[Saussey, Jacques] Du poison dans la tête
2 participants
Page 1 sur 1
Votre avis
[Saussey, Jacques] Du poison dans la tête
Auteur : Jacques Saussey
Genre : Policier / Thriller
Éditeur : French Pulp Editions
Date de sortie : 10 octobre 2019
EAN : 979-1025106532
Quatrième de couverture :
Elle a incliné le cou, le visage déformé par les flocons épais qui se déposaient déjà sur le carreau. Elle a cherché son regard à travers le verre qui s’opacifiait de seconde en seconde, mais les lunettes noires l’ont empêchée de le trouver. Alors, elle s’est détournée vers le pont et elle a commencé à marcher en direction de la gare, son manteau ouvert claquant sur ses jambes face au vent glacial. Dans la voiture, le son des feux de détresse rythmait sa progression comme le tic-tac d’une minuterie. Une femme qui arrivait en sens inverse s’est retournée sur elle. Elle a eu un temps d’arrêt, comme si elle doutait de ce qu’elle venait d’apercevoir. Il a vu un panache de vapeur sortir de la bouche de l’inconnue. Elle s’est figée d’horreur au moment où Myriam a laissé tomber son manteau dans la neige et a enjambé le parapet. Elle s’est précipitée vers elle en hurlant, mais il était trop tard. Après un dernier regard en direction de la voiture immobile, Myriam, entièrement nue, avait déjà sauté dans le fleuve.
Mon avis
J’ai retrouvé avec plaisir le couple d’enquêteurs couple d’enquêteurs Lisa Heslin et Daniel Magne . Je les avais rencontrés dans 7/13 .
Avant le premier chapitre, le lecteur est mis dans l’ambiance, l’auteur publie d’abord des chiffres, qui donnent froid dans le dos; » 219 000 femmes âgées de 18 à 75 ans subissent en moyenne et chaque année, des violences physiques et/ou sexuelles de leur partenaire, ancien ou actuel, 94 000 sont victimes de viol ou de tentative de viol, une seule sur 10 porte plainte, 91 fois sur 100, l’agresseur est une personne connue de sa proie, dans 47 % des cas, c’est le conjoint ou l’ex-conjoint, 3 victimes sur 4 déclarent avoir subi des actes répétés…. »
La thématique est annoncée, il n’y a plus qu’à se laisser porter par la plume de Jacques Saussey.
L’esprit de Daniel Magne est bien occupé, il reçoit à son travail une boîte de Pandore. Un copain de collège lui rappelle des souvenirs, qui va le ramener quarante ans en arrière. Il n’a rien oublié, Fanny, son amie a été assassinée, et son assassin est toujours en liberté. Il va reprendre l’enquête. Il ne dira rien à sa compagne. Il est obsédé par cette boîte et son contenu.
Lisa et Daniel sont un couple d’enquêteurs, qui ont adopté un petit garçon, Oscar. Avec eux, Sham, chienne berger allemand est très attachée à Lisa. Oscar subit les coups de ses camarades de collège.
Myriam fut la proie d’un prédateur. Il l’a conquise par son aura, sa musique. Il l’a complétement transformée, elle est devenue sa » chose « . Elle aura « du poison dans la tête « Et celui-ci va la détruire.Ludo, Fred et Ophélie, flics, vont mener l’enquête en dehors de toute procédure pour arrêter cet assassin.
Alexandra, roumaine est revenue en France, elle cache une terrible blessure.
Toutes ces histoires vont s’emboiter les unes dans les autres. Le rythme est soutenu. Les pages se tournent vite. On passe d’un récit à un autre. Cela entraîne des réflexions personnelles sur les sujets abordés.
Plusieurs thématiques, mais une revient la violence faîte aux femmes, il n’y a pas seulement les coups. mais celle qui ne se voit pas, celle qui s’infiltre dans le cœur de chacune. Celle-ci, elle fait bien plus de mal que les autres.
Ce livre peut se lire sans avoir lu les précédents. C’est le huitième opus avec Lisa et Daniel Magne. Je ne peux que vous le recommander.
Re: [Saussey, Jacques] Du poison dans la tête
Merci pour ce très bel avis Astazie.
Un livre que j'ai beaucoup aimé moi aussi.
Un livre que j'ai beaucoup aimé moi aussi.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Saussey, Jacques] Du poison dans la tête
Mon avis :
Ce livre est la huitième enquête de Daniel Magne et Lisa Heslin. C’est toujours bon à savoir pour les fans qui, j’en suis sûre, se précipiteront sur ce volume, parce qu’il est toujours agréable de retrouver une nouvelle aventure de ses héros. Il est non moins agréable de découvrir de nouveaux héros, même en prenant, comme moi, le train en cours de route.
Daniel et Lisa sont en couple, ils sont les parents adoptifs d’Oscar, qui a été abandonné, déjà grand, quatre ans plus tôt. Ils ont également une magnifique bergère allemande, Sham, très attachée à Lisa. Dis ainsi, cela pourrait vous faire penser à une vie de famille très classique. Mais le passé revient en force, de trois manières différentes, et cela fait beaucoup pour un seul couple, un seul service.
Lisa ne voulait plus que Daniel ait de secrets pour elle, il en aura un, quand un vieux camarade d’enfance, décédé, lui fait envoyer une boite contenant des effets qui lui rappellent leur dernière année de collège, l’année où Fanny fut assassinée – et l’assassin jamais retrouvé. Cold case à l’américaine ? Ce serait vraiment trop facile, parce que l’on ne travaille pas ainsi en France (la prescription existe, les dates de clôture de dossier quand un nouvel élément n’est pas trouvé aussi) et parce que les enquêteurs ont déjà beaucoup à faire avec les affaires encore en cours, les affaires pour lesquelles on peut encore trouver de nouveaux éléments. Pourtant, Magne ne renonce pas – quarante ans qu’il traîne ce poids sur le coeur, il ne va pas renoncer maintenant que quelqu’un lui rappelle le passé. Il en devient obsessionnel au point de presque oublier Lisa et Oscar.
Et pourtant, pendant ce temps, le passé se manifeste d’une autre manière. Oui, je sais, écrit ainsi, c’est presque mélodramatique. Pourtant, c’est presque rempli d’espoir qu’est cette partie, pour Oscar. Vous me direz que l’espoir et l’amour ont une drôle d’apparence. Pourtant, il illustre jusqu’où une mère peut aller pour son enfant – loin, vous vous en doutez, et c’est vraiment le fil conducteur de deux des intrigues qui composent ce roman.
La troisième ? Comme la première, elle illustre le titre du roman. Oui, c’est du poison, littéralement, que distille un homme dans le coeur d’une femme, au point de l’amener à se couper des autres, à se vider de toute sa personnalité, au point de disparaître complètement. Oui, de tels hommes existent, malheureusement, et si je n’en ai pas croisé personnellement, j’ai pu constater les ravages qu’ils peuvent entraîner. Je ne pense pas être la seule. Ce roman les pousse à son paroxysme, en nous montrant les conséquences pour les proches, mais aussi le mécanisme par lequel le prédateur (je n’ai pas d’autres mots) met sa proie sous son emprise – le genre des mots convient parfaitement à la situation.
Alors, Du poison dans la tête n’est pas un livre facile, aimable, un roman policier que l’on lit pour se distraire. Il nous montre un instantané de la société française, de la place aussi que l’on veut bien donner à certaines personnes – leur valeur diffère selon leur date d’arrivée sur le territoire – la manière dont les femmes peuvent être protégées ou pas – la violence n’est pas que physique, nous ne devons pas l’oublier, et elle est encore plus difficile, pour ne pas dire impossible à prouver.
Et s’il fallait conclure d’une phrase, je vous dirai : « un livre à lire si la société française contemporaine vous questionne ».
Ce livre est la huitième enquête de Daniel Magne et Lisa Heslin. C’est toujours bon à savoir pour les fans qui, j’en suis sûre, se précipiteront sur ce volume, parce qu’il est toujours agréable de retrouver une nouvelle aventure de ses héros. Il est non moins agréable de découvrir de nouveaux héros, même en prenant, comme moi, le train en cours de route.
Daniel et Lisa sont en couple, ils sont les parents adoptifs d’Oscar, qui a été abandonné, déjà grand, quatre ans plus tôt. Ils ont également une magnifique bergère allemande, Sham, très attachée à Lisa. Dis ainsi, cela pourrait vous faire penser à une vie de famille très classique. Mais le passé revient en force, de trois manières différentes, et cela fait beaucoup pour un seul couple, un seul service.
Lisa ne voulait plus que Daniel ait de secrets pour elle, il en aura un, quand un vieux camarade d’enfance, décédé, lui fait envoyer une boite contenant des effets qui lui rappellent leur dernière année de collège, l’année où Fanny fut assassinée – et l’assassin jamais retrouvé. Cold case à l’américaine ? Ce serait vraiment trop facile, parce que l’on ne travaille pas ainsi en France (la prescription existe, les dates de clôture de dossier quand un nouvel élément n’est pas trouvé aussi) et parce que les enquêteurs ont déjà beaucoup à faire avec les affaires encore en cours, les affaires pour lesquelles on peut encore trouver de nouveaux éléments. Pourtant, Magne ne renonce pas – quarante ans qu’il traîne ce poids sur le coeur, il ne va pas renoncer maintenant que quelqu’un lui rappelle le passé. Il en devient obsessionnel au point de presque oublier Lisa et Oscar.
Et pourtant, pendant ce temps, le passé se manifeste d’une autre manière. Oui, je sais, écrit ainsi, c’est presque mélodramatique. Pourtant, c’est presque rempli d’espoir qu’est cette partie, pour Oscar. Vous me direz que l’espoir et l’amour ont une drôle d’apparence. Pourtant, il illustre jusqu’où une mère peut aller pour son enfant – loin, vous vous en doutez, et c’est vraiment le fil conducteur de deux des intrigues qui composent ce roman.
La troisième ? Comme la première, elle illustre le titre du roman. Oui, c’est du poison, littéralement, que distille un homme dans le coeur d’une femme, au point de l’amener à se couper des autres, à se vider de toute sa personnalité, au point de disparaître complètement. Oui, de tels hommes existent, malheureusement, et si je n’en ai pas croisé personnellement, j’ai pu constater les ravages qu’ils peuvent entraîner. Je ne pense pas être la seule. Ce roman les pousse à son paroxysme, en nous montrant les conséquences pour les proches, mais aussi le mécanisme par lequel le prédateur (je n’ai pas d’autres mots) met sa proie sous son emprise – le genre des mots convient parfaitement à la situation.
Alors, Du poison dans la tête n’est pas un livre facile, aimable, un roman policier que l’on lit pour se distraire. Il nous montre un instantané de la société française, de la place aussi que l’on veut bien donner à certaines personnes – leur valeur diffère selon leur date d’arrivée sur le territoire – la manière dont les femmes peuvent être protégées ou pas – la violence n’est pas que physique, nous ne devons pas l’oublier, et elle est encore plus difficile, pour ne pas dire impossible à prouver.
Et s’il fallait conclure d’une phrase, je vous dirai : « un livre à lire si la société française contemporaine vous questionne ».
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Sujets similaires
» [Saussey, Jacques] L'aigle noir
» [Saussey, Jacques] De Sinistre Mémoire
» [Saussey, Jacques] Ce qu'il faut de haine
» [Saussey, Jacques] Quatre Racines Blanches
» [Saussey, Jacques] Cinq doigts sous la neige
» [Saussey, Jacques] De Sinistre Mémoire
» [Saussey, Jacques] Ce qu'il faut de haine
» [Saussey, Jacques] Quatre Racines Blanches
» [Saussey, Jacques] Cinq doigts sous la neige
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum