[Magnusson, Kristof] Urgences et sentiments

Titre : Urgences et sentiments.

Auteur : Magnusson Kristof

Genre : roman

Editeur : Métaillé

Nombre de pages : 288

ISBN : 9 791022 607421



Quatrième de couverture :

toutes les nuits, Anita, médecin urgentiste, parcourt Berlin dans une ambulance de premiers secours. Elle aime son métier et le fait bien, sauve des vies à un rythme digne des meilleures séries télé au cours d’opérations méticuleuses qu’on suit avec passion, dans une ville tentaculaire qui ne fonctionne pas si bien que ça.
Le jour, elle essaie de survivre aux complications de sa vie sentimentale qu’elle mène avec une incroyable maladresse. Son mari, médecin, l’a quittée pour une femme douée pour la décoration intérieure, qui désire une vie parfaite de confort et d’élégance. Son fils adolescent a l’air de préférer ce confort aux capacités d’improvisation de sa mère.
Un roman au rythme entraînant et au timing totalement maîtrisé.
« Kristof Magnusson a une connaissance grandiose des êtres humains. »
Daniel Segal, Siegessäule

L’auteur :

islando-allemand, il est né en 1976 à Hambourg.
Après un service civil auprès des sans-logis à New-York, cet organiste de formation a étudié à l'Institut littéraire de Leipzig puis à l'Université de Reykjavik. Maintenant installé à Berlin, il vit de sa plume et de ses traductions de l'islandais.
Sa comédie Crèche pour hommes (2005) a été représentée dans plus d'une trentaine de théâtres, à Berlin. L'adaptation du roman présenté ici a également été mise en scène à Bâle, où elle connaît actuellement un franc succès. Son premier roman, Retour à Reykjavik, a été couronné par le prix littéraire autrichien de Rauris en 2006.

Mon avis : j’ai beaucoup aimé ce livre et je le termine à regrets.

D’abord pour la personnalité du personnage principal, Anita, médecin urgentiste, en proie à une période très délicate de sa vie : rupture avec Adrian, son mari, chirurgien chef exerçant dans le même hôpital et conquis par une jeune femme qui travaille dans la mode, Heidi, sûre d’elle, arrogante et snobe. Rivale amoureuse qui est tout le contraire d’Anita, femme qui doute de tout, qui manque de confiance en elle, et qui, dans sa jalousie, commet de terribles maladresses dont elle est tout à fait consciente. Mais qui est terriblement attachante aussi.

Mais ce qui m’a aussi beaucoup intéressé dans ce ouvrage c’est la description hyper réaliste des interventions médicales d’urgence : elles sont décrites avec une précision quasi chirurgicale, c’est comme si on y était. Je ne suis pas très fan des séries « Urgences » qui sont diffusées à la télé mais là j’ai été carrément subjugué. On entre dans des intérieurs fort bien décrits, les personnes en difficulté sont appréhendées non pas seulement comme des cas cliniques en détresse respiratoire ou en situation d’hémorragie clinique etc etc  mais aussi comme mais des êtres humains à part entière à sauver, parfois à rassurer ou à consoler.

Elle exerce un beau métier, Anita ! Elle est très attachante et c’est aussi une mère déchirée par l’éloignement de Lukas son adolescent de fils qui choisit de vivre avec son père et sa nouvelle compagne.

Encore une pilule amère de plus à avaler pour elle...

J’ai aussi beaucoup aimé les descriptions de Berlin, l’ambiance de cette ville notamment à travers les interventions de l’équipe de nuit d’Anita, notre médecin urgentiste.

De même que la complicité de sa relation professionnelle et amicale avec le pompier Maik : ils forment un vrai tandem. Et Maik essaie de lui remonter le moral quand ça ne va pas.

Et puis, il y a à la fin du livre une partie intitulée « Epilogue » qui se déroule un certain 24 décembre : Anita a renoncé à son couple, elle a laissé sa rivale l’emporter, et plutôt que de se morfondre seule chez elle, s’est depuis septembre inscrite sur le planning d’intervention de la nuit de Noël. On sait qu’il peut s’en passer des choses graves une nuit de Noël… Mais avec Maik son co-équipier, elle a malgré tout décidé d’improviser une petite soirée festive dans le salon de repos de l’hôpital, en espérant qu’aucun « bip » de demande d’intervention ne retentira en interrompant ce moment de convivialité d’autant plus que Lukas, son fils, a décidé de la rejoindre pour cette nuit pas comme les autres.

Et puis juste au moment où tout le monde s’apprête à passer à table, zut ! Un bip retentit ! Un avion de la Lufthansa en provenance de Vienne et à destination de Hambourg vient de demander un atterrissage d’urgence à l’aéroport Schönefeld de Berlin : un de ses deux réacteurs est défectueux. Il y a un risque de catastrophe : la nuit de Noël ! Toutes les unités d’intervention du sud-est de Berlin sont mobilisées. Décidément, une fois de plus, tout se présente mal pour Anita !

Voilà donc un livre que je referme à regret. Une seule chose me turlupine : il y a un détail (important) dont je n’ai pas trop saisi la vraisemblance dans l’intrigue. Est-ce Heidi, sa rivale, qui aurait dénoncé au directeur de l’hôpital le fait qu’Adrian se shootait parfois avec des narcotiques pour surmonter le stress de son métier (et qu’Anita avait une fois trouvé inconscient dans les toilettes de l’hôpital )? Cela dans le but machiavélique de le faire suspendre pour l’inciter à quitter Berlin et à s’installer comme médecin de campagne dans les environs et pour l’éloigner de son ex-épouse en installant sa nouvelle famille recomposée à distance ? Ou bien est-ce Anita qui l’aurait fait elle-même par honnêteté professionnelle ?

Une réponse est donnée à la fin mais elle m’a surpris, je ne m’attendais pas du tout à cela. Et je me demande comment l’interpréter.

On pourra éventuellement en discuter avec un(e) lecteur ou lectrice qui aurait lu ce livre et qui l’aurait trouvé intéressant...

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