[Macmillan, Gilly] La Nanny
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[Macmillan, Gilly] La Nanny
La Nanny (The Nanny)
Auteur : Gilly Macmillan
Traduit de l’anglais par Isabelle Maillet
Éditions : Les Escales (11 Juin 2020)
ISBN : 978-2365694704
440 pages
Quatrième de couverture
À la mort de son mari, Jocelyn n'a d'autre choix que de revenir s'installer avec sa fille Ruby à Lake Hall, l'austère manoir familial où vit toujours sa mère, aristocrate arrogante et froide.
À peine arrivée, Jocelyn reçoit la visite d'une mystérieuse femme déclarant être Hannah, la nanny qu'elle adorait enfant, disparue du jour au lendemain en 1987.
Mon avis
Dans les années 80, les familles aristocrates de la bonne société londonienne ont souvent une nanny. C’est la perle indispensable au bon fonctionnement du foyer, celle qui s’occupe des enfants, d’une façon discrète et efficace. Celle qui devient vite indispensable parce qu’elle décharge les parents des soucis matériels, pensent même parfois à leur place en anticipant, en prenant les initiatives qui vont bien. Alexander et son épouse, écoutant les recommandations d’une relation familiale, ont embauché Hannah qui s’occupe de leur fille Jocelyn. Un lien très fort unit la fillette et sa nounou, à tel point que, la petite Jo se désintéresse de sa maman, comprenant que cette dernière à d’autres priorités que sa progéniture. Dans le manoir où ils habitent, il y a des réceptions, des parties de chasse, toute une vie où les enfants n’ont pas facilement une place. Un matin, c’est le drame. Jo se réveille, appelle sa nanny mais personne ne répond. Elle a disparu et elle ne donnera plus jamais de ses nouvelles.
Trente ans plus tard, le père de Jo est décédé, sa mère habite toujours le manoir familial. Jo, quant à elle, est veuve avec une petite fille appelée Ruby. Traversant une passe financière délicate, elle va s’installer chez sa génitrice, le temps de se remettre à flots. Et voici qu’un jour, une femme sonne à la porte, elle annonce être Hannah, la nanny tant aimée. Comme Jo est toujours mal à l’aise avec sa mère, c’est un pur bonheur de retrouver Hannah. Elles échangent, se rapprochent mais leurs souvenirs ne semblent pas toujours en phase. Jo n’a pas le temps, ni l’énergie de se pencher sur ses détails.
Ce récit se situe sur plusieurs niveaux, dans le passé (1976, 1987), le présent. Les indications de lieu et de temps sont très claires et on sait exactement quelle est la période évoquée. De plus lorsque Jo ou Virginia, sa mère, s’expriment, elles disent « je » et nous pénétrons ainsi dans leurs pensées. Pour les autres, c’est un narrateur qui rapporte les faits.
J’ai trouvé ce roman très bien construit. Une même situation peut être décrite par différents individus, chacun donnant un éclairage avec son ressenti. Les rapports entre les protagonistes sont complexes, chacun d’eux a une part d’ombre, des choses à cacher. Dans la famille de Jo, les non-dits et les secrets sont nombreux, elle ne tarde pas à s’en apercevoir et ce n’est pas aisé pour elle car elle ne sait plus à qui faire confiance. Le lecteur lui, se demande qui ment, qui manipule, qui a raison,…. L’atmosphère est lourde de tensions accumulées entre les uns et les autres et c’est très bien retranscrit. Il y a une approche psychologique des personnages, on découvre leur âme tourmentée, on essaie de les comprendre, voire de les excuser. Plusieurs thèmes sont abordés, la place de chacun dans la société en fonction de sa fortune, le lien avec l’art, le besoin de certains de vouloir toujours plus, la perversité, les liens familiaux et la place des enfants etc….
L’écriture de l’auteur est accrocheuse (merci à la traductrice), le contenu addictif. A chaque fin de chapitre, on se pose la question de savoir ce qu’on va lire dans les pages suivantes. J’ai apprécié que ce thriller, il y a quelques invraisemblances mais elles ne m’ont pas dérangée tant j’étais prise dans l’intrigue. Le contexte s’installe, calmement mais il n’y a pas de temps mort, et l’intérêt est toujours maintenu. Une belle lecture !
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Cassiopée- Admin
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Re: [Macmillan, Gilly] La Nanny
Mon avis :
La nanny est pour moi, avant tout, une histoire de femmes, une histoire de mère. Virginia, Jocelyn, Ruby : trois générations. Jocelyn est née à Lake Hall, un immense domaine, elle est la fille de Lord et lady Holt. Elle est très attachée à sa nourrice, Hannah. J’aimerai presque dire « gouvernante » à la place, tant Hannah s’occupe en permanence de la petite fille, Lady Holt lui déléguant totalement tout ce qui concerne sa fille, tous les « détails » la concernant – si elle a engagé une nourrice, c’est aussi pour cela. Un jour, Hannah disparaît, et Jo, qui lui est très attachée, ne comprend pas pourquoi. Les liens avec sa mère sont si distendus que Jo (elle ne supporte pas d’être appelée par son prénom complet) fait sa vie aux Etats-Unis, a une petite fille, et ne fait pas entrer ses propres parents dans la vie de sa fille. Mais son père meurt, son mari meurt, dans un accident de voiture. Il ne reste donc plus que la lignée féminine, et, ne pouvant rester aux Etats-Unis, elle trouve refuge auprès de sa mère. « Refuge », c’est beaucoup dire, tant les liens semblent impossibles à renouer.
Cela aurait presque pu être une histoire simple, si ce n’est que la narration, entre passé et présent, se double du récit d’Hannah, sur laquelle nous découvrons des éléments, ma foi, assez discordants – sa personnalité est loin d’être celle que percevait Jo. Il est non seulement intéressant de la découvrir elle, mais aussi de découvrir les personnes qui l’entouraient, et sa manière de percevoir la famille Holt.
Et elle réapparait, fusionnant ainsi le passé et le présent, nous poussant à découvrir ce qui s’est passé entre sa disparition et sa réapparition. Surtout, un squelette a été retrouvé au fond du lac, et puisque ce n’est pas Hannah, qui est-ce ? Plus la police (et Jo aussi, d’une certaine façon) cherche, plus des éléments inquiétants émergent. Et si l’enquêteur voit les événements de l’extérieur (du domaine), s’il les voit avec ses préjugés, force est de constater que Jo, pas plus que sa mère en son temps ne voit pas tout non plus, et un climat inquiétant s’instaure autour de Ruby, la seule qui n’est pas à même de se protéger.
Un polar qui m’a surprise, jusque dans son dénouement.
La nanny est pour moi, avant tout, une histoire de femmes, une histoire de mère. Virginia, Jocelyn, Ruby : trois générations. Jocelyn est née à Lake Hall, un immense domaine, elle est la fille de Lord et lady Holt. Elle est très attachée à sa nourrice, Hannah. J’aimerai presque dire « gouvernante » à la place, tant Hannah s’occupe en permanence de la petite fille, Lady Holt lui déléguant totalement tout ce qui concerne sa fille, tous les « détails » la concernant – si elle a engagé une nourrice, c’est aussi pour cela. Un jour, Hannah disparaît, et Jo, qui lui est très attachée, ne comprend pas pourquoi. Les liens avec sa mère sont si distendus que Jo (elle ne supporte pas d’être appelée par son prénom complet) fait sa vie aux Etats-Unis, a une petite fille, et ne fait pas entrer ses propres parents dans la vie de sa fille. Mais son père meurt, son mari meurt, dans un accident de voiture. Il ne reste donc plus que la lignée féminine, et, ne pouvant rester aux Etats-Unis, elle trouve refuge auprès de sa mère. « Refuge », c’est beaucoup dire, tant les liens semblent impossibles à renouer.
Cela aurait presque pu être une histoire simple, si ce n’est que la narration, entre passé et présent, se double du récit d’Hannah, sur laquelle nous découvrons des éléments, ma foi, assez discordants – sa personnalité est loin d’être celle que percevait Jo. Il est non seulement intéressant de la découvrir elle, mais aussi de découvrir les personnes qui l’entouraient, et sa manière de percevoir la famille Holt.
Et elle réapparait, fusionnant ainsi le passé et le présent, nous poussant à découvrir ce qui s’est passé entre sa disparition et sa réapparition. Surtout, un squelette a été retrouvé au fond du lac, et puisque ce n’est pas Hannah, qui est-ce ? Plus la police (et Jo aussi, d’une certaine façon) cherche, plus des éléments inquiétants émergent. Et si l’enquêteur voit les événements de l’extérieur (du domaine), s’il les voit avec ses préjugés, force est de constater que Jo, pas plus que sa mère en son temps ne voit pas tout non plus, et un climat inquiétant s’instaure autour de Ruby, la seule qui n’est pas à même de se protéger.
Un polar qui m’a surprise, jusque dans son dénouement.
Sharon- Modérateur
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Re: [Macmillan, Gilly] La Nanny
Mais tu as apprécié du coup , Sharon ?
Ce livre me tente beaucoup, à cause de ma lecture de " Une chanson douce " que j'avais adoré. J'espère y retrouver un peu de la même ambiance ou " tension ".
Merci en tout cas pour vos belles critiques, les filles.
Ce livre me tente beaucoup, à cause de ma lecture de " Une chanson douce " que j'avais adoré. J'espère y retrouver un peu de la même ambiance ou " tension ".
Merci en tout cas pour vos belles critiques, les filles.
Hortensia- Grand sage du forum
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