[Hunzinger, Claudie] Les grands cerfs
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[Hunzinger, Claudie] Les grands cerfs
Titre : Les grands cerfs
Auteur : Claudie HUNZINGER
Année de parution : 2019
Editeur : Grasset
Pages : 192
Présentation de l'éditeur :
Pamina, habite en montagne avec son compagnon Nils. Elle se sait entourée par un clan de cerfs qui lui sont restés invisibles et mystérieux jusqu’à ce que Léo, un photographe animalier, construise dans les parages une cabane d’affût et qu’il lui propose de guetter avec lui. Tandis qu’elle observe et s’initie à la vie du clan, affrontant la neige, le givre, la grêle, avec pour équipement un filet de camouflage, une paire de jumelles et des carnets, elle raconte sa peur de la nuit, les futaies sous la lune, la magie de l’inconnu, le plaisir infini à guetter, incognito, l’apparition des cerfs, à les observer, à les distinguer et à les nommer : Apollon, Géronimo, Merlin... Mais au cours de ces séances de guet, elle va découvrir un monde plus cruel que celui du règne animal, celui des hommes, car un massacre se fomente…
Un roman qui se lit comme un thriller, plein de poésie, de chagrin et de colère, sur la disparition de la beauté dans la nature et les ravages que l’homme y opère.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Ecrivain et plasticienne, Claudie Hunzinger est l’auteure de nombreux livres, dont, chez Grasset, de Elles vivaient d’espoir (2010), La Survivance (2012), La langue des oiseaux (2014), L’incandescente (2016).
Avis :
Tout comme l’auteur, la narratrice habite avec son conjoint une ancienne métairie perdue au fond du massif vosgien. Elle se remémore le temps où des voisins à la présence discrète évoluaient autour de la ferme. Elle s’était soudain prise de passion pour eux, avait appris à les observer longuement, aux côtés d’un villageois épris de photographie animalière. Il s’agissait d’une harde de biches et de cerfs qui, peu à peu, ont disparu, tirés par des chasseurs au rythme des quotas autorisés par l’ONF, sous couvert d’une régulation que ce livre envisage comme un massacre.
Le texte fait rêver : l’on se retrouve, frigorifié et trempé, caché sous des filets de camouflage, à guetter interminablement une fascinante vie sauvage, collectionnant des clichés photographiques pris avec un téléobjectif de la taille d’un bazooka, s’émerveillant qu’une telle présence à proximité directe d’habitations puisse demeurer si discrète. Autour de la ferme d’ailleurs, évoluent bien d’autres espèces que les cerfs, et le récit nous livre également de bien jolies pages sur la multitude de papillons et d’oiseaux observables à l’époque.
Malheureusement, selon l’auteur, ce rêve appartient désormais au passé, et les pages imprégnées de beauté sauvage sont teintées d’une amertume mêlée de colère, de devoir en faire le deuil en même temps que l’apologie, et d’y voir une illustration supplémentaire de la ruine écologique de notre planète. S’il est facile de partager cette rancoeur et ces regrets, l’on est en même temps amené à s’étonner, la croyance générale affirmant une tendance à la prolifération excessive des cervidés dans nos forêts, faute de prédateurs.
Mes recherches ne m’ont pas permis de me faire une idée entièrement claire sur la question : les rapports officiels sont rassurants, affirmant l’augmentation régulière des populations de cerfs en France depuis l’instauration de plans de chasse dans les années 1960. En même temps, des initiatives locales ne cessent de s’insurger contre les trop gros prélèvements qui viennent grever des effectifs, par endroits de plus en plus faibles…
Il est dommage que ce livre, par ailleurs bien écrit, n’étaye pas davantage ses affirmations, en enquêtant au-delà d’une perception toute personnelle que l’auteur pose en contradiction frontale de celle de son entourage. Le texte est beau, ses émotions en ligne avec celles qui nous assaillent face au constat de l’état général de la planète, mais, pour le coup, l’auteur ne s’est-elle pas un peu emballée, sans vraiment prendre la peine de comprendre l’impact réel de la régulation et de la chasse, ni de répondre aux interrogations de ses lecteurs ?
Je ressors très mitigée de cette lecture, dubitative face au bref et subit engouement de la narratrice pour un sujet joliment et sincèrement abordé, mais insuffisamment argumenté : il ne suffit pas de s’emparer d’un thème à la mode et de surfer sur l’émotion du moment pour convaincre. Restent de bien jolies images et un questionnement légitime quant à la peau de chagrin qu’est devenu l’espace concédé par l’homme à la vie sauvage en général. (3/5)
Re: [Hunzinger, Claudie] Les grands cerfs
Merci Cannetille,
Je lis ton avis avec intérêt et je peux t'assurer qu'habitant Fontainebleau entourée d'une des plus grande forêt de France les cervidés sont en surnombre n'ayant pas de prédateurs, les chasses sont programmées par l'ONF. D'ailleurs l'Office Nationale des Forêts gère très bien ce réservoir de biodiversité.
Le problème que nous rencontrant sont les cerfs traversant les routes et causant des accidents souvent très graves. C'est la hantises des automobilistes.
L'autre population en surnombre est celle des sangliers qui vont jusqu'à rentrer dans des jardins en bordure de forêt et labourer pour trouver des petits vers qu'ils aiment tant.
Ici nous sommes loin des massacres dont le livre parle, j'espère t'apporter un autre éclairage mais ceci concerne la Forêt de Fontainebleau et ce que je sais.
Je lis ton avis avec intérêt et je peux t'assurer qu'habitant Fontainebleau entourée d'une des plus grande forêt de France les cervidés sont en surnombre n'ayant pas de prédateurs, les chasses sont programmées par l'ONF. D'ailleurs l'Office Nationale des Forêts gère très bien ce réservoir de biodiversité.
Le problème que nous rencontrant sont les cerfs traversant les routes et causant des accidents souvent très graves. C'est la hantises des automobilistes.
L'autre population en surnombre est celle des sangliers qui vont jusqu'à rentrer dans des jardins en bordure de forêt et labourer pour trouver des petits vers qu'ils aiment tant.
Ici nous sommes loin des massacres dont le livre parle, j'espère t'apporter un autre éclairage mais ceci concerne la Forêt de Fontainebleau et ce que je sais.
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Re: [Hunzinger, Claudie] Les grands cerfs
Merci Step, cela confirme donc le côté critique de mon ressenti sur ce livre. Pour les sangliers, il y en a vraiment partout : un collègue s'est trouvé nez à nez avec une famille lors d'un jogging dans des bois, en région parisienne : surprise de part et d'autre, mais heureusement, seuls leurs regards se sont croisés...
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