Interview participatif : Maude Perrier
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Interview participatif : Maude Perrier
Un tout grand merci à Nisa d'avoir pris contact avec Maude Perrier
Joëlle : Est-ce qu'un de vos proches, ami(e) ou famille est non ou mal voyant?
Non, aucune personne de mon entourage est mal voyant ni ne souffre de cécité.
Cassiopée : Comment s'est fait le choix de cette situation? Aviez vous lu un fait divers, entendu ou vu quelqu'un ?
Le choix s’est fait de manière atypique : en prenant le rer un matin, j’ai vu cette femme, de dos, très élégante, à la démarche assurée. Elle descendait les escaliers normalement, se déplaçait avec aisance… quand je suis passée devant elle et que j’ai vu sa canne j’ai été scotchée. J’ai su qu’elle serait un de mes personnages de fiction. L’occasion de la mettre en scène s’est présentée un peu plus tard. Lors d’un appel à texte sur le thème de l’hiver, j’ai repensé à elle.
Bella333 : D'après ce que j'ai pu voir, les femmes de vos histoires sont souvent très marquées physiquement ou mentalement - violences, prostitutions, pour cette histoire handicape . Pourquoi un choix si dur? J'aime bien imaginer la suite des histoires surtout si courte, mais d'après vous, les personnages se sont-ils revues après ces événements ou cela restera-t-il un belle parenthèse?
J’aime les histoires de résilience, le parcours de femmes marquées par la vie mais qui relèvent la tête ; plus jeune, c’est ce que je lisais. J’étais une grande fan de Danielle Steel et de ces héroïnes qui surmontaient des obstacles avant de trouver le bonheur.
Je suis aussi très touchée par l’actualité et par la condition humaine et féminine en général. J’ai envie de parler de sujets qui ne sont pas nécessairement abordés ailleurs et de les intégrer dans une romance où l’espoir est toujours là. C’est une manière pour moi de donner un peu la parole à toutes celles qui ne la prennent pas parce qu’elles ont honte ou peur notamment.
Non, Alice et Simon se sont revus par la suite. Ils essaient de se construire une vie, entre challenge, choc de personnalité et flocons de neige 😊
Step : J'ai beaucoup aimé cette petite histoire de rencontre, mais je me suis sentie un peu frustrée... Oserais-je vous demander en quelques lignes ou même quelques mots l'épilogue de cette belle histoire?
Merci, c’est très gentil. Oui, le format court peut être frustrant, je le conçois parfaitement.
L’épilogue est qu’Alice et Simon vont tenter de construire une relation durable entre eux, ce qui ne sera pas de tout repos avec Simon qui n’a pas l’habitude des handicaps et Alice qui déteste qu’on la prenne pour une personne diminuée. Mais de leur attirance naitra un sentiment profond qui leur donnera envie de relever leurs manches et tenter la vie à deux.
Plume44 : Le hasard de la vie les fait se rencontrer mais effectivement comme le demande Bella ont-ils une relation suivie ou peut-on imaginer qu'une fois la magie de la neige envolée, ils n'ont plus rien à se dire?
Ils auront toujours à se dire parce que le handicap est un monde inconnu pour Simon et le voir au travers d’Alice est quelque chose qui le fascine. Elle brise ses préjugés, ses idées préconçues et cela lui donne envie de plus. Et puis, elle est physiquement à son goût et le moment qu’ils sont partagé ensemble dans cette chambre d’hôtel reste gravé dans son esprit. Il veut la réconcilier avec l’hiver, avec son passé.
Quant à Alice, elle veut prouver qu’elle est davantage qu’une personne mal-voyante. Elle a aimé la manière dont Simon l’a traitée, autrement que comme une personne diminuée justement. Elle se rend compte qu’il marche sur des œufs et qu’il est parfois maladroit, mais il a su aussi la considérer comme une femme à part entière et celui lui a donné envie de le découvrir un peu plus. Elle garde un mauvais souvenir de l’hiver mais avec lui, elle se sent prête à voir les choses autrement.
Loubhi 49 : Une lecture complète d'une nouvelle courte mais originale par sa trame, rendre ainsi les sensations de votre héroïne, au demeurant parfois insupportable, a dû nécessiter une certaine documentation ? ou vous appuyez-vous sur votre seule imagnation ? Le personnage masculin est à peine ébauché, une volonté de votre part ? Merci de votre participation et de bien vouloir vous laisser prendre au jeu des questions...
C’est un jeu auquel je joue avec plaisir 😊
C’est vrai, le personnage de Simon n’est pas aussi fourni que celui d’Alice et oui, c’est volontaire. Je voulais mettre l’accent sur elle. Il est certain que la créer avec un handicap, de fait, mettait l’éclairage sur elle plus que sur n’importe qui d’autre, mais j’ai trouvé intéressant d’appréhender cette histoire de son point de vue. La neige, avec une canne, un train bloqué sans savoir ce qu’il se passe réellement… elle ne voit pas ce que les autres voient et s’imagine le pire, d’autant qu’elle a globalement un très mauvais rapport à l’hiver.
Je me suis un peu documentée mais pas beaucoup. J’ai essayé de rentrer dans la peau de cette femme en me rappelant celle qui me l’a inspirée.
Nisa : Je commence tout juste ma lecture mais j'ai été ébahie en voyant la liste de vos parutions ainsi que les dates. Tout est récent. Comment tenez-vous ce rythme de publication ? L'écriture est-elle votre seule activité ?
Non, je travaille à plein temps toute la semaine. Je pars le matin à 7 heures et rentre le soir à 19h. Et je suis également maman et femme… 😊 La première année j’ai écrit beaucoup de romans c’est vrai. Je m’étais mis en place un système ultra efficace et les sujets m’inspiraient au point de n’avoir aucun problème. J’écrivais dans le train, sur mon téléphone, et aussi à mon travail, en particulier pendant la pause déjeuner.
Ensuite mes parutions sont plus réduites : en moyenne, deux par an. Je me suis attaquée à des sujets plus complexes et j’ai voulu élargir ma zone de confort en tentant des choses. Du coup, cela m’a pris plus de temps.
Quand j’écris, je suis dans une espèce de bulle. Mes personnages sont devant mes yeux et interagissent ; je n’ai plus qu’à mettre par écrit ce qu’ils se disent ou font, ce qui va assez vite.
Mon mode de fonctionnement est le suivant : je sais de quoi je veux parler, je me crée un plan pour ne pas trop m’égarer, je m’imprègne de mes personnages et de l’histoire et ensuite la magie opère.
Je voudrais tous vous remercier d’abord pour avoir lu La magie de l’hiver, ensuite, pour l’avoir aimée, enfin, pour montrer votre intérêt avec toutes ces questions auxquelles j’ai pris beaucoup de plaisir à répondre.
A bientôt peut-être,
Maude
***
Réponses aux questions de l'interview participative de Maude Perrier, autrice de La magie de l'Hiver, notre lecture commune de novembre-décembre 2017
Merci à tous pour votre participation
Joëlle : Est-ce qu'un de vos proches, ami(e) ou famille est non ou mal voyant?
Non, aucune personne de mon entourage est mal voyant ni ne souffre de cécité.
Cassiopée : Comment s'est fait le choix de cette situation? Aviez vous lu un fait divers, entendu ou vu quelqu'un ?
Le choix s’est fait de manière atypique : en prenant le rer un matin, j’ai vu cette femme, de dos, très élégante, à la démarche assurée. Elle descendait les escaliers normalement, se déplaçait avec aisance… quand je suis passée devant elle et que j’ai vu sa canne j’ai été scotchée. J’ai su qu’elle serait un de mes personnages de fiction. L’occasion de la mettre en scène s’est présentée un peu plus tard. Lors d’un appel à texte sur le thème de l’hiver, j’ai repensé à elle.
Bella333 : D'après ce que j'ai pu voir, les femmes de vos histoires sont souvent très marquées physiquement ou mentalement - violences, prostitutions, pour cette histoire handicape . Pourquoi un choix si dur? J'aime bien imaginer la suite des histoires surtout si courte, mais d'après vous, les personnages se sont-ils revues après ces événements ou cela restera-t-il un belle parenthèse?
J’aime les histoires de résilience, le parcours de femmes marquées par la vie mais qui relèvent la tête ; plus jeune, c’est ce que je lisais. J’étais une grande fan de Danielle Steel et de ces héroïnes qui surmontaient des obstacles avant de trouver le bonheur.
Je suis aussi très touchée par l’actualité et par la condition humaine et féminine en général. J’ai envie de parler de sujets qui ne sont pas nécessairement abordés ailleurs et de les intégrer dans une romance où l’espoir est toujours là. C’est une manière pour moi de donner un peu la parole à toutes celles qui ne la prennent pas parce qu’elles ont honte ou peur notamment.
Non, Alice et Simon se sont revus par la suite. Ils essaient de se construire une vie, entre challenge, choc de personnalité et flocons de neige 😊
Step : J'ai beaucoup aimé cette petite histoire de rencontre, mais je me suis sentie un peu frustrée... Oserais-je vous demander en quelques lignes ou même quelques mots l'épilogue de cette belle histoire?
Merci, c’est très gentil. Oui, le format court peut être frustrant, je le conçois parfaitement.
L’épilogue est qu’Alice et Simon vont tenter de construire une relation durable entre eux, ce qui ne sera pas de tout repos avec Simon qui n’a pas l’habitude des handicaps et Alice qui déteste qu’on la prenne pour une personne diminuée. Mais de leur attirance naitra un sentiment profond qui leur donnera envie de relever leurs manches et tenter la vie à deux.
Plume44 : Le hasard de la vie les fait se rencontrer mais effectivement comme le demande Bella ont-ils une relation suivie ou peut-on imaginer qu'une fois la magie de la neige envolée, ils n'ont plus rien à se dire?
Ils auront toujours à se dire parce que le handicap est un monde inconnu pour Simon et le voir au travers d’Alice est quelque chose qui le fascine. Elle brise ses préjugés, ses idées préconçues et cela lui donne envie de plus. Et puis, elle est physiquement à son goût et le moment qu’ils sont partagé ensemble dans cette chambre d’hôtel reste gravé dans son esprit. Il veut la réconcilier avec l’hiver, avec son passé.
Quant à Alice, elle veut prouver qu’elle est davantage qu’une personne mal-voyante. Elle a aimé la manière dont Simon l’a traitée, autrement que comme une personne diminuée justement. Elle se rend compte qu’il marche sur des œufs et qu’il est parfois maladroit, mais il a su aussi la considérer comme une femme à part entière et celui lui a donné envie de le découvrir un peu plus. Elle garde un mauvais souvenir de l’hiver mais avec lui, elle se sent prête à voir les choses autrement.
Loubhi 49 : Une lecture complète d'une nouvelle courte mais originale par sa trame, rendre ainsi les sensations de votre héroïne, au demeurant parfois insupportable, a dû nécessiter une certaine documentation ? ou vous appuyez-vous sur votre seule imagnation ? Le personnage masculin est à peine ébauché, une volonté de votre part ? Merci de votre participation et de bien vouloir vous laisser prendre au jeu des questions...
C’est un jeu auquel je joue avec plaisir 😊
C’est vrai, le personnage de Simon n’est pas aussi fourni que celui d’Alice et oui, c’est volontaire. Je voulais mettre l’accent sur elle. Il est certain que la créer avec un handicap, de fait, mettait l’éclairage sur elle plus que sur n’importe qui d’autre, mais j’ai trouvé intéressant d’appréhender cette histoire de son point de vue. La neige, avec une canne, un train bloqué sans savoir ce qu’il se passe réellement… elle ne voit pas ce que les autres voient et s’imagine le pire, d’autant qu’elle a globalement un très mauvais rapport à l’hiver.
Je me suis un peu documentée mais pas beaucoup. J’ai essayé de rentrer dans la peau de cette femme en me rappelant celle qui me l’a inspirée.
Nisa : Je commence tout juste ma lecture mais j'ai été ébahie en voyant la liste de vos parutions ainsi que les dates. Tout est récent. Comment tenez-vous ce rythme de publication ? L'écriture est-elle votre seule activité ?
Non, je travaille à plein temps toute la semaine. Je pars le matin à 7 heures et rentre le soir à 19h. Et je suis également maman et femme… 😊 La première année j’ai écrit beaucoup de romans c’est vrai. Je m’étais mis en place un système ultra efficace et les sujets m’inspiraient au point de n’avoir aucun problème. J’écrivais dans le train, sur mon téléphone, et aussi à mon travail, en particulier pendant la pause déjeuner.
Ensuite mes parutions sont plus réduites : en moyenne, deux par an. Je me suis attaquée à des sujets plus complexes et j’ai voulu élargir ma zone de confort en tentant des choses. Du coup, cela m’a pris plus de temps.
Quand j’écris, je suis dans une espèce de bulle. Mes personnages sont devant mes yeux et interagissent ; je n’ai plus qu’à mettre par écrit ce qu’ils se disent ou font, ce qui va assez vite.
Mon mode de fonctionnement est le suivant : je sais de quoi je veux parler, je me crée un plan pour ne pas trop m’égarer, je m’imprègne de mes personnages et de l’histoire et ensuite la magie opère.
Je voudrais tous vous remercier d’abord pour avoir lu La magie de l’hiver, ensuite, pour l’avoir aimée, enfin, pour montrer votre intérêt avec toutes ces questions auxquelles j’ai pris beaucoup de plaisir à répondre.
A bientôt peut-être,
Maude
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