[Royer, Christophe] Lésions intimes
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[Royer, Christophe] Lésions intimes
Titre :Lésions intimes
Auteur :Christophe Royer
Éditions : Taurnada
Collection : Le tourbillon des mots
Nombre de pages : 414
ISBN : 9782372580588
Date de parution : 12 septembre 2019
Auteur :Christophe Royer
Éditions : Taurnada
Collection : Le tourbillon des mots
Nombre de pages : 414
ISBN : 9782372580588
Date de parution : 12 septembre 2019
Résumé:
Nathalie Lesage, capitaine au caractère bien trempé, travaille au sein de la brigade de répression du proxénétisme. Une des branches de l'organisation « Gorgona », spécialisée dans un certain genre de soirées parisiennes, va l’amener à côtoyer un milieu où règnent la perversion et les pratiques extrêmes.
Victime d’un banal accident, son enquête va prendre une tournure inattendue. Dans le même temps, le décès de son frère va l’obliger à renouer avec son passé.
Tout va alors se mélanger et entraîner Nathalie vers l’inimaginable…
Mon avis:
Livre lu dans le cadre du partenariat entre partagelecture.com et Taurnada Editions.
Le thriller n’est clairement pas mon genre de prédilection et pourtant j’ai adoré ce livre, peut-être est-ce le déclencheur pour moi pour m’ouvrir à ce type de lecture plus régulièrement.
Le roman s’ouvre sur une scène particulièrement glauque, qui propulse le lecteur directement au cœur de la brigade de répression du proxénétisme basée à Paris. Nous suivons ensuite, le capitaine Nathalie Lesage au cœur de l’enquête visant à réduire à néant une société « secrète », Gorgona, qui développe un réseau des plus denses et bien organisé autour de la vente de drogues et l’organisation de soirées libertines où les participants peuvent donner libre cours à leur débauche. Entre enquête et vie personnelle, le lecteur est emporté par l’histoire de Nathalie ne lui laissant que peu de répit.
Comme dit précédemment, j’ai adoré cette lecture, Christophe Royer a une plume clairement addictive, il ne s’encombre pas de descriptions alambiquées et va directement aux faits, de manière incisive. Certaines scènes ont pu me laisser quelque peu dégoûtée voire un peu choquées car on évoque dans ce roman la pédophilie ce qui reste à mes yeux de maman quelque chose de très très dérangeant, cependant point de voyeurisme malsain de la part de l’auteur juste des faits pour dénoncer ces pratiques.
Un autre point fort de ce roman c’est son inclusion dans l’Histoire, l’évocation de faits divers ou plus importants de l’actualité française et étrangère, l’auteur donne alors subtilement son opinion sur la politique, la justice, le terrorisme….
J’ai bien aimé le personnage de Nathalie, une femme déterminée, au passé trouble qui se réfugie dans son travail et on comprend pourquoi au fil du roman. J’aime beaucoup aussi le personnage de Samir et de Félix. Je suis heureuse de savoir qu’on risque de revoir ces personnages au cours de prochains roman de Christophe Royer dont je guetterais les sorties car j’ai vraiment envie de suivre la suite des péripéties du capitaine Lesage et de la BRP.
Je recommande ce livre à 100%, qu’on soit féru de thriller ou non, je pense que chacun pourra se faire happer par l’histoire tant l’écriture est fluide et le rythme haletant.
Nathalie Lesage, capitaine au caractère bien trempé, travaille au sein de la brigade de répression du proxénétisme. Une des branches de l'organisation « Gorgona », spécialisée dans un certain genre de soirées parisiennes, va l’amener à côtoyer un milieu où règnent la perversion et les pratiques extrêmes.
Victime d’un banal accident, son enquête va prendre une tournure inattendue. Dans le même temps, le décès de son frère va l’obliger à renouer avec son passé.
Tout va alors se mélanger et entraîner Nathalie vers l’inimaginable…
Mon avis:
Livre lu dans le cadre du partenariat entre partagelecture.com et Taurnada Editions.
Le thriller n’est clairement pas mon genre de prédilection et pourtant j’ai adoré ce livre, peut-être est-ce le déclencheur pour moi pour m’ouvrir à ce type de lecture plus régulièrement.
Le roman s’ouvre sur une scène particulièrement glauque, qui propulse le lecteur directement au cœur de la brigade de répression du proxénétisme basée à Paris. Nous suivons ensuite, le capitaine Nathalie Lesage au cœur de l’enquête visant à réduire à néant une société « secrète », Gorgona, qui développe un réseau des plus denses et bien organisé autour de la vente de drogues et l’organisation de soirées libertines où les participants peuvent donner libre cours à leur débauche. Entre enquête et vie personnelle, le lecteur est emporté par l’histoire de Nathalie ne lui laissant que peu de répit.
Comme dit précédemment, j’ai adoré cette lecture, Christophe Royer a une plume clairement addictive, il ne s’encombre pas de descriptions alambiquées et va directement aux faits, de manière incisive. Certaines scènes ont pu me laisser quelque peu dégoûtée voire un peu choquées car on évoque dans ce roman la pédophilie ce qui reste à mes yeux de maman quelque chose de très très dérangeant, cependant point de voyeurisme malsain de la part de l’auteur juste des faits pour dénoncer ces pratiques.
Un autre point fort de ce roman c’est son inclusion dans l’Histoire, l’évocation de faits divers ou plus importants de l’actualité française et étrangère, l’auteur donne alors subtilement son opinion sur la politique, la justice, le terrorisme….
J’ai bien aimé le personnage de Nathalie, une femme déterminée, au passé trouble qui se réfugie dans son travail et on comprend pourquoi au fil du roman. J’aime beaucoup aussi le personnage de Samir et de Félix. Je suis heureuse de savoir qu’on risque de revoir ces personnages au cours de prochains roman de Christophe Royer dont je guetterais les sorties car j’ai vraiment envie de suivre la suite des péripéties du capitaine Lesage et de la BRP.
Je recommande ce livre à 100%, qu’on soit féru de thriller ou non, je pense que chacun pourra se faire happer par l’histoire tant l’écriture est fluide et le rythme haletant.
Dernière édition par Cassiopée le Mar 8 Oct 2019 - 19:55, édité 2 fois (Raison : Ajout du sondage. Mises aux normes du titre et du nom d'auteur. Ajout des références du roman.)
Invité- Invité
Re: [Royer, Christophe] Lésions intimes
Merci Sayuda pour ta critique, je le note
louloute- Grand sage du forum
-
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Re: [Royer, Christophe] Lésions intimes
Je remercie Partage lecture et les éditions Taurnada pour ce partenariat
Mon avis
La mise en bouche comme le dit l’auteur nous donne tout de suite le ton du roman, ce sera choquant ce sera scabreux, ce sera pervers.
Un homme sur une croix, chevilles, mains, jambes attachés par du fil de nylon ne permettant aucun mouvement, face à lui une femme au bout du rouleau, complètement exténuée lui déroule sa vie de pédophile, d’homme sexuellement vénal, d’une voix tranquille, forte de son bon droit. Il finira dans des souffrances atroces.
On fait connaissance dès le premier chapitre avec le capitaine Nathalie Lesage, section de lutte contre le proxénétisme, dans un square du XVIème, Nathalie accompagnée de son fidèle Félix Lopin, brigadier chef toujours prêt à la couvrir car Nathalie est une fonceuse qui désobéit aux ordres en toute bonne foi.
Chargée de démanteler un réseau de proxénétisme touchant de très jeunes femmes, enrôlées souvent grâce à la drogue, c’est le réseau Gorgona, elle n’hésite devant aucun risque, se servant de sa beauté pour aller au devant de problèmes extrêmes en pénétrant des cercles très fermés afin de découvrir la vérité.
Entourée du fidèle Félix, de Samir un étudiant qui l’entoure de son amitié, elle va aller vers ce qu’il y a de plus abject chez l’être humain. C’est une femme forte mais on sent sous la carapace ses fêlures, des failles qui lui ont fait occulter totalement ses douze premières années.
De plus après une course poursuite et une chute sans gravité à la tête elle va pouvoir converser avec une voix dans sa tête, une voix qui s’exprime et elle qui répond! (Là j'ai un peu bloqué!!!)
Cette chute était-elle plus grave qu’il n’y parait? Lui a t’on introduit durant l’opération un objet quelconque dans le crâne ou alors est-elle folle?
Elle finira même par donner un nom à cette voix.
L’organisation Gorgona, une organisation aux moyens importants , parties fines plus ou moins poussées, 4 niveaux d’horreurs diverses, sadomasochisme, objets sexuels dangereux au point de découvrir une escort girl dans une poubelle victime de jeux dangereux.
Lecteurs attendez-vous à être chahutés car le nez dans l’intrigue vous n’en sortirez pas facilement.
Un premier thriller d'accord mais la plume est incisive, le récit fluide ne nous donnant aucun indice.
Quelques longueurs cependant par exemple quand on nous décrit la maison de Michèle, collègue dépressive de Nathalie, celle qui nous offre « la mise en bouche » !!!
L’auteur a dû faire de nombreuses recherches car ce qu’il décrit au sujet de ces parties fines et autres objets de tortures sexuelles sont tout à fait réels d’après l’auteur!!!
J’ai lu ce livre quelquefois au bord de l’écœurement, mais il ne faut pas fermer les yeux et savoir que ça existe.
J’ai très apprécié la prestation de Christophe Royer dont c’est le premier thriller, car tous les ingrédients du thriller sont là, et bien plus.
A noter également la similitude des couvertures avec « Haut le chœur « et « L’Inconnue de l’équation » des mêmes éditions, le rouge, toujours le rouge et de très belles couvertures.
Un homme sur une croix, chevilles, mains, jambes attachés par du fil de nylon ne permettant aucun mouvement, face à lui une femme au bout du rouleau, complètement exténuée lui déroule sa vie de pédophile, d’homme sexuellement vénal, d’une voix tranquille, forte de son bon droit. Il finira dans des souffrances atroces.
On fait connaissance dès le premier chapitre avec le capitaine Nathalie Lesage, section de lutte contre le proxénétisme, dans un square du XVIème, Nathalie accompagnée de son fidèle Félix Lopin, brigadier chef toujours prêt à la couvrir car Nathalie est une fonceuse qui désobéit aux ordres en toute bonne foi.
Chargée de démanteler un réseau de proxénétisme touchant de très jeunes femmes, enrôlées souvent grâce à la drogue, c’est le réseau Gorgona, elle n’hésite devant aucun risque, se servant de sa beauté pour aller au devant de problèmes extrêmes en pénétrant des cercles très fermés afin de découvrir la vérité.
Entourée du fidèle Félix, de Samir un étudiant qui l’entoure de son amitié, elle va aller vers ce qu’il y a de plus abject chez l’être humain. C’est une femme forte mais on sent sous la carapace ses fêlures, des failles qui lui ont fait occulter totalement ses douze premières années.
De plus après une course poursuite et une chute sans gravité à la tête elle va pouvoir converser avec une voix dans sa tête, une voix qui s’exprime et elle qui répond! (Là j'ai un peu bloqué!!!)
Cette chute était-elle plus grave qu’il n’y parait? Lui a t’on introduit durant l’opération un objet quelconque dans le crâne ou alors est-elle folle?
Elle finira même par donner un nom à cette voix.
L’organisation Gorgona, une organisation aux moyens importants , parties fines plus ou moins poussées, 4 niveaux d’horreurs diverses, sadomasochisme, objets sexuels dangereux au point de découvrir une escort girl dans une poubelle victime de jeux dangereux.
Lecteurs attendez-vous à être chahutés car le nez dans l’intrigue vous n’en sortirez pas facilement.
Un premier thriller d'accord mais la plume est incisive, le récit fluide ne nous donnant aucun indice.
Quelques longueurs cependant par exemple quand on nous décrit la maison de Michèle, collègue dépressive de Nathalie, celle qui nous offre « la mise en bouche » !!!
L’auteur a dû faire de nombreuses recherches car ce qu’il décrit au sujet de ces parties fines et autres objets de tortures sexuelles sont tout à fait réels d’après l’auteur!!!
J’ai lu ce livre quelquefois au bord de l’écœurement, mais il ne faut pas fermer les yeux et savoir que ça existe.
J’ai très apprécié la prestation de Christophe Royer dont c’est le premier thriller, car tous les ingrédients du thriller sont là, et bien plus.
A noter également la similitude des couvertures avec « Haut le chœur « et « L’Inconnue de l’équation » des mêmes éditions, le rouge, toujours le rouge et de très belles couvertures.
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Tenir debout de Mélissa da Costa
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Re: [Royer, Christophe] Lésions intimes
Bonsoir, un grand merci pour cette découverte.
C'est avec intérêt que j'ai postulé à ce partenariat, connaissant très peu cette maison d'édition alors même que son catalogue me semblait intéressant. Ce fut l'occasion ou jamais.
Un gros thriller de plus de 409 pages autour des failles profondes de la personnalité et de l'histoire familiale troublée comme des méthodes peu orthodoxes de Nathalie, l’héroïne, cette capitaine dans la traque et le démantèlement d'une organisation aux principes et pratiques obscures et abjectes ; mixant des soirées réservées à de riches clients désœuvrés, prêt à tout pour s'acheter des jeunes femmes corvéables aux pratiques sexuelles d'une rare violence avec de la criminalité liée à la drogue et au banditisme.
Un récit assez enlevé, des personnalités parfois attachantes comme détestables ; Nathalie l’héroïne principale en pleine enquête à haut risque qui va devoir aussi se confronter à des souvenirs d’enfance difficile alors qu’en pleine rupture avec les siens. Entre troubles psychiques, infiltrations, rencontres amoureuses ou fortuites, soumis aux jalousies internes, peu délicate dans son enquête, à la limite du respect hiérarchique, Nathalie progresse rapidement et voit ses investigations empiéter largement sur sa vie privée. Entre étudiants dealers, cousin bien intrusif, amante et amant de passage, professeur d’université pourvoyeur de viandes fraîches, collègue justicière, les faits sont à la fois ténus et contradictoires mais notre capitaine tient son cap et ses certitudes pour un démantèlement complet de sa cible.
Un première piste un peu trop évidente, des pistes variées, parfois des longueurs et un suspense qui se maintient jusqu’à une centaine de pages de la fin. Au global, un thriller qui , pour une première publication, est prometteur.
C'est avec intérêt que j'ai postulé à ce partenariat, connaissant très peu cette maison d'édition alors même que son catalogue me semblait intéressant. Ce fut l'occasion ou jamais.
Un gros thriller de plus de 409 pages autour des failles profondes de la personnalité et de l'histoire familiale troublée comme des méthodes peu orthodoxes de Nathalie, l’héroïne, cette capitaine dans la traque et le démantèlement d'une organisation aux principes et pratiques obscures et abjectes ; mixant des soirées réservées à de riches clients désœuvrés, prêt à tout pour s'acheter des jeunes femmes corvéables aux pratiques sexuelles d'une rare violence avec de la criminalité liée à la drogue et au banditisme.
Un récit assez enlevé, des personnalités parfois attachantes comme détestables ; Nathalie l’héroïne principale en pleine enquête à haut risque qui va devoir aussi se confronter à des souvenirs d’enfance difficile alors qu’en pleine rupture avec les siens. Entre troubles psychiques, infiltrations, rencontres amoureuses ou fortuites, soumis aux jalousies internes, peu délicate dans son enquête, à la limite du respect hiérarchique, Nathalie progresse rapidement et voit ses investigations empiéter largement sur sa vie privée. Entre étudiants dealers, cousin bien intrusif, amante et amant de passage, professeur d’université pourvoyeur de viandes fraîches, collègue justicière, les faits sont à la fois ténus et contradictoires mais notre capitaine tient son cap et ses certitudes pour un démantèlement complet de sa cible.
Un première piste un peu trop évidente, des pistes variées, parfois des longueurs et un suspense qui se maintient jusqu’à une centaine de pages de la fin. Au global, un thriller qui , pour une première publication, est prometteur.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Royer, Christophe] Lésions intimes
Mon avis :
Dans la vie de Nathalie, tout va bien. Elle est capitaine dans la brigade de répression du proxénétisme, et n'a pas de soucis particuliers. Non, elle n'est pas alcoolique, non, elle n'a pas été tentée par la drogue, non, elle ne fricote pas avec des indics. Sa vie sentimentale n'est pas un désastre, elle assume parfaitement son mode de vie, différent de celui que l'on a l'habitude de découvrir, mais Nathalie est parfaitement équilibrée, ce qui est le plus important. Un bémol, cependant, et il est assez important : orpheline de père à 12 ans, elle n'a aucun souvenir des événements qui ont eu lieu avant cette tragédie. Elle se souvient bien, cependant, de sa scolarité dans un établissement secondaire militaire, de l'épanouissement qu'elle y a trouvé, des études qu'elle a menées, et de son travail, dans lequel elle s'investit totalement.
On parle souvent de zone d'ombres, mais là, dans ce travail épanouissant et apprécié, Nathalie découvre qu'elle ne savait pas tout, notamment d'une de ses collaboratrices, efficace, dévouée, et qui pourtant, au cours de leur enquête, vient de commettre un geste totalement fou, qui trouve son origine non seulement dans ses investigations, mais aussi dans son passé, sur lequel personne n'avait songé à la questionner : pourquoi s'en faire puisqu'elle travaillait aussi efficacement ? C'est la première claque que se prend Nathalie, la seconde n'est pas virtuelle, puisqu'elle est victime d'un accident, et là, tout dérape. Alors oui, Nathalie n'a absolument pas envie de laisser tomber l'enquête en cours, elle a trop envie de démanteler l'organisation « Gorgona » pour traîner à l'hôpital. Seulement, elle développe des troubles assez étonnants, qui l'amènent à se questionner sur ce qui a bien pu se passer dans cet hôpital – ne serait-ce que sur l'identité de la personne qui l'y a conduite et celle du médecin qui l'a soignée. A ce moment-là, nous ne basculons pas dans le fantastique, non, mais la dimension de ce roman policier très noir s'élargit encore.
Oui, noir et rouge sont les couleurs de ce roman. J'ai l'esprit assez large en ce qui concerne ce que deux adultes, pleinement consentants, peuvent faire ensemble. Seulement, ces idées larges impliquent qu'aucun moyen de pression n'existe entre l'homme et la femme – parce qu'une femme qui vend son corps pour vivre , qui est prête à tout accepter, y compris des actes violents, subit une pression. C'est la face sombre de la sexualité qui est explorée dans ce roman, avec, pour moi, en le lisant, une inquiétude face à ce besoin que des personnes (je devrais dire des hommes, majoritairement) d'aller toujours plus loin et de braver les interdits. D'ailleurs, je devrai plutôt dire qu'il n'est aucun interdit pour ses personnes : rien de ce qui est abject ne leur est étranger.
Ce qui manque cruellement ? L'amour. Attention, il existe bien dans ce roman, l'auteur le montre, l'amour, l'affection. Il est aussi des personnes qui pensent tellement à elles-mêmes et à la satisfaction de leur propre plaisir qu'elles en oublient les autres. Ou comment porter un masque virtuel qui n'a rien à voir avec les accessoires pseudo-érotiques de la littérature tout aussi pseudo-érotique. Nathalie enquête, elle enquête doublement, sur Gorgona, sur son passé proche et sur un passé bien enfoui dans les replis de sa mémoire. Mention spécial pour le frère de Nathalie, personnage fantôme (il est mort dès le début du roman) mais dont la présence bienveillante grandit au fur et à mesure du déroulement de l'intrigue.
Et le rouge. Rouge comme le sang, bien sûr, rouge comme les blessures qui sont infligées, rouge, à nouveau, comme le pseudo-érotisme. Je préfère le vert et le bleu final, qui amène à l'apaisement.
Merci pour cette découverte.
Dans la vie de Nathalie, tout va bien. Elle est capitaine dans la brigade de répression du proxénétisme, et n'a pas de soucis particuliers. Non, elle n'est pas alcoolique, non, elle n'a pas été tentée par la drogue, non, elle ne fricote pas avec des indics. Sa vie sentimentale n'est pas un désastre, elle assume parfaitement son mode de vie, différent de celui que l'on a l'habitude de découvrir, mais Nathalie est parfaitement équilibrée, ce qui est le plus important. Un bémol, cependant, et il est assez important : orpheline de père à 12 ans, elle n'a aucun souvenir des événements qui ont eu lieu avant cette tragédie. Elle se souvient bien, cependant, de sa scolarité dans un établissement secondaire militaire, de l'épanouissement qu'elle y a trouvé, des études qu'elle a menées, et de son travail, dans lequel elle s'investit totalement.
On parle souvent de zone d'ombres, mais là, dans ce travail épanouissant et apprécié, Nathalie découvre qu'elle ne savait pas tout, notamment d'une de ses collaboratrices, efficace, dévouée, et qui pourtant, au cours de leur enquête, vient de commettre un geste totalement fou, qui trouve son origine non seulement dans ses investigations, mais aussi dans son passé, sur lequel personne n'avait songé à la questionner : pourquoi s'en faire puisqu'elle travaillait aussi efficacement ? C'est la première claque que se prend Nathalie, la seconde n'est pas virtuelle, puisqu'elle est victime d'un accident, et là, tout dérape. Alors oui, Nathalie n'a absolument pas envie de laisser tomber l'enquête en cours, elle a trop envie de démanteler l'organisation « Gorgona » pour traîner à l'hôpital. Seulement, elle développe des troubles assez étonnants, qui l'amènent à se questionner sur ce qui a bien pu se passer dans cet hôpital – ne serait-ce que sur l'identité de la personne qui l'y a conduite et celle du médecin qui l'a soignée. A ce moment-là, nous ne basculons pas dans le fantastique, non, mais la dimension de ce roman policier très noir s'élargit encore.
Oui, noir et rouge sont les couleurs de ce roman. J'ai l'esprit assez large en ce qui concerne ce que deux adultes, pleinement consentants, peuvent faire ensemble. Seulement, ces idées larges impliquent qu'aucun moyen de pression n'existe entre l'homme et la femme – parce qu'une femme qui vend son corps pour vivre , qui est prête à tout accepter, y compris des actes violents, subit une pression. C'est la face sombre de la sexualité qui est explorée dans ce roman, avec, pour moi, en le lisant, une inquiétude face à ce besoin que des personnes (je devrais dire des hommes, majoritairement) d'aller toujours plus loin et de braver les interdits. D'ailleurs, je devrai plutôt dire qu'il n'est aucun interdit pour ses personnes : rien de ce qui est abject ne leur est étranger.
Ce qui manque cruellement ? L'amour. Attention, il existe bien dans ce roman, l'auteur le montre, l'amour, l'affection. Il est aussi des personnes qui pensent tellement à elles-mêmes et à la satisfaction de leur propre plaisir qu'elles en oublient les autres. Ou comment porter un masque virtuel qui n'a rien à voir avec les accessoires pseudo-érotiques de la littérature tout aussi pseudo-érotique. Nathalie enquête, elle enquête doublement, sur Gorgona, sur son passé proche et sur un passé bien enfoui dans les replis de sa mémoire. Mention spécial pour le frère de Nathalie, personnage fantôme (il est mort dès le début du roman) mais dont la présence bienveillante grandit au fur et à mesure du déroulement de l'intrigue.
Et le rouge. Rouge comme le sang, bien sûr, rouge comme les blessures qui sont infligées, rouge, à nouveau, comme le pseudo-érotisme. Je préfère le vert et le bleu final, qui amène à l'apaisement.
Merci pour cette découverte.
Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Royer, Christophe] Lésions intimes
Comment dire… je crois qu’il m’a fallu du temps pour digérer ce livre et enfin pouvoir poser sur papier mon ressenti, tant le thème abordé m’a remuée, et même maintenant il m’est encore difficile de revenir sur cette lecture. Mais quand faut y aller faut y aller !
Le récit s’ouvre sur une scène bien glauque, histoire de mettre le lecteur dans le bain – de sang – immédiatement. On comprend instantanément que l’histoire va tourner autour du sexe, mais pas que... On fait rapidement la connaissance de Nathalie Lesage, capitaine en charge de ces enquêtes, qui vont la mener plus loin que ce qu’elle aurait pu imaginer.
L’histoire prend une tournure un peu « mystérieuse », lorsque la capitaine se trouve avec une nouvelle enquête à résoudre mais également, en tout cas je l’ai ressenti comme cela, une alliée étonnante pour partager ses recherches et inquiétudes. Malheureusement, je ne suis pas sûre d’avoir vraiment adhéré à ce choix surnaturel ou en tout cas sur la manière dont ça a été exploité.
On en apprend également un peu plus sur la vie privée de Nathalie Lesage, mais également sur une organisation criminelle dont les ramifications semblent s’étendre bien au-delà du concevable « Gorgona ». Elle rassemble tous ceux qui comptent et qui brassent des sommes faramineuses, qui leur permettent également d’assouvir tous leurs fantasmes, même leurs perversions les plus inavouables.
Je dois admettre que la fin, que j’avais plus ou moins devinée, m’a quand même bouleversée et m’a fait réaliser que je suis plus sensible que ce que je pensais et qu’il y a certains sujets que je préfère ne pas voir abordé dans les romans que je dévore pour le plaisir. Je lis déjà passablement de récits véridiques insoutenables dans le cadre de mon travail dans un centre de victimes et les situations décrites dans le livre sont celles que j’ai le plus de mal à voir d’un point de vue objectif tant elles me révoltent.
L’auteur semble s’être bien documenté sur des histoires similaires et cela rajoute encore à l’horreur et à la crédibilité des faits décrits.
D’une manière générale, j’ai moins accroché au côté paranormal, même si l’axe est original, et j’ai trouvé dommage et un peu frustrant que la fin soit révélée rapidement. Mis à part cela, je dois bien admettre que j’ai lu ce livre très rapidement, impatiente de connaître le fin mot de l’histoire. Ce premier roman policier de cet auteur est un bon présage de ceux qui vont suivre.
C’est un livre que je recommande à tous les amateurs du genre ! Âmes sensibles s’abstenir !
Merci à Taurnada et au forum pour ce partenariat !
Le récit s’ouvre sur une scène bien glauque, histoire de mettre le lecteur dans le bain – de sang – immédiatement. On comprend instantanément que l’histoire va tourner autour du sexe, mais pas que... On fait rapidement la connaissance de Nathalie Lesage, capitaine en charge de ces enquêtes, qui vont la mener plus loin que ce qu’elle aurait pu imaginer.
L’histoire prend une tournure un peu « mystérieuse », lorsque la capitaine se trouve avec une nouvelle enquête à résoudre mais également, en tout cas je l’ai ressenti comme cela, une alliée étonnante pour partager ses recherches et inquiétudes. Malheureusement, je ne suis pas sûre d’avoir vraiment adhéré à ce choix surnaturel ou en tout cas sur la manière dont ça a été exploité.
On en apprend également un peu plus sur la vie privée de Nathalie Lesage, mais également sur une organisation criminelle dont les ramifications semblent s’étendre bien au-delà du concevable « Gorgona ». Elle rassemble tous ceux qui comptent et qui brassent des sommes faramineuses, qui leur permettent également d’assouvir tous leurs fantasmes, même leurs perversions les plus inavouables.
Je dois admettre que la fin, que j’avais plus ou moins devinée, m’a quand même bouleversée et m’a fait réaliser que je suis plus sensible que ce que je pensais et qu’il y a certains sujets que je préfère ne pas voir abordé dans les romans que je dévore pour le plaisir. Je lis déjà passablement de récits véridiques insoutenables dans le cadre de mon travail dans un centre de victimes et les situations décrites dans le livre sont celles que j’ai le plus de mal à voir d’un point de vue objectif tant elles me révoltent.
L’auteur semble s’être bien documenté sur des histoires similaires et cela rajoute encore à l’horreur et à la crédibilité des faits décrits.
D’une manière générale, j’ai moins accroché au côté paranormal, même si l’axe est original, et j’ai trouvé dommage et un peu frustrant que la fin soit révélée rapidement. Mis à part cela, je dois bien admettre que j’ai lu ce livre très rapidement, impatiente de connaître le fin mot de l’histoire. Ce premier roman policier de cet auteur est un bon présage de ceux qui vont suivre.
C’est un livre que je recommande à tous les amateurs du genre ! Âmes sensibles s’abstenir !
Merci à Taurnada et au forum pour ce partenariat !
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