[Pinborough, Sarah] Si je mens, tu vas en enfer
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[Pinborough, Sarah] Si je mens, tu vas en enfer
Si je mens, tu vas en enfer (Cross Her Heart)
Auteur : Sarah Pinborough
Traduit de l’anglais par Paul Benita
Éditions : Préludes (6 Mars 2019)
ISBN : 978-2253045649
420 pages
Quatrième de couverture
LISA : Brisée par un passé tragique, elle n'a d'autre rêve qu'une vie sans histoire, à l'abri des regards avec sa fille, Ava.
AVA : Quand l'adolescente sauve un petit garçon de la noyade, et qu'elle devient une héroïne locale, leur monde menace de s'effondrer.
MARILYN : Femme parfaite, mari parfait, maison parfaite et boulot idéal. Pourtant, lorsque la vie de sa meilleure amie, Lisa, est sur le point de s'écrouler, la sienne bascule.
Mon avis
Ce roman commence doucement, rien d’extraordinaire : une mère hyper protectrice avec sa fille adolescente, qui rue régulièrement dans les brancards comme tous les jeunes de cet âge. La maman travaille dans une société où elle est très amie avec Marilyn. Malgré leur amitié sincère, profonde, on s’aperçoit qu’elles ne se disent pas tout. Auraient-elles chacune, quelque chose à cacher ? Et si oui, quoi ? Le premier tiers se déroule à un rythme assez calme, l’auteur installe ses personnages, glisse ça et là des petits indices qui vont provoquer des questions dans l’esprit du lecteur….
Et puis arrive le coup de théâtre, je pourrai presque écrire : le premier car on n’est pas au bout de nos surprises. On découvre l’autre face des protagonistes, ce côté caché que nous avons tous plus ou moins mais là, c’est plus plus plus…. Comment et pourquoi vivre dissimulé, loin des réseaux sociaux et des médias ? L’atmosphère change du tout au tout. La peur qui apparaissait, de temps à autre, dans les premières pages, est maintenant omniprésente. On la sent sourdre entre les lignes, monter en puissance, nous prenant à la gorge. On prend en pleine figure, la fourberie de certains, la solidité d’autres et on constate que l’adage dit vrai : c’est dans le malheur, qu’on connaît ses vrais amis.
La construction de ce livre donne la parole, tour à tour, aux principaux personnages. Les peurs, les angoisses, les interrogations, les envies, les souhaits, tout est exprimé, en peu de mots, mais de façon percutante. L’écriture (bien traduite d’ailleurs) et le style sont addictifs, prenants, fluides, avec des rebondissements pour maintenir l’attention. C’est très bien dosé. De plus des thèmes intéressants sont abordés, même si cela reste assez superficiels : l’amitié toxique, la place et le danger des réseaux sociaux, l’amour filial, la jalousie etc ….
C’est une lecture que j’ai beaucoup appréciée. Sarah Pinborough s’est bonifiée par rapport à son titre précédent et on sent qu’elle monte en puissance.
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Cassiopée- Admin
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Re: [Pinborough, Sarah] Si je mens, tu vas en enfer
Mon avis :
Je pourrai presque vous dire que je n'ai pas de chance en ce moment tant je lis des livres noirs, sombres, désespérants, pour ne pas dire désespérés.
Tout semblait pourtant presque bien allé au début de ce livre. Vous l'aurez compris, "presque" est le mot-clef de l'histoire, qui s'ouvre devant nous comme des poupées russes, libérant une nouvelle strate de secret après l'autre. Lisa est une mère célibataire comme une autre, sauf qu'elle tient vraiment à rester célibataire. Elle a un bon travail, une meilleure amie, et surprotège sa fille comme seule une personne ayant vécu des faits tragiques peut le faire. Elle a beau prendre toutes les précautions du monde, elle oublie que l'ennemi est souvent intime, et qu'une adolescente, de nos jours, avec l'ordinateur, la tablette et le téléphone portable, n'est pas à l'abri dans la chambre. Ou, pour utiliser une expression qui s'accorde parfaitement avec le titre du roman, l'enfer est pavé de bonnes intentions.
Le démarrage peut sembler un peu long, mais une fois que l'on est emporté dans le tourbillon des tourments - bien réels - de Lisa, que l'on découvre les rouages de la justice anglaise, on a envie d'en savoir davantage, bref, de savoir comment Lisa, Ava et Marilyn vont s'en sortir. Il ne faudrait pas oublier Marilyn, la meilleure amie d'Ava, qui passe par toute une palette d'émotions dans ce roman, et qui déploie toujours énormément d'énergie simplement pour avoir l'air de vivre normalement. Un peu comme Ava, finalement.
Je n'ai garde d'oublier, aussi, le poids des médias. A une époque, on pouvait espérer le droit à l'oubli - même si ce que je dis peut hérisser. Maintenant, on gagne surtout le droit au harcèlement , le droit qu'à chaque anonyme à se faire son opinion sur vous, sans vous connaître, le droit de faire savoir cette opinion, parce que lui aussi, après tout, a une opinion et tient à être un peu connu.
Je pourrai presque vous dire que je n'ai pas de chance en ce moment tant je lis des livres noirs, sombres, désespérants, pour ne pas dire désespérés.
Tout semblait pourtant presque bien allé au début de ce livre. Vous l'aurez compris, "presque" est le mot-clef de l'histoire, qui s'ouvre devant nous comme des poupées russes, libérant une nouvelle strate de secret après l'autre. Lisa est une mère célibataire comme une autre, sauf qu'elle tient vraiment à rester célibataire. Elle a un bon travail, une meilleure amie, et surprotège sa fille comme seule une personne ayant vécu des faits tragiques peut le faire. Elle a beau prendre toutes les précautions du monde, elle oublie que l'ennemi est souvent intime, et qu'une adolescente, de nos jours, avec l'ordinateur, la tablette et le téléphone portable, n'est pas à l'abri dans la chambre. Ou, pour utiliser une expression qui s'accorde parfaitement avec le titre du roman, l'enfer est pavé de bonnes intentions.
Le démarrage peut sembler un peu long, mais une fois que l'on est emporté dans le tourbillon des tourments - bien réels - de Lisa, que l'on découvre les rouages de la justice anglaise, on a envie d'en savoir davantage, bref, de savoir comment Lisa, Ava et Marilyn vont s'en sortir. Il ne faudrait pas oublier Marilyn, la meilleure amie d'Ava, qui passe par toute une palette d'émotions dans ce roman, et qui déploie toujours énormément d'énergie simplement pour avoir l'air de vivre normalement. Un peu comme Ava, finalement.
Je n'ai garde d'oublier, aussi, le poids des médias. A une époque, on pouvait espérer le droit à l'oubli - même si ce que je dis peut hérisser. Maintenant, on gagne surtout le droit au harcèlement , le droit qu'à chaque anonyme à se faire son opinion sur vous, sans vous connaître, le droit de faire savoir cette opinion, parce que lui aussi, après tout, a une opinion et tient à être un peu connu.
Sharon- Modérateur
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