[Huston, Nancy] Lèvres de pierre
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[Huston, Nancy] Lèvres de pierre
[Huston, Nancy] Lèvres de pierre
[Huston, Nancy]
Lèvres de pierre
Actes Sud 22 août 2018
Quatrième de couverture
Au Cambodge, tout le monde sourit. Les habitants comme leurs bouddhas de pierre. Un sourire aussi impénétrable qu’indélébile, masque qui protège plus qu’il ne projette et qui, rapporté à l’histoire violente du pays, produit chez le visiteur un vertige singulier, lui tend un troublant miroir. C’est ce vertige, ce trouble qu’explore Nancy Huston en questionnant les correspondances improbables qui lient pourtant intimement son propre parcours à celui d’un certain Saloth Sâr, garçon cambodgien aux mues douloureuses, à l’identité assaillie, avant qu’il ne devienne… Pol Pot.
D’abord Nancy Huston s’adresse à cet Homme nuit pour retracer les étapes et les cicatrices de la fabrique d’un monstre, de l’enfance rurale à la formation militante parisienne où Sâr épouse le communisme, comme si la liturgie marxiste venait combler le manque laissé par l’arrachement au monastère bouddhique.
Puis elle se retourne sur son passé de Mad Girl, cette toute jeune Canadienne aux prises avec la légèreté dévastatrice des hommes, que son initiation intellectuelle mènera, des années plus tard, dans ce même sillage, ce même Paris effervescent et radical.
Apparaissent alors les échos entre deux tentatives de résistance par la disparition, le défi souriant à la douleur, par un effacement de soi qui précipite une exposition aussi paradoxale qu’absolue.
Livre de lucidité et d’intuition mêlées, Lèvres de pierre laisse au lecteur la saisissante sensation de se tenir au plus près du pouvoir des hasards qui façonnent les chemins de la création et de la destruction, les pages sanglantes de la fiction comme celles de l’histoire.
Mon avis
Dans ce roman, Nancy Huston écrit que pour mieux se glisser à l’intérieur du dictateur cambodgien Pol Pot, le comprendre dans ces moments vulnérables, cet homme qui lui est profondément étranger, elle a choisi de le tutoyer. Par contre, pour parler de Dorrit, la jeune Canadienne déracinée qui ne lui est que trop familière, elle a opté pour la précieuse distance littéraire qu’apporte la troisième personne. C’est à l’âge de huit ans que Saloth Sâr est placé dans un temple bouddhiste, le jour de son inscription à l’école Miche, il a dix ans, une vie très dure l’y attend ainsi que les coups de règle, il déteste les études, jusqu’au jour ou le recteur prend sa retraite et remplacé par le père Mahé Jaouen, mais comme Saloth le trouve beau à tel point qu’il en tombe amoureux, ce qui arrange bien Mahé qui n’a que des intentions maléfiques à l’égard du jeune garçon. Déçu, trompé, Saloth quitte l’école Miche ou rodent de sombres souvenirs de chagrin et de jalousie. Le palais royal, pourri de luxe, de prostitution et de de décadence, fait ses adieux à la famille de Suong qui ne l’a jamais aimé. Il est temps qu’il commence sa vraie vie, il devient Pol Pot, le chef des khmers rouges.
Alors qui est Dorit ? C’est l’auteure qui nous en parle, j’ai imaginé que ce pouvait être elle car sa mère a quitté son père, ses sœurs et elle-même alors qu’elle avait six ans. Son père s’est remarié, et tout comme Dorit, elle a eu une belle-mère, a aussi vécu une adolescence assez sombre et c’est à vingt ans qu’elle arrive à Paris pour poursuivre ses études, comme elle Dorit deviendra écrivaine, en fait c’est ce que j’ai ressenti…. Mais je n’ai pas compris pourquoi Nancy Huston a t-elle éprouvé le besoin de raconter Dorit en parallèle avec l’histoire de Pol Pot (Saloth Sâr),. Je crois avoir compris qu’il y avait des points d’accroche romanesques, car tous deux ont subi la même petite enfance, qu’ils ont déménagé plusieurs fois et vécu une grande insécurité pendant les premières années de scolarisation, Sâr se réfugie dans l’échec scolaire et Doritt dans la réussite, mais l’un et l’autre se sentent seuls, et cela sans se connaître puisque l’un vit au Cambodge et Doitt en Amérique. Ecrit avec lucidité ce roman est aussi historique ou génocide et pouvoir en font des pages sanglantes mêlant fiction et Histoire 4,5/5
Lèvres de pierre
Actes Sud 22 août 2018
Quatrième de couverture
Au Cambodge, tout le monde sourit. Les habitants comme leurs bouddhas de pierre. Un sourire aussi impénétrable qu’indélébile, masque qui protège plus qu’il ne projette et qui, rapporté à l’histoire violente du pays, produit chez le visiteur un vertige singulier, lui tend un troublant miroir. C’est ce vertige, ce trouble qu’explore Nancy Huston en questionnant les correspondances improbables qui lient pourtant intimement son propre parcours à celui d’un certain Saloth Sâr, garçon cambodgien aux mues douloureuses, à l’identité assaillie, avant qu’il ne devienne… Pol Pot.
D’abord Nancy Huston s’adresse à cet Homme nuit pour retracer les étapes et les cicatrices de la fabrique d’un monstre, de l’enfance rurale à la formation militante parisienne où Sâr épouse le communisme, comme si la liturgie marxiste venait combler le manque laissé par l’arrachement au monastère bouddhique.
Puis elle se retourne sur son passé de Mad Girl, cette toute jeune Canadienne aux prises avec la légèreté dévastatrice des hommes, que son initiation intellectuelle mènera, des années plus tard, dans ce même sillage, ce même Paris effervescent et radical.
Apparaissent alors les échos entre deux tentatives de résistance par la disparition, le défi souriant à la douleur, par un effacement de soi qui précipite une exposition aussi paradoxale qu’absolue.
Livre de lucidité et d’intuition mêlées, Lèvres de pierre laisse au lecteur la saisissante sensation de se tenir au plus près du pouvoir des hasards qui façonnent les chemins de la création et de la destruction, les pages sanglantes de la fiction comme celles de l’histoire.
Mon avis
Dans ce roman, Nancy Huston écrit que pour mieux se glisser à l’intérieur du dictateur cambodgien Pol Pot, le comprendre dans ces moments vulnérables, cet homme qui lui est profondément étranger, elle a choisi de le tutoyer. Par contre, pour parler de Dorrit, la jeune Canadienne déracinée qui ne lui est que trop familière, elle a opté pour la précieuse distance littéraire qu’apporte la troisième personne. C’est à l’âge de huit ans que Saloth Sâr est placé dans un temple bouddhiste, le jour de son inscription à l’école Miche, il a dix ans, une vie très dure l’y attend ainsi que les coups de règle, il déteste les études, jusqu’au jour ou le recteur prend sa retraite et remplacé par le père Mahé Jaouen, mais comme Saloth le trouve beau à tel point qu’il en tombe amoureux, ce qui arrange bien Mahé qui n’a que des intentions maléfiques à l’égard du jeune garçon. Déçu, trompé, Saloth quitte l’école Miche ou rodent de sombres souvenirs de chagrin et de jalousie. Le palais royal, pourri de luxe, de prostitution et de de décadence, fait ses adieux à la famille de Suong qui ne l’a jamais aimé. Il est temps qu’il commence sa vraie vie, il devient Pol Pot, le chef des khmers rouges.
Alors qui est Dorit ? C’est l’auteure qui nous en parle, j’ai imaginé que ce pouvait être elle car sa mère a quitté son père, ses sœurs et elle-même alors qu’elle avait six ans. Son père s’est remarié, et tout comme Dorit, elle a eu une belle-mère, a aussi vécu une adolescence assez sombre et c’est à vingt ans qu’elle arrive à Paris pour poursuivre ses études, comme elle Dorit deviendra écrivaine, en fait c’est ce que j’ai ressenti…. Mais je n’ai pas compris pourquoi Nancy Huston a t-elle éprouvé le besoin de raconter Dorit en parallèle avec l’histoire de Pol Pot (Saloth Sâr),. Je crois avoir compris qu’il y avait des points d’accroche romanesques, car tous deux ont subi la même petite enfance, qu’ils ont déménagé plusieurs fois et vécu une grande insécurité pendant les premières années de scolarisation, Sâr se réfugie dans l’échec scolaire et Doritt dans la réussite, mais l’un et l’autre se sentent seuls, et cela sans se connaître puisque l’un vit au Cambodge et Doitt en Amérique. Ecrit avec lucidité ce roman est aussi historique ou génocide et pouvoir en font des pages sanglantes mêlant fiction et Histoire 4,5/5
lalyre- Grand sage du forum
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