[Bouysse, Franck] Glaise
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joëlle
Paprika
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[Bouysse, Franck] Glaise
Auteur : Franck Bouysse
Edition : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 435
4è de couverture :
Au coeur du Cantal, dans la chaleur de l'été 1914, les hommes se résignent à partir se battre, là-bas, loin.Joseph, tout juste 15 ans, doit prendre soin de la ferme familiale avec sa mère, sa grand-mère et Léonard, vieux voisin devenu son ami.
Dans la propriété voisine, Valette, tenu éloigné de la guerre en raison d'une main atrophiée, ressasse ses rancunes et sa rage. Et voilà qu'il doit recueillir la femme de son frère, Hélène et sa fille Anna venues se réfigier chez lui.
Mon avis :
Roman décrivant les attitudes et les sentiments d'une certaine France " profonde ": rancunes, rancoeurs, haine, violences, apreté.
Personnages typés, frustres, brusques.
Ambiance étouffante, anxieuse remplie de non-dits.
Ecriture recherchée, riche, crue parfois.
Une lecture que je n'ai pas aimée du tout, qui m'a laissé une impression désagréable.
Dernière édition par Paprika le Dim 8 Nov 2020 - 20:39, édité 2 fois (Raison : Mises aux normes du sondage et ajout du nom de l'auteur.)
Paprika- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : tout sauf romans à l'eau de rose, politique.
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Re: [Bouysse, Franck] Glaise
J'ai mis le sondage aux normes,
tu peux voter s'il te plait Paprika?
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joëlle- Modérateur
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Nombre de messages : 9708
Localisation : .
Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Bouysse, Franck] Glaise
En ce début de 20e siècle, la vie dans les montagnes du Cantal est rude. Elle le devient bien plus encore lorsque la mobilisation de la Grande Guerre vide les fermes des hommes valides. Au village de Chantegril, ceux qui restent s'organisent tant bien que mal : chez les Lary, Joseph, quinze ans, trime aux côtés de sa mère et de sa grand-mère, avec l'aide d'un vieux voisin. Chez les Valette, le père rage de n'avoir pu partir au front en raison de sa main mutilée : redouté de tous pour sa rancoeur et sa méchanceté, il s'adonne violemment à la boisson et à la persécution de son entourage, soudain élargi par sa belle-soeur et sa nièce débarquées de la ville pour trouver refuge à la ferme.
Le décor est planté pour la mise en place d'un drame dont la tension ne va faire que s'amplifier au fil des pages. Bien peu de choses se passent en réalité : les jours se succèdent selon l'immuable rythme des travaux agricoles, dans une atmosphère pesante et orageuse. Hommes et femmes s'épuisent dans un labeur incessant et une succession d'épreuves qui usent les caractères ou les transforment en bêtes enragées. Les douleurs font d'autant plus de ravages qu'elles s'enfouissent dans le silence de ces êtres rudes et taiseux, impitoyablement endurcis par la vie. Les drames, lorsqu'ils explosent, en sont d'autant plus meurtriers.
Ambiances et caractères sont criants de vérité : chaque geste, chaque mot sont restitués avec une précision cinématographique et une justesse d'observation qui leur confèrent un réalisme absolu. Impossible de ne pas se sentir transporté sur cette terre, dont la beauté n'a d'égale que son âpreté, et qui ne pouvait engendrer que des êtres forts, courageux et obstinés, aussi durs et cassants que des cailloux sous le gel.
Servie par une langue ciselée d'une remarquable beauté, cette fresque rurale noire immerge le lecteur dans un récit tellurique oppressant, qui écrase peu à peu ses personnages sous le poids d'une vie misérable où s'usent peu à peu tous les espoirs : rien d'autre que des drames engendrés par l'ordinaire et vécus dans le silence, restitués ici avec un réalisme et une justesse qui forcent l'admiration. Coup de coeur (5/5)
Le décor est planté pour la mise en place d'un drame dont la tension ne va faire que s'amplifier au fil des pages. Bien peu de choses se passent en réalité : les jours se succèdent selon l'immuable rythme des travaux agricoles, dans une atmosphère pesante et orageuse. Hommes et femmes s'épuisent dans un labeur incessant et une succession d'épreuves qui usent les caractères ou les transforment en bêtes enragées. Les douleurs font d'autant plus de ravages qu'elles s'enfouissent dans le silence de ces êtres rudes et taiseux, impitoyablement endurcis par la vie. Les drames, lorsqu'ils explosent, en sont d'autant plus meurtriers.
Ambiances et caractères sont criants de vérité : chaque geste, chaque mot sont restitués avec une précision cinématographique et une justesse d'observation qui leur confèrent un réalisme absolu. Impossible de ne pas se sentir transporté sur cette terre, dont la beauté n'a d'égale que son âpreté, et qui ne pouvait engendrer que des êtres forts, courageux et obstinés, aussi durs et cassants que des cailloux sous le gel.
Servie par une langue ciselée d'une remarquable beauté, cette fresque rurale noire immerge le lecteur dans un récit tellurique oppressant, qui écrase peu à peu ses personnages sous le poids d'une vie misérable où s'usent peu à peu tous les espoirs : rien d'autre que des drames engendrés par l'ordinaire et vécus dans le silence, restitués ici avec un réalisme et une justesse qui forcent l'admiration. Coup de coeur (5/5)
Re: [Bouysse, Franck] Glaise
Mon avis
Un endroit perdu dans la chaleur d’un monde rural de l’été en 1914, directement nous entrons dans le début de la guerre, tous les hommes en âge d’être mobilisé sont obligés de quitter les terres et les élevages, laissant les personnes âgées, femmes et enfants, nous sommes au pied du Puy Violent dont la silhouette écrase les paysages de son ombre. Trois fermes isolées avec des personnages tels que ceux des Larry, dont Victor le père est mobilisé laissant Marie, sa vieille mère, Mathilde, sa femme ainsi que Joseph encore adolescent mais très courageux, l’autre ferme est occupée par le vieux Léonard et sa femme Lucie, enfin il y a celle de Valette, lui n’est pas parti à cause de sa main amputée, c’est un homme sournois, violent et amer parce qu’il se sent diminué à cause de son handicap, avec lui il y a sa femme Irène mais bientôt leurs nièces, Hélène et Anna viennent les rejoindre parce qu’en danger là ou elles vivaient. Ayant présenté les acteurs de ce roman et parlant de l’ambiance, très vite on ressent qu’un huis-clos s’installe, du suspense et une extrême tension nous prennent à la gorge dans ce roman à multiples facettes, car les saisons passent en ces lieux âpres et rugueux et des zones d’ombre s’accumulent entre les humains qui pourtant vivent d’espoir, d’amour mais aussi de regrets et de haine, un roman glaçant avec une fin que l’on ne devine pas mais qui m’a fait perdre le souffle...Encore un gros coup de coeur pour ce très beau roman. 5/5
Un endroit perdu dans la chaleur d’un monde rural de l’été en 1914, directement nous entrons dans le début de la guerre, tous les hommes en âge d’être mobilisé sont obligés de quitter les terres et les élevages, laissant les personnes âgées, femmes et enfants, nous sommes au pied du Puy Violent dont la silhouette écrase les paysages de son ombre. Trois fermes isolées avec des personnages tels que ceux des Larry, dont Victor le père est mobilisé laissant Marie, sa vieille mère, Mathilde, sa femme ainsi que Joseph encore adolescent mais très courageux, l’autre ferme est occupée par le vieux Léonard et sa femme Lucie, enfin il y a celle de Valette, lui n’est pas parti à cause de sa main amputée, c’est un homme sournois, violent et amer parce qu’il se sent diminué à cause de son handicap, avec lui il y a sa femme Irène mais bientôt leurs nièces, Hélène et Anna viennent les rejoindre parce qu’en danger là ou elles vivaient. Ayant présenté les acteurs de ce roman et parlant de l’ambiance, très vite on ressent qu’un huis-clos s’installe, du suspense et une extrême tension nous prennent à la gorge dans ce roman à multiples facettes, car les saisons passent en ces lieux âpres et rugueux et des zones d’ombre s’accumulent entre les humains qui pourtant vivent d’espoir, d’amour mais aussi de regrets et de haine, un roman glaçant avec une fin que l’on ne devine pas mais qui m’a fait perdre le souffle...Encore un gros coup de coeur pour ce très beau roman. 5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Bouysse, Franck] Glaise
J'ai aimé ... un peu.
Ce roman confirme, si besoin était, la richesse du vocabulaire de l'auteur. Ce dernier, comme dans son autre roman «Plateau», aime confronter les citadins à la rudesse de la campagne.
Les personnages sont bien décrits, tout comme leur fureur et leur rage de vivre. Ces deux romans, "Plateau" et "Glaise" font penser à la fabrication des romans Harlequin: les mêmes gens et les même défis, seuls les lieux et les époques changent. Un peu décevant tant ces deux romans se ressemblent. La fin m'apparaît faussement onirique. N'était-ce qu'un rêve? N'était-ce qu'un moment où les mains s'unissent à la glaise pour la réalisation d'une sculpture?
Ma cote: 5.5/10.
Citations
"Pas assez riche pour vivre plus que son comptant." (Page 138)
Ce roman confirme, si besoin était, la richesse du vocabulaire de l'auteur. Ce dernier, comme dans son autre roman «Plateau», aime confronter les citadins à la rudesse de la campagne.
Les personnages sont bien décrits, tout comme leur fureur et leur rage de vivre. Ces deux romans, "Plateau" et "Glaise" font penser à la fabrication des romans Harlequin: les mêmes gens et les même défis, seuls les lieux et les époques changent. Un peu décevant tant ces deux romans se ressemblent. La fin m'apparaît faussement onirique. N'était-ce qu'un rêve? N'était-ce qu'un moment où les mains s'unissent à la glaise pour la réalisation d'une sculpture?
Ma cote: 5.5/10.
Citations
"... ses os avaient fini par prendre le pli d'une douleur acceptée qu'il ne se donnait plus la peine de combattre depuis longtemps. Avec ce sentiment de s'être toujours frotté à la vieillesse, même durant ses plus jeunes années."
(Pages 50 et 51)Son visage, son regard, sa peau, la fluidité de son corps, le provoquaient à chaque instant et en tout lieu, et nourrissaient un sentiment bicéphale, une tête pur le désir et l'autre pour la vénération. Un paradis de plaies à vif. Un malaise devenu douleur, une perfection de douleur, comme seul un coeur sait en construire sans matière préexistante."
(Page 93)"Pas assez riche pour vivre plus que son comptant." (Page 138)
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Localisation : Québec
Emploi/loisirs : Retraité
Genre littéraire préféré : Roman historique
Date d'inscription : 07/01/2012
Re: [Bouysse, Franck] Glaise
Auteur découvert grâce au challenge Partage Lecture
Nous sommes dans le Cantal , à l’été 1914, c’est la guerre et il fait très chaud,
Les hommes partent au front sauf les trop vieux comme Léonard, les infirmes comme Valette et les jeunes comme Joseph.
C’est une époque à des années lumière de notre vie actuelle, la France est essentiellement paysanne et les hommes manquent à l’ouvrage bien que les femmes soient très courageuses.
Valette est un homme mauvais un prédateur qui abrite chez lui sa belle soeur et sa nièce, il est rancunier buveur rustre et n’acceptera pas d’avoir perdu son fils Eugène…de n’avoir pu partir au front à cause de sa main écrasée en moignon et bien d'autres choses ...
Un peu plus loin vivent les Larry dont le père Victor est parti aussi, sa femme Mathilde et Joseph. Un peu plus loin Le vieux Léonard. Ainsi vivent ces trois fermes isolées et on ressent très vite l’animosité entre les Valette d’une part et les deux autres fermes.
Les vieilles rancunes entre fermiers refont surface et c’est avec une écriture rude, dure, parfois choquante que l’auteur nous livre son roman.
le vocabulaire est riche, le terme exacte est toujours choisi et met souvent mal à l’aise. Brutalité de Valette, gare à celui qui croise sa route , fatigue des travaux incessants , premiers émois amoureux du jeune Joseph envers la nièce de Valette , Anna, et les jours se succèdent durant cette guerre qui n’en finit pas alors que la tension monte et qu’on sent arriver les drames.
C’est un très beau roman digne d’un grand auteur, j’ai pourtant été déçu par la fin, dommage !
Nous sommes dans le Cantal , à l’été 1914, c’est la guerre et il fait très chaud,
Les hommes partent au front sauf les trop vieux comme Léonard, les infirmes comme Valette et les jeunes comme Joseph.
C’est une époque à des années lumière de notre vie actuelle, la France est essentiellement paysanne et les hommes manquent à l’ouvrage bien que les femmes soient très courageuses.
Valette est un homme mauvais un prédateur qui abrite chez lui sa belle soeur et sa nièce, il est rancunier buveur rustre et n’acceptera pas d’avoir perdu son fils Eugène…de n’avoir pu partir au front à cause de sa main écrasée en moignon et bien d'autres choses ...
Un peu plus loin vivent les Larry dont le père Victor est parti aussi, sa femme Mathilde et Joseph. Un peu plus loin Le vieux Léonard. Ainsi vivent ces trois fermes isolées et on ressent très vite l’animosité entre les Valette d’une part et les deux autres fermes.
Les vieilles rancunes entre fermiers refont surface et c’est avec une écriture rude, dure, parfois choquante que l’auteur nous livre son roman.
le vocabulaire est riche, le terme exacte est toujours choisi et met souvent mal à l’aise. Brutalité de Valette, gare à celui qui croise sa route , fatigue des travaux incessants , premiers émois amoureux du jeune Joseph envers la nièce de Valette , Anna, et les jours se succèdent durant cette guerre qui n’en finit pas alors que la tension monte et qu’on sent arriver les drames.
C’est un très beau roman digne d’un grand auteur, j’ai pourtant été déçu par la fin, dommage !
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Tenir debout de Mélissa da Costa
Step- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : Lecture, cinéma, animaux, ....
Genre littéraire préféré : Romans contemporains ou non, policiers/thrillers, un peu tout. Pas de BD
Date d'inscription : 12/04/2012
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