[Minarelli, Maria Luisa] Les mystères de Venise - Tome 2 : L'or de Venise
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[Minarelli, Maria Luisa] Les mystères de Venise - Tome 2 : L'or de Venise
L’or de Venise (Oro veneziano)
Les mystères de Venise tome 2
Auteur : Maria Luisa Minarelli
Traduit de l’italien par Marie-José Thériault
Éditions : Thomas & Mercer (4 juin 2019)
ISBN : 978-2919806218
350 pages
Quatrième de couverture
Venise, 1753. Le carnaval touche à sa fin quand sœur Maria Angelica, religieuse du couvent de Murano, est retrouvée sauvagement assassinée dans son appartement secret au cœur de la ville. Alors que Venise est en fête, Marco Pisani se lance dans l’enquête et découvre bientôt que la moniale menait une double vie. Aidé par ses amis, dont l'avocat Daniele Zen, le magistrat croit rapidement avoir identifié le coupable. Mais les crimes s’enchaînent sans lien apparent entre eux.
Mon avis
Nous sommes à Venise en 1793, le Carnaval est présent et va bientôt se terminer. C’est la Cité de l’époque qui sert de décor à ce roman policier de bonne facture. Les personnages principaux sont listés en début d’ouvrage et si, d’aventure, on ne sait plus qui est qui, c’est bien pratique d’aller voir dans les premières pages.
L’advocateur, magistrat aux missions variées, Marco Pisani, se retrouve à mener une enquête pour le moins bizarre. Une religieuse, d’un certain âge, avait un amant et a été assassinée. A l’époque, certaines femmes se retrouvaient au couvent, non pas par choix, mais parce qu’elles n’avaient pas d’autres solutions pour fuir, soit un mariage arrangé, soit une vie de misère… De là, à renoncer totalement aux plaisirs de la chair… Elle était pourtant discrète et s’offrait peu de sorties mais…. Pourquoi et par qui a-t-elle été tuée ? C’est ce que Marco, sa fiancée Chiara (un peu voyante), son ami Zen, et bien d’autres vont essayer de comprendre…. D’autant plus que de nouveaux meurtres arrivent et qu’il semble y avoir un lien, mais lequel ?
Pénétrer dans ce roman, c’est entrer dans une autre vision de la Sérénissime. La période historique évoquée nous met face à des personnages qui portent des habits particuliers, des perruques, qui se chauffent au bois, qui n’ont pas de téléphone pour communiquer ! L’atmosphère est d’ailleurs très vivante, décrite avec juste ce qu’il faut de détails pour qu’on visualise sans que ce soit barbant.
L’écriture est fluide, agréable, le style vif agrémenté de rebondissements pour maintenir l’attention du lecteur. Les différents protagonistes, et corps de métiers sont bien présentés et crédibles, même si c’est une période que je connais peu et que je ne peux pas vraiment juger. J’ai apprécié cette lecture qui apporte un voyage dans le temps et l’espace tout à fait divertissant !
NB : Je n’avais pas lu le tome 1 et cela ne m’a pas dérangée.
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Cassiopée- Admin
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Minarelli, Maria Luisa] Les mystères de Venise - Tome 2 : L'or de Venise
Mon avis :
J’avais beaucoup apprécié le premier volume des enquêtes de Marco Pisani, j’ai tout autant aimé le second.
En acteur principal, nous retrouvons la ville de Venise, et la période du Carnaval. Pas Venise polluée contemporaine, non, mais la Venise gangrenée par la corruption et de grandes libertés pour les uns, de grandes contraintes pour les autres : certains couvents sont beaucoup plus permissifs que d’autres, cela dépend des origines sociales et de la richesse des habitants de ces lieux. Aux jeunes filles issues de la noblesse sont réservées les rangs les plus élevés, aux jeunes filles du peuple ne restent que les places de soeurs tourières. Soeur Maria Angelica était née dans une noble famille, mieux, elle n’a pas été contrainte à prendre le voile, ses parents auraient volontiers marié leur fille unique, elle a préféré prendre le voile tout en continuant à correspondre avec ses frères, en toute tendresse. Pourquoi a-t-elle été assassinée ? C’est tout un pan de la vie conventuelle qui se dévoile alors à nous, entre complaisance des uns (tout s’achète) et bienveillance des autres, dont celle de la mère supérieure, qui a foi en l’humanité et en sa capacité de rédemption.
Deux autres meurtres suivront, tout aussi inexplicables, et ils nous plongeront encore plus dans cette vision des inégalités de la société vénitienne, de la difficulté à vivre à peu prêt correctement, même quand on est noble – mais désargenté. Nous croiserons des personnages attachants, véritablement nobles et dignes – peu importe leur naissance – d’autres qui le sont nettement moins. Il ne faudrait pas oublier le poids de la religion, et des différentes doctrines qui s’opposent, entre tolérance, et extrême respect des règles établies par les hommes. Oui, par les hommes : le commandement le plus important n’est-il pas « Aimez-vous les uns les autres » ?
Si j’aime aussi beaucoup Marco et son ami Daniele, c’est parce qu’ils pensent aux autres, avant de penser à eux-mêmes, et tant pis si parfois (comme pour Daniele) cela leur fait mal : cette ligne de conduite est aussi leur force. Marco est fiancé à Chiara Renier, et si son don de voyance le dérange, c’est avant tout parce qu’il peut mettre la jeune femme en danger – ou bien au contraire la sauver. Seulement… Chiara semble avoir perdu ce don, à son grand désarroi, parce qu’elle connaît la valeur d’un don. A moins que le meurtrier ne soit plus fort que le don lui-même…
Plonger dans les profondeurs des tourments de l’âme humaine n’est pas chose aisée. L’on s’en remet difficilement, que l’on soit magistrat, avocat, ou témoin de l’affaire. Alors oui, si vous aimez les romans historiques et si vous hésitez à découvrir ce livre, je vous répondrai franchement de ne pas hésiter.
J’avais beaucoup apprécié le premier volume des enquêtes de Marco Pisani, j’ai tout autant aimé le second.
En acteur principal, nous retrouvons la ville de Venise, et la période du Carnaval. Pas Venise polluée contemporaine, non, mais la Venise gangrenée par la corruption et de grandes libertés pour les uns, de grandes contraintes pour les autres : certains couvents sont beaucoup plus permissifs que d’autres, cela dépend des origines sociales et de la richesse des habitants de ces lieux. Aux jeunes filles issues de la noblesse sont réservées les rangs les plus élevés, aux jeunes filles du peuple ne restent que les places de soeurs tourières. Soeur Maria Angelica était née dans une noble famille, mieux, elle n’a pas été contrainte à prendre le voile, ses parents auraient volontiers marié leur fille unique, elle a préféré prendre le voile tout en continuant à correspondre avec ses frères, en toute tendresse. Pourquoi a-t-elle été assassinée ? C’est tout un pan de la vie conventuelle qui se dévoile alors à nous, entre complaisance des uns (tout s’achète) et bienveillance des autres, dont celle de la mère supérieure, qui a foi en l’humanité et en sa capacité de rédemption.
Deux autres meurtres suivront, tout aussi inexplicables, et ils nous plongeront encore plus dans cette vision des inégalités de la société vénitienne, de la difficulté à vivre à peu prêt correctement, même quand on est noble – mais désargenté. Nous croiserons des personnages attachants, véritablement nobles et dignes – peu importe leur naissance – d’autres qui le sont nettement moins. Il ne faudrait pas oublier le poids de la religion, et des différentes doctrines qui s’opposent, entre tolérance, et extrême respect des règles établies par les hommes. Oui, par les hommes : le commandement le plus important n’est-il pas « Aimez-vous les uns les autres » ?
Si j’aime aussi beaucoup Marco et son ami Daniele, c’est parce qu’ils pensent aux autres, avant de penser à eux-mêmes, et tant pis si parfois (comme pour Daniele) cela leur fait mal : cette ligne de conduite est aussi leur force. Marco est fiancé à Chiara Renier, et si son don de voyance le dérange, c’est avant tout parce qu’il peut mettre la jeune femme en danger – ou bien au contraire la sauver. Seulement… Chiara semble avoir perdu ce don, à son grand désarroi, parce qu’elle connaît la valeur d’un don. A moins que le meurtrier ne soit plus fort que le don lui-même…
Plonger dans les profondeurs des tourments de l’âme humaine n’est pas chose aisée. L’on s’en remet difficilement, que l’on soit magistrat, avocat, ou témoin de l’affaire. Alors oui, si vous aimez les romans historiques et si vous hésitez à découvrir ce livre, je vous répondrai franchement de ne pas hésiter.
Sharon- Modérateur
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