[Andrea, Jean-Baptiste] Ma reine
3 participants
Page 1 sur 1
votre avis
[Andrea, Jean-Baptiste] Ma reine
Andrea Jean-Baptiste - Ma reine
L'Iconoclaste (2017) – 230 pages
Prix Envoyé par la Poste 2017, prix du Premier roman 2017, prix Femina des lycéens 2017
Quatrième de couverture : Vallée de l’Asse. Provence. Été 1965. Il vit dans une station-service avec ses vieux parents. Les voitures qui passent sont rares. Shell ne va plus à l’école. Il est différent.
Un jour, il décide de partir. Pour aller à la guerre et prouver qu’il est un homme. Mais sur le plateau qui surplombe la vallée, nulle guerre ne sévit. Seuls se déploient le silence et les odeurs du maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai. Il lui obéit comme on se jette du haut d’une falaise. Par amour. Par jeu. Et désir d’absolu.
Ma reine est une ode à la liberté, à l’imaginaire, à la différence. Jean-Baptiste Andrea y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées, et signe un conte initiatique tendre et fulgurant.
Mon avis : Il a 12 ans, travaille à la station service de ses parents, et a un handicap mental. A la suite d’un accident, par peur d’être placé, il décide de quitter la douceur du foyer familial et de partir à la guerre, espérant ainsi devenir un homme. Nous sommes en 1965, dans la vallée de l’Asse, c’est l’été. Il rencontre Viviane, jeune fille en vacances dans un village environnant. Viviane est fantasque, à eux deux ils se créent un monde féérique.
La réalité rattrapera-t-elle nos deux amis ?
Ma reine est le premier roman de Jean-Baptiste Andrea (réalisateur et scénariste). Il évoque la différence, l’enfance, l’apprentissage et décrit à merveille les magnifiques paysages de Provence. Son écriture est toute de sensibilité.
J’ai trouvé les personnages très attachants, le jeune garçon est bouleversant de naïveté.
J’ai beaucoup aimé la place de l’imaginaire dans ce roman, ou comment le merveilleux peut venir sublimer un monde cruel.
C’est une bonne lecture.
Extraits : « C’est le soleil qui m’a réveillé, il appuyait sur mes paupières avec ses pouces chauffés à blanc. J’ai mis un bras en travers de mes yeux pour continuer à dormir. Il y avait un grand calme autour de moi, juste le bruit de l’air qui poussait sur la terre. »
lili78- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 2660
Age : 52
Localisation : chez moi
Emploi/loisirs : Bibliothécaire / lecture, cuisine, jardinage, balades
Genre littéraire préféré : un peu de tout suivant mes humeurs
Date d'inscription : 14/10/2011
Re: [Andrea, Jean-Baptiste] Ma reine
1965. Exclu de l’école pour rejoindre bientôt un établissement spécialisé, Shell, douze ans et différent, décide de prouver qu’il n’est plus un enfant en partant faire la guerre. Sa fugue le conduit dans les hauteurs qui surplombent la station-service où il vit avec ses parents, dans les Alpes de Haute-Provence. Il y fait deux rencontres : une fille de son âge, en qui il ne tarde pas à voir la grande amie qu’il n’a jamais eue et pour qui il serait prêt à tout, et un vieux berger solitaire qui a ses raisons de se faire discret dans le maquis.
Comme dans Cent millions d’années et un jour, les protagonistes de Jean-Baptiste Andrea préfèrent quitter leur triste quotidien dans la vallée et le rude monde des hommes ordinaires, pour courir après leurs rêves et chercher la paix dans la solitude de la montagne. Dans les deux livres, le conte s’avère bien cruel et le prix à payer exorbitant.
L’innocence de Shell nous ouvre les portes d’un univers de tendresse et de fraîcheur, où, le temps d’une parenthèse que l’on sait bien devoir se refermer, comme une sorte de moment de grâce fragile et fugace, s’épanouit un amour pur et lumineux, touchant et merveilleux. Comme on aimerait faire durer ces instants et protéger la candeur de Shell de l’inévitable retour à la réalité ! Mais le serrement de coeur prémonitoire du lecteur se terminera bien dans les larmes.
Shell n’est-il pas l’incarnation de l’enfant tué en chacun d’entre nous, forcé de grandir et de perdre son innocence et ses illusions à son entrée dans l’âge adulte ? La mort est-elle le prix qu’il faut être prêt à payer pour préserver ses rêves ?
Ce premier roman court et poétique, beau et cruel, porte déjà les germes d’une thématique qui semble chère à l’auteur, explorée ici à l’émouvante hauteur d’un enfant plus vulnérable que les autres. Coup de coeur.
Comme dans Cent millions d’années et un jour, les protagonistes de Jean-Baptiste Andrea préfèrent quitter leur triste quotidien dans la vallée et le rude monde des hommes ordinaires, pour courir après leurs rêves et chercher la paix dans la solitude de la montagne. Dans les deux livres, le conte s’avère bien cruel et le prix à payer exorbitant.
L’innocence de Shell nous ouvre les portes d’un univers de tendresse et de fraîcheur, où, le temps d’une parenthèse que l’on sait bien devoir se refermer, comme une sorte de moment de grâce fragile et fugace, s’épanouit un amour pur et lumineux, touchant et merveilleux. Comme on aimerait faire durer ces instants et protéger la candeur de Shell de l’inévitable retour à la réalité ! Mais le serrement de coeur prémonitoire du lecteur se terminera bien dans les larmes.
Shell n’est-il pas l’incarnation de l’enfant tué en chacun d’entre nous, forcé de grandir et de perdre son innocence et ses illusions à son entrée dans l’âge adulte ? La mort est-elle le prix qu’il faut être prêt à payer pour préserver ses rêves ?
Ce premier roman court et poétique, beau et cruel, porte déjà les germes d’une thématique qui semble chère à l’auteur, explorée ici à l’émouvante hauteur d’un enfant plus vulnérable que les autres. Coup de coeur.
Re: [Andrea, Jean-Baptiste] Ma reine
En débutant ce roman, on ne sait pas bien où l'auteur nous emmène : est -ce réel ? est la question que je me suis posée tout le long de la lecture de la vie de Shell.
Peut-on décider de partir tout juste adolescent pour prouver qu'on est un adulte et refuser le destin que les adultes nous croient forcé d'emprunter ?
C'est ce que Shell et Viviane décident de faire : réaliser leurs vies comme si les adultes n'existaient plus.
Un roman à la frontière du conte, plein de poésie, qui se lit d'une traite.
Peut-on décider de partir tout juste adolescent pour prouver qu'on est un adulte et refuser le destin que les adultes nous croient forcé d'emprunter ?
C'est ce que Shell et Viviane décident de faire : réaliser leurs vies comme si les adultes n'existaient plus.
Un roman à la frontière du conte, plein de poésie, qui se lit d'une traite.
Elo- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 2515
Age : 35
Localisation : 92
Emploi/loisirs : Lecture & couture (et mes bébés bien sûr !)
Genre littéraire préféré : Les romans contemporains. Et beaucoup d'autres !
Date d'inscription : 27/11/2014
Sujets similaires
» [Andrea, Jean-Baptiste] Des diables et des saints
» [Destremau Jean-Baptiste] Si par hasard
» [Andrea, Jean-Baptiste] Cent millions d'années et un jour
» [Fetjaine, Jean-Louis & Rabouan, Sandrine et Jean-Baptiste] Les elfes d’Automne
» [Del Amo, Jean-Baptiste] Le Sel
» [Destremau Jean-Baptiste] Si par hasard
» [Andrea, Jean-Baptiste] Cent millions d'années et un jour
» [Fetjaine, Jean-Louis & Rabouan, Sandrine et Jean-Baptiste] Les elfes d’Automne
» [Del Amo, Jean-Baptiste] Le Sel
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum