[Maufinet, Alain] Les larmes du désert

Quand plus rien ne reste hormis les larmes du désert pour laver…

Solitaire, il voyage guidé par ses lectures, séduit par les auteurs romantiques. Le danger soviétique se profile. En 1969, il choisit l’uniforme. Il sillonne vingt ans les terres de l’Est de la France. C’est son désert des tartares. Marqué par les pages du passé, il se tourne vers les pages à écrire, surtout pour des revues militaires. Chevalier de l’ordre national du mérite, puis de la légion d’honneur, il est chargé de missions en particulier en Afrique francophone. Il découvre des cultures et des mondes différents. Colonel à l’aube de l’an 2000, il change de vie pour diriger une agence immobilière. Il aime les mots de la vie réelle, il adore ceux de la fiction. Il imagine les secrets des hommes et des femmes qu’il croise, pour les peindre. [Source_Éditeur]

Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, cette fois, je vous embarque dans une ambiance ouatée où notre esprit voyage sur un tapis volant ! :o Oui, oui, vous avez bien lu  mais… pas comme Aladin, hein ! Non, non, plutôt comme un poète qui nous emporte dans sa poche arrière et qui fait virevolter sa plume au gré de la feuille papillonnante. Avec des mots sourds, enivrants et pourtant qui cachent une grande torpeur, une grande solitude et l’horreur des situations !

Alors comment vous exprimer ça ? Nous suivons les pérégrinations de Ronan. Un jeune quarantenaire, solitaire. Il n’a pas de chance avec les filles et son entreprise a été mise en liquidation judiciaire. Il n’a plus rien. Plus personne pour l’aider à sortir de cette descente aux enfers… Enfin, ce qu’il pense être… Mais il n’a finalement encore pas vu grand-chose ! Ce ne sont que des finances, n’est-ce pas les Loulous ?!

Ronan s’en va, il tourne le dos à toute cette population, à tous ses semblables pour qui, il n’est qu’une ombre de plus qui ne leur apporte rien si ce n’est des ennuis…

Notre jeune homme va alors prendre ses dernières économies cachées (pour échapper au fisc entre autre ! parce qu’il est malin… pas téméraire pour un sou, mais malin  ) et plonger dans la découverte du monde, de ses contrées, de ses peuples, de ses cultures, etc. Dans cette quête de développement personnel, finalement, il va se faire embarquer malencontreusement par un groupe de narcotrafiquants ! En plein désert ! A ben bravo ! Côté mouise, on ne fait pas mieux !!!! C’est vraiment pas de bol !!!

Eh bien non, on ne fait pas beaucoup mieux ! On va le suivre dans sa cage, dans son emprisonnement… Mais également dans ses échappées cérébrales. Il va nous faire revivre sa vie, son enfance et ses premiers amours. Il va nous emporter dans quelques déconvenues. On va apprendre Ronan. On va comprendre cet être solitaire qui regarde sa vie, qui analyse les faits comme un double lui qui serait spectateur. Nous sommes spectateurs Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, nous nous regardons, nous cherchons à comprendre, nous sommes emporté par des vers poétiques, fantaisistes et fatalistes. Nous levons de petits coins de voile, à droite, à gauche dans la prison de toile de notre héros.

Cependant, une femme va venir, un regard croisé, il y a longtemps, dans d’autres contrées. Elle va essayer de venir le sauver… Une fois encore, une fois de plus. Mais qui est-elle ? Que fait-elle là ? Ce regard, cette intensité le replonge bien des années en amont pour tenter de comprendre… Notre Ronan va-t-il rester enfermé dans cette tente ? Bordée de tortionnaires sanguinaires ? Ou bien arrivera-t-il à dépasser cette nonchalance innée pour courir vers la liberté ?

C’est avec étonnement que je découvre la plume fine d’Alain Maufinet. Son écriture est à son image. Oui, à son image Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, j’ai eu la chance de rencontrer Alain lors d’un salon non loin de chez moi… Donc son écriture… Oui, Mystérieuse, gentille, poétique toute en finesse et en délicatesse… et pourtant lorsqu’on analyse les mots, les situations, sont d’une clarté sur la vie solitaire de son personnage assez effrayante.

Alain nous enivre de ses formulations, de son style littéraire haut porté. Les tournures sont de belle facture. Je ne vous cache pas mes loulous que j’ai mis quelques temps à rentrer dans l’histoire… Un peu de temps à me faire au style parce que ce n’est pas du « va comme j’te parle » bien sûr que non, c’est plus ampoulé, beau, rond et magnifié.

Toutefois un petit bémol à noter, j’ai trouvé quelques longueurs dans le premier tiers qui ne m’a pas empêché de poursuivre, mais que je mets tout de même en avertissement pour vous Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, ne vous en étonné pas, passez ce cap, après c’est beaucoup plus prenant, entraînant et on ne lâche plus 

On croise de tout dans ce livre ! Des sujets qui sembles simples et dérisoires pour certains mais qui peuvent en effet détruire un homme ou le faire évoluer !

On découvre l’âme humaine dans certaines conditions, les sentiments tels que les espoirs, la rage, le besoin, l’envie, d’autres problèmes surtout en Afrique et les cultures, les bandes rivales, les gouvernements, ce que ça engendre, etc.

Alors conclusion ? A votre avis ! Bien sûr que je vous recommande cette belle plume et cette histoire oh combien raide ! Mais écrite d’une manière telle que c’est comme si vous étiez à des millions de kilomètres tout en étant dans le feu de l’action !

Alors, venez, prenez place sur le tapis volant « Les larmes du désert » et laissez-vous transporter…