[Denfeld, René] La fille aux papillons
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[Denfeld, René] La fille aux papillons
Titre : La fille aux papillons
Auteur René Denfeld
Éditeur : Payot et Rivages (01/04/2020)
EAN : 9782743650193
Quatrième de couverture :
En enquêtant sur la disparition de sa sœur, Naomi, « la femme qui retrouvait les enfants », croise le chemin d’une fille des rues de Portland nommée Celia. Naomi tente de faire reconnaître le viol dont a été victime Celia et remonte la trace d’une série de meurtres de jeunes filles. Un roman réaliste et sensible sur le monde de l’enfance meurtrie.
Mon avis :
Une écriture agréable et poétique nous permet d’aborder des sujets graves. D’un côté, Célia, une jeune adolescente qui s’est enfuie de chez elle, vit dans la peur chaque minute de sa vie. Elle a laissé une mère alcoolique, un beau-père qui lui a fait subir la pire des choses, et sa petite sœur. Celle-ci , elle veut la sauver malgré tout. Célia vit dans la rue , aux côtés de jeunes comme elle,tel que Rich et la Défonse, ils vont s’épauler les uns et les autres.
Célia arrive à s’évader de ce contexte, en se rendant dès qu’elle le peut à la bibliothèque. Là elle prend toujours le même livre, un livre sur les papillons. La bibliothécaire lui donne du papier et un crayon. Elle dessine de jolis papillons, qu’elle imagine voleter autour d’elle. Un moment magique pour elle, où elle oublie l’univers dans lequel elle vit.
« Elle qui ne croyait en rien d’autre qu’à elle-même, et aux papillons savait que les pires terreurs de la rue sont toujours réelles. »
De l’autre, Naomi recherche sa sœur disparue depuis vingt ans. Elle va croiser la route de Célia, cette jeune affamée, abandonnée dans les rues. Naomi enquête dans cette ville de Portland où des jeunes filles disparaissent, puis sont retrouvées quelques jours plus tard, noyées dans la rivière.
Les deux histoires vont se croiser, les avis de Célia et Naomi vont se chevaucher. L’auteur sait créer un courant d’empathie autour de Célia avec les enfants des rues et de Naomi. Malgré les situations tragiques , il y a toujours une once d’espoir même minime de découvrir la vérité.
Re: [Denfeld, René] La fille aux papillons
Tu n'as pas lu le premier Astazie?
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J'ai la fille aux papillons sur la table de salon, il m'attend...
ici
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Cassiopée- Admin
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Re: [Denfeld, René] La fille aux papillons
J'ai vu ta critique, Cassiopée !!
Je pense que je vais suivre cet auteur.
Je pense que je vais suivre cet auteur.
Re: [Denfeld, René] La fille aux papillons
Naomi cherche toujours ses origines ainsi que sa plus jeune sœur qui fut kidnappée en même temps qu’elle mais qui n’a pu s’échapper lors de la fuite Naomi, cela fait une vingtaine d’année. Naomi qui est détective privée est surnommée par les flics la femme qui retrouve les enfants, elle est mariée avec Jérome qui est devenu enquêteur, s’intéressant à ses origines indiennes. Lors de ses recherches, Naomi se retrouve à Portland, une ville qui est le théâtre d’enlèvements de jeune filles pubères que l’on retrouve poignardées et noyées. Lors de ses recherches dans les rues dangereuses de la ville, elle croise un trio d’enfants miséreux et farouches, Célia, Rich et La défonce, très vite elle apprivoise Célia, onze ans qui s’est enfuie de chez elle, à cause d’un beau-père malfaisant et entreprenant, elle vont mener ensemble un combat qui semble perdu d’avance. J’ai beaucoup aimé Naomi, une jeune femme hors norme, une survivante qui se sent coupable d’avoir abandonner sa jeune sœur qu’elle recherche sans arrêt, elle sait ce qui se passe parmi ces enfants maltraitée ou séquestrés, elle a connu cela aussi, cependant que Célia, une petite fille formidable, contrainte de vivre dans la rue, qui pour supporter sa vie s’est inventée un monde ou les papillons la soutiennent et lui apportent courage et beauté. Dans ce roman noir, on frémit face à la violence, on est attendri par la solidarité entre ces enfants de la rue, face aux coups durs et l’on reste le coeur étreint de compassion devant l’enfance brisée car c’est un roman qui dépeint des situations terribles et l’on se demande s’il y aura une lumière au bout du tunnel. Gros coup de coeur 5/5
Ce qu’écrit l’auteure dans ses remerciements m’a vraiment touchée, elle écrit que ce livre est né des bibliothèques et de l’amour. Qu’elle ne serait pas aujourd’hui une auteure s’il n’y avait eu les bibliothèques de son enfance difficile, et les livres qui l’ont sauvée grâce à leurs histoires..
Ce qu’écrit l’auteure dans ses remerciements m’a vraiment touchée, elle écrit que ce livre est né des bibliothèques et de l’amour. Qu’elle ne serait pas aujourd’hui une auteure s’il n’y avait eu les bibliothèques de son enfance difficile, et les livres qui l’ont sauvée grâce à leurs histoires..
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Denfeld, René] La fille aux papillons
Mon avis
« Même pour le simple envol d'un papillon tout le ciel est nécessaire. » *
C’est avec infiniment de douceur et de délicatesse que Rene Denfeld a repris par la main son personnage récurrent, Naomi. Elle l’accompagne avec tendresse sur le chemin de la rédemption, elle l’aide à panser ses blessures, à apprendre à aimer et à faire confiance, à accepter celle qu’elle est, ici et maintenant, avec sa part d’ombre et les pans manquants de son passé.
Dans ce nouveau roman, Naomi, dont j’ai fait connaissance dans « Trouver l’enfant » est toujours en recherche de sa sœur dont elle a été séparée très jeune. Ses investigations l’amènent dans une ville, à Portland dans l’Orégon, où pas mal d’enfants traînent dans un quartier de laissés pour compte. De plus des disparitions bizarres ont lieu (et ont eu lieu)…. Naomi va enquêter auprès de ces gosses des rues et des autorités et habitants de la ville. Parmi les jeunes, Celia, Rich et La Défonce l’intéressent un peu plus. Est-ce parce que Celia lui fait penser à la petite fille qu’elle a été ? Naomi essaie d’établir des liens avec eux mais ce n’est pas facile. Ils sont tous les trois sur la défensive, ils ont peur et les moments de relâche sont rares.
Tour à tour, les chapitres alternent entre ce que vivent les gamins dans ce coin mal fréquenté, mal famé où il faut parfois se prostituer pour gagner quelques sous afin de manger, et, en parallèle Naomi dans son quotidien, son désir profond et intact de retrouver sa frangine, qu’elle imagine vivante. Elle s’accroche à cette idée car cela lui permet d’exister, d’avoir une raison de vivre…. Son mari la soutient et l’aide.
Comme pour le premier titre de cet auteur, j’ai pénétré dans son univers avec délectation. Son écriture est sublime, belle. Jamais elle n’en rajoute dans ce qui est horrible et douloureux. Elle parle de la mort et de la terreur avec de la pudeur, à mots choisis. Elle sait créer une ambiance, une atmosphère féerique. Il y a constamment une part de rêves. Cette fois-ci, c’est Celia avec les papillons. Je crois que pour l’auteur, ceux et celles qui sont abandonnés se réfugient dans un monde qui les aide à tenir, à faire face (comme les livres qui ont aidée Rene Denfeld, elle l’explique dans la postface), à être plus fort alors qu’ils vivent l’inexprimable.
« [….] ils avaient appris à s’évader dans des mondes inventés. »
J’ai eu encore un immense plaisir à retrouver le style et le phrasé de l’auteur (bravo au traducteur et merci !). Elle me bouleverse à chaque fois et fait mouche. La relation de Celia avec les papillons (qu’elle imagine, dessine, rêve) est originale, nouvelle mais surtout porteuse de sens. Elle s’en sert pour se protéger des agressions de l’extérieur, pour « ne pas les vivre » « en vrai » et pour apporter fantaisie et couleurs dans la noirceur de ses journées. Ils boivent ses larmes. Ils la sécurisent, la protègent…. Ils contiennent la beauté du monde et lui rappellent, sans doute, qu’elle est en droit d’espérer des jours meilleurs.
« Oh, les papillons. Ils adoucissent les arêtes de cet univers brutal. »
Ce que je trouve fabuleux chez cet écrivain, c’est la puissance de ses histoires, elles ne laissent pas indifférent, elles vous obligent à regarder la réalité en face (ici, le sort des enfants des rues aux Etats-Unis) et au-delà de ça, elle vous incite à penser que rien n’est jamais perdu. Je ne connais pas son passé, je sais qu’elle est journaliste, enquêtrice mais la postface laisse à penser qu’elle aussi, comme ses protagonistes, porte une blessure, une faille et qu’elle a choisi d’en faire sa force au lieu de la considérer comme une faiblesse. J’espère vivement qu’elle continue d’écrire et de publier !
*Paul Claudel
« Même pour le simple envol d'un papillon tout le ciel est nécessaire. » *
C’est avec infiniment de douceur et de délicatesse que Rene Denfeld a repris par la main son personnage récurrent, Naomi. Elle l’accompagne avec tendresse sur le chemin de la rédemption, elle l’aide à panser ses blessures, à apprendre à aimer et à faire confiance, à accepter celle qu’elle est, ici et maintenant, avec sa part d’ombre et les pans manquants de son passé.
Dans ce nouveau roman, Naomi, dont j’ai fait connaissance dans « Trouver l’enfant » est toujours en recherche de sa sœur dont elle a été séparée très jeune. Ses investigations l’amènent dans une ville, à Portland dans l’Orégon, où pas mal d’enfants traînent dans un quartier de laissés pour compte. De plus des disparitions bizarres ont lieu (et ont eu lieu)…. Naomi va enquêter auprès de ces gosses des rues et des autorités et habitants de la ville. Parmi les jeunes, Celia, Rich et La Défonce l’intéressent un peu plus. Est-ce parce que Celia lui fait penser à la petite fille qu’elle a été ? Naomi essaie d’établir des liens avec eux mais ce n’est pas facile. Ils sont tous les trois sur la défensive, ils ont peur et les moments de relâche sont rares.
Tour à tour, les chapitres alternent entre ce que vivent les gamins dans ce coin mal fréquenté, mal famé où il faut parfois se prostituer pour gagner quelques sous afin de manger, et, en parallèle Naomi dans son quotidien, son désir profond et intact de retrouver sa frangine, qu’elle imagine vivante. Elle s’accroche à cette idée car cela lui permet d’exister, d’avoir une raison de vivre…. Son mari la soutient et l’aide.
Comme pour le premier titre de cet auteur, j’ai pénétré dans son univers avec délectation. Son écriture est sublime, belle. Jamais elle n’en rajoute dans ce qui est horrible et douloureux. Elle parle de la mort et de la terreur avec de la pudeur, à mots choisis. Elle sait créer une ambiance, une atmosphère féerique. Il y a constamment une part de rêves. Cette fois-ci, c’est Celia avec les papillons. Je crois que pour l’auteur, ceux et celles qui sont abandonnés se réfugient dans un monde qui les aide à tenir, à faire face (comme les livres qui ont aidée Rene Denfeld, elle l’explique dans la postface), à être plus fort alors qu’ils vivent l’inexprimable.
« [….] ils avaient appris à s’évader dans des mondes inventés. »
J’ai eu encore un immense plaisir à retrouver le style et le phrasé de l’auteur (bravo au traducteur et merci !). Elle me bouleverse à chaque fois et fait mouche. La relation de Celia avec les papillons (qu’elle imagine, dessine, rêve) est originale, nouvelle mais surtout porteuse de sens. Elle s’en sert pour se protéger des agressions de l’extérieur, pour « ne pas les vivre » « en vrai » et pour apporter fantaisie et couleurs dans la noirceur de ses journées. Ils boivent ses larmes. Ils la sécurisent, la protègent…. Ils contiennent la beauté du monde et lui rappellent, sans doute, qu’elle est en droit d’espérer des jours meilleurs.
« Oh, les papillons. Ils adoucissent les arêtes de cet univers brutal. »
Ce que je trouve fabuleux chez cet écrivain, c’est la puissance de ses histoires, elles ne laissent pas indifférent, elles vous obligent à regarder la réalité en face (ici, le sort des enfants des rues aux Etats-Unis) et au-delà de ça, elle vous incite à penser que rien n’est jamais perdu. Je ne connais pas son passé, je sais qu’elle est journaliste, enquêtrice mais la postface laisse à penser qu’elle aussi, comme ses protagonistes, porte une blessure, une faille et qu’elle a choisi d’en faire sa force au lieu de la considérer comme une faiblesse. J’espère vivement qu’elle continue d’écrire et de publier !
*Paul Claudel
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