[Villain, Isabelle] Blessures invisibles
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lalyre
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[Villain, Isabelle] Blessures invisibles
[Villain, Isabelle] Blessures invisibles
[Villain, Isabelle]
Blessures invisibles
Editions Taurnada 9 janvier 2020
254 pages
Présentation de l'éditeur
Le major Maraval est retrouvé mort à son domicile, une balle dans la tête, son arme à la main. La thèse du suicide est pourtant très vite abandonnée par le groupe du commandant Rebecca de Lost, et les pistes militaires et familiales se multiplient. Dans le même temps, le « tueur au marteau », demeuré silencieux depuis l'enterrement du capitaine Atlan, décide de reprendre du service. Deux enquêtes sous haute tension. Un final explosif !
Mon avis
Dans ce roman, je fais connaissance avec le commandant Rebecca de Lost, très vite on apprend le drame qu’elle a vécu avec la mort de son conjoint le major Antoine Maraval. Personne complexe, Rebecca est nerveuse, car le tueur au marteau recommence à sévir, elle n’a pas pu intervenir pour l’arrêter lors des tueries des premières victimes et elle ressent une forte pression de ses supérieurs qui s’impatientent. Lors de l’enquête elle hésite, elle doute, a un certain regard sur les membres de son équipe mais aussi j’ai admiré son cran lorsqu’elle est face à ses supérieurs.
Je dois dire que lorsque Mélina, la jeune collègue de Rebecca, parle de sa vie privée, ses difficultés pour avoir un enfant parce qu’elle est lesbienne et que maintenant elle va devenir mère-célibataire, m’a beaucoup émue. Des personnages ayant chacun leur caractère, leurs qualités et leurs défauts. Cependant l’auteure aborde des thèmes intéressants comme le stress-post-traumatiques (sujet relié au titre du livre) les problèmes de société mais aussi la vieillesse. On s’attache aux personnages qu’ils soient principaux ou secondaires, avec eux on cherche des réponses à deux intrigues difficile à résoudre. On ressent le travail documentaire d’Isabelle Villain avec les chapitres qu’elle mène avec rigueur avec des assassins sans scrupules mais aussi de fausses pistes et des rebondissements, et entremêlant habilement l’histoire des hommes partis à la guerre, qui rentrent au pays complètement traumatisés par ce qu’ils ont vécu. Cependant c'est un texte sur la vieillesse qui m’a fait venir les larmes aux yeux, je vous en livre une partie de ce que le vieux couple de 87 ans déclare à Rebecca et sa cousine :
Nous sommes des vieilles personnes, fatiguées. La vie nous a apporté beaucoup de joie, mais aussi beaucoup de chagrin. Nous ne pourrons en supporter davantage, alors le simple fait d’imaginer que l’un de nous deux pourrait disparaître est insoutenable. Nous souhaitons choisir l’heure de notre mort et nous le déciderons tous les deux. Le plus beau cadeau à notre âge est d’être toujours ensemble. Nous espérons finir ainsi ? Quand nous l’aurons choisi. Nous nous sommes réveillés tous les matin l’un à côté de l’autre. Et notre volonté est que cela continue jusqu’au bout….
J’ai pleuré, oui car ce texte m’a complètement bouleversée, pouvais-je faire autre chose ? Je termine par mon ressenti, je pense que c’est un bel exploit pour l’auteure d’entremêler du sentimentalisme à la fiction policière. Beaucoup de tension lors de ces deux enquêtes bien ficelées, un roman policier bien sûr, mais tellement rempli d’émotions, qu’il ne saurait être qu‘un coup de coeur 5/5
Un tout grand merci aux Editions Taurnada ainsi que PartageLecture qui m'ont permis de lire ce très bon roman
Blessures invisibles
Editions Taurnada 9 janvier 2020
254 pages
Présentation de l'éditeur
Le major Maraval est retrouvé mort à son domicile, une balle dans la tête, son arme à la main. La thèse du suicide est pourtant très vite abandonnée par le groupe du commandant Rebecca de Lost, et les pistes militaires et familiales se multiplient. Dans le même temps, le « tueur au marteau », demeuré silencieux depuis l'enterrement du capitaine Atlan, décide de reprendre du service. Deux enquêtes sous haute tension. Un final explosif !
Mon avis
Dans ce roman, je fais connaissance avec le commandant Rebecca de Lost, très vite on apprend le drame qu’elle a vécu avec la mort de son conjoint le major Antoine Maraval. Personne complexe, Rebecca est nerveuse, car le tueur au marteau recommence à sévir, elle n’a pas pu intervenir pour l’arrêter lors des tueries des premières victimes et elle ressent une forte pression de ses supérieurs qui s’impatientent. Lors de l’enquête elle hésite, elle doute, a un certain regard sur les membres de son équipe mais aussi j’ai admiré son cran lorsqu’elle est face à ses supérieurs.
Je dois dire que lorsque Mélina, la jeune collègue de Rebecca, parle de sa vie privée, ses difficultés pour avoir un enfant parce qu’elle est lesbienne et que maintenant elle va devenir mère-célibataire, m’a beaucoup émue. Des personnages ayant chacun leur caractère, leurs qualités et leurs défauts. Cependant l’auteure aborde des thèmes intéressants comme le stress-post-traumatiques (sujet relié au titre du livre) les problèmes de société mais aussi la vieillesse. On s’attache aux personnages qu’ils soient principaux ou secondaires, avec eux on cherche des réponses à deux intrigues difficile à résoudre. On ressent le travail documentaire d’Isabelle Villain avec les chapitres qu’elle mène avec rigueur avec des assassins sans scrupules mais aussi de fausses pistes et des rebondissements, et entremêlant habilement l’histoire des hommes partis à la guerre, qui rentrent au pays complètement traumatisés par ce qu’ils ont vécu. Cependant c'est un texte sur la vieillesse qui m’a fait venir les larmes aux yeux, je vous en livre une partie de ce que le vieux couple de 87 ans déclare à Rebecca et sa cousine :
Nous sommes des vieilles personnes, fatiguées. La vie nous a apporté beaucoup de joie, mais aussi beaucoup de chagrin. Nous ne pourrons en supporter davantage, alors le simple fait d’imaginer que l’un de nous deux pourrait disparaître est insoutenable. Nous souhaitons choisir l’heure de notre mort et nous le déciderons tous les deux. Le plus beau cadeau à notre âge est d’être toujours ensemble. Nous espérons finir ainsi ? Quand nous l’aurons choisi. Nous nous sommes réveillés tous les matin l’un à côté de l’autre. Et notre volonté est que cela continue jusqu’au bout….
J’ai pleuré, oui car ce texte m’a complètement bouleversée, pouvais-je faire autre chose ? Je termine par mon ressenti, je pense que c’est un bel exploit pour l’auteure d’entremêler du sentimentalisme à la fiction policière. Beaucoup de tension lors de ces deux enquêtes bien ficelées, un roman policier bien sûr, mais tellement rempli d’émotions, qu’il ne saurait être qu‘un coup de coeur 5/5
Un tout grand merci aux Editions Taurnada ainsi que PartageLecture qui m'ont permis de lire ce très bon roman
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Villain, Isabelle] Blessures invisibles
Très émouvante critique, merci Lalyre.
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Tenir debout de Mélissa da Costa
Step- Grand sage du forum
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Re: [Villain, Isabelle] Blessures invisibles
Je souhaite remercier les Editions Taurnada et Partage Lecture de m'avoir offert l'occasion de lire ce thriller passionnant.
Rebecca de Lost, commandant d'une équipe de la brigade criminelle, est une femme à la forte personnalité. Une femme qui se bat pour résoudre les crimes auxquels elle est confrontée. Mais c'est aussi quelqu'un qui a beaucoup souffert et qui a du mal a surmonter ses souffrances. Cependant elle se bat malgré tout.
Il y a ce " suicide " du major Maraval à résoudre et aussi ce "tueur au marteau " qui a repris ses activités. Cet homme la harcèle et se joue d'elle et de la police.
Deux enquêtes à mener de front !
Ajoutons à cela la pression exercée par les supérieurs.
Heureusement, son équipe la seconde de son mieux.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les explications sur le Syndrome du Stress Post Traumatique. Cette maladie insidieuse que l'on connait mal ou très peu et qui détruit jusqu’aux hommes les plus aguerris et leurs familles. Maladie qui met parfois du temps à se déclarer.
Isabelle Villain aborde le sujet avec sensibilité, tact, psychologie. On sent qu'elle est très bien documentée.
Roman plein de suspense, passionnant. L'auteur tient ses lecteurs en haleine.
Le style est clair, précis, pas un temps mort
C'est le premier roman d'Isabelle Villain que je lis et il me donne envie d'en lire d'autres. Une belle découverte !
Rebecca de Lost, commandant d'une équipe de la brigade criminelle, est une femme à la forte personnalité. Une femme qui se bat pour résoudre les crimes auxquels elle est confrontée. Mais c'est aussi quelqu'un qui a beaucoup souffert et qui a du mal a surmonter ses souffrances. Cependant elle se bat malgré tout.
Il y a ce " suicide " du major Maraval à résoudre et aussi ce "tueur au marteau " qui a repris ses activités. Cet homme la harcèle et se joue d'elle et de la police.
Deux enquêtes à mener de front !
Ajoutons à cela la pression exercée par les supérieurs.
Heureusement, son équipe la seconde de son mieux.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les explications sur le Syndrome du Stress Post Traumatique. Cette maladie insidieuse que l'on connait mal ou très peu et qui détruit jusqu’aux hommes les plus aguerris et leurs familles. Maladie qui met parfois du temps à se déclarer.
Isabelle Villain aborde le sujet avec sensibilité, tact, psychologie. On sent qu'elle est très bien documentée.
Roman plein de suspense, passionnant. L'auteur tient ses lecteurs en haleine.
Le style est clair, précis, pas un temps mort
C'est le premier roman d'Isabelle Villain que je lis et il me donne envie d'en lire d'autres. Une belle découverte !
Paprika- Grand sage du forum
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Re: [Villain, Isabelle] Blessures invisibles
Merci Lalyre et Paprika pour votre critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Villain, Isabelle] Blessures invisibles
On entre de plain pied dans la guerre de nos troupes d’élite, Bamako, Tombouctou, Gao,
les armes, le sable, une guerre éclair saluée en France mais le plus dur reste à faire c’est à dire affronter les enfants soldats, les peluches transformées en bombe, la phase ultime, le nettoyage, et on se dit là je me suis trompée de livre….
Le gradé Maraval revient de cette guerre abominable avec des séquelles invisibles, il souffre du Syndrome de Stress Post Traumatique des soldats ayant vécu des situations extrêmes lors d’affrontement avec l’ennemi. Après deux ans de galère depuis sa fin de mission et des soins incessants il se suicide, ou a t'il été suicidé?
Et là nous retrouvons avec plaisir le commandant Rebecca de Lost et sa première énigme à résoudre. C’est une battante, une costaud, toujours à l’écoute de son équipe soudée autour d’elle dans les bureaux du mythique 36 quai des orfèvres qu’ils s’apprêtent à quitter. J’ai fait la connaissance de cette super chef dans l’opus précédent « Mauvais genre » elle n’a pas encore réglé tous ses problèmes et ses soirées et ses nuits sont loin d’être paisibles.
De plus un serial killer va refaire son apparition, appelé « l’homme au marteau » pour les atrocités qu’il inflige aux femmes, et nous suivons deux affaires à résoudre en même temps. Maraval s’est-t’il suicidé? L’homme au marteau qui harcèle Lost va t’il encore frapper? L’équipe est sur les dents, surtout lorsqu’on a face à soi la Grande Muette d’une part et l’inconnu au marteau d’autre part.
Rebecca de Lost nous montre toute l’empathie dont elle est capable envers ses hommes et sa collègue lesbienne en mal d’enfant, envers ses amis aussi, très peu d’ailleurs, qui nous donne l’occasion d’assister à un repas exotique et nostalgique. Les sentiments se mêlent aux affaires à résoudre, on navigue entre violence, amour et suspicion au sein de l’équipe.
Le tueur harcèle Rebecca, il la connait très bien et semble tout savoir, qui est-il? J’ai cru trouver mais je me suis trompée…
J’aime beaucoup l’écriture fluide d’Isabelle Villain, le rythme efficace et la lecture facile, on est piégé, on le termine très rapidement. De plus j’ai appris beaucoup sur Le SSPT ce mal étrange, on voit que l’auteure s’est très bien documentée
C’est mon deuxième livre de cette auteure et je remercie Partage Lecture et les éditions Taurnada de m’avoir permis de le découvrir. Je ne manquerai pas le prochain.
les armes, le sable, une guerre éclair saluée en France mais le plus dur reste à faire c’est à dire affronter les enfants soldats, les peluches transformées en bombe, la phase ultime, le nettoyage, et on se dit là je me suis trompée de livre….
Le gradé Maraval revient de cette guerre abominable avec des séquelles invisibles, il souffre du Syndrome de Stress Post Traumatique des soldats ayant vécu des situations extrêmes lors d’affrontement avec l’ennemi. Après deux ans de galère depuis sa fin de mission et des soins incessants il se suicide, ou a t'il été suicidé?
Et là nous retrouvons avec plaisir le commandant Rebecca de Lost et sa première énigme à résoudre. C’est une battante, une costaud, toujours à l’écoute de son équipe soudée autour d’elle dans les bureaux du mythique 36 quai des orfèvres qu’ils s’apprêtent à quitter. J’ai fait la connaissance de cette super chef dans l’opus précédent « Mauvais genre » elle n’a pas encore réglé tous ses problèmes et ses soirées et ses nuits sont loin d’être paisibles.
De plus un serial killer va refaire son apparition, appelé « l’homme au marteau » pour les atrocités qu’il inflige aux femmes, et nous suivons deux affaires à résoudre en même temps. Maraval s’est-t’il suicidé? L’homme au marteau qui harcèle Lost va t’il encore frapper? L’équipe est sur les dents, surtout lorsqu’on a face à soi la Grande Muette d’une part et l’inconnu au marteau d’autre part.
Rebecca de Lost nous montre toute l’empathie dont elle est capable envers ses hommes et sa collègue lesbienne en mal d’enfant, envers ses amis aussi, très peu d’ailleurs, qui nous donne l’occasion d’assister à un repas exotique et nostalgique. Les sentiments se mêlent aux affaires à résoudre, on navigue entre violence, amour et suspicion au sein de l’équipe.
Le tueur harcèle Rebecca, il la connait très bien et semble tout savoir, qui est-il? J’ai cru trouver mais je me suis trompée…
J’aime beaucoup l’écriture fluide d’Isabelle Villain, le rythme efficace et la lecture facile, on est piégé, on le termine très rapidement. De plus j’ai appris beaucoup sur Le SSPT ce mal étrange, on voit que l’auteure s’est très bien documentée
C’est mon deuxième livre de cette auteure et je remercie Partage Lecture et les éditions Taurnada de m’avoir permis de le découvrir. Je ne manquerai pas le prochain.
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Tenir debout de Mélissa da Costa
Step- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Romans contemporains ou non, policiers/thrillers, un peu tout. Pas de BD
Date d'inscription : 12/04/2012
Re: [Villain, Isabelle] Blessures invisibles
Un grand merci aux Editions Taurnada pour ce partenariat.
Avis et commentaires :
Bien troublantes affaires qui s'entrecroisent entre la recherche de l'assasin en série "au marteau", un apparent sucide du soldat Maraval et les séquelles sentimentales de Rébecca, liées à la disparition de son mari, tentant de remonter la pente.
Il y a d'abord un fait d'actualité : les syndromes post traumatiques de nos soldats envoyés en Afrique. Seul un certain sens de la recherche chez Isabelle Villain nous permet de saisir la portée des tourments de ces soldats d'élite. Un certain nombre d'entre eux se retrouvent alors renvoyés à la maison sans avoir toutes les clés pour retrouver calme et vie normale. C'est le cas de ce malheureux Maraval que l'on retrouve mort dans son appartement, que sa femme et ses enfants ont déserté devant le danger que représente cet homme que l'on ne reconnaît plus. Si le suicide semble apparent, il y a des éléments contradictoires qui vont pousser le commandant Rebecca à se pencher sur l'affaire et cela particulièrement sur l'insistance de son principal adjoint, un apparent familier indirect de Maraval. Cela n'est pas fait pour l'arranger alors qu'à peine remise de la disparition tragique de son mari, elle est plongée avec sa brigade sur les traces d'un tueur en série qui semble, à travers ses victimes, vouloir viser Rébecca.
La double enquête est lancée, à un rythme soutenu entre l'armée, la solidarité des militaires, les proches de Maraval, pas si innocents que celà, les proches de la brigade de Rébecca et la pression des autorités. Jeux de pistes, pelote d'intrigues à démêler, multiplication de faits troublants et de rebondissements assez inattendus.... On ne s'ennuie pas un instant et l'intrigue tient jusquà ses toutes dernières pages sans que l'on ne se doute un instant des véritables circonstances de la mort de Maraval ou de l'identité de ce tueur en série. Un style à part entière, de la recherche et un sens du suspense... Merci pour cette découverte.
Avis et commentaires :
Bien troublantes affaires qui s'entrecroisent entre la recherche de l'assasin en série "au marteau", un apparent sucide du soldat Maraval et les séquelles sentimentales de Rébecca, liées à la disparition de son mari, tentant de remonter la pente.
Il y a d'abord un fait d'actualité : les syndromes post traumatiques de nos soldats envoyés en Afrique. Seul un certain sens de la recherche chez Isabelle Villain nous permet de saisir la portée des tourments de ces soldats d'élite. Un certain nombre d'entre eux se retrouvent alors renvoyés à la maison sans avoir toutes les clés pour retrouver calme et vie normale. C'est le cas de ce malheureux Maraval que l'on retrouve mort dans son appartement, que sa femme et ses enfants ont déserté devant le danger que représente cet homme que l'on ne reconnaît plus. Si le suicide semble apparent, il y a des éléments contradictoires qui vont pousser le commandant Rebecca à se pencher sur l'affaire et cela particulièrement sur l'insistance de son principal adjoint, un apparent familier indirect de Maraval. Cela n'est pas fait pour l'arranger alors qu'à peine remise de la disparition tragique de son mari, elle est plongée avec sa brigade sur les traces d'un tueur en série qui semble, à travers ses victimes, vouloir viser Rébecca.
La double enquête est lancée, à un rythme soutenu entre l'armée, la solidarité des militaires, les proches de Maraval, pas si innocents que celà, les proches de la brigade de Rébecca et la pression des autorités. Jeux de pistes, pelote d'intrigues à démêler, multiplication de faits troublants et de rebondissements assez inattendus.... On ne s'ennuie pas un instant et l'intrigue tient jusquà ses toutes dernières pages sans que l'on ne se doute un instant des véritables circonstances de la mort de Maraval ou de l'identité de ce tueur en série. Un style à part entière, de la recherche et un sens du suspense... Merci pour cette découverte.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Villain, Isabelle] Blessures invisibles
Mon avis :
Nous retrouvons dans Blessures invisibles l’équipe de Mauvais genre – ce qui reste de cette équipe. Ses membres tentent de se remettre de ce qu’ils ont vécu, et ce n’est pas simple. L’après est rarement montré en littérature policière – l’après immédiat, si, pas l’après dans le sens où les jours ont passé, où la vie est censée avoir repris son cours, et où il faut vivre, quand même, et continuer à enquêter. Parce que les morts ne se sont pas arrêtés une fois Mauvais Genre refermé. Parce qu’il est des Blessures invisibles.
L’action se passe en 2016. Après les attentats. Après Charlie. Après l’Hypercacher. Après Saint-Etienne du Rouvray. Il est les blessures physiques. Il est les blessures invisibles, celles que l’on ne voit pas, avec lesquelles il faut vivre.
Le major Maraval est dans ce cas. Il n’a pas été victime des attentats, non. Il est militaire et il est atteint du syndrôme de stress post-traumatique. Il a enchaîné les missions. Il a dû tuer, voir d’autres se faire tuer. Il n’est pas question d’étouffer un horrible scandale (comme c’est souvent le ressort dans les séries télévisées), il est question de montrer ce qu’est réellement le métier de militaire, ce que cela entraîne pour ces hommes pour qui l’armée, c’est toute leur vie. Alors oui, l’armée a mis des décennies à reconnaître cette maladie. Oui, la manière dont elle est soignée, les traitements mis en place ne sont pas encore très au point mais elle a réellement commencé à prendre en charge ceux qui en souffrent.
Le Major souffrait-il au point de se suicider ? Ses proches ne le croient pas. Le groupe du commandant Lost enquête donc et découvre des faits troublants. Eux aussi sont, comme Maraval, des hommes et des femmes entièrement dévoués à leur métier. Aussi est-ce un coup de tonnerre quand le « tueur au marteau » refait son apparition, continuant le cheminement macabre de ses meurtres.
Non, rien n’est facile à gérer, ni physiquement, ni émotionnellement. Rebecca, ses hommes se soutiennent, et doivent aussi toujours être vigilant contre ce tueur si peu saisissable et si proche. Un personnage, à la lisière de l’équipe, m’a intéressé : le nouveau légiste. Je l’ai trouvé profondément humain, gérant à sa manière son approche de son travail. Il dérange un peu les enquêteurs – parce qu’il est différent de son prédécesseur, et il est toujours dur de ne plus travailler avec une personne que l’on appréciait beaucoup. C’est humain, là aussi.
La vie, la mort. La fin de vie. Elle est évoquée, là aussi, non sous forme de débat, mais sous forme de choix, personnels – forcément personnels. Cela amène le lecteur à s’interroger – sur nous, sur les autres, sur ce que nous sommes prêts à entendre de nos proches.
Et là, je me rends compte que mon ton est devenu un peu docte, distancié, ce qui ne retranscrit en rien l’intensité de ce roman. Le lecteur, avec les enquêteurs, croit souvent être sur une piste, avoir trouvé – enfin – avoir la certitude de ce qui s’est passé : rien n’est jamais terminé tant que le mot fin n’a pas été apposé.
Blessures invisibles est une enquête prenante, aux personnages attachants – et j’espère que nous retrouverons à nouveau le commandant Rebecca de Lost pour de nouvelles enquêtes.
Nous retrouvons dans Blessures invisibles l’équipe de Mauvais genre – ce qui reste de cette équipe. Ses membres tentent de se remettre de ce qu’ils ont vécu, et ce n’est pas simple. L’après est rarement montré en littérature policière – l’après immédiat, si, pas l’après dans le sens où les jours ont passé, où la vie est censée avoir repris son cours, et où il faut vivre, quand même, et continuer à enquêter. Parce que les morts ne se sont pas arrêtés une fois Mauvais Genre refermé. Parce qu’il est des Blessures invisibles.
L’action se passe en 2016. Après les attentats. Après Charlie. Après l’Hypercacher. Après Saint-Etienne du Rouvray. Il est les blessures physiques. Il est les blessures invisibles, celles que l’on ne voit pas, avec lesquelles il faut vivre.
Le major Maraval est dans ce cas. Il n’a pas été victime des attentats, non. Il est militaire et il est atteint du syndrôme de stress post-traumatique. Il a enchaîné les missions. Il a dû tuer, voir d’autres se faire tuer. Il n’est pas question d’étouffer un horrible scandale (comme c’est souvent le ressort dans les séries télévisées), il est question de montrer ce qu’est réellement le métier de militaire, ce que cela entraîne pour ces hommes pour qui l’armée, c’est toute leur vie. Alors oui, l’armée a mis des décennies à reconnaître cette maladie. Oui, la manière dont elle est soignée, les traitements mis en place ne sont pas encore très au point mais elle a réellement commencé à prendre en charge ceux qui en souffrent.
Le Major souffrait-il au point de se suicider ? Ses proches ne le croient pas. Le groupe du commandant Lost enquête donc et découvre des faits troublants. Eux aussi sont, comme Maraval, des hommes et des femmes entièrement dévoués à leur métier. Aussi est-ce un coup de tonnerre quand le « tueur au marteau » refait son apparition, continuant le cheminement macabre de ses meurtres.
Non, rien n’est facile à gérer, ni physiquement, ni émotionnellement. Rebecca, ses hommes se soutiennent, et doivent aussi toujours être vigilant contre ce tueur si peu saisissable et si proche. Un personnage, à la lisière de l’équipe, m’a intéressé : le nouveau légiste. Je l’ai trouvé profondément humain, gérant à sa manière son approche de son travail. Il dérange un peu les enquêteurs – parce qu’il est différent de son prédécesseur, et il est toujours dur de ne plus travailler avec une personne que l’on appréciait beaucoup. C’est humain, là aussi.
La vie, la mort. La fin de vie. Elle est évoquée, là aussi, non sous forme de débat, mais sous forme de choix, personnels – forcément personnels. Cela amène le lecteur à s’interroger – sur nous, sur les autres, sur ce que nous sommes prêts à entendre de nos proches.
Et là, je me rends compte que mon ton est devenu un peu docte, distancié, ce qui ne retranscrit en rien l’intensité de ce roman. Le lecteur, avec les enquêteurs, croit souvent être sur une piste, avoir trouvé – enfin – avoir la certitude de ce qui s’est passé : rien n’est jamais terminé tant que le mot fin n’a pas été apposé.
Blessures invisibles est une enquête prenante, aux personnages attachants – et j’espère que nous retrouverons à nouveau le commandant Rebecca de Lost pour de nouvelles enquêtes.
Sharon- Modérateur
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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