[Harvey, John] Charlie Resnik - Tome 2 : Les étrangers dans la maison
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[Harvey, John] Charlie Resnik - Tome 2 : Les étrangers dans la maison
Titre : Les étrangers dans la maison
Auteur : John Harvey
Editions : Rivage/Noir
Nombre de pages : 360 pages
Présentation de l’éditeur :
Maria Roy a menti en décrivant les cambrioleurs qu’elle a surpris chez elle, comme deux petits noirs en blousons. Harold, son mari, n’a pas tout dit sur ce que contenait son coffre-fort. Quant au grand type élégant qui s’est courageusement interposé contre un commando venu saccager le restaurant chinois où il dînait, il est autant industriel du textile que lester young était chanteur d’opéra… Tant que ces gens-là se mentent les uns aux autres, tout le monde y trouve plus ou moins son compte. Mais lorsque chacun a leur tour, ils viennent mentir au détective-inspecteur charlie resnick, il cherche le lien entre les menteurs, un kilo de cocaïne en vadrouille et une vague de cambriolages non éclaircis. Quitte à mettre son nez dans les affaires d’un collègue indélicat et à fréquenter l’univers impitoyable de la télévision…
Mon avis :
Le titre m’a fait irrésistiblement pensé à un roman de Georges Simenon – qui ne met pas en scène Maigret. Il convient parfaitement à ce roman : des étrangers s’introduisent chez vous, pillent vos biens, découvrent vos secrets. Certes, la sagesse populaire dit toujours qu’il y a pire dans la vie qu’un cambriolage – c’est toujours ce que l’on dit avant d’en être victime. Surtout quand on se retrouve face à face avec ses cambrioleurs.
Maria Roy l’a bien compris, elle ne dira pas la vérité, toute la vérité à la police. Elle ne va pas leur décrire les deux cambrioleurs, qui se sont invités à prendre une vodka avec elle, et qui ont découvert que son metteur en scène de mari planquait un kilo de drogue dans un coffre-fort. Non, ce n’était pas pour sa consommation personnelle, non, ce n’était pas pour trafiquer, c’était pour rendre service à un ami ! Les voilà tout de même encore plus ennuyés que prévu – on peut difficilement déclarer la perte d’un kilo de drogue à l’assurance.
Je n’ai pas peur de le dire, ce second volume des enquêtes de Charlie Resnick, inspecteur fan de jazz d’origine polonaise est parfois franchement drôle. Oui, les affres d’Harold Roy, en train de mettre en scène avec moults retards une série télévisée, tout en découvrant que sa femme le trompe. Maria n’a strictement aucun remord de prendre du bon temps avec le beau cambrioleur quadragénaire. Un couple d’une rare harmonie :
Harold eut un sursaut dans son sommeil, laissant tomber son bras avec un grognement rauque.
— Bon sang, Harold ! s’écria Maria. Mais crève donc en silence !
Les six cent quarante-huit pages de sublimation fantasmatique pour ménagères frustrées ratèrent sa tête de seulement quelques centimètres.
La trame semble comique, parce qu’elle permet d’aborder bien d’autres sujets de société. L’on peut parler aussi bien de la réinsertion des ex-détenus (qui peut parfois fort bien se passer), que de la délinquance des adolescents qui semblent pourtant avoir tout ce dont ils ont besoin dans la vie, y compris des parents soucieux de leur bien être ou de la dépression post-partum : il est suffisamment rare d’en parler de nos jours qu’il est bon de montrer que d’autres auteurs l’ont fait bien avant, sans en faire le sujet du livre, mais en l’insérant dans une trame plus vaste, en montrant les répercussions qu’elle peut avoir dans le couple, et dans la vie professionnelle.
Il est des sujets plus légers qui peuvent avoir des conséquences, comme la tentative de sevrage de caféine entrepris par Charlie Resnick : Au départ, quand il avait commencé à ne plus pouvoir dormir, il avait réduit sa consommation de caféine : moins pendant la journée, plus du tout le soir. Résultat, son équipe en avait fait les frais. On ne pouvait plus rien lui dire sans qu’il devienne odieux. L’on ne dira jamais assez l’importance d’un bon café pour une enquête, plus que la sacro-sainte tasse de thé que l’on prépare à chaque fois qu’un coup dur survient.
L’intrigue est enlevé, drôle, mouvementée, elle montre aussi qu’il faut aller au-delà des apparences, au delà des discours convenus et bien policés. Il est des témoins qui disent ce que la police a envie d’entendre, et parfois, la police les écoute. Parfois aussi, comme Resnick, il est un détail qui met la puce à l’oreille et donne envie de pousser plus loin les investigations – quitte à froisser certains.
Sharon- Modérateur
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Date d'inscription : 01/11/2008
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