[Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
+5
Tchezare
Eiger
Sharon
louloute
Step
9 participants
Page 1 sur 1
Votre avis sur ce livre?
[Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Présentation de l'éditeur:
En attendant son jugement, du fond de sa cellule, Nadège Solignac, une institutrice aimée et estimée, livre sa confession.
Celle d'une enfant ignorée, seule avec ses peurs. Celle d'une femme manipulatrice et cynique.
Celle d'une tueuse en série froide et méthodique. Un être polymorphe.
Un visage que vous croisez chaque jour sans le voir.Une ombre. Une ombre assassine.
Détails sur le produit
Format : Format epub
Taille du fichier : 484 KB
Nombre de pages de l'édition imprimée : 257 pages
Editeur : Taurnada Éditions; Édition : 1 (17 janvier 2019)
ASIN: B07KPMMM6G
Mon avis:
Nous entamons ce récit par un article sur les femmes tueuses en série: mythes et réalités.
Le nombre de femmes tueuses en série est en augmentation, article intéressant.
Puis nous entrons dans le vif du sujet "Article d’un quotidien" du 20 juillet 2018
Une institutrice mise en examen pour homicide involontaire envers un policier.
A partir de là j’ai été littéralement happée par le récit, impossible de lâcher ma liseuse.
L’histoire extrêmement bien ficelée alterne articles de presse, interrogatoires et narrations de Nadège Solignac qui s’exprime au présent pour nous raconter sa prime jeunesse, son entrée à l’école et au fil du récit sa vie, sans l’ombre d’un remord, certaine d’avoir toujours bien agi.
Dès l’enfance elle va comprendre comment manipuler en gardant un visage d’ange, comment se faire respecter en restant toujours en terrain neutre. Comment survivre dans l'univers qui est le sien.
Nadège Solignac, « maitresse Nana » institutrice de 29 ans, bien connue pour sa gentillesse, son amour des enfants, sa disponibilité, mais moins connu pour son enfance difficile auprès d’une mère « taré », d’un père absent et d’une sœur atteinte de malformations monstrueuses.
Nous découvrons avec stupéfaction comment dans les méandres de son esprit torturé va se développer une personnalité polymorphe sans que jamais personne ne puisse s’en rendre compte.
Les enfants l'adorent, les mamans d'élèves l'apprécient pour sa disponibilité surtout envers les mamans surchargées, dépressives qui se sentent comprises, en confiance, d'ailleurs tout le monde est en confiance avec Nadège.
A t’elle tué ce policier dont elle était l’amie de la famille ou s’est-elle seulement défendue de cet homme trop entreprenant et saoul dans sa piscine un soir de 14 juillet?
Alors qu’à l’extérieur de la prison les passions se déchainent surtout pour soutenir Nadège femme modèle, les policiers s’étonnent du nombre de personnes décédées accidentellement dans son entourage.
J’ai été au bord de l’écœurement en lisant les confessions de Nadège mais j’en aurais voulu encore, en savoir un peu plus sur cette femme qui pense avoir une mission, être créée pour éviter la prolifération des nuisibles tout comme les prédateurs dans la nature…
J’ai eu la chance de découvrir Estelle Tharreau dans deux précédents romans l’impasse et de la terre dans la bouche, ce troisième roman est un bijou.
Le style d’Estelle Tharreau s’est encore amélioré en fluidité, rien n’est superflu tout est dit sobrement, il se dévore d’autant plus vite, je ne peux que donner un coup de cœur pour ce thriller psychologique hors du commun, Estelle Tharreau donne là son meilleur roman.
Je remercie les Editions Taurnada et Partage Lecture pour m’avoir permis de participer à ce partenariat.
En attendant son jugement, du fond de sa cellule, Nadège Solignac, une institutrice aimée et estimée, livre sa confession.
Celle d'une enfant ignorée, seule avec ses peurs. Celle d'une femme manipulatrice et cynique.
Celle d'une tueuse en série froide et méthodique. Un être polymorphe.
Un visage que vous croisez chaque jour sans le voir.Une ombre. Une ombre assassine.
Détails sur le produit
Format : Format epub
Taille du fichier : 484 KB
Nombre de pages de l'édition imprimée : 257 pages
Editeur : Taurnada Éditions; Édition : 1 (17 janvier 2019)
ASIN: B07KPMMM6G
Mon avis:
Nous entamons ce récit par un article sur les femmes tueuses en série: mythes et réalités.
Le nombre de femmes tueuses en série est en augmentation, article intéressant.
Puis nous entrons dans le vif du sujet "Article d’un quotidien" du 20 juillet 2018
Une institutrice mise en examen pour homicide involontaire envers un policier.
A partir de là j’ai été littéralement happée par le récit, impossible de lâcher ma liseuse.
L’histoire extrêmement bien ficelée alterne articles de presse, interrogatoires et narrations de Nadège Solignac qui s’exprime au présent pour nous raconter sa prime jeunesse, son entrée à l’école et au fil du récit sa vie, sans l’ombre d’un remord, certaine d’avoir toujours bien agi.
Dès l’enfance elle va comprendre comment manipuler en gardant un visage d’ange, comment se faire respecter en restant toujours en terrain neutre. Comment survivre dans l'univers qui est le sien.
Nadège Solignac, « maitresse Nana » institutrice de 29 ans, bien connue pour sa gentillesse, son amour des enfants, sa disponibilité, mais moins connu pour son enfance difficile auprès d’une mère « taré », d’un père absent et d’une sœur atteinte de malformations monstrueuses.
Nous découvrons avec stupéfaction comment dans les méandres de son esprit torturé va se développer une personnalité polymorphe sans que jamais personne ne puisse s’en rendre compte.
Les enfants l'adorent, les mamans d'élèves l'apprécient pour sa disponibilité surtout envers les mamans surchargées, dépressives qui se sentent comprises, en confiance, d'ailleurs tout le monde est en confiance avec Nadège.
A t’elle tué ce policier dont elle était l’amie de la famille ou s’est-elle seulement défendue de cet homme trop entreprenant et saoul dans sa piscine un soir de 14 juillet?
Alors qu’à l’extérieur de la prison les passions se déchainent surtout pour soutenir Nadège femme modèle, les policiers s’étonnent du nombre de personnes décédées accidentellement dans son entourage.
J’ai été au bord de l’écœurement en lisant les confessions de Nadège mais j’en aurais voulu encore, en savoir un peu plus sur cette femme qui pense avoir une mission, être créée pour éviter la prolifération des nuisibles tout comme les prédateurs dans la nature…
J’ai eu la chance de découvrir Estelle Tharreau dans deux précédents romans l’impasse et de la terre dans la bouche, ce troisième roman est un bijou.
Le style d’Estelle Tharreau s’est encore amélioré en fluidité, rien n’est superflu tout est dit sobrement, il se dévore d’autant plus vite, je ne peux que donner un coup de cœur pour ce thriller psychologique hors du commun, Estelle Tharreau donne là son meilleur roman.
Je remercie les Editions Taurnada et Partage Lecture pour m’avoir permis de participer à ce partenariat.
_________________
Mes listes 2023
Mes listes 2024
----------------------------------------
Tenir debout de Mélissa da Costa
Step- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 11376
Localisation : France
Emploi/loisirs : Lecture, cinéma, animaux, ....
Genre littéraire préféré : Romans contemporains ou non, policiers/thrillers, un peu tout. Pas de BD
Date d'inscription : 12/04/2012
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Mon avis:
Absolument angoissant.
Tout commence avec la mort par noyade d'un policier Fabien Bianchi, avec comme suspect une jeune institutrice Nadège Solignac. Elle plaide la légitime défense après que celui-ci a tenté de la violer.
J'ai beaucoup aimé le style, on alterne les chapitres, on passe du récit d'un quotidien qui relate les faits vus par un journaliste qui enquête, on passe par les interrogatoires de différents intervenants menés par l'officier de police Nadine Tratu, on suit la défense menée de main de maître par Me Brelin qui fait tout pour que sa cliente soit libérée, pour légitime défense et on suit le récit de Nadège qui raconte sa vie.
Une vie qui commence avec une mère dépressive, qui ne l'aimera jamais, un père absent qui préfère se réfugier dans son atelier de porcelaine, un grand frère le chouchou de papa et une petite sœur dite le monstre. Sa jeunesse ne sera que noirceur et peur. Elle va se forger sa propre vie, sa propre existence mais à quel prix. Le bien le mal en une seule et même personne.
On ne sort pas indemne de cette histoire, qui donne froid dans le dos. Je sens que je regarderai les gens d'une autre façon, ma fille irait en maternelle, je ne l'aurais peut être pas mise demain.
J'aime beaucoup son écriture que j'ai découverte avec " de la terre dans la bouche ", j'aime l'originalité de ses histoires, on est mené par le bout du nez, on est surpris. Et la fin est terrifiante.
Bref, lu en deux jours, vous l'avez compris, gros coup de cœur.
Je remercie le forum et les Éditions Taurnada pour cette belle découverte
louloute- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 24590
Age : 56
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
J'étais sure qu'il te plairait Louloute, merci pour ta critique!
_________________
Mes listes 2023
Mes listes 2024
----------------------------------------
Tenir debout de Mélissa da Costa
Step- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 11376
Localisation : France
Emploi/loisirs : Lecture, cinéma, animaux, ....
Genre littéraire préféré : Romans contemporains ou non, policiers/thrillers, un peu tout. Pas de BD
Date d'inscription : 12/04/2012
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Mon avis :
Quel livre ! Et quelle claque !
D'habitude, j'apprécie peu les récits dans lesquels les tueurs présumés racontent leur vie, parce que, trop souvent, elle n'est que banalité, stéréotype, et leurs voix me donnent une envie irrésistible de sauter ces chapitres. Ici, ce n'est pas du tout le cas : la voix de Nadège est prenante, hors-norme, et son récit, pour insupportable qu'il soit, nous donne envie de poursuivre la lecture.
Elle ne se cherche pas d'excuses. Elle n'en veut pas. Elle nous montre une vie des plus ordinaires en apparence, ou plutôt une vie solitaire, transparente, où tout est fait pour n'attirer l'attention de personne. Surtout pas.
Ce qu'elle nous montre, ce n'est pas seulement des crimes qui sont ignorés de la justice. C'est une jeunesse qui est passée totalement inaperçue aux yeux de l'éducation nationale et des services sociaux. Débordés ? Non, pas vraiment, indifférents plutôt. Nadège grandit donc, et se construit, pas seulement une carapace pour se protéger, non, ce n'est pas cela, elle s'adapte à ce que les autres perçoivent d'elle - invisible, sans sentiment, sans reproche, sans paroles, sans désir aussi, parce que cela arrange bien tout ceux qui l'entourent.
Nadège est un personnage comme je les aime, un de ses beaux méchants richement construits, qui vont jusqu'au bout des choses, et tant pis si cela dérange le gentil lecteur. Nadège pense à tout, y compris à l'après - surtout à l'après - parce qu'elle a un privilège par rapport à d'autres tueurs : être proche de ceux qu'elle fait souffrir. Oui, cette tueuse ordinaire, cette tueuse du quotidien, loin des tueurs en série spectaculaire et sanguinaire, est bien plus inquiétante que ses confrères. Parce qu'elle est une femme ? Pas seulement. Pas qu'elle inspire la confiance, et parce qu'elle sait résister à ses pulsions - nous sommes loin des tueurs de série télévisée qui assassinent une fois par semaine.
Mon ombre assassine est un roman fascinant, dont on aimerait bien ne jamais croiser l'héroïne dans la vie réelle.
Quel livre ! Et quelle claque !
D'habitude, j'apprécie peu les récits dans lesquels les tueurs présumés racontent leur vie, parce que, trop souvent, elle n'est que banalité, stéréotype, et leurs voix me donnent une envie irrésistible de sauter ces chapitres. Ici, ce n'est pas du tout le cas : la voix de Nadège est prenante, hors-norme, et son récit, pour insupportable qu'il soit, nous donne envie de poursuivre la lecture.
Elle ne se cherche pas d'excuses. Elle n'en veut pas. Elle nous montre une vie des plus ordinaires en apparence, ou plutôt une vie solitaire, transparente, où tout est fait pour n'attirer l'attention de personne. Surtout pas.
Ce qu'elle nous montre, ce n'est pas seulement des crimes qui sont ignorés de la justice. C'est une jeunesse qui est passée totalement inaperçue aux yeux de l'éducation nationale et des services sociaux. Débordés ? Non, pas vraiment, indifférents plutôt. Nadège grandit donc, et se construit, pas seulement une carapace pour se protéger, non, ce n'est pas cela, elle s'adapte à ce que les autres perçoivent d'elle - invisible, sans sentiment, sans reproche, sans paroles, sans désir aussi, parce que cela arrange bien tout ceux qui l'entourent.
Nadège est un personnage comme je les aime, un de ses beaux méchants richement construits, qui vont jusqu'au bout des choses, et tant pis si cela dérange le gentil lecteur. Nadège pense à tout, y compris à l'après - surtout à l'après - parce qu'elle a un privilège par rapport à d'autres tueurs : être proche de ceux qu'elle fait souffrir. Oui, cette tueuse ordinaire, cette tueuse du quotidien, loin des tueurs en série spectaculaire et sanguinaire, est bien plus inquiétante que ses confrères. Parce qu'elle est une femme ? Pas seulement. Pas qu'elle inspire la confiance, et parce qu'elle sait résister à ses pulsions - nous sommes loin des tueurs de série télévisée qui assassinent une fois par semaine.
Mon ombre assassine est un roman fascinant, dont on aimerait bien ne jamais croiser l'héroïne dans la vie réelle.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Quelle histoire glaçante!
J'ai l'habitude de côtoyer des tueurs en série dans mes lectures, mais c'est la première fois que je lis l'histoire d'une tueuse en série.
Cela donne un point de vue très original, une façon de voir très différente de ce que j'ai pu lire avant.
On en peut s’empêcher de penser que si quelqu'un avait ouvert les yeux, si l'école avait fait son travail, peut-être que tout ce gâchis ne serait pas arrivé, comme le dit très bien Sharon. Et oui, on lui trouve beaucoup de circonstances atténuantes à cette gentille instit! C'est un comble, non?
J'en parle comme d'une histoire vraie, parce que je viens de le terminer, et que j'y suis encore plongée. Je crois que je vais y rester encore un moment d'ailleurs.
Heureusement que mes enfants sont bien loin de l'école maternelle Si les vôtres y sont encore, vous ne regarderez plus leur maîtresse de la même manière après ça!
J'ai l'habitude de côtoyer des tueurs en série dans mes lectures, mais c'est la première fois que je lis l'histoire d'une tueuse en série.
Cela donne un point de vue très original, une façon de voir très différente de ce que j'ai pu lire avant.
On en peut s’empêcher de penser que si quelqu'un avait ouvert les yeux, si l'école avait fait son travail, peut-être que tout ce gâchis ne serait pas arrivé, comme le dit très bien Sharon. Et oui, on lui trouve beaucoup de circonstances atténuantes à cette gentille instit! C'est un comble, non?
J'en parle comme d'une histoire vraie, parce que je viens de le terminer, et que j'y suis encore plongée. Je crois que je vais y rester encore un moment d'ailleurs.
Heureusement que mes enfants sont bien loin de l'école maternelle Si les vôtres y sont encore, vous ne regarderez plus leur maîtresse de la même manière après ça!
Invité- Invité
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Une claque ! Un petit souffle glacial qui s’insinue doucement dans le creux de vos reins jusqu’à vous glacer tout court ! Mais les mots et le contexte sont d’une richesse ahurissante. La tête vous tourne ? Plongez !
Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, vous connaissez cette jeune femme, discrète et sympa, avenante et pas embêtante ? Mais si, celle de la petite maison là-bas… Je crois qu’elle est instit à l’école de la fille du voisin ! Mais bien sûr que vous voyez qui c’est ! Elle est toute mignonne.
Eh bien, vous savez quoi ? Elle aurait tué le voisin ! Oui, le gendarme, celui-là même ! Hey, pardi il aurait tenté de la forcer ! Mais oui ! Non, je vous dis moi, on n’est plus à l’abri de rien et de quiconque dans ce bas monde ! Une instit peuchère, quand même ! En plus elle gardait la petite et c’est une bonne amie de la voisine !
Allez, trêve de plaisanterie Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, je vous embarque dans un nouveau roman d’Estelle THARREAU. Je me suis fait aspirer, non que dis-je littéralement engloutir par ce livre ! Comme une hypnose qui commence doucement par un article de journal, une rubrique de faits divers… Qui se transforme en tourbillon de confidences hallucinantes… Mais, nous allons trop vite !
Nous faisons la connaissance de Nadège Solignac. Cette jeune femme au premier abord propre sur elle, institutrice bienveillante qui offre ses services quand le besoin s’en fait sentir… Elle a juste voulu rapporter la peluche à la petite ! Et ça s’est soldé par la mort ! Méfiez-vous des apparences, elles sont trompeuses ! Faites attention aux personnes que vous croisez, la perfidie peut se trouver sur une ombre que vous voyez le matin…
Du fond de sa cellule, où elle reste solitaire parce que oui, il y a eu un meurtre, elle le reconnait bien ! Pour légitime défense. Elle va nous raconter froidement, sereinement sa vie, son ombre, sa façade et son âme sombre. Mais ne serait-ce pas le coup de trop ? Celui qui va la faire plonger pour de bon du « mauvais côté » de la ligne ?
Elle s’immisce gentiment en vous expliquant sa jeunesse auprès de sa mère démissionnaire et dépressive. Auprès du monstre qui lui a servi de sœur et de brouillon. De son père et de son frère quasi inexistants. De la Provence brute et crayeuse. Elle s’ingère obligeamment dans le sillon de l’explication et des choses factuelles qui l’entourent. De son point de vue et de son prisme. Elle se glisse doucement dans votre hypothalamus et joue sur les nerfs sensibles de votre cerveau, de votre corps et de votre cœur. Elle est franche, froide et direct. Une fois qu’on a fait sa connaissance, comme un aimant, elle nous tient. On ne peut pas glisser les yeux ailleurs, on ne peut pas écouter un autre refrain que les paroles qu’elle nous sert.
Une ombre assassine qui dévoile son monde dans les basfonds de sa mémoire, dans les tréfonds de son âme. Les tribulations d’une image belle et chantante qui cache de sombres desseins. Une tueuse en série. Une tique qui gratte jusqu’à la lie…
Estelle Tharreau, avec une désinvolture hallucinante, nous fait plonger de manière addictive dans son roman ! C’est propre, c’est fin et dérangeant. C’est d’un coup de maître qu’elle réussit à nous subjuguer et nous faire danser une valse lente et dépendante avec une tueuse en série, une ombre assassine ! Son personnage principal est extraordinairement bien travaillé. Les mots, les contextes, les émotions sèches et droites, les sens, les raisons tout est millimétré au cordeau et c’est beau ! C’est extraordinaire !
Le texte dérange, mais la plume est magnifiquement belle et travaillée, elle est emportée, rageuse et calme. Les sentiments sont contradictoires, mais nous sommes aspirés dans un tourbillon infernal de connaissance. Cette soif de savoir. De comprendre. C’est tellement impensable… et pourtant… Les mécanismes sont huilés, les actes mûrement réfléchis, doucement calculés et répétés.
Nadège Solignac nous révèle, à la manière d’un journal intime, sa vie. Elle nous raconte sa façade et son ombre. Le journal est entrecoupé de coupures de presse, d’interview et d’auditions. Le récit est tellement bien travaillé que nous avons l’impression que c’est le témoignage d’une histoire vraie. C’est en ça qu’Estelle a réussi avec brio son roman ! C’est vrai, c’est tellement vrai qu’on en tremble, qu’on se révolte, qu’on cri, qu’on hurle ! Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, vous allez vous faire aspirer par ce témoignage. Par cette femme qui vous enivre de paroles choquantes.
Estelle prouve là, encore une fois, sa puissance d’écriture, sa propension à poser sur ses pages tout son cœur, ses tripes et sa rage d’écrire. Elle manie l’intrigue, le suspense et l’attractivité de l’histoire avec brio.
Je ne peux pas vous en dire plus, je ne saurais vous rendre l’attractivité de ce roman aussi addictive que son auteure. La seule chose que je puisse faire désormais, Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, c’est de vous dire de foncez pour lire ce livre ! C’est fort, c’est poignant, c’est dérangeant et atrocement addictif !
Je ne peux que vous recommander ce livre. Je me suis régalé. Je l’ai englouti, je l’ai absorbé ! Et je suis effarée ! Je vous laisse, sans me retourner, toutefois en vous laissant cette citation que je vous livre comme un conseil du bout de mon clavier… « […] vivre avec mon ombre assassine pouvant vous frôlez à chaque instant au détour d’un regard, d’un geste anodin ou d’une parole amicale. Surtout si elle est amicale. Mes semblables et moi, vous ne nous verrez jamais tels que nous sommes. »
Eiger- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 2566
Localisation : 47
Date d'inscription : 16/02/2016
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Belle critique Eiger merci!
_________________
Mes listes 2023
Mes listes 2024
----------------------------------------
Tenir debout de Mélissa da Costa
Step- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 11376
Localisation : France
Emploi/loisirs : Lecture, cinéma, animaux, ....
Genre littéraire préféré : Romans contemporains ou non, policiers/thrillers, un peu tout. Pas de BD
Date d'inscription : 12/04/2012
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Merci à toi d'avoir pris le temps de me lire et à ta critique est également un régalStep a écrit:Belle critique Eiger merci!
Eiger- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 2566
Localisation : 47
Date d'inscription : 16/02/2016
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Nadège, jeune professeur des écoles, adorée de tous en passant par ses élèves jusqu’à leurs parents. Oui ceci est bien une image.
Dès le début du récit, nous savons qu’elle est accusée même pour meurtre non-prémédité contre un policier pour légitime défense. Mais à travers le récit, nous apprenons à connaître son parcours.
Au milieu de parents déchirés, avec un père absent qui aime s’amuser ailleurs et une mère constamment sous anti-dépresseurs.
Autour de l’ombre assassine survient chaque fois de mystérieux suicides ou « accidents ».
Suite à cet incident où elle sera incarcérée le temps du procès, vous apprendrez à connaître dans quel univers elle a vécu et avancé dans la vie. Vous apprendrez si, cette jeune femme a manqué de chance ou si elle s’en est accaparée pour être ce qu’elle est devenue est devenir plus forte, plus invisible encore.
C’est une personne qui pourrait être votre voisine, votre amie ou encore même votre sœur mais qui sait comment s'y prendre pour qu’on la croit toujours si victime de sa vie, jusqu’à ce que vous deveniez sa propre cible pour assouvir un instinct, une envie ou un besoin.
C’est un livre pour moi magique dans le sens où le thème est posé dès le début mais où on découvre Nadège page après page. A chacune que l’on tourne, on avance dans les moments de son enfance et aussi dans les différents mystères qui résident autour d’elle au fil de sa vie.
Jusqu’à la dernière page où l’ombre assassine pourrait être derrière vous, et vous son prochain projet.
Je n’ai que peu de coup de cœur, mais celui-ci de par son style d’écriture et de par la façon dont est amené le récit en sera un !
Je remercie énormément les éditions Taurnada ainsi que notre forum pour me l’avoir fait découvrir
Dès le début du récit, nous savons qu’elle est accusée même pour meurtre non-prémédité contre un policier pour légitime défense. Mais à travers le récit, nous apprenons à connaître son parcours.
Au milieu de parents déchirés, avec un père absent qui aime s’amuser ailleurs et une mère constamment sous anti-dépresseurs.
Autour de l’ombre assassine survient chaque fois de mystérieux suicides ou « accidents ».
Suite à cet incident où elle sera incarcérée le temps du procès, vous apprendrez à connaître dans quel univers elle a vécu et avancé dans la vie. Vous apprendrez si, cette jeune femme a manqué de chance ou si elle s’en est accaparée pour être ce qu’elle est devenue est devenir plus forte, plus invisible encore.
C’est une personne qui pourrait être votre voisine, votre amie ou encore même votre sœur mais qui sait comment s'y prendre pour qu’on la croit toujours si victime de sa vie, jusqu’à ce que vous deveniez sa propre cible pour assouvir un instinct, une envie ou un besoin.
C’est un livre pour moi magique dans le sens où le thème est posé dès le début mais où on découvre Nadège page après page. A chacune que l’on tourne, on avance dans les moments de son enfance et aussi dans les différents mystères qui résident autour d’elle au fil de sa vie.
Jusqu’à la dernière page où l’ombre assassine pourrait être derrière vous, et vous son prochain projet.
Je n’ai que peu de coup de cœur, mais celui-ci de par son style d’écriture et de par la façon dont est amené le récit en sera un !
Je remercie énormément les éditions Taurnada ainsi que notre forum pour me l’avoir fait découvrir
_________________
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Lecture en cours :
Silo de Hugh Howey
La Princesse des glaces de Camilla Läckberg
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Un grand merci aux éditions Taurnada et au forum pour ce partenariat!
Mon ombre assassine… Le titre déjà laisse planer le doute : « assassine » est-ce le verbe ou l’adjectif ? Mais je dois bien admettre que je l’aurais lu même si le titre ne m’avait pas autant interpellé, car j’ai vraiment beaucoup aimé tous les autres romans de cette auteure. Après ma lecture, j’ai trouvé celui-ci un peu différent sans vraiment pouvoir me l’expliquer.
J’ai bien aimé la construction du récit partagé entre les pensées de Nadège Soliac, qui vient d’être mise en accusation pour homicide involontaire, et le ressenti du monde extérieur sur cette affaire criminelle qui défraie la chronique, au travers des différents extraits des procès-verbaux de la procédure et aussi des articles de presse.
Nadège nous livre ses pensées comme si elle s’adressait directement à nous, avec ce « je » qui pourrait être celui du confesseur mais qui nous rend presque complice. C’est qui est assez intéressant comme format. Mais au fil des pages, ses propos m’ont mise mal à l’aise, tant elle paraît détachée de tout cela. Elle nous raconte sa vie, nous parle de sa famille, de son travail et des différentes personnes qui ont eu la malchance de croiser son chemin. Elle nous explique, avec ses mots, comment elle en est arrivée là.
Certains passages racontant ce qu’a vécu Nadège ou ce qu’elle a fait vivre à d’autres sont vraiment difficiles à traverser, tant ils sont insupportables à lire et empreints de cruauté.
Ce qui m’a par contre beaucoup intéressé, c’est de voir s’inverser la tendance dans les passages concernant le monde extérieur qui navigue au gré des événements entre « elle l’a tué » et « elle est innocente ». Le doute et l’incrédulité s’immisce dans les esprits même les plus convaincus au fur à mesure des pages. Il faut dire que Nadège s'est construit une carapace qui ne laisse transparaître que ce que les autres attendent d'elle : de la jovialité, de l'attention, de la douceur envers les enfants dont elle est la maîtresse. L’auteure nous propose également régulièrement de revivre certains événements de deux manières : par le récit de Nadège et pas celui des personnes concernées via leur audition auprès de la police.
L’histoire s’accélère rapidement malgré ces va-et-vient et donne un bon rythme au roman (passé/présent ; Nadège/le monde extérieur), ce qui m’a fait avaler le livre en quelques jours, car je voulais absolument savoir quel serait le verdict à la fin : va-t-elle être reconnu coupable ou acquittée ? Qu’a-t-elle fait et que lui a-t-on fait ? Je n’ai pas été déçue, quoi qu'un peu inquiète, mais je ne vous en dis pas plus.
N’hésitez pas à vous y plonger si vous avez le cœur bien accroché !
Pour moi, bien que je reconnaissance le brio de ce récit, ce ne sera pas un coup de cœur (même si je l'ai beaucoup apprécié) car il m'a vraiment soulevé le cœur...
Merci encore à Taurnada et au forum pour cette intéressante découverte ! Vivement le prochain
Mon ombre assassine… Le titre déjà laisse planer le doute : « assassine » est-ce le verbe ou l’adjectif ? Mais je dois bien admettre que je l’aurais lu même si le titre ne m’avait pas autant interpellé, car j’ai vraiment beaucoup aimé tous les autres romans de cette auteure. Après ma lecture, j’ai trouvé celui-ci un peu différent sans vraiment pouvoir me l’expliquer.
J’ai bien aimé la construction du récit partagé entre les pensées de Nadège Soliac, qui vient d’être mise en accusation pour homicide involontaire, et le ressenti du monde extérieur sur cette affaire criminelle qui défraie la chronique, au travers des différents extraits des procès-verbaux de la procédure et aussi des articles de presse.
Nadège nous livre ses pensées comme si elle s’adressait directement à nous, avec ce « je » qui pourrait être celui du confesseur mais qui nous rend presque complice. C’est qui est assez intéressant comme format. Mais au fil des pages, ses propos m’ont mise mal à l’aise, tant elle paraît détachée de tout cela. Elle nous raconte sa vie, nous parle de sa famille, de son travail et des différentes personnes qui ont eu la malchance de croiser son chemin. Elle nous explique, avec ses mots, comment elle en est arrivée là.
Certains passages racontant ce qu’a vécu Nadège ou ce qu’elle a fait vivre à d’autres sont vraiment difficiles à traverser, tant ils sont insupportables à lire et empreints de cruauté.
Ce qui m’a par contre beaucoup intéressé, c’est de voir s’inverser la tendance dans les passages concernant le monde extérieur qui navigue au gré des événements entre « elle l’a tué » et « elle est innocente ». Le doute et l’incrédulité s’immisce dans les esprits même les plus convaincus au fur à mesure des pages. Il faut dire que Nadège s'est construit une carapace qui ne laisse transparaître que ce que les autres attendent d'elle : de la jovialité, de l'attention, de la douceur envers les enfants dont elle est la maîtresse. L’auteure nous propose également régulièrement de revivre certains événements de deux manières : par le récit de Nadège et pas celui des personnes concernées via leur audition auprès de la police.
L’histoire s’accélère rapidement malgré ces va-et-vient et donne un bon rythme au roman (passé/présent ; Nadège/le monde extérieur), ce qui m’a fait avaler le livre en quelques jours, car je voulais absolument savoir quel serait le verdict à la fin : va-t-elle être reconnu coupable ou acquittée ? Qu’a-t-elle fait et que lui a-t-on fait ? Je n’ai pas été déçue, quoi qu'un peu inquiète, mais je ne vous en dis pas plus.
N’hésitez pas à vous y plonger si vous avez le cœur bien accroché !
Pour moi, bien que je reconnaissance le brio de ce récit, ce ne sera pas un coup de cœur (même si je l'ai beaucoup apprécié) car il m'a vraiment soulevé le cœur...
Merci encore à Taurnada et au forum pour cette intéressante découverte ! Vivement le prochain
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Mon avis
Chronique d’une construction de violence ordinaire…..
La maîtresse est en prison.
Il paraît qu’elle aurait tué plusieurs personnes.
Les gens sont méchants.
Une si gentille institutrice, dévouée, aimée de ses élèves et de leurs parents.
C’est vraiment n’importe quoi, il faut qu’on la soutienne, qu’on témoigne….
Nadège Solignac attend dans sa cellule d’être jugée et elle se raconte. Employant le « je », elle nous intègre à sa présentation, nous prenant en otage de sa folie, nous entraînant avec elle dans la noirceur de son âme… Extraits de presse, témoignages divers sont présentés en alternance avec le récit de sa vie. Est-ce que raconter tout ce qui lui est arrivé, en nous montrant combien c’était difficile, lui est nécessaire pour chercher une quelconque justification de ses actes ? Est-ce que c’est parce qu’elle n’a pas été aimée, qu’elle a détesté les autres ? Que voulait-elle faire de sa vie ? Ses choix n’ont-ils pas toujours été guidés par le besoin de dominer et de faire régner « sa loi » ?
C’est avec une écriture au scalpel, quasiment chirurgicale que l’auteur nous fait pénétrer dans le monde de cette jeune femme mais surtout dans son esprit. On a l’impression de lire un journal intime, de suivre le cours des pensées de quelqu’un qui oscille sans cesse entre la « normalité » apparente et un immense « dérangement » intérieur. Nadège nous prend à témoin, nous obligeant à nous pencher sur l’horreur : celle qu’elle a vécue, subie, et celle qu’elle distille, insuffle, l’air de rien….. Tout en restant lisse et aimante en apparence….. Est-ce le manque d’amour qui l’a faite se construire ainsi ? Est-ce qu’on peut naître avec un « cerveau malveillant » ? Il y a ces questions en filigrane, même si elles ne sont pas posées. Nait-on cruel ou le devient-on et si on le devient pourquoi ? Quelle est la part de ce qu’on vit dans son enfance, de l’amour qu’on reçoit dans le devenir d’un être humain ? Nadège est froide, elle dissèque ses pensées, ses actions et elle n’a d’empathie pour personne…. Elle est détestable et pourtant le lecteur se penche sur elle, se disant, la main sur la bouche, « oh, mon Dieu, la pauvre » avant d’avoir envie de crier « ce n’est pas possible, elle ne va pas oser…. »
Estelle Tharreau réussit là, un excellent roman noir, nous plongeant dans la torture psychologique « in et off » Son style précis, glacé et glacial colle parfaitement au propos. C’est un texte profond, abouti, complet, surprenant et addictif. Il peut bousculer, déranger, car on est dans une position inhabituelle, côtoyant la personne qui sème le mal, nous prenant à témoin pour qu’on comprenne (excuse ?) ce qu’elle fait…. C’est terrible parce qu’on pourrait presque oublier la raison et sombrer nous aussi dans la folie ordinaire, celle qui ne se voit pas, qui ne se cache pas car elle est anonyme, discrète et au-dessus de tout soupçon…..
J’ai dévoré ce recueil. L’auteur retranscrit à la perfection l’atmosphère, les réactions des uns et des autres en quelques phrases percutantes, pleines de sens. Elle grandit de livre en livre, ce qu’elle présente est vraiment abouti et a de la consistance. Elle mérite d’être connue et reconnue parmi ceux qui sont capables de surprendre le lecteur en changeant de thème et en restant toujours captivante !
Chronique d’une construction de violence ordinaire…..
La maîtresse est en prison.
Il paraît qu’elle aurait tué plusieurs personnes.
Les gens sont méchants.
Une si gentille institutrice, dévouée, aimée de ses élèves et de leurs parents.
C’est vraiment n’importe quoi, il faut qu’on la soutienne, qu’on témoigne….
Nadège Solignac attend dans sa cellule d’être jugée et elle se raconte. Employant le « je », elle nous intègre à sa présentation, nous prenant en otage de sa folie, nous entraînant avec elle dans la noirceur de son âme… Extraits de presse, témoignages divers sont présentés en alternance avec le récit de sa vie. Est-ce que raconter tout ce qui lui est arrivé, en nous montrant combien c’était difficile, lui est nécessaire pour chercher une quelconque justification de ses actes ? Est-ce que c’est parce qu’elle n’a pas été aimée, qu’elle a détesté les autres ? Que voulait-elle faire de sa vie ? Ses choix n’ont-ils pas toujours été guidés par le besoin de dominer et de faire régner « sa loi » ?
C’est avec une écriture au scalpel, quasiment chirurgicale que l’auteur nous fait pénétrer dans le monde de cette jeune femme mais surtout dans son esprit. On a l’impression de lire un journal intime, de suivre le cours des pensées de quelqu’un qui oscille sans cesse entre la « normalité » apparente et un immense « dérangement » intérieur. Nadège nous prend à témoin, nous obligeant à nous pencher sur l’horreur : celle qu’elle a vécue, subie, et celle qu’elle distille, insuffle, l’air de rien….. Tout en restant lisse et aimante en apparence….. Est-ce le manque d’amour qui l’a faite se construire ainsi ? Est-ce qu’on peut naître avec un « cerveau malveillant » ? Il y a ces questions en filigrane, même si elles ne sont pas posées. Nait-on cruel ou le devient-on et si on le devient pourquoi ? Quelle est la part de ce qu’on vit dans son enfance, de l’amour qu’on reçoit dans le devenir d’un être humain ? Nadège est froide, elle dissèque ses pensées, ses actions et elle n’a d’empathie pour personne…. Elle est détestable et pourtant le lecteur se penche sur elle, se disant, la main sur la bouche, « oh, mon Dieu, la pauvre » avant d’avoir envie de crier « ce n’est pas possible, elle ne va pas oser…. »
Estelle Tharreau réussit là, un excellent roman noir, nous plongeant dans la torture psychologique « in et off » Son style précis, glacé et glacial colle parfaitement au propos. C’est un texte profond, abouti, complet, surprenant et addictif. Il peut bousculer, déranger, car on est dans une position inhabituelle, côtoyant la personne qui sème le mal, nous prenant à témoin pour qu’on comprenne (excuse ?) ce qu’elle fait…. C’est terrible parce qu’on pourrait presque oublier la raison et sombrer nous aussi dans la folie ordinaire, celle qui ne se voit pas, qui ne se cache pas car elle est anonyme, discrète et au-dessus de tout soupçon…..
J’ai dévoré ce recueil. L’auteur retranscrit à la perfection l’atmosphère, les réactions des uns et des autres en quelques phrases percutantes, pleines de sens. Elle grandit de livre en livre, ce qu’elle présente est vraiment abouti et a de la consistance. Elle mérite d’être connue et reconnue parmi ceux qui sont capables de surprendre le lecteur en changeant de thème et en restant toujours captivante !
_________________
Cassiopée- Admin
-
Nombre de messages : 16860
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Merci pour toutes ces belles critiques
louloute- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 24590
Age : 56
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
Lu dans le cadre du Chalenge 2019 / 2020.
Nadège Solignac a été arrêtée pour la mort d'un policier qui aurait tenté de la violer et qu'elle aurait tué en état de légitime défense. L'enquête révèle une série troublante d'accidents mortels partout où passe la jeune femme, mais scandalise l'entourage de cette institutrice modèle, si gentille et si appréciée de tous.
Alors que se succèdent les témoignages, sans exception en sa faveur, Nadège nous livre en privé sa confession, relatant son enfance maltraitée, ses peurs et sa haine, la constitution progressive de sa personnalité de psychopathe, son comportement de façade soigneusement étudié pour donner le change, les meurtres commis sans émotion ni remord, son mépris des sentiments humains et des règles sociales, ses avertissements et ses menaces à votre encontre, vous qui ne vous méfiez aucunement de cette manipulatrice aux deux visages, et qui ignorez tout de son ombre assassine qui vous frôle peut-être à votre insu.
En alternant le récit intime de la meurtrière et la perception en complet décalage de son entourage, ce roman donne à comprendre, de manière saisissante et perturbante, ce qu'est la psychopathie, cette déficience des émotions et du contrôle des impulsions, cette inadaptation menant à des conduites antisociales, mais aussi comment un être manipulateur et pervers peut berner son entourage et commettre le pire en toute impunité pendant des années.
Fascinant et inquiétant, le récit coule de manière fluide, sans que jamais l'intérêt ne se relâche, interpellant le lecteur, le glaçant au fil d'actes terrifiants de froideur et d'amoralité, le convainquant peu à peu de son impuissance et de sa vulnérabilité potentielles, face à des prédateurs que leur entourage côtoie, parfois pendant des décennies, sans jamais se douter de rien.
Ce livre prenant et facile à lire, construit pour vous interpeller et vous déranger, vous confrontera à l'insoutenable et dangereuse insensibilité d'êtres qui évoluent discrètement et en toute impunité au milieu du commun des mortels, guettant impitoyablement leur prochaine proie. Impossible de ne pas penser au moins à une affaire récente, qui a fait ressortir le dossier de multiples disparitions antérieures, mais où l'aplomb du criminel présumé et l'absence de preuves interdisent d'avancer. (4/5)
Nadège Solignac a été arrêtée pour la mort d'un policier qui aurait tenté de la violer et qu'elle aurait tué en état de légitime défense. L'enquête révèle une série troublante d'accidents mortels partout où passe la jeune femme, mais scandalise l'entourage de cette institutrice modèle, si gentille et si appréciée de tous.
Alors que se succèdent les témoignages, sans exception en sa faveur, Nadège nous livre en privé sa confession, relatant son enfance maltraitée, ses peurs et sa haine, la constitution progressive de sa personnalité de psychopathe, son comportement de façade soigneusement étudié pour donner le change, les meurtres commis sans émotion ni remord, son mépris des sentiments humains et des règles sociales, ses avertissements et ses menaces à votre encontre, vous qui ne vous méfiez aucunement de cette manipulatrice aux deux visages, et qui ignorez tout de son ombre assassine qui vous frôle peut-être à votre insu.
En alternant le récit intime de la meurtrière et la perception en complet décalage de son entourage, ce roman donne à comprendre, de manière saisissante et perturbante, ce qu'est la psychopathie, cette déficience des émotions et du contrôle des impulsions, cette inadaptation menant à des conduites antisociales, mais aussi comment un être manipulateur et pervers peut berner son entourage et commettre le pire en toute impunité pendant des années.
Fascinant et inquiétant, le récit coule de manière fluide, sans que jamais l'intérêt ne se relâche, interpellant le lecteur, le glaçant au fil d'actes terrifiants de froideur et d'amoralité, le convainquant peu à peu de son impuissance et de sa vulnérabilité potentielles, face à des prédateurs que leur entourage côtoie, parfois pendant des décennies, sans jamais se douter de rien.
Ce livre prenant et facile à lire, construit pour vous interpeller et vous déranger, vous confrontera à l'insoutenable et dangereuse insensibilité d'êtres qui évoluent discrètement et en toute impunité au milieu du commun des mortels, guettant impitoyablement leur prochaine proie. Impossible de ne pas penser au moins à une affaire récente, qui a fait ressortir le dossier de multiples disparitions antérieures, mais où l'aplomb du criminel présumé et l'absence de preuves interdisent d'avancer. (4/5)
Re: [Tharreau, Estelle] Mon ombre assassine
C’est la première fois que je lis un roman où l’auteur nous met dans la peau d’une tueuse en série. Nadège n’a pas eu une enfance normale, abandonnée en partie par son père, maltraitée par sa mère. La haine qui grandit en elle va la pousser à éliminer froidement et sans scrupule toutes personnes qui se met en travers de sa route.
Estelle Thareau nous fait vivre le cheminement des pensées de Nadège ainsi que des témoignages de personnes ayant croisé son chemin, c’est un roman glaçant, effrayant. On se demande comment est-ce possible qu’elle n'ait pas été arrêtée plus tôt.
J’ai adoré et frôlé le coup de cœur.
Estelle Thareau nous fait vivre le cheminement des pensées de Nadège ainsi que des témoignages de personnes ayant croisé son chemin, c’est un roman glaçant, effrayant. On se demande comment est-ce possible qu’elle n'ait pas été arrêtée plus tôt.
J’ai adoré et frôlé le coup de cœur.
_________________
Lecture de novembre
-
-
- Arpenter la nuit de Leila Mottley
- Un Noël sans fin de Christina Lauren
- Tata de Valérie Perrin
mes livres lus en 2023
mes livres lus en 2024
Jeetca- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 4311
Age : 52
Localisation : Auvergne
Emploi/loisirs : AMP / lecture, sport(vélo, natation, course à pied), cuisine, aromathérapie
Date d'inscription : 23/02/2018
Sujets similaires
» [Editions Taurnada] Mon ombre assassine d'Estelle Tharreau
» [Tharreau, Estelle] Orages
» [Tharreau, Estelle] L'Impasse
» [Tharreau, Estelle] Les eaux noires
» [Tharreau, Estelle] La Peine du Bourreau
» [Tharreau, Estelle] Orages
» [Tharreau, Estelle] L'Impasse
» [Tharreau, Estelle] Les eaux noires
» [Tharreau, Estelle] La Peine du Bourreau
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum