqu'un enfant est victime…
Norek passe des horreurs de la dictature aux horreurs de la migration comme seule solution à la survie.
Oui, c'est un roman, avec des personnages fictifs… mais qui tous existent quelque part entre la Syrie et le jungle de Calais. Oui c'est un documentaire parce que nous voyons de l'intérieur ce qu'est d'être migrant, d'être flic et de ne pas pouvoir agir pour soulager.
Oui, c'est un roman très bien écrit.
Oui c'est un reportage au coeur même de l'horreur.

Mon petit plus:

J'ai raconté Kilani à mon mari.
J'ai dit d'où il venait, où il allait, qui il était … Je n'ai pas pu m'empêcher de parler plus particulièrement de cet enfant.
Parce que Kinali ne s'appelle pas Kinali, ses parents l'ont prénommé "Ayman", le chanceux en arabe, et qu'il représente l'espoir.

Les lectures de Joëlle.

Lu dans le cadre du challenge partage lecture 2019/2020

Oui j'ai lu les larmes noires sur la terre de Sandrine Collette mais je l'ai lu comme un roman, alors qu'entre deux mondes m'a profondément touchée parce que c'est un documentaire, une véritable abomination dans notre pays avec d'un côté le monde riche, l'Angleterre pour eux, le paradis et de l'autre la jungle qui est le résultat de la guerre dans leur pays.
J'ai pu le lire grâce au talent de Olivier Norek décrivant les crimes, les viols, les petites combines sans jamais culpabiliser le lecteur, sans parti pris et des personnages attachants comme le petit réfugié Kilani qui a vu tant de choses mais est muet. Le policier syrien Adam et le naïf et nouveau flic Bastien Miller abasourdi par tant de violence de part et d'autre...
Comment a t'on pu laisser se former une telle jungle dans notre pays ?
La réalité a laquelle on est confronté dans ce livre est bien loin des documentaires expurgés de la télé.
De petits Calais se reforment ici ou là, espérons qu'on ne reverra jamais plus la jungle.

A lire car ce livre est inoubliable

Adam veut protéger sa famille et leur faire quitter le pays ou règne guerre et violence, il les rejoindra plus tard.
Le voyage vers un Eldorado, voyage où ne règne que le danger et ou la pitié n'existe pas .
La jungle de Calais avec sa violence ; une zone de non-droit.
Une lecture très dure mais que j'ai apprécié et qui m'a beaucoup touché.

Je termine à l'instant cet excellent roman d'Olivier Norek.
Tout y est si bien décrit avec des mots simples, sans aucune longueur.
Un livre bouleversant, intense, plein d'humanité, d'amitié, de solidarité mais aussi de violences, de cruauté, de tortures, d'angoisse.
Chacun lutte pour survivre à sa façon, selon ses moyens.
Un univers que peu d'entre nous imagine ou connait.
Impossible de sortir indemnes de cette lecture.
Pour moi un coup de cœur.

J'aurais manqué quelque chose si je n'avais pas lu ce roman brûlant, témoignage ô combien réaliste et frappant de la misère absolue des migrants, qui arrivent dans cette zone de transit où l'on ne peut s'installer que dans le provisoire.

Olivier Norek nous fait vivre de l'intérieur une intrigue policière réussie, quoique assez simple, intrigue qui sert du reste à déployer une galerie de personnages qui ne sont pas toujours extrêmement fouillés, parfois tracés à grands traits, comme stylisés, et surtout un plaidoyer social contre les conditions de vie des migrants, l'injustice et l'absurdité qui caractérisent leur situation, mais aussi les trafics et autres profits mafieux qui ne peuvent manquer de naître en ces zones de non-droit, où aucun policier n'ose s'aventurer.

Il a fait en cela un bon choix : par le lieutenant Bastien, personnage principal, nous comprenons la logique de la police, que les policiers eux-mêmes ne comprennent pas toujours, les compromissions, les lâchetés (combien de fois ces policiers ne parlent-ils pas de "fermer les yeux" ?) et la mise en oeuvre de politiques de circonstance. Bastien est un jeune policier, qui a obtenu à son corps défendant sa mutation à Calais ; il va mal, Bastien : sa femme, Manon, est partie à la dérive dans le deuil de son père, à coups de médicaments et d'indifférence. Leur fille Jade, adolescente, est un peu perdue et malheureuse dans leur cellule familiale où l'on ne se parle plus. Bastien espère un miracle, mais au lieu d'agir, il travaille toujours plus tard et fuit dans son métier.

Sur place, il découvre une équipe diversifiée : ses deux adjoints, la BAC, le commissaire Dorsay... Il aura même affaire au mystérieux Paris, lorsqu'une enquête de la DGSI se greffera assez brièvement sur la leur (dommage en un sens, le sujet de Daech et de son recrutement aurait mérité d'être approfondi).

Bastien est un homme efficace, de terrain, un policier consciencieux, un type bien en qui l'on peut avoir confiance, encore assez idéaliste pour rêver lorsqu'il voit un goéland, ces "rats ailés" qu'on se met à détester lorsqu'on devient Calaisien.

C'est alors qu'il se produit ce miracle, en la personne d'un migrant syrien, ex-policier à Damas, Adam, lui-même à la recherche de sa femme et sa fille, qui devraient avoir fait la traversée de Libye en Italie, mais ne sont pas encore arrivées dans le camp.

Parce que c'est un homme droit, un homme juste et de principes, Adam, qui ne voulait pourtant pas se faire remarquer, sauve un garçon de 10 ans d'une situation dangereuse, puis, comme le gamin, Kilani, ne le quitte plus d'une semelle, il tente de le protéger.

Bastien et Adam, après leur rencontre, n'auront de cesse de tout mettre en oeuvre pour sauver Kilani de l'enfer de la Jungle, en même temps qu'ils partagent leurs informations pour enquêter sur de mystérieux meurtres au couteau... Un noyau solidaire se forme autour de l'enfant, et Manon et Jade se reconnectent à leurs valeurs et à la fierté d'accomplir une action juste.

Si je n'ai pas été spécialement surprise par l'intrigue policière, j'ai en revanche été impressionnée par la qualité morale des personnages principaux, leur histoire, les questions humaines essentielles qui sont posées. J'avais besoin de cette piqûre de rappel pour ne pas oublier le sort des migrants, dont la détresse me tord le coeur. Le style simple et incisif de Norek sert à merveille le propos social, le côté roman noir, et je n'ai été aucunement surprise d'apprendre qu'il est lui-même lieutenant de police. Tout est si vrai, les personnages vous accompagnent vraiment tout au long de cette lecture. Le jeune garçon, prénommé par défaut Kilani, est un personnage inoubliable, qui renvoie chacun à sa vérité humaine la plus nue.

Je vote pour "beaucoup apprécié", avec une note de 4,5/5.

Extraits :
"Je garde ça pour le lieutenant. C'est le seul à s'intéresser à ce merdier. Si je parle au magistrat d'un type bizarre avec une machette, il va falloir trouver un type bizarre avec une machette. Et une balade dans les bois, avec le soir qui tombe, ça me botte moyen.
- Remarque, ça fait près de deux ans qu'on ferme les yeux, c'est pas pour les ouvrir aujourd'hui." (page 14)

"A son tour, il la serra de toutes ses forces, cachant son visage au creux de son épaule.
-A la fin, il faudra regarder tout ce qu'on a accepté de faire, murmura-t-il. Et ce jour-là, j'ai peur de me dégoûter.
Erika se mordit les lèvres pour ne pas pleurer à son tour." (page 223)

"Décidément, les curseurs d'Adam n'étaient pas réglés au même niveau que ceux de la famille Miller. En présentant Kilani comme muet, Bastien avait évité un moment de malaise, mais il n'avait pas vu venir celui-ci. Jade fixa ce gamin qui dévorait sa pizza avec une innocence qui aurait pourtant dû l'abandonner depuis longtemps alors que Manon, bouleversée, reposa simplement ses couverts sur son assiette." (page 293)

Step a écrit:[u]
Comment a t'on pu laisser se former une telle jungle dans notre pays ?

Et bien... que faire ?
Tous ces gens veulent aller en Angleterre mais la frontière est chez nous. Ils ne peuvent pas passer.
Finalement, on a démantelé la jungle, mais elle est juste ailleurs.
Quelle est la solution ? Eliminer les circuits de passeurs assurément. Mais dans les pays de départ, les gens meurent de la faim et de la guerre. Ils ne peuvent pas y rester. La seule solution que j'imagine est de les accueillir chez nous. Toi, moi, nous tous.

Personnellement, je n'en ai ni le courage ni la force...

Le pire est que certains l'ont fait. Ils ont été poursuivis en justice.

Un bon livre qui nous interroge sur le sens de nos vies. Il nous met mal à l'aise ,nous dérange mais nous fait réfléchir. On est partagé entre la révolte et l'agacement. Cela met en lumière la situation des migrants mais aussi celle des habitants de Calais. Très difficile de rester insensible face à une situation assez compliquée qui semble oubliée par les politiques. Et la situation des enfants est dramatique...
Ce livre reste un bon thriller tout en éveillant nos consciences

Comme j’aime les histoires en prise avec le réel, j’ai tout de suite accroché à cette intrigue policière haletante, qui sert de prétexte à l’auteur pour mettre en scène le sort des migrants de la jungle de Calais.
Cette plongée dans la misère humaine, qui nous confirme que le monde est sans pitié, ne peut laisser indifférent.e.
Après tous les avis aussi précis qu’argumentés et aussi très intéressants - que je vous invite à lire    - exprimés à propos de ce texte, je ne vois pas ce que je pourrais ajouter. Je dirais juste qu’on a ici affaire à un livre qui remue et auquel on pense encore longtemps après l’avoir refermé.

Mon avis

« Coincés entre la vie terrestre et la vie céleste. Comme bloqués entre deux mondes. »
« […] ils fuiraient ensemble ce purgatoire entre deux mondes, l’enfer syrien et le paradis anglais. »

Comme tant d’autres personnes, j’ai entendu parler de Calais et de sa « jungle » puis de son démantèlement…. J’ai vu des images, j’ai parfois fermé les yeux… Révolte, colère, impuissance, injustice, tant de sentiments se bousculaient en moi. Et puis quelques exemples d’humanité, hommes, femmes qui agissent en toute discrétion, pas à pas…. Donnant une autre approche de l’horreur d’un quotidien indicible, permettant de croire que loin, au bout du tunnel, la lumière sera là….

J’ai retrouvé tout cela dans ce roman très réaliste. Un coup de poing tellement ce qui est présenté est criant de vérité. C’est avec un style « journalistique » que l’auteur évoque deux mondes : celui de syriens qui fuient leur pays, souhaitant un ailleurs beau, courtois et civilisé, et ce qu’ils trouvent dans un premier temps : un camp où la loi du chacun pour soi domine. A côté d’eux, un autre monde, une ville avec des familles qui vivent dans de bonnes conditions. Un contraste, une jungle comme une verrue, dont on veut se débarrasser…. Et puis, un flic, Bastien, qui arrive et qui prend tout ça en pleine figure….

Dans le campement, Adam qui cherche sa femme et sa fille qu’il a envoyées en France avant de pouvoir fuir à son tour. Il s’attache à un gamin, Kilani, et le protège. C’est pour lui une façon de continuer à avancer avant de retrouver son épouse et son enfant. Et puis, une rencontre improbable entre le policier et Adam, faite de respect, d’écoute, de compréhension ….. Agir ? Comment ? Prendre des risques ? Pourquoi ?

Kilani va être le lien. Avec ses grands yeux, il réunit les deux hommes, capables de soulever des montagnes pour le sauver, le mettre à l’abri …

C’est un récit bouleversant, terrible où Oliver Norek a l’intelligence de ne pas se poser en juge, de ne pas mettre les bons d’un côté, les méchants de l’autre. Dans la jungle ou à l’extérieur, il y a les deux, comme dans la vie, et il y a même ceux qui sont entre les deux…. Finalement on en revient souvent à ça, deux mondes…. Nous aussi n’est-ce pas ? Parfois prêts à tout faire pour que les choses changent, d’autres fois, tellement dépités qu’on ne peut que constater…. et serrer les poings ….

J’ai trouvé très intéressant que « le projet » de Bastien aide sa femme et sa fille. La première sort de sa dépression et la seconde grandit, toutes les deux montrent de la force. C’est beau.

Un livre marquant, un auteur qui a le ton juste pour parler de cette situation et nous rappeler qu’il ne faut pas que d’autres jungles s’installent.