[Connelly, Michael] Harry Bosh - Tome 23: Une vérité à deux visages
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[Connelly, Michael] Harry Bosh - Tome 23: Une vérité à deux visages
Une enquête de Harry Bosch - Tome 23 : Une vérité à deux visages (Two Kinds of Truth)
Auteur : Michael Connelly
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Robert Pépin
Éditions : Calmann- Levy (16 Octobre 2019)
ISBN : 978-2702156940
440 pages
Quatrième de couverture
Travaillant toujours bénévolement aux affaires non résolues pour la police de San Fernando, Harry Bosch est appelé sur une scène de crime dans une pharmacie. Les deux employés, père et fils, viennent d’être assassinés par des tueurs à gages. Bosch n’hésite pas une seconde et se lance dans l’enquête. Mais voilà qu’il est soudain accusé par la police de Los Angeles d’avoir, trente ans plus tôt, trafiqué des éléments de preuve pour expédier un tueur en série au couloir de la mort.
Mon avis
Fan de la première heure de Monsieur Harry Bosch, j’ai toujours du plaisir à le retrouver. Il est depuis quelque temps dans un bureau-cellule où en tant que bénévole, il s’intéresse aux disparitions non résolues. Pourtant c’est sur une enquête qui démarre qu’on lui demande de l’aide. Deux pharmaciens, le père et son fils, ont été assassinés. Cela ressemble fortement à un contrat sur leurs têtes donc ils dérangeaient. Pourquoi ? Harry et ses coéquipiers vont se lancer dans des investigations afin de comprendre. Parallèlement à ses recherches, d’anciens collègues à lui viennent le prévenir. Un assassin qu’il a fait arrêter il y a trente ans, va voir son dossier réétudié car il semblerait que Bosh ait trafiqué des preuves. Il est outré et fait appel à son demi-frère avocat (et son bras droit Cisco) pour l’aider à faire face à ses accusations.
Sur l’échelle des romans de Michael Connelly, si ce dernier titre n’est pas, pour moi, dans le tiercé gagnant, il est malgré tout placé dans le haut du tableau. On oscille entre les deux affaires et c’est très bien relié. On n’a pas l’impression de lire deux histoires juxtaposées mais le quotidien de notre héros, quotidien très occupé avec plusieurs dossiers en cours. Et comme à son habitude, le policier ne lâche rien, quitte à prendre de gros risques. C’est un homme humain, qui a beaucoup vécu, il est prêt à aider les autres, mais on le sent parfois triste, déçu des choix qu’ont fait certaines personnes. C’est intéressant de voir comment il réagit lorsque les événements lui échappent et ne se déroulent pas vraiment comme il avait pensé ou lorsque ceux auxquels il tient n’agissent pas dans le sens qu’il avait imaginé.
Dans ce récit, il est très à l’écoute de ceux qu’ils croisent et qui lui paraissent aller mal. Il leur accorde de l’attention, essaie de les comprendre et de les aider quand il le peut. Il a encore ses petits travers : il dort peu et boit de la bière (mais moins) et il écoute encore de beaux airs de musique. Il m’a semblé plus apaisé, moins torturé. Sans doute, plus sage, bien qu’il soit prêt à se mettre en danger pour arriver à ses fins.
J’ai beaucoup apprécié les explications sur le trafic de médicaments. J’ai pu comprendre comment les « commerçants » se servent de la détresse des hommes et des femmes pour enrichir leur portefeuille sans se préoccuper des dégâts collatéraux et de la dépendance qu’ils maintiennent. L’auteur a su trouver un sujet d’actualité et l’a traité avec intelligence. En parallèle, revoir Mike Haller est agréable. La relation entre les deux demi-frères a évolué et on sent qu’ils sont plus prêts à s’écouter, s’aider. Les petites anecdotes entre les deux frangins apportent un petit côté sympathique.
L’écriture est, comme d’habitude, accrocheuse, fluide (on imagine sans peine le plaisir qu’a Monsieur Pépin à traduire une « vieille connaissance »). L’alternance des deux intrigues maintient un bon rythme et l’ensemble est tout à fait cohérent. Le fait que certains personnages d’anciens recueils soient intégrés donne du « souffle » à l’ensemble. C’était donc un excellent moment de lecture sans longueurs. Je ne me lasse pas de l’idée que Harry Bosh est tellement réussi que si on me disait que je vais le rencontrer demain, je le croirais !
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Cassiopée- Admin
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Re: [Connelly, Michael] Harry Bosh - Tome 23: Une vérité à deux visages
Mon avis :
Le problème, quand on est un policier qui devrait être à la retraite mais a repris du service, c’est que l’on peut être rattrapé par de vieilles affaires. Ce serait certainement valable également si le policier était bien gentiment, chez lui, à profiter de la retraite en sirotant son whisky, son bourbon, ou toute autre boisson alcoolisé que l’on voit toujours les policiers prendre pour se remettre de leurs émotions. Cette affaire qui remonte à la surface, ce n’est même pas un cold case, non, cela prend le chemin d’une erreur judiciaire, même pire : une erreur due au fait qu’un policier, en l’occurrence Harry Bosch, aurait trafiqué des preuves pour mettre en prison un innocent. Tout ceux qui lisent les enquêtes d’Harry Bosch le savent : jamais il ne ferait une chose pareille, ce serait « impensable », pour reprendre le titre d’un des derniers romans le mettant en scène. Lui le sait, comme il a la certitude qu’il a bien mis le bon coupable derrière les barreaux, comme le sait aussi la soeur de la victime. Reste à savoir comment cette nouvelle preuve a pu arriver là, et qui avait intérêt à la trafiquer, tout en incriminant Bosch. Parce que non, il ne suivra pas le conseil de son ex-coéquipière, non, il n’incriminera pas un collègue décédé, pour la simple et bonne raison qu’il sait très bien qu’il n’y est pour rien. Puis, accuser les disparus, c’est à double tranchant : un « disparu » peut réapparaître, et ce n’est pas forcément confortable.
Les enquêtes du passé n’empêchent pas les enquêtes du présent, et Bosch doit enquêter sur la mort de deux pharmaciens, le père et le fils, abattus par des tueurs en pleine journée, des tueurs qui n’ont même pas pris la peine de simuler un cambriolage. Bosch n’a pas l’intention de laisser ces deux meurtres impunis, et ce que lui et ses coéquipiers découvrent au fil de l’enquête le mènera bien plus loin qu’il ne l’aurait cru. Il ne s’agit pas tant de dénoncer les failles du système médical, que de montrer comment l’on peut rendre quelqu’un dépendant d’un médicament contre la douleur, puis le laisser se débrouiller après, seul avec son addiction : il est des personnes à l’affut pour aider ses personnes, organiser un trafic, et s’en mettre plein les poches. Les dégâts provoqués ? Tant qu’ils n’affectent pas leur porte-monnaie, peu leur importe de laisser des personnes dans la dépendance.
Tout au long de l’affaire qui l’a mis en cause, Harry a pu compter sur son frère : Jusqu’à l’impensable avait vraiment permis leur rapprochement. Mickey Haller est un avocat qui connaît le droit. Cela semble évident, cela ne l’est pas pour tous. Il peut aussi compter sur Cisco, son enquêteur, qui connaît suffisamment les aléas de la vie pour être véritablement efficace.
Une troisième enquête s’ajoute aux deux autres, une enquête qui n’en est plus vraiment une : quinze ans qu’Harry et d’autres policiers cherchent à résoudre la disparition d’une femme, quinze ans qu’ils soupçonnent son mari, et qu’ils ne parviennent pas à le prouver. Elle sera résolue elle aussi, pas vraiment de la façon qu’Harry le pensait.
Le roman se termine sur la promesse d’une nouvelle enquête, j’espère que ce sera le sujet du prochain roman mettant en scène Harry Bosch.
Le problème, quand on est un policier qui devrait être à la retraite mais a repris du service, c’est que l’on peut être rattrapé par de vieilles affaires. Ce serait certainement valable également si le policier était bien gentiment, chez lui, à profiter de la retraite en sirotant son whisky, son bourbon, ou toute autre boisson alcoolisé que l’on voit toujours les policiers prendre pour se remettre de leurs émotions. Cette affaire qui remonte à la surface, ce n’est même pas un cold case, non, cela prend le chemin d’une erreur judiciaire, même pire : une erreur due au fait qu’un policier, en l’occurrence Harry Bosch, aurait trafiqué des preuves pour mettre en prison un innocent. Tout ceux qui lisent les enquêtes d’Harry Bosch le savent : jamais il ne ferait une chose pareille, ce serait « impensable », pour reprendre le titre d’un des derniers romans le mettant en scène. Lui le sait, comme il a la certitude qu’il a bien mis le bon coupable derrière les barreaux, comme le sait aussi la soeur de la victime. Reste à savoir comment cette nouvelle preuve a pu arriver là, et qui avait intérêt à la trafiquer, tout en incriminant Bosch. Parce que non, il ne suivra pas le conseil de son ex-coéquipière, non, il n’incriminera pas un collègue décédé, pour la simple et bonne raison qu’il sait très bien qu’il n’y est pour rien. Puis, accuser les disparus, c’est à double tranchant : un « disparu » peut réapparaître, et ce n’est pas forcément confortable.
Les enquêtes du passé n’empêchent pas les enquêtes du présent, et Bosch doit enquêter sur la mort de deux pharmaciens, le père et le fils, abattus par des tueurs en pleine journée, des tueurs qui n’ont même pas pris la peine de simuler un cambriolage. Bosch n’a pas l’intention de laisser ces deux meurtres impunis, et ce que lui et ses coéquipiers découvrent au fil de l’enquête le mènera bien plus loin qu’il ne l’aurait cru. Il ne s’agit pas tant de dénoncer les failles du système médical, que de montrer comment l’on peut rendre quelqu’un dépendant d’un médicament contre la douleur, puis le laisser se débrouiller après, seul avec son addiction : il est des personnes à l’affut pour aider ses personnes, organiser un trafic, et s’en mettre plein les poches. Les dégâts provoqués ? Tant qu’ils n’affectent pas leur porte-monnaie, peu leur importe de laisser des personnes dans la dépendance.
Tout au long de l’affaire qui l’a mis en cause, Harry a pu compter sur son frère : Jusqu’à l’impensable avait vraiment permis leur rapprochement. Mickey Haller est un avocat qui connaît le droit. Cela semble évident, cela ne l’est pas pour tous. Il peut aussi compter sur Cisco, son enquêteur, qui connaît suffisamment les aléas de la vie pour être véritablement efficace.
Une troisième enquête s’ajoute aux deux autres, une enquête qui n’en est plus vraiment une : quinze ans qu’Harry et d’autres policiers cherchent à résoudre la disparition d’une femme, quinze ans qu’ils soupçonnent son mari, et qu’ils ne parviennent pas à le prouver. Elle sera résolue elle aussi, pas vraiment de la façon qu’Harry le pensait.
Le roman se termine sur la promesse d’une nouvelle enquête, j’espère que ce sera le sujet du prochain roman mettant en scène Harry Bosch.
Sharon- Modérateur
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